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18/11/2022

Et Escale Nomad vient refaire son tour de piste...

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      "Small is beautiful"... and is less expensive ?, serais-je tenté d'ajouter. Est-ce la motivation de départ de Philippe Saada, luttant contre la vie chère et les chardons dans les poches? Toujours est-il que le voici qui s'entête, revenant dans la galerie l'Œil bleu, qu'il loue rue Notre-Dame-de-Nazareth, près de la République, à Paris dans le IIIe arrondissement, pour nous présenter du 22 novembre au 4 décembre prochains, un nouveau lot de bruts glanés ici et là, notamment en Autriche, à la Maison des Artistes de Gugging. Comme on le voit en message subliminal sur le flyer de son expo ci-dessus, où l'on reconnaît une peinture de l'extraordinaire August Walla, le féru de Walhalla...

      On trouvera ainsi dans "Small is beautiful" des œuvres de créateurs, par ailleurs patients de ce foyer artistique fondé par le psychiatre Léo Navratil, et poursuivi par Johann Feilacher, etc., comme Johann Fisher, Ernst Herbeck, Franz Kernbeis, Heinrich Reisenbauer, Karoline Rosskopf, Gunther Schutzenhofer, Jurgen Tauscher, Oswald Tschirtner, et donc August Walla.

 

Babahoum (Mohamed), ss titre, 26x39, années 2010 ptetr (2).jpg

Un exemple des producctions de Mohammed Babahoum (Maroc), sans titre (deux musiciens), 26 x 39 cm, vers les années 2010 ; photo et collection Bruno Montpied.

Carter-Todd, ss titre (paysage), 23x29, 3-1-90 (2).jpg

Et un autre exemple : Carter Todd (USA), sans titre, crayon graphite et crayons de couleur sur papier, 23 x 29 cm, 3-1-1990 ; ph. et coll. B.M.

 

          Par ailleurs, seront également présentées des pièces de Mohamed Babahoum, Benjamin Bonjour, Marcello Cammi, Carter Wellborn, Carter Todd, Camilo Raimundo, Madge Gill, Ted Gordon, Dwight Mackintosh, Anna Zemankova etMarilena Pelosi (présentée depuis quelque temps fondue à l'art brut, à mon avis par erreur ; mais cela n'entache en rien la qualité de ses graphismes, je m'empresse de le préciser). 

30/10/2011

Une collection d'art immédiat dans "L'Or aux 13 îles" n°2, et un vernissage le 6 novembre prochain

     L'Or aux 13 îles, je vous en ai déjà parlé lorsqu'était sorti en janvier 2010 son n°1 qui concernait grandement les passionnés d'art populaire brut et des environnements spontanés parce qu'y était inséré un dossier volumineux sur le musée disparu de l'abbé Fouré consacré à ses bois sculptés à Rothéneuf (ce fut l'occasion surtout de republier un document rare, le Guide de ce petit Musée étonnant, guide paru en 1919 ; par la même occasion, nous commémorâmes ainsi -les premiers!- le centième anniversaire de la disparition de l'abbé, mort en 1910).

l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girard       Voici que paraît son n°2 (cliquez sur ce lien et vous obtiendrez le formulaire de commande du numéro, voire des deux numéros), cette fois dominé par un thème "L'homme hanté par l'animal". Jean-Christophe Belotti est toujours aux commandes du navire, Vincent Lefèvre est toujours le maquettiste, élément important qui assure à la revue sa belle et élégante livrée. Le sommaire est varié, après une introduction de Belotti sur le pourquoi du comment du thème choisi, qu'il a illustrée de fort charmantes cibles foraines tchécoslovaques, on découvre les magnifiques photographies d'oiseaux naturalisés de Pierre Bérenger qu'il fit à la fin des années 1960 dans les locaux alors désaffectés du Museum d'Histoire Naturelle, avant que ce dernier lieu ne soit restauré et transformé en Grande Galerie de l'Evolution (comme le rappelle François-René Simon dans son texte de présentation). Suivent divers textes de Vincent Bounoure, Anne Fourreau et Jean-Yves Bériou. Je m'arrête plus particulièrement sur les dessins d'une certaine Mélanie Delattre-Vogt.l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girard

     Puis suit un grand dossier sur Pierre Peuchmaurd, poète estimable disparu tout récemment (comme dans le n°1 était inséré un dossier sur Jean Terrossian). Les poèmes nombreux sélectionnés par Belotti dans l'œuvre de Peuchmaurd ont tous un lien avec l'animal. 

l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girard      Des poèmes inédits de Guy Cabanel sont flanqués d'aquarelles d'Aloys Zötl, extraites du livre de Victor Francés récemment paru aux éditions Langlaude (Contrées d'Aloys Zötl, à un prix défiant toute concurrence grâce à des Chinois sous-payés), cet obscur teinturier autrichien qui se passionna de 1831 à 1887 pour des animaux qu'il dessinait plus réels qu'en vérité, les plaçant dans des décors naturels peu réalistes mais somptueusement veloutés et d'une puissance de suggestion sur l'imagination à nulle autre pareille.

