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01/12/2013

Naïfs et Singuliers de Mayenne à Minsk, nul ne serait prophète en son pays?

   Jean-Louis Cerisier, auto-bombardé ces temps-ci président d'une nouvelle association des Créateurs Naïfs et Singuliers de la Mayenne (CNS 53), me transmet l'information d'une exposition fort intéressante qui va se monter en Biélorussie à Minsk. Génial, les populations de là-bas pourront découvrir ce qu'ici en France on ne paraît pas capable de découvrir, à savoir qu'a existé, qu'existent encore, à Laval et dans sa région, une pléiade de créateurs et d'artistes talentueux et originaux, à la figuration tantôt poétique tantôt singulière (j'en ai déjà plusieurs fois parlé sur ce blog, voir plus loin). Nul ne serait décidément prophète en son pays, l'adage ne cesse de se vérifier dans notre beau pays qui paraît condamné à s'exporter pour se faire reconnaître. Comme me le disait récemment Jean-Louis, il y a de la frilosité dans ce pays. En témoignent, entre autres, toutes ces expositions d'art brut japonais, britannique, américain, italien, serbe, etc., qui se succèdent à Paris, tandis que pas une ne se consacre à nous montrer l'art brut français. Quoi? Qu'ai-je dit? On dirait presque un gros mot. Vous avez bien écrit: l'art brut français? Mais il ne faut pas y songer, nom d'une pipe. Cela ne peut être envisagé, ou bien alors il faut le faire à l'étranger, mis à distance, on acceptera peut-être de considérer la question. Je me demande aussi quelquefois si ces expos d'art brut de plus en plus exotiques ne se font pas surtout pour permettre aux commissaires et "curateurs" (ouh, le vilain mot à la mode) des collections d'art brut de se payer des voyages aux frais de la princesse... Parler de ce qui se produit en France serait-il forcément une attitude nationaliste? Ne serait-ce pas plutôt lié à notre volonté de parler de nos voisins créatifs, de ceux qui vivent sur un territoire quotidien que nous connaissons bien, dans un pays qui est le nôtre, autour de nous où nous pouvons facilement voyager, les distances étant courtes...? Ne serait-ce pas parler d'une création démocratique se manifestant dans l'immédiat et de façon directement poétique?

 

lettre jean louis5.jpg

    Voici la lettre qui annonce l'événement. Avec le bon de souscription pour commander le catalogue qui aura 56 pages et 31 illustrations (si l'on veut imprimer le bon de commande plus nettement on clique ici). L'exposition qui va être montée à Minsk prendra place au Musée National des Beaux-Arts de Biélorussie du 2 décembre 2013 (demain) au 6 janvier 2014. Elle devrait présenter en tentant d'en expliciter les rapports et les filiations les œuvres du Douanier Rousseau (le grand ancêtre d'où tout découle... Et ceux qui exposeront à ses côtés en sont grandement honorés), Henri Trouillard (un Naïf visionnaire trop méconnu dont on peut admirer au musée de Laval les chefs-d’œuvre), Jules Lefranc (fondateur en 1967 du musée d'art naïf de Laval grâce au don de ses propres œuvres et d'une partie de ses collections d'art naïf d'autres créateurs), Jacques Reumeau, Robert Tatin, Alain Lacoste, Brigitte Maurice, Serge Paillard, Jean-Louis Cerisier, Céneré Hubert (un habitant-paysagiste populaire, une fois n'est pas coutume), Patrick Chapelière (pour le coup pas originaire de Laval je crois).

 

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Jean-Louis Cerisier, sans titre, février 1976, coll privée, version avant retouche restauratrice (avec traces de maculation), Laval, ph. Bruno Montpied

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La même peinture sans titre, stylo bille et gouache, 29,7x21 cm, 1976, retouchée et rénovée, coll. privée, Laval, ph. J-L.Cerisier

      Il faut espérer, et faire une petite prière pour que le musée de Laval, entre autres, par la suite accepte d'héberger cette exposition pour laquelle il prête  des Reumeau, des Trouillard, et des Lefranc. Après tout ce musée qui s'ouvre depuis quelque temps déjà à l'art singulier, sautant depuis l'art naïf dans la chronologie des arts d'autodidactes à pieds joints par-dessus l'art brut, poursuivrait sa mise en valeur des artistes régionaux qui ont peut-être été à l'origine de sa mue actuelle. Car plusieurs d'entre eux sont déjà accrochés aux cimaises du musée (en plus des trois déjà cités et prêtés, on notera que Cerisier, Lacoste et Tatin sont présentés en parmanence au musée).

