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Donadello et la sirène
Encore un qui a été touché, envoûté, par le chant de la sirène (voir note précédente sur Horace Diaz)... Cette dernière ne chante plus pour tuer les victimes de ses charmes mais pour les contraindre à la représenter, la façonner, la caresser. Inspirés du bord des routes, vous voici amants des sirènes.
30/06/2009 | Lien permanent
Des Joseph Donadello à vendre
Aperçues récemment chez un ami collectionneur qui souhaite s'en défaire, voici quelques peintures de Joseph Donadello sur panneaux de bois, dans des dimensions variant entre 32 x 38 cm et 30x50 cm (voir les dimensions exactes par œuvre ci-dessous. On sait que ce dernier a créé un environnement de statues et maquettes, pour leur majorité en ciment coloré en Haute-Garonne, je lui ai consacré un chapitre dans mon livre de 2011, Eloge des jardins anarchiques, et il est également mentionné, plus succinctement, par une notice dans mon prochain ouvrage, Le Gazouillis des Eléphants.
Le jardin de Joseph Donadello en 2008, ph. Bruno Montpied.
Ces dernières années, Joseph Donadello, persuadé que ses œuvres ne lui survivraient pas si elles restaient autour de ou dans sa maison, en a cédé et vendu un nombre assez considérable. Le musée des Amoureux d'Angélique au Carla-Bayle dans l'Ariège en possède une sélection conséquente. Personnellement, j'en conserve aussi. Les œuvres ci-dessous mises en ligne sont à vendre, au nombre de cinq. Leurs prix sont peu élevés (me contacter en privé), c'est surtout une affaire d'aficionados attachés à préserver la mémoire de cette création particulière d'Occitanie et qui revendent des œuvres acquises sans idée spéculative.
Joseph Donadello, Ciovana (sic, en réalité, ce doit être le prénom Giovanna), peinture sur bois aggloméré (1 cm d'épaisseur), daté août 2013 et signé au dos "Bepi Donald" (le surnom de Donadello), 32 x 38cm, ph. B.M. VENDUE
Joseph Donadello, Silvie, "fait le 8 10 2001", 31 x 40cm, signé au dos, peinture sur bois aggloméré (1,5 cm d'épaisseur), ph. B.M. VENDUE
Joseph Donadello, Sisi (Sissi), "Fait le 10-9-1988", 46 X 35 cm env., signé au dos, peinture sur panneau de bois (1 cm d'épaisseur ; au verso, on trouve un essai de coulure, expérimentation dont Donadello était de temps à autre adepte), ph. B.M. PLUS A VENDRE
Joseph Donadello, sans titre, "le 7-11-1999", 30 x 50cm, signé au dos, peinture sur bois aggloméré (1,5 cm d'épaisseur), ph. B.M. VENDUE.
Joseph Donadello, Le beau Richard (titre donné au verso en dépit du prénom Pierre apposé sur le personnage au recto, Donadello n'est pas à une contradiction près), avec, marqué au verso: "tempé moins 4; fait le 4 12 1998", (tableau probablement repeint le 9-7-2011, comme il est indiqué sur le panneau en bas à gauche ; il est également probable que les inscriptions du verso correspondent à un état plus ancien du tableau), 32 x 44 cm, peinture et collage sur panneau de 0,5 cm d'épaisseur, ph.B.M. PLUS A VENDRE
04/07/2017 | Lien permanent | Commentaires (1)
Joseph Donadello, ”Ralenti regarde moi”...
A Pierre Gallissaires, fidèlement
On n'entendait plus parler de nouveaux environnements spontanés depuis longtemps. C'est pourquoi j'étais curieux de faire un tour du côté de Saiguède en Haute-Garonne, pour découvrir le jardin de statues de Joseph Donadello dit "Bepi Donal", site signalé discrètement avec quelques autres par Bernard Dattas et Denis Lavaud dans le bulletin Zon'Art (boudi que ce titre est dépréciatif, collant mal aux sujets qu'il servait pourtant à défendre...).