      Ce numéro 2 est aussi pour moi l'occasion d'entrouvrir une porte sur une collection "d'art immédiat" dans le texte de 40 pages que j'ai intitulé Le Royaume parallèle.l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girard Dérivant derrière cette porte, j'invite le lecteur à découvrir des créateurs aussi variés  que Guy Girard, Marilena Pelosi, Gérald Stehr, Armand Goupil, le sergent Louis Mathieu, le peintre naïf Louis Roy, le "patenteux" québécois Charles Lacombe, Christine Séfolosha, divers pratiquants de l'atelier pour handicapés mentaux de la Passerelle (l'atelier animé par Romuald Reutimann à Cherbourg), des objets d'art populaire anonyme, des collages d'un "anonyme américain" (que j'ai identifié depuis peu grâce à l'amabilité de Frédéric Lux comme étant de l'autodidacte américain Javier Mayoral, voir le blog de Laurent Jacquy Les Beaux Dimanches qui y parle d'un blog tenu par ce créateur, appelé Locus Solus 1 où Mayoral parle de ses créations très diverses, ex-voto décalés, catcheurs, phénomènes à la Barnum ; le monsieur en question paraît beaucoup jouer de la distanciation tout en restant friand d'ingénuité: curieux!), un jeu de massacre forain, une poupée rescapée de tribulations dans des greniers oubliés, Jean Estaque, Serge Paillard, l'inévitable et mirifique Joël Lorand, Jean-Louis Cerisier, soit autant de figures ou de sujets que les lecteurs fidèles et attentifs du Poignard reconnaîtront sans coup férir  comme rôdeurs dans ces parages...

l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girardA noter que je viendrai à l'auditorium de la Halle Saint-Pierre à 15h le dimanche 6 novembre (dans une semaine donc) en compagnie de Jean-Christophe Belotti qui dédicacera ce numéro tandis que je proposerai aux personnes présentes une dérive en une centaine d'images sur cette collection d'art immédiat (cela ne se limitera pas, étant donné le nombre, aux images présentes dans la revue). A bientôt donc.

Les illustrations qui accompagnent cette note sont, pour ce qui concerne les dernières des pages extraites de la revue.

        

09/02/2009

Marilena Pelosi à l'Objet Trouvé

      Nouvelle exposition de Marilena Pelosi annoncée pour très bientôt (jeudi 12 c'est le vernissage à partir de 18h30) à la galerie Objet Trouvé, rue de Charenton, à l'ombre de cet Opéra de la Bastile bâti sur le modèle d'une gigantesque molaire, ô merveille de conception des architectes contemporains... Ce sera l'occasion de voir si cette dame, une des plus singulières artistes surgies ces dernières années dans le milieu de l'art contemporain imaginiste qu'inspire l'exemple à la fois moral et esthétique de l'art brut, poursuit l'exploration de nouvelles voies dans son langage parfois tout en paraboles et en allégories plus ou moins ésotériques. De ce point de vue, elle est du reste assez proche de l'univers d'une autre créatrice marginale, Claire Guyot, dont l'oeuvre fut révélée essentiellement de façon posthume et de manière peu répétée.

Marilena Pelosi,Sans titre,décembre2001,ph.Bruno Montpied.jpg
Dessin au crayon, sans titre, Décembre 2001 (collection privée Paris, ph.Bruno Montpied)

     Le carton d'invitation de la galerie Objet Trouvé veut nous la présenter, mine de rien (joli tour de passe-passe de l'auteur du texte), comme une créatrice qu'on pourrait qualifier de "brute". Parce que l'art brut ne serait pas exempt de culture, la belle découverte!

Marilena Pelosi, détail d'un dessin, Galerie Objet Trouvé, fév 09.jpg
Marilena Pelosi, sans titre (détail), 2008, Galerie Objet Trouvé

    Avec ce genre de remarque on pratique un raisonnement amalgamant et confusionniste qui permet de mélanger toutes les formes de création contemporaine pourvu qu'elles soient portées par un minimum de souffle un peu authentique. On passe ainsi allégrement sur les conditions de production des oeuvres, sur le contexte social où vit leur auteur, qui a toutes les chances d'avoir un peu d'influence sur le contenu de l'oeuvre. On passe sur la plus ou moins grande conscience de l'auteur de faire de l'art au sens usuel, l'Histoire de l'Art, le professionnalisme de la chose, son regard face à ce qui surgit de lui, plus ou moins contrôlé, plutôt moins que plus dans le cas des créateurs de l'art brut, qui sont généralement dépassés par des pulsions expressives.

Marilena Pelosi, Sans titre,mai 2000,feutre, ph.Bruno Montpied.jpg
Marilena Pelosi, Sans titre, mai 2000, ph.Bruno Montpied.jpg
Marilena Pelosi, Sans titre,mai 2000, ph.Bruno Montpied.jpg
Marilena Pelosi, trois dessins au feutre sans titre, mai 2000 (collection privée, ph.B.M.)

