24/11/2012
Info-Miettes (20)
Boudin et Jakobowicz arrivent à Bègles
Prochaine expo au Musée de la Création Franche, qui continue de permettre aux artistes et créateurs de la collection permanente de montrer leurs derniers travaux, Marie Jakobowicz et Michel Boudin. Ce dernier, on le sait, propose des dessins à l'encre où des petites bêtes ne cessent de tarabuster les êtres humains, histoire peut-être de leur rabattre le caquet.
Michel Boudin, sans titre, encre sur papier vélin, 65 x 51 cm
Sur la seconde, voici le texte qu'elle m'avait dans un premier temps demandé pour la présenter de façon franche (c'était son souhait à elle, des gens qui diraient le pour et le contre, et l'entre deux...) et qu'elle a finalement fait remplacer par une autre présentation:
"Marie Jakobowicz me laisse perplexe. Si j’apprécie ses anciens pastels, discipline qu’elle pratique avec une aisance qu’elle a fini (bizarrement !) par trouver suspecte, je reste réservé en ce qui concerne toutes sortes d’autres travaux qu’elle veut de contenu « engagé » comme on disait dans les années 70. Ce choix à mon avis plombe l’envolée du merveilleux dont elle était aussi dépositaire.
Et je me demande si ses réticences, sa suspicion à l’égard de sa maîtrise du pastel ne viendrait pas de son traumatisme concernant l’extermination des Juifs par les Nazis. Une descendante des familles massacrées ne pouvant plus pratiquer la moindre forme d’expression sans se sentir obligée à la vigilance… Si cela était avéré, on mesurerait là à quel point cette tragédie et cette folie ont poussé loin leurs ruptures et leurs censures. N’y a-t-il donc plus de place, Marie, pour un merveilleux sans hantise du massacre ?"
Marie Jakobowicz et Michel Boudin au Musée de la Création Franche du 7 décembre 2012 au 20 janvier 2013.
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Guy Girard, lui, expose dans un couloir
Guy Girard expose quant à lui à partir de jeudi prochain 29 novembre dans la Galerie du Couloir, espace dédié paraît-il aux petits formats (ce qui semble adéquat avec le nom de la galerie). Les horaires et jours de monstration sont assez particuliers. Le jeudi 29 novembre, c'est de 19h30 à 22h. Puis c'est entrée libre le samedi 1er décembre ainsi que le dimanche 2 de 14h à 18h. Ensuite, du 3 au 20, on visite sur rendez-vous: 06 19 63 64 51. Pour les artistes, l'heure est venue des jeux de pistes. L'art sincère d'aujourd'hui se cache au fond d'un labyrinthe. Il est passé par ici, il repassera par là...
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Jean Estaque voit des saints partout
Il expose cette fois à Montluçon, avec une proposition de nouveaux saints qui n'auraient pas déplu au marquis de Bièvre qui était grand amateur comme on sait de calembours bons. Ci-dessous par exemple voyez le portrait de saint-Ethique.
Trouverons-nous encore dans cette expo Saint-Bol, Sainte-Hure, et peut-être aussi Saint-Dé, Saint-Trait et Saint-Plaie?
Galerie Ecriture, 1 rue Pierre Petit (ça ne s'invente pas, mais ce n'est sans doute pas le même qui est bien connu dans l'art brut), Montluçon, exposition du 28 novembre 2012 au 14 février 2013.
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Alexis Lippstreu exposé chez Berst et au Madmusée
En cette fin d'année, on assiste à une déferlante Alexis Lippstreu à Liège et à Paris. Trois expos simultanées se tiennent pour vanter le travail de ce créateur handicapé qui s'est fait une spécialité (ou à qui on a fait une spécialité?) de transposer des chefs-d'œuvre de l'art dans une sorte de réduction graphique tout à fait fascinante (j'ai déjà eu l'occasion de montrer des images sur ce blog). Il paraît être en même temps un cheval de bataille exemplaire pour ceux qui voudraient mélanger art brut, art moderne et art contemporain dans la même arlequinade artistique ("artification", qu'ils disent, sans lésiner sur les néologismes effroyables).
Alexis Lippstreu au Madmusée du 1er décembre 2012 au 16 février 2013. A la Galerie Christian Berst, du 7 décembre 2012 au 12 janvier 2013. Au BAL (musée des Beaux-Arts de Liège), du 30 novembre 2012 au 16 février 2013.