 

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Henri Trouillard, Le Yéti, 1962, Musée d'Art Naïf et d'Art Singulier du Vieux-château, Laval, ph. BM


      Il serait urgent de mettre en lumière ce que j'ai appelé dans le n°49 de la revue 303, Arts, recherches et Créations, en 1996, il y a déjà quatorze ans, "l'Ecole de figuration poétique lavalloise" qui, du fait de ses artistes consacrés de l'Art Naïf, Rousseau, Trouillard et Lefranc, naquit petit à petit, se développant en direction de formes d'art figuratif poétique ou singulier avec les Tatin, Reumeau, Lacoste, puis les Cerisier, Paillard et tutti quanti, et s'ancrant dans la région mayennaise sans se couper pour autant d'autres régions (Lefranc entretenait des rapports avec la Vendée par exemple, où il prit contact avec Elie-Séraphin Mangaud et Gaston Chaissac, encore deux créateurs dont les liens avec Lefranc n'ont pas fait l'objet de beaucoup de recherches parmi ceux qui s'intéressent aux arts singuliers).

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Serge Paillard, Pomme de terre dite de la petite lampe, 2007

     Enfin, voici en prime un petit documentaire de la télévision biélorusse diffusé ces jours-ci je pense, que je ne peux vous traduire (M. Gayraud nous éclairera peut-être en commentaire) mais qui présente en arrière-plan quelques-unes des œuvres de l'expo, des Trouillard, des Paillard, des Reumeau, des Cerisier, etc., ainsi que des vues du Vieux Château à Laval. Merci à Jean-Louis Cerisier qui nous a communiqué le lien et l'info. Le tapis rouge est décidément déroulé à Minsk pour nos chers Lavallois!


 

Commentaires

D'une part, bravo d'avoir conduit en terre biélorusse l'art naïf lavallois, mais ne nous étonnons pas trop cependant, et gardons nous de toute condescendance. N'oublions pas ce que le regard moderne sur l'art naïf doit à ce pays. Et pas seulement par ce qu'Apollinaire-Kostrovitzky y avait certaines origines, ainsi que ses comparses Serge Férat et Hélène d'Oettingen. Ici ou presque, plus précisément du côté de Vitebsk où ont officié conjointement Chagall et Malévitch à la suite de Larionov et de Gontcharova, a pour la première fois été exprimé clairement, théorisé et mis en pratique la fusion entre l'art naïf, primitif, enfantin, alogique et suprématiste.
D'autre part, à l'heure où j'écris ces lignes, une bonne partie du destin de l'Europe est en jeu à Kiev dans l'indifférence générale. De la capacité de résistance des Kiéviens, des barricades qui se dressent dans la capitale ukrainienne cet après midi (dimanche 1er décembre) et des éventuelles défections dans l'armée et la police dépendent la reconstitution de la fameuse prison des peuples contre laquelle il a toujours été justifié de combattre, quelle forme qu'elle ait prise dans les quatre derniers siècles, avec tous les dangers qu'elle suppose pour les habitants de son glacis occidental. Les habitants de Minsk, particulièrement, portent aujourd'hui sans aucun doute tout leur intérêt vers Kiev en attendant avec anxiété et espoir le résultat de la confrontation à venir. Puissent les organisateurs de cette exposition ne pas oublier dans quel pays ils se trouvent. Puissent-ils ne pas porter un regard trop naïf eux-mêmes sur des régions dont l'aspect désuet et la (heureusement très relative) ignorance dans laquelle on y laisse macérer les populations peuvent effectivement au premier coup d'oeil séduire par leur inauthentique "fraîcheur" des esprits blasés.

