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Des posters peints au Libéria aussi, une expo prochaine
M. François Beaurain m'annonce une expo à venir d'affiches peintes (dans la plupart des cas sur toile), affiches en provenance du Libéria où elles ont été retrouvées juste avant leur destruction totale (et ce en dépit que sont connues maintenant d'autres affiches elles aussi peintes à un exemplaire pour les vidéos-club du Ghana, affiches que l'on a aussi arrêtées de produire là-bas).
George S.Josiah, Sakobi la fille serpent, 1998, poster peint du Libéria, site web de François Beaurain
HK Wiah Arts, La Momie, poster peint du Libéria, site web de François Beaurain
Ces affiches, on peut les examiner sur le site web suivant, mises en ligne par François Beaurain. Et si on veut les voir en vrai, il faudra se rendre au Cinéma des Cinéastes (7 Avenue de Clichy, 75017 Paris), à partir du mercredi 4 Mars, le vernissage étant de 18h à 20h (l'entrée sera libre le temps du vernissage puis réservée uniquement aux clients du cinéma munis de billet par la suite). L'exposition est programmée jusqu'au 10 Avril.
Mansa, Watchers 3, poster peint du Libéria, site web de François Beaurain
Al Boone, Warlock 3, 1999, poster peint du Liberia, site web de François Beaurain
Il semblerait, à suivre François Beaurain, que les posters présentés à cette occasion (au nombre de 38) seraient les seuls survivants du grand nettoyage consécutif à la montée en puissance du cinéma nigérian qui en diffusant des DVD accompagnés d'affiches sur papier à travers le pays aurait rendu obsolètes ces affiches peintes artisanalement. Bon... Jusqu'à ce qu'un autre collectionneur nous sorte d'autres séries de son chapeau, peut-être?
Anonyme, Fair Game, poster peint du Libéria, site web de François Beaurain ; ce poster est plus dans le style des posters peints du Ghana, je trouve
D.Wolobah, Maman j'ai (encore) raté l'avion (Home alone 2), poster peint du Libéria, site web de François Beaurain ; à noter que cette affiche est clairement démarquée de l'affiche américaine originale que je reproduis ci-dessous, ce qui apparente ces peintres du Libéria à notre Guy Brunet national, qui adore refaire des affiches à son goût en démarquant les originales
A contempler les exemplaires présentés sur le web, tous réalisés avant les années 2000 (à signaler qu'au Ghana une semblable efflorescence d'affiches peintes eut lieu entre les années 1980 et les années 1990, il paraît difficile d'imaginer qu'il n'y ait aucun rapport), si certains ressemblent par leur naïveté graphique à ceux du Ghana (c'est ce que je préfère personnellement), d'autres, la plupart semble-t-il, visent à un réalisme quasi photographique, l'accent original se retrouvant plutôt dans la mise en page souvent spectaculaire.
Anonyme, Le corrupteur, poster peint du Libéria, site web de François Beaurain
03/03/2015 | Lien permanent | Commentaires (2)
Land art modeste
Voici un clown surgi de coquelicots alliés à une coquille d'escargot et un débris difficile à identifier qui lui trace un sourire en coup de sabre... Puis, plus bas, un chien de l'enfer, trés échevelé, très hirsute (pour faire de de l'hir-zutisme). Ce sont là passe-temps fort agréables, préférables à toutes autres tâches, surgissant du désoeuvrement, en l'occurrence dans un jardin à Olonne-sur-Mer, chez le sieur François Letourneau, grand observateur d'escadrille d'oiseaux le soir entre chien et loup, cet été enfui après tous les autres (les étés fuient plus vite que toute autre saison)... Ces assemblages éphémères -land art du pauvre, quoique sincère, et on l'espère, primesautier- lui sont dédiés.
06/12/2008 | Lien permanent | Commentaires (3)
Drôles de billes (un complément d'Emmanuel Boussuge)
Le jeu de piste à la recherche des œuvres populaires signées par leurs créateurs dans la superbe vallée de Brezons (Cantal) évoqué dans le texte Art populaire et affirmation individuelle: deux maîtres-maçons de la vallée de Brezons (note publiée sur ce blog le 17 février 2009) s’est prolongé. J’ai repéré depuis une nouvelle croix sculptée attribuable à l’admirable tailleur de pierre naïf nommé Chanssans (ou Chassang ou Chanson…). Et c’est ma préférée.