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L'art brut italien à travers le cinéma documentaire, une programmation de Pierre-Jean Wurtz et Denis Lavaud
C'est à la Halle Saint-Pierre (sans laquelle on ne sait pas ce que l'on deviendrait) que cela va se passer, durant le week-end du 15 et du 16 décembre. Un second programme de films courts a en effet été programmé pour ces dates. A découvrir ci-dessous:
Samedi 15 décembre 13h30 - 17h30
- Pennarelli (Antonio Dalla Valle) di La Manica Lungo officina creativa, 2003, 29’.
En présence d’Alain Bouillet, commissaire d’expositions, écrivain (c'est sur un atelier de créateurs handicapés, si je ne me trompe pas? NDR)
- Nella prospettiva della chiusura lampo de Paolo Pisanelli, 1997, 54’.
En présence d’Alain Bouillet
- Pietro Ghizzardi de Muriel Anssens, 2004, 10’
- Alla ricerca del giardino incantato (Marcello Cammi) di Piero Farina, Marisa Fogliarini con Marco Farotto, 2012, 21’, (c'est tout en italien, sur le jardin détruit de Cammi)
- Luci Sospese. L’opera irriducibile (Mario Andreoli) de Gabriele Mina, 2010, 27’. (Là aussi, c'est pas sous-titré, mais il y aura sans doute un interprète dans la salle, enfin on verra bien...)
En présence de Gustavo Giacosa, commissaire de l’exposition
La "Crèche" de Mario Andreoli telle qu'elle s'illumine aux alentours de Noël sur une colline ligure, ph extraite du site de la Galerie Rizoi à Turin
La colline de M. Andreoli, de jour... ph Gabriele Mina
Dimanche 16 décembre 13h30 - 17h30
- Un « facteur Cheval » en Sardaigne (Fellicu Fadda) de Giuseppe Trudu, 2004, 47’.
En présence du réalisateur
- Un sculpteur de l’île aux ânes blancs (Enrico Mereu) de Giuseppe Trudu, 2009, 38’.
En présence du réalisateur
- Melina Riccio de Gustavo Giacosa, 2009, 10’. En présence du réalisateur
- Eugenio Santoro de Dominique Clément, Chantal Woodtli, 1994, 12’. (A signaler que ce film est édité dans le DVD intitulé "Art Brut" avec deux autres courts, un consacré à Ni-Tanjung par Erika Mannoni et un autre de la même Mannoni consacré à Lobanov; le film sur Santoro est plus précisément intitulé dans ce DVD "Les jardins de l'imaginaire" ; le tout est édité par la Collection de l'Art Brut et la Télévision Suisse)
- Antipasti (surprises à l’italienne) 45 ‘.
Suite de petits plats (films) divers et variés, exubérants, bigarrés, goûteux. (Dont paraît-il des films de Bernard Dattas sur des "choses" vues en Sardaigne)
Pour tout renseignement complémentaire, on peut contacter Denis Lavaud himself : 01 42 45 19 67/06 75 94 16 48.
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A la Halle Saint-Pierre encore, le retour du "Petit Paris" de Marcel Dhièvre
Marcel Dhièvre est connu depuis les années 70 grâce au livre Les Inspirés du Bord des Routes de Jacques Lacarrière et Jacques Verroust où l'on peut voir cinq belles photos et un fragment de témoignage de Dhièvre. C'est peut-être grâce à ce livre que sa maison richement décorée de fresques et d'ornementations diverses peintes et parfois sculptées en relief parvint à être classée monument historique dès 1984 (né en 1898, il décéda en 1977).
Image récupérée sur le site d'une association qui défendait, notamment sur la toile, "le Petit-Paris", l'association Entre-Tenir ; l'affirmation "je ne suis pas un artiste" avait été très justement repérée par ce site web, avis aux "artificateurs"...
Il avait en effet réalisé une magnifique décoration naïve, brute, ou simplement populaire, sur les murs d'angle à l'extérieur de son magasin de vêtements (il était vendeur en confection dans la lingerie et les vêtements de travail) à Saint-Dizier dans la Haute-Marne. Il avait poussé le bouchon plus loin en peignant (ce n'était pas un mosaïste) les murs intérieurs de la petite bâtisse, mais aussi divers petits sujets, des animaux, des tableaux de fleurs, des paysages. C'était comme il le disait lui-même également un tour de force dans la mesure où, paralysé de la main droite, il avait dû tout faire de la main gauche.