Écrit par : Guignolet-Kirsch | 01/12/2013

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Saluons d'abord les insurgés de Kiev et notamment les anarchistes locaux qui, dignes transmetteurs de la mémoire libertaire, arborent en ce moment même, au milieu des drapeaux noirs, des portraits de Nestor Makhno. Mais pour revenir aux naïfs et autres singuliers lavallois, il ne faudrait en aucun cas oublier de leur adjoindre l'éminent et insignissime Alfred Jarry, dont on a fêté comme il se doit, dans l'indifférence la plus mayennaise, le 140e anniversaire de sa naissance le 8 septembre dernier. Car, s'il est une création singulière et naïve entre toutes, c'est bien celle, enfantine, potachique et marionnettique, du Père Ubu. N'est-ce pas d'ailleurs un de ses clones qui règne aujourd'hui à Minsk sous le masque d'un certain Loukachenko ? Eh oui, la scène se passera en Biélorussie, c'est-à-dire nulle part !

Écrit par : L'aigre de mots | 01/12/2013

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Je connais plutôt mal Alfred Jarry, en dépit du fait qu'il défendit le peintre Filiger, apôtre d'un art tout de révérence envers l'iconographie populaire, et qu'il hébergea par ailleurs un temps son compatriote lavallois Henri Rousseau. Mais je lui pardonne difficilement d'avoir détruit, paraît-il, à coups de pistolet progressivement le portrait que celui-ci fit de lui (ce qui entraîna qu'on ne retrouva jamais le dit portrait). Or, un portrait de Jarry par le Douanier Rousseau, aujourd'hui, ça ne serait pas rien, quand on voit ce qu'il fit comme portraits d'Apollinaire et "sa muse" Marie Laurencin, et de Pierre Loti.

Écrit par : Le sciapode | 06/12/2013

Сonnaissez-vous, cher Sciapode, les peintres naïfs biélorusses Drozdovitch et Aliona Kich dont parle la vice-directrice du musée Nadejda Oussova dans l'interview du reportage? Par ailleurs, si vraiment vous le voulez, je peux vous le traduire, mais cela n'apporte pas énormément de chose, même si c'est plutôt un bon reportage qui va à l'essentiel.

Écrit par : Régis Gayraud | 05/12/2013

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Un lien vers la page web sur l'histoire locale du raïon de Sloutsk en Biélorussie, avec ces quelques renseignements sur Aliona Kich (1889-1949), fille de paysans née au village de Ramanava situé près de cette ville. Peintre autodidacte, auteur de tableaux à sujets allégoriques ("Le Paradis", "Le jardin d'Eden", "Jeune fille au bord de l'eau" sont les trois tableaux représentés sur cette page). Elle figure dans "l'Encyclopédie mondiale de l'art naïf" publiée en Yougoslavie. Ces tableaux se trouveraient dans un Musée d'art populaire (où?). Si je comprends bien l'idiome des Slaves de la Forêt.
http://nasledie-sluck.by/ru/people/164/196/

Écrit par : Régis Gayraud | 05/12/2013

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Quant à Yazep Drozdovitch (1888-1954), je trouve ses tableaux oniriques absolument stupéfiants, magnifiques, éblouissants. Qu'on en juge avec ce lien:
http://earth-chronicles.ru/news/2011-07-16-3493
Et il y en a plein d'autres sur Google Images quand on tape son nom (Язеп Дроздович)
Il paraît qu'il représentait les paysages et habitants des planètes qui lui venaient en rêve.
Pour moi, au petit matin blême, c'est la révélation de la journée.