Ce fut un peu difficile à trouver. Sur le bord d'une route menant au bourg de Saiguède (Haute-Garonne), on finit pourtant par ne pas le manquer, le jardin de M.Donadello, grâce au témoignage classique, "vous verrez, c'est au coin, c'est plein de trucs, on ne peut pas ne pas le voir". On a déjà tourné un film sur lui (de Noémie Dumas, et intitulé "Le Jardin de Bepi", voir le programme des XIe Rencontres autour de l'Art singulier à Nice avec Hors-Champ au début juin de cette année). Avant Zon'Art, Joseph Donadello avait été signalé dans un numéro de La Dépèche du Midi (article de Sylvie Roux) à l'occasion d'une exposition avec Honorine Burlin, Roger Lemière (tous deux créateurs presque voisins de Donadello) et aussi Joseph Buil (qui était alors âgé de 95 ans, selon Donadello) ainsi que Joël Barthe, à l'Espace Saint-Cyprien à Toulouse en 1999 (elle avait un titre amusant, "Les Mains de Jardin" et était organisée par l'Association Vertical). De leur côté, les Boudra du musée Les Amoureux d'Angélique avaient découvert Donadello et les autres par eux-mêmes, comme des grands, en secret. On peut retrouver des oeuvres de Joseph ainsi que d'Honorine au musée des Amoureux d'Angélique au Carla-Bayle, voir nos notes sur cette collection.
Son jardin empli de statues épaisses et plates pour la plupart, faites grâce à des moules, trés colorées, serait terminé aux dires de son auteur (le dernier sujet sculpté étant, à ce qu'il nous a confié en juillet, un Bob l'Eponge...). C'est qu'il est arrivé à l'âge respectable de 80 ans (naissance en 1927). Et que la fatigue vient, légitime après "trente-six métiers, trente-six misères", expression qu'il aime reprendre avec le sourire. C'est vrai qu'il a exercé plusieurs boulots passant du bâtiment aux chauffeurs routiers, de l'agricuture aux charpentes, du cordonnier aux PTT. Construisant au passage de ses mains une douzaine de maisons pour sa parentèle, de nuit après ses journées de travail.
Ces métiers, on ne les sent pourtant pas omniprésents dans l'inspiration de ses statues (hormis une compositon avec des scies assemblées sur le fronton d'une remise). En dehors d'une inspiration hétéroclite puisant (c'est le cas de le dire, Donadello a commencé par un puits) passablement à des sources télévisuelles (mais aussi régionales, voire le 3ème commentaire ci-après de Michel Valière), il semble que l'une de ses passions dominantes soit avant tout la pétanque... Dans l'autoportrait en "Zozo" qu'il a planté dans un coin de son jardin, à côté d'un présentoir avec rayonnages envahis de petites sculptures, il a mis des boules à la place des mains de ce dernier. Lorsque je lui demandai de poser à côté de ce loustic, il s'appuya sur lui avec d'évidentes fierté et joie.
Le jardin (commencé vers 1985-1986, environ 240 statues selon leur auteur) s'étend en bordure de route, émaillé de panneaux où des avis sont destinés aux curieux qui s'arrêtent en voiture (je conserve leur orthographe): "Ralenti regarde moi", "Stop visites à l'oeil", "Propriété privé interdit de photographier" (ce qui n'empêcha pas qu'une fois que nous nous fûmes présentés, l'auteur me laissa photographier tout à mon aise, étant entendu que nous convînmes ensuite d'un échange qui pût nous satisfaire tous les deux), "Visites interdites depuis la route DANGER On visite à l'intérieur"... Cette dernière injonction est assez juste, car si les statues sont placées de façon à amorcer l'attention des passants motorisés (juste après un virage), elles se donnent plus facilement à voir de l'intérieur du jardin (et c'est aussi plus sûr car les bas-côtés ne sont pas assez sécurisés). Il est donc essentiel de faire courtoisement connaissance avec le créateur des lieux.