Le Bourguet, ph. Emmanuel Boussuge, 2010
La croix se trouve au bas du hameau du Bourguet près du pont qui enjambe le Brezons. La figuration de l’avers est très similaire à celle de la croix plus haut dans le village ou à celle de Liverninx. Au revers, une croix en relief toute simple. Mais surtout, si on s’approche, on aperçoit quatre petites boules posées sur les bras de la croix.
Le Bourguet, ph. EB, 2011
Et sur ces boules, un visage très élémentaire : deux yeux, un nez, une bouche. Je suis presque sûr que le tailleur s’est inspiré des putti, ces angelots qu’on trouve quelquefois sur les croix à partir de l’époque baroque. Mais voilà, en simplifiant radicalement son objet, ces créatures ailées sont devenues des billes souriantes.
Le Bourguet, ph. François Puzenat, 2010
Je ne sais pas vous, mais, moi, ça me plaît bien que ce soit un mec au fin fond d’une vallée auvergnate, à la fin du XVIIIe siècle, qui ait inventé Pacman¹.
Emmanuel Boussuge
(PS : Cette notule est dédiée aux promeneurs avec qui j’ai arpenté à plusieurs reprises la vallée sur la trace du sieur Chanssans : Didier, Pascale, Emmanuelle et Clio Kahn, François Puzenat et Doudou).
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¹ Pacman est le nom de cette boule vorace connue des amateurs de ce jeu vidéo primitif des années 80.
29/02/2012 | Lien permanent
Une exposition fort intéressante à Mauriac cet été: ”Pierrot Cassan aurait 100 ans”...
Ne vous y trompez pas, il ne s'agit nullement d'une expo "d'artistes" comme le dit l'affiche de l'expo, des "artistes" cantaliens qui seraient issus du terroir (on pourrait l'inférer à voir cette image d'homme au béret en filigrane, en réalité un portrait de Pierrot Cassan), avec des expressions traditionnelles propres à l'art folklorique ; non, il s'agit plutôt d'une sélection – autour de la figure centrale de ce créateur autodidacte génial qu'était Pierrot Cassan, dont les peintures satiriques et truculentes ont été heureusement conservées par la commune – de quelques figures moins connues de la création populaire autodidacte régionale, se situant toutes aux limites de l'art modeste et de l'art brut
Pierrot Cassan, Pour l'amour d'une poule combat de coq à Mauriac ("Assassin...", "Porc...", "Mon chéri..."), peinture sur carton, expo centenaire de Pierrot Cassan au musée de Mauriac, ph. Ghislaine Staelens
Pierrot Cassan, Vive les rois et vive les reines (galette des rois), dimanche le 8 janvier 1978, expo du musée de Mauriac en 2013, ph. GS
P. Cassan, Notre ami Paulin avec son ACCORDEON et ses grelots aux pieds au Café Martin en 1927..., expo du musée de Mauriac 2013, ph. GS
Vue de l'accrochage des œuvres de Pierrot Cassan au musée de Mauriac, photo GS
Girouette d'Antoine Rouchés, coll Emmanuel Boussuge, exposée au musée de Mauriac, 2013 (derrière on devine des dessins de René Delrieu), ph. GS
François Aubert, un de ses animaux en ciment (un chien?) transporté hors de son lieu d'origine, expo Musée de Mauriac 2013, ph GS
La maison et les sculptures de François Aubert à Antignac, leur lieu d'origine, avant qu'elle soit vendue et les statues dispersées, ph. Bruno Montpied, 2003
François Aubert, une sculpture sur bois peu connue de lui qui prouve que le monsieur ne se débrouillait pas mal avec une gouge, expo musée de Mauriac 2013, ph. GS
François Aubert, Shadok et gibi, excentricité de l'expression... expo musée de Mauriac 2013, ph GS
René Delrieu, silhouettes découpées et peintes sur métal, et dessin représentant une "bourrée auvergnate", coll. Musée du Veinazés, expo du musée de Mauriac, 2013, ph. GS ; toujours la fête, grand thème d'inspiration pour René Delrieu
Ginette Aubert (rien à voir avec le François du même nom), La recherche de la source de vie... bla-bla... Ph GS
15200 MAURIAC
23/07/2013 | Lien permanent | Commentaires (9)
Recoins n°2, Des fous de Tolbiac à Aubert d'Antignac
Vient de paraître juste avant la grande migration estivale le n°2 de la revue Recoins qui se consacre, comme il est dit dans son sous-titre, aux arts, belles lettres et rock'n roll. Enfin, pas tout à fait seulement à cela. Cette revue, éditée à Clermont-Ferrand, et qui se qualifie aussi de "revue moderne d'arrière-garde", outre de nombreux articles sur le rock, la publication d'une bande dessinée, quelque détour vers la boxe pratiquée dans les rues du New-York du XIXe siècle, publie cette fois-ci (voir la recension succincte que j'avais déjà faite du n°1 dans mon Billet du Sciapode dans Création Franche n°26) plus d'articles concernant les sujets qui nous sont chers, à savoir le surréalisme, les environnements spontanés de bord des routes, et la littérature tournée vers les moeurs populaires qu'elle soit liée aux plus fous ou aux plus champêtres des figures du peuple.