Marcel Dhièvre, la façade d'"Au Petit Paris", vers 1976, ph Jacques Verroust
Il avait appelé cette maison "Au Petit Paris", car la ville-lumière, où il allait se fournir chaque semaine, l'avait charmé au point de le pousser à représenter dans des médaillons l'Arc de Triomphe sur sa façade, ainsi que la Tour Eiffel, la Madeleine, les quais de la Seine, et la nef symbole de la capitale. L'ensemble connut quelques vicissitudes pendant de nombreuses années. Diverses bonnes volontés tentaient régulièrement d'alerter l'opinion pour essayer de sauver une maison qui visiblement résistait dans le souvenir de la population de St-Dizier (cet attachement d'une ville populaire à un tel monument naïf est assez touchant je trouve). L'illustratrice Kathy Couprie racheta à un moment le magasin, y faisant quelques réparations, puis ce fut la mairie, sous l'impulsion d'un maire UMP, François Cornut-Gentille (comme l'a signalé entre autres un article paru cet été dans La Croix, dû à Aude Carasco), qui l'acquit dans les années 2000. Là aussi, comme dans le cas de Gabriel Albert en Charente-Maritime, on veut "valoriser", on parle d'installer dansle Petit Paris un "café associatif", et d'installer à côté l'atelier d'art-thérapie de l'hôpital psychiatrique voisin... Surtout, on a fait rénover, terme plus exact que "restaurer", les peintures intérieures et extérieures (on peut juger du résultat sur une galerie d'images mises en ligne sur Flickr par la mairie), les tableaux, les petits sujets divers et variés que la mairie a récupérés. Si l'on compare ces rénovations, dues à M. Renaud Dubrigny, un employé municipal à la peinture qui s'est passionné, nous dit-on pour ce travail de renaissance d'un chef-d'oeuvre populaire, aux photos du livre de Jacques Verroust, on pourrait dire que les couleurs de la rénovation sont un peu flashy, mais baste, on s'en contentera, car y avait-il moyen de faire mieux avec les subsides disponibles? On peut aussi s'en consoler en constatant que le restaurateur a remis les décors à l'identique, quant aux sujets représentés, du moins si l'on en juge à travers les informations de la presse et d'internet.
Deux tableaux de Marcel Dhièvre restaurés par la ville de St-Dizier
Simplement, il faut bien être conscient qu'un Marcel Dhièvre ne peut ressusciter, et que lon a désormais autre chose à la place de sa maison décorée de son vivant, comme le musée d'une inspiration, soit un beau paradoxe...
Enfin signalons qu'un livre vient de paraître qui traite de ce monument, celui de Henri-Pierre Jeudy, Le Naïf, le Brut, le Primitif, au Petit Paris, aux éditions Châtelet-Voltaire (basées dans la Haute-Marne). Il viendra en parler à l'auditorium de la Halle Saint-Pierre samedi 1er décembre à 16h.
20:41 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art singulier, Cinéma et arts (notamment populaires), Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel boudin, marie jakobowicz, jean estaque, guy girard, musée de la création franche, alexis lippstreu, madmusée, galerie christian berst, banditi dell'art, cinéma et arts populaires, mario andreoli, art brut italien, pierre-jean wurtz, denis lavaud, marcello cammi, environnements spontanés, au petit paris, marcel dhièvre | Imprimer
01/05/2012
Les bâtisseurs de Babel de Gabriele Mina
Gabriele n'est pas une dame mais un anthropologue italien, donc là-bas ils ont des "e" à la fin des Gabriel, ou des Michel.
J'avais signalé il y a quelque temps l'apparition d'un site web appelé Costruttori di Babele qui était le signe avant-coureur d'une recherche en cours sur les sites et les environnements d'art populaire en Italie, où, comme on l'a découvert avec l'actuelle exposition Banditi Dell'Arte à la Halle Saint-Pierre, commencent à apparaître de plus en plus d'initiatives pour intéresser le public aux riches créations atypiques présentes dans ce pays déjà lourd d'un patrimoine artistique conséquent (vestiges gallo-romains, littérature latine, peinture de la Renaissance, mythologie chrétienne...), qui de ce fait a peut-être retardé plus qu'ailleurs la connaissance de la créativité populaire.