Écrit par : Régis Gayraud | 05/12/2013

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Quel enthousiasme, Régis Gayraud, à propos de ce Drozdovitch dont je suis allé voir les images sur le site que vous nous indiquez aimablement....
Je ne vous suis cependant pas dans une telle montée d'adrénaline esthétique. Si ces peintures sont effectivement curieuses, sans plus, elles ressemblent beaucoup à des illustrations de récits de science-fiction voire de fantasy. Et qui dit illustrations dit récits en vis-à-vis, or nous n'avons pas ces derniers. Ces images prendraient davantage de sens avec eux. Et donc on se retrouve devant elles à demi intrigués.
Ces paysages sont modérément surprenants, même si cette iconographie est à verser au dossier des visionnaires de planètes extra-terrestres. Les Slaves ont pas mal de créateurs aussi bien peintres que cinéastes qui ont aimé rêver sur les paysages d'autres mondes situés dans le cosmos. Connaissez-vous les décors martiens de ce cinéaste appelé je crois Pavel Klouchantsev (1910-1999) qui, je crois encore dans un film appelé "Le Chemin des Etoiles" de 1957, montrait des images parfaitement enchanteresses de la planète rouge où un de ses héros se baladaient en compagnie d'un chien cosmonaute avec scaphandre parmi des fleurs ahurissantes et naïves (roses, crois-je me souvenir)? C'était passé sur Arte un soir... Je l'avais enregistré mais sur cassette VHS, difficile à visionner maintenant sans lecteur adapté...

Écrit par : Le sciapode | 05/12/2013

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Confronté à des actions de protestation, Loukachenko a d'abord interdit les cris sur la voie publique. Les protestataires se sont désormais bornés à organiser des démonstrations où ils applaudissaient la police venue les interpeler, démontrant un sens parodique voisin de celui qui fait sombrer le régime du dictateur dans "La Violence et la dérision" d'Albert Cossery. Alors, Loukachenko a interdit les applaudissements sur la voie publique. En 2011, les médias biélorusses ont présenté un manifestant manchot qui avait été arrêté et condamné à une lourde peine pour avoir applaudi. Loukachenko s'est félicité de ce zèle de la police quand une partie non négligeable de la population s'est demandé si l'insistance à montrer cette affaire n'était pas encore un coup discrètement monté contre le Grand Batka (appellation quasi-officelle du Président, le Père du Peuple, en quelque sorte).

Écrit par : Atarte | 06/12/2013

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Si l'on veut en savoir un peu plus non seulement sur Loukachenko et ses collègues sinistrement cocasses qui ont occupé les trônes vacants de certains États d'Asie centrale après la dissolution de l'URSS, mais aussi sur toutes les figures ubuesques qui ont sévi dans le monde depuis le début du XXe siècle, on se reportera à un ouvrage reconnu d'utilité publique et à la scientificité garantie, «Le Guide suprême, petit dictionnaire des dictateurs», paru en 2008 aux éditions Gingko et dû aux plumes acérées de Patrick Boman, Bruno Fuligni, Dr Lichic, Stéphane Mahieu et Pascal Varejka.

Écrit par : L'aigre de mots | 06/12/2013

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Petite précision, d'ailleurs : pour cette histoire de manchot applaudisseur, Loukachenko et la police de Minsk ont conjointement été honorés du prix IgNobel de la paix 2013.

Écrit par : Atarte | 07/12/2013

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La destruction par Alfred Jarry de son propre portrait à coups de revolver sera donc considérée comme la première performance brute recensée dans les annales de l'art tout court.

Écrit par : L'aigre de mots | 07/12/2013

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Pour consoler le Sciapode sur la perte hirréparaaable de ce portrait du père Ubu, j'ai retrouvé la description qu'en donna dans l'Idée moderne son ami Louis Lormel en 1895 : «Enfin nous arrivons à M. Henri Rousseau qui, lui aussi, est un novateur, puisque l'Ymagier publie ses œuvres. M. Rousseau est, en tout cas, un sincère et un convaincu. Il est primitif parce qu'il ne peut pas faire autrement. Voir de lui le portrait d'un poète (M. Alfred Jarry) que la longueur des cheveux a fait désigner au catalogue : Portrait de Mme A. J. Le poète, vêtu de noir, est assis. Autour de lui figurent les animaux qu'il préfère : hiboux et caméléon. La langue du caméléon, à son oreille, fut prise par un critique d'art pour un porte-plume.» On notera, dans cette remarquable critique relevée d'une pointe d'humour, une phrase qui devrait jouer le rôle de pierre de touche pour définir qui est ou non artiste naïf, aujourd'hui comme hier : «Il est primitif parce qu'il ne peut pas faire autrement».
Sur cette bonne parole, je ne puis que vous suggérer, cher Sciapode, de faire à votre tour, le portrait de Jarry entouré de ses animaux préférés.
N.B. L'anecdote de la destruction du portrait à coups de revolver n'est peut-être pas exacte : Jarry aurait simplement découpé aux ciseaux son visage qu'il ne pouvait pas voir en peinture. A suivre, donc...