Les statues sont nombreuses, pas très hautes, vivement colorées, sans trop de nuances. Des noms, parfois sibyllins, sont généralement apposés dessus les pièces (là aussi je respecte l'orthographe): Amanda [Lear], Rika [Zaraï], Belmondo, Lolobrigida, O no Lulu [Honolulu], Babar, Fernandel, Bourvil, Kali [l'ours dans le film Zorba le Grec], Papinette [un personnage inventé par l'auteur ; du reste, il y en a d'autres de même inspiration, ce qui me rappelle l'abbé Fouré], Cazanova, Serge [Blanco, ex-champion de rugby], Adam [bien membré] et Eve, Bomba [au lieu d'Alberto Tomba], Catinou et Jakouti [personnages comiques régionaux, selon Michel Valière], Laurel et Hardi [curieusement intervertis dans leurs noms], Marilyn [sans aucune ressemblance avec Monroe], Vénus, Eric [Cantona], Serge ["Lama", voua, le jeu de mots, car le nom est porté par un lama],
Shirley et Dino, Aldo [Maccione] et la Mama, le Père Noël, etc.,etc... A côté, quelques maquettes de monuments (la Tour Eiffel, le Mont Saint-Michel et un autre monument intitulé "Qui l'aurait dit", le Panthéon et ses "grands hommes" -cette citation par maquette interposée est évidemment malicieuse, le jardin tout entier de Bepi Donal proposant un autre Panthéon, nettement plus alternatif).
Distincte du jardin proprement dit, autre sas avant l'habitat intime du couple Donadello, on trouve ensuite une véranda qui fonctionne à la fois comme une galerie et une salle des trophées. Trophées gagnés dans les multiples concours de pétanque auxquels participa le créateur, coupes se bousculant sur les rayonnages qui courent le long des murs de cette grande salle.
Dans cette "galerie" bien remplie, on découvre que Bepi Donal, signature que Joseph Donadello préfère apposer sur ses oeuvres, est aussi un peintre hésitant entre naïveté et art brut, lorgnant de temps à autre vers une certaine expérimentation. A côté de saynètes souvent proches de l'esprit satirique ou caricatural, il peint en effet par des coulures aléatoires des tableaux où il superpose parfois des silhouettes. Le résultat faisant penser à des effets proches du papier marbré pour reliure. L'"artiste" ne s'arrête pas là, il peint sur tuiles aussi, et ne dédaigne pas à l'occasion de mêler à la peinture des collages de personnages découpés d'après des photos.
Au total, un lieu joyeux, où la couleur règne en maîtresse, et où, en dépit d'une certaine hâte du créateur (qui "aime que ça aille vite") qui est peut-être cause de l'inégalité d'inspiration des diverses sculptures, on rencontre à maintes reprises des oeuvres de très belle facture, à la fois comiques et étranges... Chefs d'oeuvre primesautiers masqués derrière une apparence de bonhommie?
05/09/2008 | Lien permanent | Commentaires (5)
Joseph Donadello, suite, un Panthéon passé à la loupe
Suite à la note récente sur l'environnement de statues et de maquettes créé par Joseph Donadello à Saiguède en dessous de Toulouse, et en particulier suite aux commentaires de Michel Valière sur certains détails du Panthéon où ce dernier semblait reconnaitre un Roi Salomon cher au Compagnonnage (à gauche sur notre photo) - effectivement, les motifs décoratifs sur le poitrail du personnage semblent bien représenter une équerre et un compas croisés des emblèmes compagnonniques -, j'ai reçu de la part de Pierre-Louis Boudra, responsable du musée des Amoureux d'Angélique, quelques précisions, ou rectifications, à ce sujet.