     Marilena Pelosi est à l'évidence le siège d'une intense production imaginative, liée à ses souvenirs d'enfance au Brésil certes, mais aussi à la perception du monde qui l'entoure, vis-à-vis duquel elle se sent en décalage et en désaccord... Mais elle maîtrise la situation, elle s'expose d'elle-même, elle sort dans  le monde, va aux expositions, connaît l'histoire de l'art, bref ne possède pas le profil psychologique et sociologique des créateurs que l'on range dans l'art brut. Le mot d'art singulier, certes galvaudé par les temps qui courent mais toujours pertinent, peut servir à qualifier son oeuvre. Les singuliers sont des créateurs qui ont les fesses coincées entre l'art brut et l'art contemporain des professionnels. Ce ne sont pas des peintres du dimanche non plus, faisant gentiment mu-muse avec leurs pinceaux entre deux pot-au-feu. Ils ne sont pas exclus comme les créateurs bruts, mais ils sont tout de même comme des orphelins de l'art et comme des insulaires, isolés sur leurs territoires saturés d'imaginaire, n'osant même plus agiter leurs mouchoirs vers ceux qui pourraient être leurs voisins, sur d'autres îles. Ce sont des individualistes, des veufs et des veuves de l'art sincère, dérivant sur une banquise morcelée, en train de fondre elle aussi, comme la vraie.

Portrait de Marilena à Lusignan par Bruno Montpied, 2001.jpg
Portrait de Marilena Pelosi, Lusignan, 2001, photo Bruno Montpied
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Marilena PELOSI
Manœuvre de désenvoûtement

13 février au 14 mars 2008

Vernissage le jeudi 12 février de 18h à 21 h

Galerie Objet Trouvé, 24, rue de Charenton

75012 Paris (mer au sam de 14h à 19h)

 

18/03/2008

Marilena Pelosi expose chez Dettinger

    "Des prisonnières, mais cette fois-ci pas forcément volontaires, il y en a dans le petit théâtre de Marilena Pelosi, cette créatrice d’origine brésilienne qui paraît se souvenir des gravures naïves de la littérature de cordel, où derrière l’apparente simplicité des images se cachent des ambiguïtés inquiétantes…

Marilena Pelosi, dessin aux crayons de couleur sans titre, 15x17 cm, janvier 2003, coll.privée, photo Bruno Montpied.jpg

     Il y a dans son théâtre des femmes nues bizarrement bâillonnées (on dirait qu’on leur a passé le mors), allongées comme si elles étaient au bronzage, leurs bouches entravées et comme ensanglantées. Des femmes qui portent sur leurs ventres un haricot géant, symbole matriciel féminin, ligaturé avec des cheveux, ces derniers étant souvent perçus comme des liens, ce terme étant à prendre dans le sens de ligatures mais aussi, simultanément, dans le sens de "relations" (comme on l’emploie dans le jargon informatique). Des femmes qui parfois doivent lutter contre leurs destins comme si ces derniers étaient des arceaux qui cernaient leurs corps et dont elles ne pourraient se défaire (prémonition du sinistre bracelet électronique?). Des femmes torturant d’autres femmes en leur faisant miroiter des parures, secrètes armes inventées par la société de consommation pour enchaîner tout un chacun devant le miroir aux alouettes de la marchandise. Plus généralement des femmes, voire des enfants, qui se tiennent sous la coupe de personnages plus grands qui paraissent vouloir leur faire de l’ombre, quand ils ne saignent pas tout simplement sur eux… Décidément un curieux théâtre, un doux et fragile théâtre dessiné aux crayons de couleur de l’enfance, sur papier calque parfois (théâtre faussement transparent) qui nous parle de torture et qui dénonce en même temps."

 

Marilena Pelosi, L'Effet Bienfaisant de l'Eau Tiède, 1999, crayons de couleur et stylo sur papier calque, 66x77 cm, coll.privée, photo Bruno Montpied.jpg

 

    Cet extrait (légèrement remanié) provient d'un texte plus ample, intitulé L'Enfer me ment qui n'a été publié que de façon partielle par les organisateurs du 9ème festival d'Art Singulier d'Aubagne en 2006. Il devait figurer dans le catalogue de l'exposition en regard des seize créateurs que l'on m'avait proposé de présenter dans une salle qui était à ma discrétion (j'y reviendrai). Ce passage consacré à Marilena Pelosi se concentrait sur le thème de "l'enfermement" qui était le fil rouge du festival.

    Pour autant, le travail de cette créatrice ne se réduit pas à ce thème.

 

Marilena Pelosi, Elle voyait comme ça dans son imagination, 1998, gouache sur carton, 27x43 cm, coll.privée, photo Bruno Montpied.jpg

 

   On s'en instruira en se rendant à l'exposition de dessins de Marilena qui ouvrira bientôt ses portes, du 21 mars au 19 avril prochains, à la galerie Dettinger-Mayer, au 4, place Gailleton dans la Presqu'Ile à Lyon (http://www.galerie-dettinger-mayer.com/expositions.htm).