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Hommage à Cecilia Gimenez, rénovatrice et profanatrice, massacrée par les journalistes
Cecilia Gimenez, dame d'un âge avancé, à Borja en Espagne, repeignait depuis quelque temps, "restaurait", disent les média, un portrait du Christ datant du XIXe siècle, au reste assez banal, un Ecce Homo signé d'un certain Elias Garcia Martinez. Et voila-t-y pas que des bonnes âmes érudites de la région, probablement plutôt du genre bigot, s'émeuvent de ses exploits de peintre amateur devant ce que les media appellent un "massacre" de l'œuvre originale, pourtant vulgaire saint-sulpicerie ne pouvant causer le moindre début d'émotion chez un sincère amateur d'art. Mme Gimenez a en effet, tel Mr.Bean dans le premier long-métrage qui fut consacré à ses tribulations au cinéma (il modifiait en éternuant dessus puis en tentant de réparer son dégât, une toile célèbre de Whistler, je crois...), passablement modifié un portrait du Christ, réalisant involontairement un portrait assez singulier auquel l'œil s'attache en dépit des commentaires goguenards et crétins des journalistes (il ne faut pas se fier à la qualité médiocre – voulue? – de la reproduction ci-dessous, à la télévision on voit mieux l'image de Cécilia Gimenez).
A droite la nouvelle oeuvre brute, plus frappante que l'original je trouve, due à Cecilia Gimenez
"Grossier dessin d'enfant", dit le commentaire journalistique dans la vidéo ci-dessus (plutôt moins agressive que d'autres de ses confrères)... Et pan sur les dessins d'enfant!
Méconnaissable est le crapaud de Nazareth désormais... Mais pour combien de temps encore? Tous les journaux, le web, la télévision ont fait des choux gras de l'information, tombant à matraques raccourcies sur la pauvre octogénaire dont on apprend depuis quelques heures qu'elle est alitée, "victime de crises d'angoisse". Un beau résultat pour ces "grands professionnels de l'information"! Et bien sûr, on cherche à ricaner, à se gausser, à faire rire de cette dame, comme si on voulait, ce faisant, se décharger de la colère devant le constat de ce qui ressemble en fait ici à une profanation de l'icône christique, qui doit rester tabou, inviolable, immuable surtout. On veut que soit effacé le plus vite possible cet odieux saccage (avec l'octogénaire en prime?).
Cependant une pétition circule déjà pour tenter de sauver l'oeuvre – car c'en est une – que je trouve pour ma part plus brute ou populaire qu'expressionniste, comme elle est qualifiée dans cette pétition. Courage Cecilia, relevez-vous, vous n'êtes pas seule, il n'y a pas que des détracteurs, ailleurs on vous admire!
Cecila Gimenez
25/08/2012 | Lien permanent | Commentaires (66)
Une Cecilia Gimenez complètement ”destroy”
Bon, voici, en écho aux derniers commentaires sur Cecilia Gimenez, la "profanatrice" involontaire de Borja en Espagne, le portrait que le peintre Eric Lefeuvre lui a consacré (visible sur son site). Je la trouve ainsi complètement destroy la Cecilia. Un portrait en vieille dingue prête à exploser. Pas sûr que cela lui plairait...
Eric Lefeuvre, Retrato de Cecilia Gimenez, 2013
04/02/2013 | Lien permanent | Commentaires (17)
Cecilia Gimenez et l'art naïf de certaines églises françaises (Journal de voyage en Espagne, 2)
C'est l'été, je ne vous apprends rien. Et me revient tout à coup l'évocation que je fis sur ce blog du Christ restauré (rénové, je préfère dire!) par Mme Cecilia Gimenez dans une chapelle à Borja, non loin de Saragosse. Voir cette note (adornée de pas moins de 66 commentaires en son temps...). Les travaux préparatoires de cette restauration furent suspendus lorsque les paroissiens et les fanatiques du patrimoine religieux espagnol s'effrayèrent devant l'état transitoire de la dite restauration. Mais à mes yeux, et à ceux de quelques autres admirateurs de la geste brute, cet "état transitoire" paraissait une œuvre de plein droit, relevant involontairement de l'art brut. Elle est d'ailleurs restée en place (en tout cas, elle l'était encore à l'été 2015, lorsqu'une équipe du Poignard Subtil passa la voir), puisque, devenue phénomène de foire, attirant les foules en raison d'une notoriété ambiguë, la modification au départ vue comme sacrilège s'était transformée en bizarrerie digne d'être contemplée.
