14/04/2012
Quatre jours singuliers à Nantes avec entre autres le Gazouillis des Eléphants
Cette note contient une mise à jour
C'est marqué "Un week-end singulier", mais c'est prévu pour durer quatre jours. Ils ont de la chance ces Nantais d'avoir des week-ends de quatre jours. Cela se passe au Lieu Unique, scène nationale, aménagée dans l'ancienne usine Lefèvre-Utile (ceux qui faisaient les petits LU), quai Ferdinand Favre, pas loin de la gare. Voir pour plus de précisions, le programme présenté sur leur site web, avec quelques bandes-annonce, que l'on peut aussi imprimer à partir du fichier en PDF que je vous propose en lien.
L'affiche de l'événement, avec, je ne sais trop pourquoi, cette desperate housewife en compagnie d'une peluche kitsch, est-ce à dire que les créateurs populaires seraient dans l'esprit des concepteurs de ce week-end singulier assimilables au kitsch? En réalité, comme j'ai pu le constater en visionnant le film de Mario Del Curto et Bastien Genoux samedi 21 avril, l'image représente la médiumnique Henriette Zéphir dont on a extrait hors contexte ce portrait, cette extraction pouvant du coup légitimer ma première interprétation... J'en profite pour dire ici mon admiration pour ce film qui donne une certaine idée de la transparence et de la fluidité ; on aimerait vivre à la table à dessin pleine de lumière de ce zéphir... (ajout du 26 avril)
C'est une programmation qui louvoie, dois-je dire, entre offres de contre-culture (concerts de musique avec entre autres celui d'un disciple de Moondog, Stephen Lakatos, exposition des dessins de Daniel Johnston – que j'eusse préféré voir sur scène personnellement, le trouvant nettement meilleur musicien que dessinateur –, présentation par Laurent Danchin de la revue L'Œuf Sauvage), et programmation de documentaires consacrés à l'art brut et aux inspirés des bords de route. Et c'est là que nous intervenons, samedi 21 avril, de 15h à 17h, avec une projection du Gazouillis des Eléphants (véritable titre des Bricoleurs de Paradis, titre que nous avons proposé parce que le premier avait déplu à un certain ponte de France 3...), le film de Remy Ricordeau, coécrit en ma compagnie, et une présentation concomitante de mon livre Eloge des Jardins Anarchiques, qui, à la lumière d'une discussion avec Eva Prouteau débouchera sur une autre présentation, le n° spécial récent de la splendide revue 303 consacré à "l'art outsider, brut, modeste". A signaler qu'à propos du film, Remy a également donné une petite interview à Aude Lavigne sur France-Culture tout récemment, dans l'émission "La Vignette" que l'on peut réécouter dans les podcasts de cette chaîne, voir ici le lien pour l'écouter.
Avec notre film, on retrouvera également des films de Mario Del Curto (sur Pya Hug, Macoto Toya, et Henriette Zéphyr), de Dominique Clément (Les Jardins de l'Imaginaire, sur Eugène Santoro), toujours le samedi (de 18h à 20h). Le dimanche, on retrouvera aussi le film de Bruno Decharme, Rouge Ciel (de 15h à 16h45), suivi d'une table ronde Decharme + Barbara Safarova + Sarah Lombardi, puis des films de Philippe Lespinasse (Judith Scott, Diamants bruts du Japon, et Ataa Oko) suivies d'une discussion avec Sarah Lombardi de nouveau, la nouvelle directrice intérimaire de la Collection de l'Art Brut (le tout entre 17 et 18h30). Qu'on se le dise, amis nantais et d'ailleurs...
18:22 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Cinéma et arts (notamment populaires), Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : lieu unique, nantes singulier, gazouillis des éléphants, éloge des jardins anarchiques, rouge ciel, sarah lombardi, bruno decharme, eva prouteau, 303, barbara safarova, mario del curto, pya hug, eugène santoro, ataa oko, philippe lespinasse, cinéma et arts populaires | Imprimer
Commentaires
Bien le bonjour au Conseil de Nantes.
Écrit par : Isabelle Molitor | 16/04/2012
Répondre à ce commentaireMa chère Isabelle,
Le Chotard qui en était un des leaders en 68 est passé en quelques années du conseil de Nantes au conseil municipal..., sur une liste socialiste d'abord et UMP ensuite ! Autant dire que votre salut à distance risque malheureusement de ne plus atteindre ses destinataires.
Écrit par : RR | 16/04/2012
Répondre à ce commentaireAh! J'en étais restée à l'étape PS, quand il était dans l'équipe du maire, dont il était adjoint. Je ne connaissais pas ce dernier rebondissement. Eh bien! Il n'était pas mauvais tacticien, il est devenu bien mauvais stratège.
