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09/02/2017

Info-Miettes (29)

Le musée de l'art spontané

 

    Oui, il y a un musée pour la spontanéité et il est à Bruxelles. Semble-t-il longtemps concentré sur l'art naïf (envisagé dans nombre de cas dans son versant gentillet), il s'ouvre aussi à différentes formes d'automatisme autodidacte dans l'art (dans une démarche qui n'est pas sans rappeler celle du musée d'art naïf et d'arts singuliers de Laval). Comme c'est le cas, en février et mars, avec l'exposition "Au fil de l'encre" de Rosanna Brusadelli, dessinatrice qui crée en symbiose avec les formes naturelles, calquant son graphisme sur des arborescences et des réseaux, voire des rhizomes, ressemblant parfois à des échangeurs routiers.  Elle dessine à la plume "à profiler" en noir et colorie après coup, toujours à l'encre. Un travail en tout cas qui me retient, d'après le peu que j'ai vu jusqu'à présent..

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Rosanna Brusadelli 

Exposition du 14-02-2017 au 05-03-2017, Musée d'Art spontané, 27, rue de la Constitution, à 1030 Schaerbeeck (nord de Bruxelles).

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Dreamdew n°8

     Dreamdew, ça veut dire "Rosée de rêve". C'est un bulletin de 4 pages édité numériquement par Sasha Vlad et Bruno Jacobs, rédigé en anglais et provenant des USA. La publication est entièrement vouée aux rêves, comme de juste. Le dernier numéro (de février 2017) vient de m'être envoyé, et on y trouve des récits, plutôt brefs dans l'ensemble, relatifs à des lectures intervenues dans les rêves des divers auteurs des récits. Pour accéder à ce numéro, cliquez ici.

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Sasha Vlad, "Sur le plan horizontal, une fraîcheur noire. Sur le plan vertical, un éther neutre" (légende de Dan Stanciu), collage, date et dimensions non précisées ; œuvre non reproduite dans Dreamdew.

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Des "Singuliers de l'art" à Carquefou, au Manoir des Renaudières

            Une exposition, parmi les dernières qui vont se tenir dans l'année qui vient au Manoir des Renaudières qu'anime avec brio Chantal Giteau à Carquefou (banlieue de Nantes), en instance de départ à la retraite, promet d'être un perit feu d'artifice rendant grâce à l'art véritablement singulier.

Singuliers à Carquefou, Carton Recto (2).jpgCarton d'invitation à l'expo "Des singuliers de l'art", on reconnaît en bas à droite un dessin patatomancien de Serge Paillard, plus haut une roulotte en réduction de Paskal Tirmant, quelques personnages grotesques de Briantais, des corbeaux (peut-être de Manero? Il est difficile à identifier, celui-ci, parce qu'il a plusieurs manières), en déduisant que le reste, par élimination, est due à Goux et Cottalorda...

 

      "Véritablement", parce qu'en l'occurrence cela n'a rien à voir avec les festivals de Têtes à Toto que l'on déplore ici et là, et qui abîment l'étiquette d'art singulier par voie de conséquence plus du tout "singulier". Sont annoncés pour l'occasion Gilles Manero, Serge Paillard, Paskal Tirmant, Bernard Briantais (quatre artistes que j'ai chroniqués sur ce blog), et Claudine Goux (un pilier de l'art singulier et de la création franche), ainsi que Chloé Cottalorda (inconnue de moi). Le carton d'invitation est un collage original réunissant en un tout homogène des fragments d'œuvres de ces six artistes.

Singuliers à Carquefou carton verso.jpg

       En outre, seront présentés le samedi du vernissage, à 10h30, un film sur l'abbé Fouré, L'homme de granit, avec une intervention de Joëlle Jouneau, animatrice de l'association qui cherche à faire mieux connaître l'ermite de Rothéneuf, et surtout, à 14h30, un film plus inédit, car récemment produit (2016), La Dame de Saint-Lunaire, d'Agathe Oléron, consacrée aux recherches et découvertes de cette dernière sur l'étonnante créatrice d'une maison singulière à Dinard, Jeanne Devidal.