Les deux états du Christ peint par un certain Martinez à gauche et par Gimenez à droite...
Situation en 2015 du Christ de Mme Gimenez dans l'église du Sanctuaire de la Miséricorde, à côté de Borja, ph. Bruno Montpied
Le Christ refait par Mme Gimenez est sacralisé désormais par une plaque de verre destinée à le protéger, ph. B.M., 2015
Relevant involontairement de l'art brut... Ou de l'art naïf religieux. C'est une photo de tableau dans une église auvergnate, récemment transmise par le camarade Régis Gayraud, qui m'a fait faire le rapprochement. Je trouve qu'il y a un apparentement possible chez certaines figures de ce tableau avec le christ gimenézien. Comme si cette dernière avait été sur la voie d'une vision bruto-naïve...
Tableau naïf dans l'église d'Egliseneuve d'Entraigues (Puy-de-Dôme), ph. Régis Gayraud, 2016
12/08/2016 | Lien permanent
Du vandalisme des trouffions indonésiens, et de la responsabilité de certains internautes dans ce vandalisme...
Récemment, en faisant des recherches sur la toile, je ne me souviens pas comment j'ai pu tomber sur cet entrefilet paru sur le site du Huffington Post (article de Maxime Bourdeau), qui relate l'anéantissement d'une sculpture, d'apparence naïve, un tigre, chargée au départ d'être la mascotte d'un régiment indonésien basé à Garut dans l'ouest de l'île de Java. Ce sont les militaires eux-mêmes qui se sont cru obligés de devoir détruire cette statue, tellement l'armée avait honte des réactions de certains internautes qui se moquaient régulièrement de cette œuvre dont l'art populaire, avec ses déformations et son expressivité proche de l'art des enfants, n'était visiblement pas repéré en tant que tel. On aurait pu, au lieu de la détruire, la déposer et l'offrir à un quelconque musée en Indonésie ou en Occident sensible à l'art naïf. L'article du Huffington post, renvoyant à une interview effectuée par un journaliste de BBC news, où l'information paraît être apparue en premier, du moins en Europe, rapporte ces propos démagogiques du commandant du régiment après sa destruction du tigre : "Chaque régiment décide de la confection de sa statue mais, parfois, l'artiste n'est pas très bon." "Pas très bon", c'est toujours la même rengaine et le même jugement de valeur à propos de l'art naïf, accusé de maladresse, de gaucherie, etc. On ne veut jamais voir ce qui se dit d'autre derrière cette apparente déformation de la réalité visuelle, une tendre jeunesse du regard, et, en l'occurrence, un émerveillement devant les prestiges de la nature sauvage.
Mais s'il ne faut pas attendre de la part d'un militaire beaucoup de sens de l'humour et un goût artistique ne s'écartant pas des normes du réalisme le plus éculé (pourtant, au départ, le commandant de ce régiment avait eu assez de sensibilité, et peut-être d'humour pour choisir cette œuvre entre toutes, apparemment déjà ancienne), on aurait pu attendre des internautes un peu moins de bêtise. A part quelques-uns qui avouèrent se sentir un peu coupables après coup d'avoir contribué à la destruction du pauvre tigre grâce à leurs photomontages plus ou moins hilarants (voir un d'entre eux ci-dessous), il semble que la majorité portent une grande responsabilité dans ce cas de vandalisme caractérisé. On ne pouvait attendre de la Grande Muette, qui redoute plus que jamais le ridicule, que devant cette bronca elle déclare: "les chiens aboient, la caravane passe" et qu'elle laisse en conséquence subsister le très charmant félin.
Un exemple de montage photographique dû à un internaute sur le web pour se moquer du tigre de Garut...