Il connaît assez bien le lieu et le créateur, pour y être passé plusieurs fois. Lui et sa femme ont fait des photographies du site avant moi qui montrent des statuettes qui ont disparu depuis (sans doute vendues). Deux statuettes, un Pinocchio et une représentation de la fille de leurs voisins, encadraient, à une date pas encore déterminée, le Panthéon aux extrémités de la terrasse avec les colonnes. En outre, certaine statuettes qui sont encore en place avaient d'autres noms. En haut à droite, Le "Louis Seize" d'aujourd'hui s'appelait autrefois "Charles" (ce serait Charlemagne pour Pierre-Louis). La photo qu'il m'a envoyée le montre clairement. A noter aussi que Bepi a incorporé au décor de cette maquette deux oeuvrettes de son ami Séverino De Zotti (voir photo au début), autre sculpteur populaire contemporain de la même région, qui joue souvent aux boules avec lui. Cette présence d'autres oeuvres, même réduite, à elle seule, introduit l'idée pour cet environnement d'une tentation de faire oeuvre collective...
Le personnage au chef semble-t-il couronné (à moins que ce ne soit une sorte de calot, ou de toque), et portant jupette, que Michel Valière interprète comme un Roi Salomon, représentait, paraît-il Catherine de Russie... Mais là, pas de preuve. Pierre-Louis tient sans doute cela de la bouche de Bepi (Donadello). Par contre, en zoomant sur ma photo du Panthéon de juillet 2008, j'ai découvert qu'en fait un prénom était inscrit sur ce "Roi-Salomon-de-Russie-en-jupette": IRENE... Les emblèmes compagnonniques restent-ils toujours reconnaissables ou sont-ce seulement des ornementations en croisillon !
Bepi Donal est un farceur qui nomme ses personnages selon des géométries variables, semble-t-il. De quoi bien énerver les commentateurs de tous poils, et générer de potentiels crépages de chignons...
13/09/2008 | Lien permanent | Commentaires (2)
Joseph Donadello, un livre et une exposition au musée des Amoureux d'Angélique
Le Musée des amoureux d'Angélique, j'en ai déjà parlé, c'est du côté des Pyrénées, en Ariège, dans le village d'artistes du Carla-Bayle. Ils montent une exposition consacrée à ce créateur populaire d'environnement de Saiguède (Haute-Garonne), mais cette fois ce n'est plus dans le local traditionnel du musée (peut-être qu'il est trop plein?). C'est dans une grotte, la "Cavité du Cruzet", ouverte sur l'extérieur et qui se laisse regarder, nous dit-on, jour et nuit.
Deux pages du livre consacré à Donadello (aussi appelé "Bepi Donal") par l'Association Gepetto (Martine et Pierre-Louis Boudra)
L'expo dure tout l'été, sans doute jusqu'en septembre donc... Vous avez le téléphone ci-dessus pour vous renseigner à ce sujet (et commander le petit album concocté par les Amoureux d'Angélique avec plein de photos qui dévoilent à quel point notre Joseph a une production en sculpture et en peinture extrêmement foisonnante et quelque peu... hétéroclite). Et rien ne vous empêche d'aller voir M. Donadello sur son site de création, où son jardin de bord des routes exhibe toujours de mirifiques créations en ciment polychrome traitées en deux dimensions, comme autant d'images inspirées par les média audio-visuels. C'est à Saiguède, en demandant votre chemin...
Le jardin de Joseph Donadello en 2008... Grandement modifié depuis, je parie... Ph. Bruno Montpied
10/08/2015 | Lien permanent
2019, l'année des dialogues de sourds?
D'après un tableau de Joseph Donadello, sans titre, peinture industrielle sur panneau de bois, 2003, ph. et Coll. Bruno Montpied.
07/01/2019 | Lien permanent | Commentaires (5)
Pour verser au dossier du Père Noël
Un Père Noël en version loufoque bien dans la manière de Joseph Donadello à Saiguèdes (Haute-Garonne), à verser au dossier iconographique du vieux et éternel barbu ; le visage est traité de façon très originale, il n'est plus, presque, qu'une barbe blanche, en somme une barbe qui s'est faite face... :
Joseph Donadello, Noël, ciment polychrome, (2004?), ph. Bruno Montpied, 2015.