Gabriele Mina a une position originale qu'il a tenté de résumer dans un texte en français qu'il m'a envoyé parallèlement à l'ouvrage ci-dessus paru à la fin de l'année 2011, et qui aide les non italophones à comprendre ce qu'il a voulu dire dans son livre principal, Costruttori di Babele, sulle tracce di architetture fantastiche e universi irregolari in Italia (je fais figurer ce texte en français en lien ici même, son titre étant Insiders, les constructeurs babéliques et nous ; il reprend en grande partie l'introduction italienne de son ouvrage). Il veut avant tout attirer l'attention sur ce qu'il appelle les Insiders, par opposition avec Outsiders. Ce terme d'Insiders paraît recouvrir des créateurs populaires non coupés du reste de la société, non marginalisés, œuvrant dans l’espace public. L’art populaire contemporain, ou art modeste, pourrait relever de cette dénomination. Régis Gayraud m’a signalé récemment que chez les historiens de l’ex-Union Soviétique, on parle de « non-conformistes intégrés » au sujet d’artistes non officiels en Russie. Ce qui paraît assez voisin de ce que l'on cherche à distinguer avec les Insiders. Ce serait une appellation disponible pour des anticonformistes non marginalisés ne relevant pas des courants de l’art officiel. Cela représenterait du coup beaucoup de créateurs, populaires ou non, professionnels ou amateurs, qui pourraient rentrer dans cette catégorie, pourvu qu’ils aient en commun une certaine indépendance d’esprit… Les environnements spontanés de créateurs, populaires ou non, reléveraient ainsi des Insiders... Et c'est bien ce qui paraît se constituer sous la plume de Gabriele Mina qui évoque dans l'ouvrage collectif qu'il a dirigé aux éditions Elèuthera à Milan une soixantaine de cas d'environnements créés par des hommes du peuple ou par des artistes (cette distinction paraissant nettement moins tranchée dans les résultats esthétiques qu'en France, où l'œuvre d'un Chomo ou d'un Tatin me paraît nettement différer de celle d'un Picassiette ou d'un Pailloux, être moins émouvante en tout cas). Dans les soixante, on retrouve certains créateurs évoqués à la Halle St-Pierre en ce moment même: Luigi Lineri, Marcello Cammi, Melina Riccio, Giovanni Bosco, Florenzo Pilia, Angelo Stagnaro, Giulio Rancilio, Bonaria Manca (chapitre écrit par Roberta Trapani), Vincent Maria Brunetti, Filippo Bentivegna, Maurizio Beccherini, Orpheo Bartolucci, Mario Andreoli...
Mario Andreoli, détail de sa crèche de la Colline des Lumières (4000 m²...) qu'il illumine de début décembre à fin janvier à Manarola en Ligurie, photo extraite du site de la Galerie Rizomi à Turin (expo Ligurie brute)
L'accent est davantage mis sur la notion d'anticonformisme et d'utopie (ce qui explique "Babel" à l'arrière-plan des recherches de Gabriele Mina), sur la revitalisation de la culture populaire contemporaine longtemps refoulée à la suite de l'histoire italienne –le fascisme ayant apparemment dès les années 20 choisi d'imposer à la population une resucée de la culture classique gréco-latine– que sur une critique de l'art d'élite, cause à laquelle je me suis attaché plus particulièrement avec mon propre livre Eloge des Jardins anarchiques dont Mina pourtant se proclame proche. On distingue en effet mal en parcourant Costruttori di Babele si on a affaire à des créateurs cultivés ou à des autodidactes créant à partir d'une culture populaire. Au point que je me suis demandé en le lisant avec difficulté (le problème de la langue) si les créateurs populaires italiens au fond n'avaient pas davantage de culture que les créateurs prolétaires français... C'est une hypothèse qui serait à creuser, pas complètement hasardée si l'on pense justement à la richesse du patrimoine et de l'histoire artistique italienne que j'évoquais ci-dessus.