Au chapitre du surréalisme, Anna Pravdova nous donne une présentation instructive de Tita, jeune surréaliste tchèque qui a fait partie du groupe surréaliste de La Main à Plume, groupe de jeunes gens qui eurent à coeur de poursuivre vaille que vaille l'activité surréaliste dans la France occupée, pendant que leurs aînés, plus connus, avaient fui ou se cachaient, poursuivis ou menacés qu'ils étaient par le régime vichyste. Ces jeunes gens commencent désormais à mieux émerger de l'ombre où on les a longtemps tenus. A noter qu'un n° spécial de la revue Supérieur Inconnu, dirigée par Sarane Alexandrian et Marc Kober, et publiée tout récemment (printemps-été 2008, n° consacré à "la vie rêvée"), évoque elle aussi un autre membre de La Main à Plume, Marc Patin, en publiant deux récits de rêve avec leur analyse par l'auteur. Marc Patin, dont Tita illustra de dessins deux plaquettes de poèmes. Anna Pravdova nous révèle dans cet article la fin exacte de la jeune peintre juive qui fut arrêtée durant la tristement célèbre rafle du Vél d'Hiv, et déportée à Auschwitz via le camp de transit de Drancy.
"Quatre fous de Tolbiac", tel est le titre d'un texte absolument remarquable (et je vous prie de croire que ce n'est pas parce qu'il s'agit là d'un vieil ami que je dis cela) de Régis Gayraud sur des souvenirs (en réalité, plus que cela) relatifs à des figures de la rue parfaitement saisissantes, et angoissantes pour certaines d'entre elles. Il s'agit là, pour reprendre un terme cher à Mac Orlan et à Robert Giraud de pur fantastique social. Ecrit dans un style dépouillé (bien éloigné du style des années 80, que l'auteur qualifie lui-même de "maniéré", tout en phrases longues, et bourré d'excès divers, que je connais bien pour en avoir publié dans ma revuette La Chambre Rouge, vers 1984, quelques morceaux choisis, comme Faire chou blanc, plaquette tirée à part...), nous faisons connaissance avec quatre figures inoubliablement campées par Régis. Elles entrent de plein droit dans une longue tradition d'évocation littéraire des figures de la rue, qui nous est personnellement très chère. Cela faisait fort longtemps que Régis Gayraud n'avait pas repris la plume de façon plus directement créative et surtout de façon publique. On le connaît en effet davantage comme traducteur de russe et essayiste, spécialiste du poète-éditeur Iliazd (comme le commentaire qu'il nous a laissé récemment le laisse deviner). On ignore -et c'est très dommageable- qu'il est un écrivain de première force, à la personnalité hors-norme et baroque, pourvue d'un humour parfois féroce... Ce texte à lui seul vaut l'achat de ce n°2 de Recoins.