 

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 Disparition de Bernard Jugie (1940-2013)

 

 La-porte,-la-boîte-aux-lett.jpg           M'est avis que ce nom ne dira vraiment rien à la plupart de mes lecteurs en dépit de l'article que je lui avais consacré dans la revue Création franche (le n°37, décembre 2012), de quelques notes sur ce blog et d'une de ces expositions confidentielles dont la revue Recoins a le secret – c'était dans la galerie de la Halle Saint Pierre.

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Bernard Jugie, sans titre, panneau de bois peint et gratté, ph. et coll. Bruno Montpied

      J'avais repéré des indices de son activité de sculpteur et de peintre naïf et populaire en passant en voiture dans une rue de Billom (Puy-de-Dôme ; voir photo ci-dessus avec la boîte aux lettres, ph.B.M., 2012). Je poussais alors mes compagnons de route vers le Livradois en quête d'un château où se trouvaient peut-être de belles fresques naïves de l'époque napoléonienne (cette quête se heurta à une magnifique porte fermée). Quelques années plus tard, en 2012, on fit l'expédition directement à Billom pour savoir si on aurait plus de chances du côté de Billom. On appela l'intéressé au téléphone au préalable, grâce à l'entremise d'une créatrice de cette ville, Marie Paccou.

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Bernard Jugie, un renard obtenu par évidement d'un panneau d'aggloméré longuement travaillé, ph. et coll. B.M., 2012.

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Bernard Jugie, une lapine et ses lapereaux, ph. B.M., 2012.

 

     Qui se cachait derrière cette porte surmontée de tableautins naïfs (renard, oiseaux, faisans, nichoir, papillons...), on le découvrit bientôt avec bonheur. C'était un des ces créateurs solitaires qui produit des objets, des sculptures, des tableaux (fleurs, animaux, paysages) pour son plaisir et celui de quelques rares proches et amis... Un dépositaire d'un talent naïf, toujours aussi difficile à expliquer pour ce qui est de savoir pourquoi il avait élu domicile en ce corps-là, et pas ailleurs chez maints autres individus.

Personnage à grosse tête (2), coll Ricordeau.jpg

Bernard Jugie, statuette sans titre, coll. privée, Paris, ph. B.M. 2012.

Bernard Jugie, ss titre (bouquet de fleurs), (2) vers 2012.jpg

Bernard Jugie, sans titre (fleurs dans un vase), vers 2012, ph. et coll. B.M.

 

      Bernard Jugie était modeste, parlait peu, et il était généreux. Je poussai à la roue pour acquérir des œuvres, conscient de l'éphémère de la situation. A trois, nous lui achetâmes quelques pièces qui sont pour le moment à l'abri. Est-il sûr qu'il en soit de même pour les œuvres que Jugie garda jusqu'à l'année suivante? On vient de m'apprendre en effet que la Camarde est venue l'année d'après le chercher. On aimerait savoir ce que deviennent les sculptures et peintures qu'il accumulait dans son petit musée sous les combles...

Bernard Jugie en portrait rapproché.jpg

Bernard Jugie, créateur à ses heures, ph. B.M., 2012.

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Joël Lorand dans une nouvelle galerie d'art singulier à Nantes, la galerie Perrine Humeau

     Tiens, ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé de Joël Lorand, le globe-trotter de l'art singulier. II est toujours autant en recherche qu'au début. Après être passé par différentes périodes (les dernières étant les "personnages floricoles", les "boucliers cosmogoniques" et une série de dessins en noir et blanc - qui me laissent personnellement  sur ma réserve), le voici qui fait une incursion à Nantes dans une neuve galerie (ouverte en mars 2016) qui veut se consacrer à l'art singulier, plus qu'à "l'art brut" proprement dit (si l'on doit s'en référer aux créateurs et artistes choisis jusqu'à présent), la galerie Perrine Humeau, qui a déjà exposé entre autres Bernard Briantais (qui s'est fait connaître des amateurs d'art singulier en exposant préalablement au Manoir des Renaudières à Carquefou) et quelques créateurs venus de l'atelier de l'ESAT de Cholet.