Bonaria Manca, Au travail, 1-11-1969, ph.Roberta Trapani
Un point qui découle de cette quête utopique babélienne, "réaffirmer une appartenance de ces expressions excentriques au paysage culturel qui les entoure" (écrit Mina dans son texte en français mis en lien ci-dessus) est la critique qu'opère l'auteur vis-à-vis de l'art brut de Jean Dubuffet, accusé au fond de stérilisation par l'enfermement "dans la vitrine d'une vague diversité qui satisfait les attentes et le voyeurisme", au lieu d'être détruit par "l'asphyxiante culture". On retrouve là une critique de la ghettoïsation dans laquelle les défenseurs orthodoxes de l'art brut version Dubuffet enfermaient les créateurs de l'art brut, en en faisant, comme me le confiait récemment Bruno Decharme, s'il me permet d'ébruiter cette confidence personnelle, de nouveaux "dieux" (ou des "saints", comme disait pour sa part Dubuffet)... Or, comme disent nos amis anarchistes, ni dieu, ni maître! On ne va pas recréer une hiérarchie à l'envers, comme le demande au fond le marché de l'art qui se précipite chaque jour un peu plus vite sur la viande fraîche de l'art brut.
Ce n'était pas ainsi qu'André Breton concevait les créateurs rangés dans l'art brut, il laissait dialoguer (un mot que Mina aime bien) les créateurs de toutes obédiences au sein de ses expositions internationales du surréalisme, il ne les mettait pas dans une réserve. Sans pour autant refuser de les documenter et d'indiquer leurs singularités. Les créateurs de l'art brut, les créateurs d'environnements n'étaient pas sans culture, la leur tenant davantage d'une culture populaire en miettes, en décadence, une culture dite de masse, un art modeste dirait Di Rosa aujourd'hui, dans laquelle ils repêchent les matériaux utiles à leur renaissance. C'est ma position dans mon Eloge. Et c'est ici effectivement que nous nous rejoignons Gabriele Mina et moi. De même que je lui suis reconnaissant d'avoir bien compris à quel point je refuse de me retrancher dans la rencontre avec les créateurs dans le film que j'ai écrit avec Remy Ricordeau, Bricoleurs de Paradis, parce que je trouve plus honnête de figurer à l'image avec les questions que l'on n'aura pas cachées.
A noter en outre que j'ai inséré à la demande de Gabriele Mina dans son ouvrage une réflexion sur la question de la conservation, ou non, des environnements d'autodidactes, intitulée La cura dell'ispirazione, Conservazione e prolugamento dei siti spontanei in Francia (en français: Entretenir l’inspiration, La conservation ou le prolongement des environnements spontanés en France), illustrée de trois photos montrant les sculptures abîmées de Gabriel Albert et de l'abbé Fouré.
Costruttori di Babele, vidéo
19:38 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art populaire contemporain, Environnements populaires spontanés, Lexique et définitions des arts populaires | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : gabriele mina, costruttori di babele, bâtisseurs de babel, culture populaire italienne, banditi dell'arte, eleuthera, environnements spontanés, art brut italien, mario andreoli, bonaria manca | Imprimer
21/07/2010
Les constructeurs de Babel, bienvenue à un nouveau site sur les environnements "visionnaires" italiens
Je reçois de Gabriele Mina, anthropologue italien, la référence de son site, intitulé costruttori di babele et consacré aux environnements visionnaires de son beau pays. L'insertion de ma note ancienne sur Marcello Cammi m'avait fait croiser sa route. Je ne parle guère l'italien, mais j'arrive à peu prés à déchiffrer entre les lignes ce dont il est question, tant nos langues sont proches.
Le terme de land-art s'applique bien en l'occurrence, plus que le terme d'art paysagiste dont il est un proche parent. Je vois une distinction entre ces deux formes d'intervention artistique, car le land-art est davantage la création d'un tableau prenant pour support un territoire donné, alors que l'art du paysage serait plutôt un territoire qui fait recours à des conceptions artistiques dans la réalisation de son dessin. Les deux vont à peu prés à rebours l'un de l'autre... Et c'est vrai qu'un terme en langue étrangère s'est imposé là parce qu'il n'y avait pas de terme équivalent en français.
07:39 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gabriele mina, i costruttori di babele, environnements spontanés, mario andreoli, marcello cammi, art immédiat | Imprimer