Un autre texte vaut cependant également le détour, l'évocation documentée et fouillée par Emmanuel Boussuge (par ailleurs directeur de la publication) de la vie et de l'oeuvre du maçon créateur d'environnement spontané François Aubert à Antignac, dans le Cantal (agrémentée de quelques-unes de nos photos faites en accompagnant Emmanuel sur les lieux). Cette mini monographie, s'appuyant sur des souvenirs et des documents confiés par la fille de François Aubert, ainsi que des témoignages d'une érudite locale, Odette Lapeyre, restitue assez bien le cas Aubert. Ce dernier a laissé derrière lui une maison décorée de bric et de broc, avec des animaux en ciment armé de style naïf, un musée minéralogique (point commun avec le facteur Cheval qui comme on sait avait donné pour vocation à son Palais Idéal, dans les débuts, d'abriter un musée de pierres trouvées), une architecture employant des matériaux jurant les uns avec les autres, mariant l'intention farceuse au goût du désordre provocateur. Maison à vendre aujourd'hui et en péril (les statues ont été aujourd'hui cependant mises en lieu sûr, suivant la solution du "déplacement" -chère à Patricia Allio, voir le cas de Jean Grard- et sage décision si l'on se réfère à d'autres sites, comme ceux de Gabriel Albert en Charente, de Raymond Guitet en Gironde ou encore d'Emile Taugourdeau dans la Sarthe). Nous reviendrons personnellement, avec notre propre vision, sur le site de François Aubert à une autre occasion. Je renvoie pour l'heur les lecteurs à ce n°2 de Recoins décidément fort riche.
Coordonnées pour acquérir la revue:
Sur Paris, on est sûr d'en trouver quelques exemplaires à la librairie incontournable de la Halle Saint-Pierre, rue Ronsard, 18e arrondissement. Sinon on la commande à Recoins, 13, rue Bergier, 63000, Clermont-Ferrand. (Contact e-mail: revuerecoins@yahoo.fr). Prix au numéro: 6€, abonnement 4 numéros: 20€ (+ toujours le "formidable cadeau"...).
24/06/2008 | Lien permanent | Commentaires (3)
Un parallèle Jauvion/Logez...
"Jauvion", c'est François Jauvion, illustrateur et artiste qui se fait remarquer depuis quelques temps pour ses "Imagiers singuliers" contenant une galerie de portraits d'artistes singuliers ou d'auteurs d'art brut et qu'il fait éditer en livres format album (le n°2 est paru récemment).
Couverture du premier Imagier Singulier de François Jauvion.
Le personnage portraituré est ainsi placé en miniature (quelque peu dénudé) au centre de ses compositions pleines des accessoires et/ou fragments représentatifs de ses œuvres, mobilières ou immobilières, fourmillant autour de lui.
Or, voilà-t-y pas que, consultant récemment un catalogue du LaM sur l'expo (de 2019-2020), "Lesage, Simon, Crépin, peintres, spirites et guérisseurs", je suis tombé sur un autre artiste-graphiste, Frédéric Logez (né en 1963), présenté dans le catalogue pour ses portraits d'artistes médiumniques (il y a trois reproductions de ses œuvres, où l'on aperçoit la figure de la personne traitée, entourée d'un récit en cases, manière bande dessinée, retraçant probablement un épisode marquant de sa vie, plus quelques accessoires liés à elle). "Diplômé de l'ESSAT à Roubaix et de l'Ecole nationale supérieure des arts décoratifs de Paris, Frédéric Logez (...), en 2014, commence le projet Portraits debout consacré à des personnes peu connues ayant toutes eu des destins singuliers." C'est ainsi qu'il a fait les "portraits d'Augustin Lesage, de Fleury Joseph Crépin, de Victor Simon et celui de sa grand-mère Andrée Valdiguier (...), adepte du spiritisme" entre autres. Il paraissait à l'époque s'être quelque peu spécialisé sur certains artistes spirites du Nord de la France.
Frédéric Logez, Portrait debout n°19 : Yvonne Cazier, juin 2019, 200x100cm, technique mixte (230 heures), coll. particulière, catalogue de l'exposition du LaM,"Lesage, Simon, Crépin, etc."
Il n'est pas question pour moi de dénoncer un quelconque imaginaire démarquage qu'aurait opéré François Jauvion d'après le concept de Frédéric Logez (Jauvion, avant d'éditer son premier Imagier singulier en 2020 – ce qui lui a pris très probablement un sacré délai, tant il est difficile et long de réaliser ce genre de projet de longue haleine –, produisait ses planches de portraits depuis un bout de temps). Je me borne à signaler le parallélisme des deux démarches. Démarches qui ont un certain rapport avec la bande dessinée et l'illustration.