Cette affaire n'est pas sans rappeler le cas du Christ repeint de façon "brute" par Cecilia Gimenez près du Sanctuaire de la Miséricorde près de Borja et de Saragosse en Espagne, dont j'ai déjà parlé sur ce blog. Sauf que dans cet exemple, l'objet du "scandale" n'a pas eu le temps de voir affluer des foules vers lui, ce qui aurait pu apporter des subsides, qui sait?, aux bidasses de Garut. Il a été effacé en trois temps, trois mouvements. Et on n'a pas non plus eu le temps, ou pris la peine, de recueillir le nom du créateur de cette sculpture sympathique. On réfléchira aussi à l'action délétère que peut avoir le web quand il se transforme en meute de chiens prêts à déchirer l'un ou l'autre pour le plaisir d'un soi-disant bon mot. Il va falloir se blinder de manière redoutable pour résister aux aboiements des hordes ne se sentant plus dans l'anonymat d'internet.
01/04/2017 | Lien permanent | Commentaires (3)
L'étrange fontaine de Soleymieux, passons une deuxième couche...
La réaction de Régis Gayraud, surtout son deuxième commentaire à ma note précédente, me conduit à proposer une nouvelle hypothèse.
Le fait est, qu'à ma grande honte (je n'avais pas vérifié), Soleymieux et Saint-Jean-Soleymieux, comme nous le signale Régis, sont bien deux communes distinctes. Cela a une conséquence importante pour mes raisonnements précédents. D'autre part, je reconnais que moi aussi j'étais quelque peu chiffonné devant la carte Cim de St-Jean, montrant la statue avec un casque, statue que je proposais de voir déplacée ensuite plus bas sur la place de Soleymieux, quand je la comparais à la photo de cette dernière place où l'on voit mal la fontaine et surtout le personnage qui la surmonte. Je pensais que cette photo pouvait peut-être dater des mêmes années que la carte Cim parce que j'étais persuadé que la statue du triton provenait de St-Jean, trompé que j'étais par les affirmations de l'instituteur mentionnées dans ma note précédente... Les détails que nous indique Régis sur son ancienneté probable font déduire que la statue qui se trouve dans ces années de début XXe siècle devant le bureau de tabac ne peut être la même que celle qu'on voit, bleutée, sur la carte montrant la fontaine de St-Jean-Soleymieux. Il est possible qu'une confusion se soit opérée dans la mémoire des habitants puisque les légendes des deux fontaines donnent le même château de Chénereilles comme lieu d'origine des statues des deux fontaines.
Je parlais ci-dessus d'une conséquence importante qu'apporte l'information que les deux communes sont distinctes. Le rapport sur la délibération du conseil municipal que j'ai cité dans ma précédente note indique formellement qu'une fontaine surmontée d'un triton a été érigée en 1808 sur la place de Soleymieux (et non de St-Jean). Il est dès lors possible d'imaginer que le triton est resté en place pendant les deux siècles sur la place, et que c'est lui qui, victime d'un dégât à une date indéterminée (probablement après-guerre, et peut-être même dans les années 70, voir les images ci-dessous?), a été "métamorphosé" dans l'état où je l'ai photographié, état étrange, Ô combien... L'autre statue de St-Jean, qui ressemble elle davantage au fameux "soldat romain" (et moins à un triton à dire vrai) proposé par un témoin le jour de notre rencontre de cet été, et qui fait passablement rêver notre ami Régis, cette autre statue est probablement complètement distincte de celle de Soleymieux. L'hypothèse d'un déplacement de statue n'était étayée que par les souvenirs trompeurs de notre ami instituteur, qui n'en était pas tout à fait certain du reste (comme dit Régis, et c'est bien sûr cela qui nous séduit infiniment dans cette petite recherche qui ne se voudrait rationnelle en apparence que pour laisser en sous-main l'imagination se déployer, "ainsi naissent les légendes"...).
J'ai cherché sur la toile d'autres cartes montrant la fontaine de Soleymieux. L'objectif étant d'en trouver une qui montrerait enfin plus exactement l'état antérieur de la fontaine de Soleymieux. Voici quatre images qui font progresser le schmilblic, je trouve.