Spéciale dédicace pour mes distingués commentateurs qui font du délire d'interprétation piscicole ci-après, voici les deux personnages qui sont à l'arrière-plan du Père Noël (la mère Molitor devrait se racheter de nouvelles bésicles...), avec leurs noms plus clairs sur une autre photo prise trois ans après la précédente et sur eux plus spécifiquement centrée : "Blennius" et "Maculatom" (d'où Donadello sort ses noms, j'avoue que ça m'a toujours laissé perplexe dans plusieurs cas, d'autant que, quelquefois, il oubliait joyeusement les transcriptions normalisées), et non pas "Blennocoq" et "Inculator", qu'affectent de voir nos commentateurs hantés par leurs turpitudes... (Note du 30 décembre 2023)
Blennius (et non pas Brennus, qui serait plus usuel en ces terres de rugby) et Maculatom, sorte de poisson-lune? ; photo B.M., 2018.
26/12/2023 | Lien permanent | Commentaires (6)
Zon'Art tire sa révérence
Zon'Art s'arrête, vive autre chose? Je ne sais pas, faut voir...
Pour son dernier numéro, ce mince bulletin proche du fanzine qui était épris d'une humilité dans les commentaires (que je trouvais de façade) sur des sujets qu'il affectait de trouver eux-mêmes modestes, mais qui apportait à l'occasion des informations nouvelles sur l'art brut et consorts (les environnements surtout), à la différence de soi-disant spécialistes du même champ recyclant leur éternel ronron conformiste, ce bulletin, donc, a obtenu de la Halle St-Pierre la permission de monter une exposition et une projection de films durant le mois d'octobre prochain. On y verra de l'art singulier, des évocations photographiques d'environnements spontanés que j'aime aussi beaucoup (voir notes récentes sur Donadello, et les photos que j'insère ci-dessous) et les cartes postales anciennes de Jean-Michel Chesné (voir ma note du 8 juin 2008). Sur Donadello (Bépi Donal), on pourra voir le film de Noémie Dumas que j'ai cité récemment (probablement grâce à l'Association Hors-Champ de Nice).
Autant vous donner tout de suite le programme général de l'exposition:
Pour la parution de son dernier numéro,
Zon’Art présente (du 3 au 30 octobre 2008) : «SUITE & FIN»
[Galerie de la Halle St-Pierre (Rez-de-chaussée), Paris 18e]
Dessins, sculptures, documents :
Stéphanie Buttay, Gustave Cahoreau, Chomo, Clem,
Jacques Karamanoukian, Sam Mackey, Raâk, Gérard Sendrey.
Environnements d’hier et d’aujourd’hui :
Cartes postales anciennes de la collection Jean-Michel Chesné.
Photos de sites et sculptures
Bar du Mont Salut [André Morvan, dans le Morbihan, souches d'arbres assemblées en plein air]
Joseph Donadello
Jean Grard
Emile Taugourdeau
Samedi 4 octobre 2008 à l’auditorium, à partir de 14 heures
Festival audiovisuel (3e édition)
Programme des projections :
N’oubliez pas l’artiste ! (Cartes postales anciennes), diaporama de Jean-Michel Chesné, 45 mn
Vladan Popov de Jean-Michel Zazzi (1999), 13 mn
Raymond Reynaud de Jean-Michel Zazzi (1999), 18 mn
Le jardin de Bépi (Joseph Donadello) de Noémie Dumas (2007), 17 mn
La porte du mystère (Raâk, l’eau, la terre, le feu) deStéphanie Buttay (2008), 12 mn (En présence de la réalisatrice)
C’est le matin... ((Gérard Sendrey, la fabrique de galaxies) deStéphanie Buttay (2008), 8 mn
Poétique mécanique (Le manège de Petit Pierre), de Jean-Michel Zazzi (2007) 4:30 mn
L’émotion est au bout de la route, diaporama (1984 à 2008 : le bar du Mont Salut, François Lozevis, Joseph Le Bail, Emile Taugourdeau) de Michel Leroux, 45 mn
L'univers de pierres de Nek Chand,diaporama de Laurence Savelli, 40 mn [Voici un bel exemple de ronron et de redite...]