Je me souviens ainsi d'un grand album, qui s'intitulait "Gens d'En France", je crois, dû à Jean Teulé, qui était une sorte de roman graphique avant la lettre (?) où apparaissait la figure de Jean-Claude Ladrat avec sa soucoupe volante/flottante créée à Germignac, en Charente. L'illustrateur Lolmède également a campé dans au moins un de ses propres journaux graphiques (Carnet Brut, vers 2006?) des figures de "singuliers" ou de "bruts", comme Chaissac, Jaber, Antonio Lavall, voire le musée de l'Aracine quand ce dernier était à Neuilly sur Marne...
Les pages consacrées à l'Aracine au Château-Guérin de Neuilly-sur-Marne dans les années 1990, dans Carnet Brut de Lolmède.
02/06/2024 | Lien permanent | Commentaires (2)
Monchâtre dans l'Aveyron, une expo en fanfares
Vite, vite, dit le lapin blanc de l'information singulière et buissonnière, il me faut vite annoncer pour demain samedi 16 juillet les 15e rencontres de fanfares, et autres "joutes aveyronnaises de musiques acoustiques et ambulatoires" (ouf, je l'ai dit d'une traite sans respirer!) qui vont se tenir dans l'inspiré village de Saint-Sever-du-Moustier à partir de 16h. Demandez le programme ci-dessous:
St-Sever qui n'a rien de sévère ni d'austère abrite on le sait déjà peut-être un excellent petit musée, judicieusement nommé "Musée des arts buissonniers", animé par l'association Les Nouveaux Troubadours qui a deux cordes (au moins) à son arc, le chantier constamment in progress de la "Construction Insolite" (j'y reviendrai) et la Maison Coubez au coeur du village, face à l'église aux belles gargouilles, qui cache une excellente collection d'art brut et d'art singulier.
François Monchâtre, exposition au Musée des Arts Buissonniers à St-Sever-du-Moustier du 16 juillet au 17 septembre 2011
Ce dernier corpus fait l'objet d'un tri assez efficace (rien à voir avec les festivals du même nom se tenant un peu partout en France qui mettent en avant des centaines de faiseurs de têtes à Toto nés de la dernière pluie, sous-sous-arrière-petits-enfants édulcorés de Gaston Chaissac). J'y reviendrai là aussi. Demain 16 juillet, c'est aussi dans ce musée le vernissage d'une expo consacrée à François Monchâtre, un ancêtre (si je peux me permettre, pardon M. Monchâtre si vous me lisez) du bon art vraiment singulier. Monchâtre est connu pour ses machines et ses personnages de crétins "du néant retournant au néant", comme il est dit sur une plaquette d'invitation à une autre exposition qui elle se tient déjà depuis le 30 juin jusqu'au 18 septembre à Rodez, dans la galerie Sainte-Catherine (Maison départementale de la culture, 5, place Sainte-Catherine, 12000 Rodez; site: www.aveyron-culture.com/saintecatherine et blog: www.mdc12.fr). A noter que le commissariat de cette expo a été confié à l'équipe, qui aime à rester anonyme, du Musée des Arts Buissonniers.
Monchâtre à Rodez aussi, ph. Jean-Claude Launey
15/07/2011 | Lien permanent | Commentaires (7)
Marie Espalieu dans Gazogène n°32
Voici un numéro de la revue Gazogène qui voudrait nous faire plus amplement découvrir les bois naturels peints et assemblés d'une dame Marie Espalieu (1923-2007) qui vécut à Crayssac dans le Ségala (je sais pas où c'est, je vais voir sur Google, ah, c'est prés de Cahors, au nord-ouest, pas loin de Catus, la région où vivait Gaston Mouly). Cette dame a été photographiée par Robert Doisneau, et l'on dirait que c'est son seul titre de gloire tant les contributeurs de cette revue ne cessent de nous le répéter.