Une carte aux alentours des années 20 peut-être... On voit la fontaine et son personnage sur la droite...
qui en dépit de son aspect d'amas blanchâtre accentué par la pixélisation ne paraît vraiment pas ressembler à un soldat, mais bien plutôt à une sorte d'animal...
Autre vue de la même place, toujours à Soleymieux, la statue est à droite, même difficulté à la discerner précisément, mais ce ne paraît décidément pas être un soldat...
Carte moderne dentelée (1971), la "bestiole" de la fontaine paraît pourvue d'yeux proéminents, à la différence de l'aspect lissé d'aujourd'hui, sa cuisse gauche est bien dessinée, et à la réflexion ne correspond en rien à la statue de la fontaine de St-Jean... Cependant, il est à noter que l'on n'a toujours pas vu sur ces images quelque chose qui pût ressembler à une queue de poisson...
Une photo (date indéterminée) telle qu'on peut la trouver sur le site de la mairie de Soleymieux ; à noter un aspect lissé de la statue comme si elle était en argile... (Un peu comme mes hypothèses, remodelables à volonté?)
Pour moi, la vérité commence peut-être enfin à se dessiner. La fontaine de Soleymieux était surmontée d'un triton, ce qui est assez banal au fond pour une fontaine, mobilier urbain de transition entre milieu aquatique et milieu terrestre, dont le symbole peut facilement être un homme- poisson. Il y a eu une "restauration" à un moment donné. Qui en fut l'auteur? On peut chercher à le savoir sans pouvoir attirer les foudres sur lui, car contrairement au christ de Mme Gimenez à Borja, la profanation est ici bien moindre. Qui se soucie d'un triton? Du coup, l'insolite de la statue actuelle a plus de chance d'apparaître aux yeux de tous. Quant au soldat romain, cher Régis, on ne sait où il s'en fut, car il est désormais bien absent du socle entrevu à St-Jean.
Triton de Qasr Lybia, époque byzantine (il me semble...)
11/09/2012 | Lien permanent | Commentaires (7)
L'étrange fontaine de Soleymieux
Cette note contient des mises à jour (signalées en rouge) suite aux commentaires de Régis Gayraud
Nous descendions en direction de Montbrison dans le département de la Loire, cet été, quand l'un d'entre nous (Régis Gayraud pour ne pas le nommer qui en bon conducteur avait l'oeil à tout, ce qui explique qu'il ait perçu en premier l'étrange objet) s'avisa d'une fontaine qui nous faisait face, sur une petite place, dans la commune de Soleymieux, qui jouxte celle de St-Jean-Soleymieux placée légèrement plus haut qu'elle sur les contreforts du Forez.
Fontaine de Soleymieux, Photo Bruno Montpied, 2012
Ô, la bizarre fontaine... Nous récriâmes-nous en choeur. Comme vous pourrez vous-même en juger d'après l'image ci-dessus (une de ses faces)... Quel était cet animal à la tête glabre, à la cuisse musculeuse, le dos comme couvert d'écailles, les yeux faits de deux billes incrustées..., vaguement écroulé, plié en avant ? Spontanément, je pensai pour ma part à une sorte de tortue.
Un autre aspect de la statue ; c'est ce côté qui me fit penser d'abord à une tortue, ph.BM, 2012
Nous fîmes bientôt cercle autour de la dite fontaine, et voyant notre curiosité, un homme vint à nous, le maire du village qui paraissait sortir d'une réunion, à qui je demandai bien vite la signification de cette statue fort hybride et difficile à interpréter. Il ne s'était, nous confia-t-il, jamais vraiment posé la question, occupé qu'il était par bien d'autres problèmes plus urgents (mais notre curiosité l'intéressait). Une seconde personne arriva, puis une troisième, qui se révéla être l'instituteur du lieu. Chacun faisait assaut d'imagination devant le personnage énigmatique. On se mit à déambuler dans le village, allant frapper à la porte des uns et des autres, réveillant des siestes, interrogeant les érudits disponibles. Une légende se mit à prendre corps au gré de notre balade. De la tortue, on était passé à l'évocation d'une grenouille, enfin à celle d'un "soldat romain" (ce qui me parut sur le moment une interprétation à 180° d'écart par rapport aux deux précédentes ; mais on verra qu'une hypothèse pour le moment considérée comme finale tient dans un mixte des deux, ce qui correspond finalement assez bien à une statue de type nettement hybride...). Puis l'instituteur parut se rappeler que la fontaine avait un rapport avec celle placée sur une place dans le bourg situé plus haut, celui de St-Jean-Soleymieux. Qu'une légende la disait en provenance d'un château des environs (enfin... Tout de même assez distant), à Chénereilles (plusieurs cartes postales des deux bourgs indiquent cette provenance).
