04/02/2012
Info-Miettes (15)
Clovis Prévost expose à la Galerie Maeght
C'est commencé depuis le 19 janvier et cela se terminera le 17 mars. Le photographe et cinéaste Clovis Prévost présente son parcours de photographe, ainsi que quelques films dans une salle à part, à la galerie Maeght pour qui il travailla longtemps à son département cinéma, faisant des films avec des artistes défendus par la célèbre galerie (Adami, Pol Bury, Calder, Chillida, Arroyo, Monory, Miro, Tapiés, Ubac, etc.). On trouvera également quelques évocations de créateurs plus autodidactes et populaires comme Robert Garcet et sa tour d'Eben-Ezer, le Facteur Cheval, l'abbé Fouré, monsieur G.... Des graffiti ont aussi fait l'objet des recherches de Prévost, de même que les architectures de Gaudi à Barcelone. A noter que le lien, qui aurait dû mener l'internaute, sur le site web de la galerie, vers un communiqué de presse, ne fonctionne pas. Le Poignard Subtil vous en donne plus... Ayant reçu du photographe le dossier de presse, probablement le même que celui qu'on devrait trouver sur le site de la galerie, je me fais un plaisir de vous le procurer, si vous voulez bien cliquer ici. A noter encore que sur les pages d'accueil de la galerie, on se garde bien de mentionner nos chers inspirés bruts, pas encore assez présentables peut-être?
(Illustration: Monsieur G., devant son autoportrait dans le Sanctuaire des Lasers à Nesles-la-Gilberde, Seine-et-Marne, 1977)
Martine Lamy, déesse avec arbre et oiseau?
Jusqu'à présent, je n'étais pas trop amateur des créations de Martine Lamy. Je trouvais ses dessins de petites filles un peu trop sages (les dessins, mais aussi les petites filles?). Voici qu'elle expose sous le titre générique suivant, "L'arbre, l'oiseau, la déesse" au Centre Culturel de Saint-Yrieix (dont elle est native) dans la Haute-Vienne du 14 janvier au 10 mars. Je n'ai qu'une affiche/dépliant pour me faire une idée. Il ne paraît plus y avoir dans ces compositions, tantôt broderies, tantôt peintures, qu'une seule petite fille, probablement la "déesse" promise par le titre. Toujours la même, clonée dirait-on, bizarrement "figée" comme dit Claudine Goux qui préface l'exposition, fillette modèle dont l'impassibilité finit par inquiéter. Poupée qui ne paraît pas voir le décor autour d'elle changer de façon presque vénéneuse. La nuit l'entoure, les branches de l'arbre serpentent comme langues de plantes carnivores ou lanières de fouet. Cette imagerie devient donc un peu plus inquiétante, et du coup plus attirante.
Le Répertoire 2011 des Macchabées célèbres, tomes I, II, et tombe III, est paru...
Je crois avoir annoncé l'année dernière la parution de ces listes dessinées par Laurent Jacquy à Amiens, qui s'amuse à une comptabilité graphico-nécrologique passablement déprimante de toutes les vedettes qui ont passé l'arme à gauche dans le courant de l'année écoulée. L'année 2011 s'avère avoir été plus remplie que la précédente en cette matière. Laurent Jacquy le souligne dans une note de son excellent blog Les Beaux Dimanches. Offre de troc originale pour l'occasion, il propose l'échange de ces répertoires avec ceux qui lui enverront une représentation de leur cru d'une de ces vedettes trépassées. Avis aux amateurs...
La vie et l'œuvre de l'abbé Fouré aux Forges de Paimpont
L'association fondée par Joëlle Jouneau continue de faire voyager ses documents, articles, cartes postales anciennes, sur le fameux abbé dont elle déplore qu'on ne connaisse pas mieux la vie et la signification de ses sculptures semées en plein vent sur la côte de Rothéneuf ainsi que par le passé dans le petit musée de l'ermitage qu'il louait dans le bourg (voir ici le lien vers la note qui renverra au dossier que j'ai concocté en janvier 2010 sur le sujet). L'expo est prévue pour débuter le 11 février tout proche et cette fois c'est à Paimpont qu'elle va. Et non, ce n'est pas un village de pompiers...