La revue est en effet constituée de plusieurs textes de différents auteurs qui se marchent sur les pieds les uns des autres, répétant les mêmes choses, la candeur, la voyance, les bois qui parlent, etc. N'eut-il pas été plus utile et plus efficace de se contenter de dresser un catalogue en images des oeuvres de cette dame, restée encore passablement inconnue jusqu'à présent -du moins au large du Ségala- avec quelque bon texte décrivant sa façon de travailler, une petite bio, plus une analyse plus fouillée (il suffisait pour ce faire de laisser parler Benoît Decron, l'ancien conservateur du musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables-d'Olonne qui dans ce numéro livre une saine analyse remettant en question divers clichés)? La revue part un peu dans cette direction avec de nombreuses illustrations. Hélas, elles restent pour la plupart en noir et blanc, ce qui pour une œuvre où la couleur joue un grand rôle, on l'avouera, est un choix bizarre (mais Gazogène on le sait, il nous le serine assez, fait le choix de "l'humilité"... à moins que ce ne soit celui du misérabilisme?).
Car les oeuvres de Marie Espalieu en bois peint, assemblées avec des clous, frustes, parfois enfantines, proches de certains travaux populaires de patience du temps jadis des campagnes, méritaient bien un hommage. Un hommage qui aurait évité d'être un prétexte pour certains d'étaler leurs ego (qu'ai-je à faire du "Tonton René" de monsieur Maurice?...) ou leurs états de service (toujours monsieur Maurice qui se montre par deux fois en photo, publie trois textes -je ne compte pas les textes non signés- dont un ancien qui ne fait que rajouter à la redondance générale du numéro). Tout cela sans doute de peur d'être oublié vraisemblablement, mais t'inquiète pas Jean-François, ça finira tout de même par arriver, hélas).
La Revue Gazogène est diffusée, à Paris, à la librairie de la Halle Saint-Pierre. Sinon, on peut se la procurer en écrivant à Jean-François Maurice (comme de juste!), Le Bourg, 46140 Belaye.jfmaurice@laposte.net. Il vous en coûtera 17 € le numéro.
24/06/2011 | Lien permanent | Commentaires (14)
Les fous littéraires à la Bibliothèque Nationale de France
Les fous littéraires (et artistiques), pilotés par Marc Ways et son équipe de la revue Les Cahiers de l'Institut, émanation de l'Institut International de Recherche et d'Exploration sur les Fous Littéraires (IIREFL), débarquent ce mercredi 1er avril, jour des blagues proposé paraît-il par hasard et sans aucun rapport avec le sujet (faut-il y croire?), dans le cadre d'un colloque ouvert à tous, libre d'accès. Des colloques gratuits, ouverts à tous sans distinction de fortune, c'est pas tous les jours que cela arrive...
Alors... Demandez le programme...
LES FOUS LITTERAIRES ET ARTISTIQUES
Mercredi 1er avril 2009
Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand
Petit auditorium, hall Est, quai François Mauriac, Paris 13e, de 14h30 à 20h
(Après-midi proposé avec l'IIREFL)
ENTREE LIBRE
À l'aube du XXIe siècle, dans un monde où le politiquement correct et la pensée unique sont de règle, où la raison n'est que ruine de la fantaisie, il est venu le temps d'exhumer et de considérer enfin - pour éviter que ne meurent une seconde fois les grandes oeuvres des petits auteurs - la piétaille des « Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés... »
Fous musicaux : Au cours de l'après-midi, Fanchon Daemers rythmera les communications par des interventions chantées autour et alentour des fous littéraires ou des hétéroclites.
14h30 - 18h :
Ouf, petit film d'introduction
de Laurent Gervereau, président du comité scientifique de l' IIREFL
Histoire d'une passion
par Marc Ways, président et fondateur de L'IIREFL
Présentation de l'IIREFL : Qu'est-ce que l'Institut?