Soleymieux, carte postale des années 50? 60? La statue est à droite, sur la même place où nous la trouvâmes en juillet 2012
Au bar-tabac du coin, une ancienne carte postale encadrée montrait la place avec sa fontaine surmontée d'une statue disparaissant malheureusement dans l'ombre d'une frondaison (voir ci-dessus). Remontés jusqu'au bourg de St-Jean, nous constatâmes que la fontaine indiquée par l'instituteur ne diposait que d'un simple socle ou fronton orné de motifs floraux sans grande originalité.
Côté gauche de la statue "tortue-grenouille-soldat romain", ph.BM, 2012
Il fallait enquêter. Des cartes postales anciennes montrent que l'instituteur avait peut-être raison... La statue située à Soleymieux sur l'actuelle fontaine paraît provenir de la fontaine de St-Jean-Soleymieux (celle qui a une base décorée de motifs floraux). Est-ce cette dernière qui a été créée en 1808, selon un rapport de délibération du conseil municipal de Soleymieux comme me l'a aimablement signalé le maire de Soleymieux, M. J-L.Jayol? La statue représentait à l'origine, aux dires de ce rapport, "un triton à tête humaine, comme un dieu marin mi-homme (pour le buste) mi-poisson"... Et cette statue ainsi que sa base ornée proviennent bien du château de Chénereilles, toujours selon le même rapport, ce qui rejoint les légendes des cartes postales. Comme quoi j'étais retombé avec mes camarades sur le mythe de la sirène, cette fois dans une version masculine...
Carte montrant la fontaine dans le bourg de St-Jean-Soleymieux, non encore déplacée à Soleymieux ; années 1920, 1930?
Le triton...? Avec à sa base, peut-être sa queue de poisson?
Plusieurs cartes postales difficiles à dater – peut-être des années 1920 ? – montrent peut-être le fameux triton, homme-poisson de la mythologie gréco-latine, fruit des amours de Poséidon et d'Amphytrite, en place sur la fontaine du bourg supérieur de St-Jean. Une autre – nettement postérieure avec son enseigne des PTT qui paraît remonter aux années 1950? – la montre toujours à la même place, alors que celle vue dans le bar-tabac de Soleymieux montre la statue déplacée sur la fontaine du bourg inférieur.
Carte avec enseigne PTT, prise à St-Jean-Soleymieux, avant le déplacement de la statue donc...
Et c'est ce qui fait le noyau du principal mystère qui me retient dans la découverte de l'actuelle statue. A quelle époque s'est effectuée le transfert du triton de St-Jean-Soleymieux à son emplacement contemporain dans le bourg inférieur de Soleymieux (s'il y a eu transfert)? Et surtout, qu'est-ce qui s'est passé pour que cette statue se soit ainsi métamorphosée, à coup de greffes et emplâtres de ciment, en l'actuel bizarroïde bestiole hybride qui ressemble de loin à une verge au repos? Est-ce le fruit d'une "restauration" de type Cecilia Gimenez? Car cela y ressemble fortement, je trouve, depuis qu'à peu de temps de notre passage dans la Loire, je suis tombé sur l'affaire de la restauration du Christ de l'église de Borja...
L'actuelle statue paraît être le résultat d'une modification "brute" due à un quelconque autodidacte populaire qui peut-être à la suite d'un pari farceur a réalisé là une création tout à fait humoreuse, mutation artistique basée sur une dérivation et un détournement de statue académique à la base. C'est le mystère qu'il reste à éclaircir et j'attends donc avec curiosité les réactions des chercheurs sur la question...
Triton ou verge molle, Soleymieux, ph.BM, 2012
08/09/2012 | Lien permanent | Commentaires (4)
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