Les rochers de Rothéneuf à marée haute, ph. Bruno Montpied, 2010
Et deux nouvelles expos au Musée de la Création Franche, Natasha Krenbol et Yvonne Robert
Natasha Krenbol, j'aime bien ce qu'elle dessine, et depuis déjà longtemps (c'est même moi qui l'ai présenté le premier au musée de Bègles, en janvier 1996 dans Création Franche n°12, texte intitulé par la rédaction "Pour Natasha Krenbol" alors que le véritable titre était "Pour Natasha la Krenbol"... comme on disait "la" Callas, car c'est un peu une diva en effet, Natasha...). Voici qu'elle arrive avec pour la première fois une expo personnelle au musée de la Création Franche, pourquoi si tard, le dossier de presse ne nous le dit pas. C'est une peinture avec des silhouettes obtenues par évidement ou cernage de formes peintes dans de premières couches puis laissées en réserve, une peinture où souffle la note bleue du jazz, avec des petits esprits espiègles comme les Totopioks empruntés je crois aux Inuits, mais aussi des ânes qui trottent entre deux lignes, entre deux graffitis ressemblant comme deux gouttes d'eau à des improvisations au saxo. On pense aussi à Klee de temps à autre, lui qui était aussi pas mal obnubilé par la musique. Natasha exposera une centaine d'oeuvres au rez-de-chaussée du musée, peintures, dessins, et des planches de timbres également.
Natasha Krenbol, "Nous deux", technique mixte (extrait de la plaquette que lui consacre le musée)
Avec elle, à Bègles, on retrouvera aussi la chroniqueuse plus ou moins moqueuse de sa campagne, Yvonne Robert, nonante ans en juin de cette année, que l'on a rangée dans l'art brut, mais qui pourrait tout aussi bien figurer dans l'art naïf contemporain. Elle, c'est sa quatrième expo à Bègles! 60 peintures acryliques et 20 à l'huile, le tout récent.
Yvonne Robert, acrylique sur papier, 2011 (extrait de la plaquette que lui consacre le musée)
Comme d'autres raconteurs ruraux, elle croque ses voisins, les habitants de son pays vendéen, et a une prédilection aussi pour ceux qui ne font que passer en revanche, tout au contraire de ces sédentaires, à savoir les Gitans, les Romanichels, les Bohémiens, les Tziganes, les Roms, dont elle a tiré plusieurs fois le portrait dans des variantes multiples.
Pour tout savoir sur ces expos qui se tiendront du 3 février au 18 mars 2012 au musée de la Création Franche, lire ici le dossier de presse.
Des connivences dans le Marais
Au 15, rue de Thorigny, où gîte l'espace Topographie de l'Art, on nous annonce du 4 février (vernissage le 9) au 15 avril avoir aperçu des "connivences secrètes" entre les artistes Anémone de Blicquy (connais pas), Dado (connu, lui), Richard Greaves par l'entremise du photographe Mario Del Curto, Louis Pons, Judith Scott, Ronan-Jim Sévellec (des mises en boîte) et Davor Vrankic (connais pas non plus). Cette galerie avait déjà exposé par le passé l'excellent Marcel Katuchevsky.
23:59 Publié dans Art Brut, Art naïf, Art singulier, Environnements populaires spontanés, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés, Photographie | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : martine lamy, clovis prévost, galerie maeght, monsieur g., abbé fouré, laurent jacquy, macchabées célèbres, joëlle jouneau, ermite de rothéneuf, création franche, natasha krenbol, yvonne robert, art immédiat, art brut, art naïf, totopioks | Imprimer
Commentaires
Si tu lisais Artension, et si tu lisais les écrits de ton confrère Danchin et si etc, tu connaitrais Davor Vrankic, fabuleux dessinateur aux formats gigantesques à la mine de plomb et à la technique époustouflante, mais tu ne serais plus le même Bruno !
PS : Belle vision des rochers de l'abbé, qui change des cartes postales habituelles.
Écrit par : gilles manero | 07/02/2012
Répondre à ce commentaireC'est bien de ne pas tout lire. Ca permet d'avoir ton commentaire, et d'apprendre à tout le monde que tu juges intéressant le travail de ce monsieur. Je suis allé voir sur internet, puisqu'il y a tout paraît-il sur internet (et quelquefois comme je n'aime en définitive pas tout savoir, j'y vais à reculons), et je n'ai pas trop aimé ce que j'ai vu. D'accord, sûrement une technique exceptionnelle, mais au service de quel imaginaire? L'humain y est campé de façon grotesque et ridicule, rabaissé face aux prétentions qu'on lui prête communément sans doute. Vision anthropologique cauchemardesque comme c'est souvent le cas chez tant de graphistes et peintres actuels, car c'est ce que beaucoup d'amateurs ennemis de l'humain prisent depuis de nombreuses années.
Cela n'est pas ma tasse de thé.
Écrit par : Le sciapode | 07/02/2012
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