par André Stas, vice-président et co-fondateur de l'IIREFL
Les Cahiers de l'Institut
par Marc Décimo, vice-président et co-fondateur de l'IIREFL
Hersilie Rouy
par Laurent Soulayrol, psychiatre-psychanalyste
Pour une histoire de la folie littéraire. De Charles Nodier à André Blavier : en quête d'immoralité
par Tanka G. Tremblay, doctorant en langue et littératurefrançaises à l'Université McGill, Canada et co-fondateurde l'IIREFL
Warungka : perdre le sens des mots et des pas chez les Warlpiri du désert central australien
par Barbara Glowczewski, directrice de recherche au CNRS Laboratoire d'Anthropologie Sociale, Collège de France
Pause
Les fous scientifiques
par Michel Criton, président de la Fédération française des jeux mathématiques
Les Causeries brouettiques du Marquis de Camaras,
par Francis Mizio, écrivain et scénariste
Un éditeur chez les fous littéraires
par Marc Kopylov, éditions des Cendres
La guérison infinie : quelques cas de folie en histoire de l'art
par Nicolas Surlapierre, conservateur au Musée d'Art moderne de Lille Métropole
Paul Tisseyre, Ananké-Hel! et Jean-Pierre Brisset
par Marc Décimo
18h30 - 20h :
Lecture de textes de Brisset, Roux, Boudin et Gagne
par Sagamore Stévenin , comédien
Projections d'extraits des films
Praline, autour des fous de Rimbaud
par Jean-Hugues Berrou
Sacrées bouteilles,
film tunisien de Fitouri Belhiba
Brouettes. Autour du marquis de Camarasa,
par Laurent Gervereau
31/03/2009 | Lien permanent
La Mayenne à l'oeuvre
Me parviennent depuis quelques jours diverses annonces émanant des différents acteurs (liés à l'association CSN 53, "Créations Naïves et Singulières en Mayenne") d'une exposition à deux visages, "La Mayenne à l'œuvre", qui va être montée d'un côté au Centre Kondas d'Art Naïf et Outsider à Viljandi en Estonie (du 15 mai au 15 juillet ; l'expo est initiée plus particulièrement par Jean-Louis Cerisier qui entretient depuis des années des liens étroits avec certains de ses pays à l'est et au nord de l'Europe), et de l'autre en Mayenne, dans un joli village répondant au doux nom de Saint-Céneri-Le-Gérei.
Dans ce dernier patelin, l'expo durera trois jours, du 23 au 25 mai (c'est le week-end de la Pentecôte). Elle est constituée d'une petite partie de la collection de Michel Leroux, dite par lui "d'art obscur" (pas si obscur que cela tout de même ; à signaler que Michel Leroux a recyclé ainsi un terme qui avait été envisagé au début de l'aventure de l'art brut, vers 1945 donc, par Dubuffet lui-même qui l'avait finalement rejeté comme insuffisamment adapté à ce qu'il cherchait).
Patrick Chapelière, coll Michel Leroux
Noël Fillaudeau, sans titre, série des "Métamorphoses", vers 1993, coll. privée, Paris, ph. Bruno Montpied
Robert Tatin œuvre actuellement exposée (jusqu'en juin prochain) au musée Robert Tatin de Cossé-Le-Vivien (Mayenne)
Au programme: Gustave Cahoreau (un protégé de Michel Leroux), Patrick Chapelière (mis en avant par Joël Lorand), Alain Lacoste (un grand ancien de l'art singulier), Robert Tatin (qui en dehors de son musée sculpté de Cossé-Le-Vivien était aussi peintre), Joël Lorand (Mayennais d'adoption, et maintenant Sarthois (non... en fait habitant de l'Orne, voir commentaires ci-dessous...) à ce que j'ai cru comprendre, puisqu'il est basé à Alençon), François Monchâtre (un autre ancien de la Singularité, connu pour ses machines imaginaires et ses personnages de "crétins"), Noël Fillaudeau (l'ancien ami de Gaston Chaissac), enfin Jean-Louis Cerisier.
Jean-Louis Cerisier, Collection L'Art Obscur de Michel Leroux
Cette expo, en dehors de la collection de Michel Leroux, comprendra aussi des œuvres venues des ateliers de Serge Paillard et de Jean-Louis Cerisier, amis lavallois dont j'ai souvent eu l'occasion de parler sur ce blog. Des œuvres provenant de la collection Michel Basset, et de la collection Jean-François Maurice (récemment disparu), seront également adjointes à ces ensembles.
Serge Paillard, Pomme de Terre en Patatonie (la cartographie rêvée du Professeur Caldnitz), 2015?, collection de l'artiste
01/05/2015 | Lien permanent | Commentaires (12)