Écrit par : L'aigre de mots | 07/12/2013

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Louis Lormel est peut être le critique le plus acéré de son époque. Il y a, je crois, des lettres de Jarry à lui dans le recueil "Crocodile pliant et noix phourrées" paru au Bouche-trou il y a trois ou quatre ans. Il faudrait que je vérifie, mais je ne sais plus où je l'ai... phourré.
Je voudrais revenir quand même sur Drozdovitch, M. Montpied (je remarque que vous n'avez rien noté sur Aliona Kich). Vous avez bien le droit de ne pas aimer mais je précise quand même. Ce n'est pas qu'un peintre (mais même là, vous avez tort de ravaler à ce point, dans un bel anachronotopisme, sa peinture : dans le contexte soviétique des années trente, comment vouliez vous qu'il se soit inspiré de la fantasy!!! - cela dit, vous me direz que vous n'avez pas employé le mot "inspiration", mais alors...) , c'est un vrai excentrique pur jus, inventeur d'une cosmologie délirante, qui se voulait écrivain, physicien, entremetteur des signaux envoyés par les extra-terrestres, persuadé que nous n'étions qu'une colonie de Mars, de Vénus et de Saturne qui avaient chacune envoyé de ses sujets sur notre planète pour voir ce que la confrontation de ces trois civilisations donnerait comme ravage, et que nous devions, ainsi, nous battre contre nos démons profonds en allant chercher au fonds de nos rêves les traces de nos origines pour, en les retranscrivant et en en discutant ensemble, expulser tout ce qui nous séparait pour ne plus retenir que les grands symboles qui nous réunissaient. Du Freud brut. Tout cela, je le répète, dans le contexte du "matérialisme-dialectik" au pouvoir. Mériterait largement un article dans les Cahiers de l'Institut, çui-là...

Écrit par : régis gayraud | 07/12/2013

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Cher Régis, la science-fiction et la fantasy même si on n'employa pas tout de suite les termes dans les années que vous dites (quoique, il faudrait voir) ont existé très tôt, au XIXe siècle déjà. "Alice au pays des merveilles" est un récit de fantasy, voyez-vous... "Le Roman de Renard" déjà préfigurait la fantasy animalière, ce sous-ensemble du genre. La fantasy, du reste, c'est la continuation du merveilleux des contes sous des formes plus littéraires. Cela existe donc depuis fort longtemps. Votre Drozdovitch, ai-je commenté, faisait de l'illustration de fantasy sans le savoir et sans le mot, pourquoi chicaner sur ce point...? Et je n'ai pas écrit que je ne l'aimais pas. Il m'a intéressé. Je ne saute pas au plafond, c'est tout. Faire un livre sur lui, pourquoi pas? En insistant comme vous le précisez dans votre commentaire d'aujourd'hui 7 décembre sur sa dimension de visionnaire à ranger parmi les illuminés littéraires, car sa peinture seule, n'est-ce pas, ne suffirait peut-être pas à lui gagner beaucoup de nos suffrages.
Les Cahiers de l'Institut, s'ils existaient encore, se seraient en effet peut-être intéressés à ce personnage. Mais depuis que Marc Décimo a rendu son tablier de rédacteur en chef, les Cahiers en question n'ont plus continué.

Écrit par : Le sciapode | 07/12/2013

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Aliona Kich, pour le peu qu'on peut en voir, ça n'est pas mauvais goût, mais un peu fade tout de même. Gentiment populaire et naïf, mais sans grand relief et surprise.

Écrit par : Le sciapode | 07/12/2013

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Veillée d'armes à Kiev. La révolution cette nuit? Ou la grande boucherie.

Écrit par : Guignolet-Kirsch | 09/12/2013

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Cher Guignolet-Kirsch, aujourd'hui, à l'ère spectaculaire marchande, on fait plutôt dans la petite boucherie et la grande truanderie. Faut pas que ça saigne trop fort, ça risquerait d'offusquer l'écran...

Écrit par : L'aigre de mots | 10/12/2013

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