Écrit par : Isabelle Molitor | 16/04/2012
Répondre à ce commentaireJe ne sais pas si ce sujet intéresse grand monde sur ce blog tant l'existence même du Conseil de Nantes, mis à part quelques initiés, doit être ignoré de la plupart de ceux qui le fréquentent. Mais comme il est évoqué, je dois être précis et rectifier une erreur dans mon message précédent: Chotard ne pouvait pas être un des leaders du Conseil de Nantes en 68 pour la simple raison que celui-ci n'existait pas encore. Il a été créé une ou deux années plus tard par les étudiants sympathisants des thèses situationnistes qui avaient été à l'origine de l'agitation nantaise fin 67 et dans le courant de l'année 68. Chotard était alors président de la section locale de l'AGEN UNEF qui avait réédité à Nantes le scandale de Strasbourg: se rendre maîtres des bureaucraties syndicales.
Pour la petite histoire, le conseil de Nantes qui se revendiquait du conseillisme ouvrier n'eût, au cours de sa brève histoire, qu'un seul ouvrier parmi ses membres qui se sont comptés entre 20 et 30.
Écrit par : RR | 17/04/2012
Répondre à ce commentaireOui, a posteriori, on se demande toujours si des types comme ça ne faisaient pas de l'agitation comme aujourd'hui ils feraient du snowboard, parce que c'était la mode et pas pour autre chose, mais bon, ce serait méchant, et puis malgré tout, l'essentiel est de constater que le snowboard de l'époque, c'était l'agitation, ce qui a quand même un sens. Chotard a fait une carrière de gros avocat nantais depuis, et plus de vingt ans de conseil municipal. Je me suis renseignée, s'il a viré de bord (aucune allusion à Guitou), c'est de la manière la plus piètre qui soit, par pur dépit, parce que le maire actuel a voulu renouveler son équipe, n'a pas fait appel à lui pour la mandature en cours et s'est séparé de quelques vieux. Du coup, pour pouvoir continuer à siéger, il est allé frapper à la porte des concurrents. Mieux Chotard que jamais... Comment, quoi, qu'est-ce que j'apprends? Le snowboard est déjà dépassé? Maintenant, on mélenchonne? Les staliniens sont de retour? Diable! Le XXI e siècle sera vintage ou ne sera pas!
Écrit par : Iabelle Molitor | 18/04/2012
Répondre à ce commentaireBon, les anciens combattants, là, vous voulez pas aller discuter ailleurs que sur mon blog? Les commentaires ne sont pas nécessairement une annexe de vos messageries.
Écrit par : Le sciapode | 18/04/2012
Répondre à ce commentaireIl n'est pas impossible qu'il se soit mis maintenant à mélanchonner. Il n'a peur de rien, et surtout pas du ridicule: au cours de sa tumultueuse carrière politique, il s'était présenté il y a quelques années aux élections législatives sous une étiquette "Blairiste" pour promouvoir en France la pensée de ce grand démocrate d'outre Manche. Il avait alors obtenu 3,14% des suffrages ce qui l'avait amené à être surnommé "le candidat Pi". A défaut de Mélanchon, il lui reste encore éventuellement Cheminade pour envisager un hypothétique retour.
Écrit par : RR | 18/04/2012
Répondre à ce commentaireJe sais pas si il y en a qui "mélenchonnent", mais y en a aussi qui bougonnent un peu tout seuls dans leur coin. Enfin pas tout à fait tout seuls, y en a qui écoutent aussi sur ces pages de commentaires. Et ils trouvent peut-être pas forcément toutes ces "mélenchonneries" tout à fait folichonnes.
Écrit par : Le sciapode | 18/04/2012
Répondre à ce commentaireBen vrai, tout ça nous rajeunit pas ! Pour ceusses que ça intéresse, ils peuvent toujours dégotter dans un vieux fond de bibliothèque la «Petite encyclopédie des latrines contemporaines ou Histoire du conseil de Nantes», parue en 1970, qui donnait un point de vue critique sur la question. A quand une réédition, entre autres, de ce pamphlet, à l'Insomniaque ou ailleurs ?
Écrit par : L'aigre de mots | 19/04/2012
Répondre à ce commentaireL'affiche c'est Henriette Zéphir... J'imagine que vous avez entendu parler d'elle... Photo: Mario del Curto.
Écrit par : crakoukass | 26/04/2012
Répondre à ce commentaireVoyez donc ci-dessus la mise à jour que j'avais oubliée d'apposer à mon retour de Nantes. Merci de votre rappel.
Écrit par : Le sciapode | 26/04/2012
Répondre à ce commentaireHors contexte & drame de la rupture....
Preuve en est que le terme de kitsch est employé, et j'ai remarqué que c'était souvent un des lieux ultimes, je veux dire en quelque sorte un des derniers lieux de volonté du sens, et qui fait obstacle.
Je dis cela parce qu'en fait je trouve la peluche juste peluche, pas plus kitsch que ça.
Alors de cette image, j'y avais vu une simple continuité dans les formes et les lignes, entre le motif léopard de la robe de Mme Zéphir et la peluche, quelque chose oscillant du vivant à l'inanimé, une non rupture justement, une harmonie d'au-delà du conditionnement du sens et des sens, et de la volonté d'en apposer un sur quelque chose à tout prix, ce qui est toujours d'une extrême violence je dois dire.
J'aimerai bien voir ce petit film, tiens.
Écrit par : Valérie | 02/05/2012
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