Film surprise : 13 mn
Halle Saint-Pierre
2, rue Ronsard - 75018 Paris
M° : Anvers ou Abbesses - Tél : 01 42 58 72 89
16/09/2008 | Lien permanent
Les Nefs des Fous (4)
Lancer un esquif que l'on a bricolé de ses petites mains potelées sur le bassin d'un parc, suivre ses trajectoires sur l'onde en tremblant de devoir le perdre, qu'il s'abîme... Y inscrire de toute la force de son âme ses rêves, ses espoirs, s'y projeter afin qu'il nous prolonge et nous grandisse... Qui ne comprendrait ces désirs d'enfants? Il était un petit navire...
Le bateau parfois informe que ses mains agrippent avec fragilité et fébrilité, l'enfant le voit peut-être comme une autre modalité de la chose qu'il suçotait il y a peu encore, ce doudou malaxé et déchiqueté à force d'amour.
Ces adultes qui jouent aux miniaturistes, se délectent à confectionner des maquettes, et ont prolongé vaille que vaille ces désirs enfantins. Ils lancent leurs esquifs comme bouteilles à la mer, messages envoyés vers un avenir imaginaire qui les sauverait de leur finitude. N'est-ce pas ce qui nous touche avant tout dans ces bateaux bricolés, sculptés avec amour dans l'art populaire, brut, singulier? Voici une nouvelle moisson de pièces repérées depuis nos précédentes notes (retrouvables en cliquant sur la catégorie "Marine populaire et singulière"):
21/09/2008 | Lien permanent
Les Amoureux d'Angélique publient un catalogue
Ils avaient fait jusque là une flopée d'affichettes, confectionnées à l'occasion des petites expos temporaires qu'ils consacraient à leurs trouvailles en matière "d'art brut, naïf et populaire" dans leur charmante maison du Carla-Bayle en Ariège. A chaque fois, ils mettaient quelques lignes et quelques photos harmonieusement mises en pages. J'ai eu l'occasion d'en parler à plusieurs reprises sur ce blog et aussi dans la revue Création Franche (n°32 de mars 2010), où je signalais entre autres qu'il nous manquait un catalogue pour garder après la visite quelques souvenirs des créateurs protégés dans ces lieux.
Or donc, voici que ce catalogue vient d'être à son tour réalisé par les Amoureux (alias l'Association Geppetto de Martine et Pierre-Louis Boudra). Certes, les atours de cette brochure reliée comme un simple cahier à spirale restent modestes (à l'image des créateurs mentionnés dedans bien entendu), mais l'on dispose là à présent de quelques éléments documentaires non négligeables.
Les auteurs ont choisi de mettre l'accent avant tout sur certains créateurs emblématiques de leur primesautière collection: Gilbert Tournier, l'excellent Thierry Chanaud (dont personnellement je préfère surtout les dessins aux sculptures archaïsantes), Henri Albouy, Angelo Conficoni (dont on apprend qu'il a construit un musée dédié à ses propres réalisations en Aveyron), Henri Virmot, Sylvain Blanc, Joseph Claustres, le prolifique Joseph Donadello, Antonio de Pedro, Severino De Zotti, Honorine Burlin, la collection Yode d'art populaire en bouteille, Joseph Redini, Eric Hordas, Roger Beaudet, Raymonde et Pierre Petit, Louis Buffo, Denise Chalvet, les frères Jammes, Horace Diaz (comme Donadello et Burlin, créateur d'environnement), etc., etc.
Ne sont pas oubliés non plus les anonymes que la collection prise aussi bien. Il ne faut donc pas hésiter à acquérir ce document indispensable aux amateurs de terra incognita, de poésie des sans-grade de l'histoire de l'art.
Musée Les Amoureux d'Angélique, Carla-Bayle, Ariège, 05 61 68 87 45, amoureuxanges@hotmail.com. Catalogue 15€.
Thierry Chanaud, dessin "Des cerises, des arbres...", collection les Amoureux d'Angélique
14/08/2010 | Lien permanent | Commentaires (17)