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Joël Lorand, exposition du 2 février au 25 mars 2017. Coordonnées de la galerie en cliquant sur le lien ci-dessus.

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Scottie Wilson à la Galerie du Marché, Lausanne

 

     Une exposition d'œuvres d'un créateur classique de l'art brut – qui me paraissent inégales (si je dois penser que les œuvres exposées correspondent à celles qu'on voit sur le site de la galerie), mais baste, ça n'est pas si fréquent de voir des dessins de Scottie par ces temps de marché de l'art brut galopant – est organisée à la Galerie du Marché animée par l'affable Jean-David Mermod à Lausanne, du 25 janvier au 11 mars. Le danger avec les dessins de Scottie Wilson, c'est leur propension à tomber parfois dans le décoratif. Toutes les œuvres affichées sur le site web n''échappent pas toutes à cet écueil. Je n'ai pu m'empêcher d'être un peu déçu, surtout après avoir d'abord découvert l'œuvre ci-dessous que proposait comme une amorce alléchante le mail d'annonce de l'expo...

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Scottie Wilson, sans titre, technique mixte, 50x70 cm, Galerie du Marché

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Jean-Marie Massou est édité en disque chez un nouveau label dont le titre me rappelle quelque chose...

 

      Il y a quelque temps, j'ai parlé de M. Olivier Brisson et de son projet d'éditer un enregistrement des complaintes et autres mixages sur radio K7 de l'ermite de la forêt de Marminiac, Jean-Marie Massou, dont il nous dit qu'il n'a plus trop d'énergie désormais pour descendre dans les galeries qu'il a creusées durant des décennies à la recherche d'on ne sait quelle civilisation préhistorique (ce qu'il m'avait confié en 1987 lors de ma visite chez lui en compagnie de Gaston Mouly). Eh bien, le projet vient de se réaliser, un disque vinyl vient d'être réalisé (zut, je n'ai plus de platine...) avec cartes de téléchargement aussi (je n' y comprends plus rien à ces nouveaux supports... Le CD me paraissait pourtant bien pratique et bien plus simple). Il  fixe les expérimentations de Massou. Olivier Brisson, avec deux de ses compères (Matthieu Morin - ce nom me dit quelque chose... - et Julien Bancilhon - on comprend qu'il s'occupe de vinyls avec un tel nom, où l'on entend déjà du sillon sur un banc...), paraît passionné de mettre en lumière la possibilité d'une musique brute, moi, je dis "d'outre-normes" pour éviter toute possibilité de confusion. Pour ce faire, il a fondé, après un premier label qui s'appelait, si j'ai bien compris, "Vert pituite la Belle", une nouvelle collection... "La Belle Brute"... Fondée au milieu de 2016. Tiens? Ça ne vous rappelle rien?

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Curieux titre que ce "volume 1" de "musiques" de Jean-Marie Massou... Comment le décrypter? Une plateforme de départ en voyage pour la sodomie... ? (Sodo...rome, comme il ya des aérodromes, des vélodromes...?)

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Vous vous souvenez d'elle...? (Voir "la boutique du Poignard subtil" dans la colonne de droite de ce blog...)

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"Introspective" Michel Nedjar au LaM, une exposition d'art contemporain

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      Je n'ai pas grand-chose à ajouter au laïus du LaM qui annonce la rétrospective Nedjar, artiste et fondateur de l'association l'Aracine (à quand une expo aussi pour Claire Teller et Madeleine Lommel, qui restèrent infiniment plus discrètes?) dans ses locaux à Villeneuve-d'Ascq du 24 février prochain jusqu'au 4 juin. Tout y est dit (un bémol pourtant sur le "à la croisée de l'art brut et de l'art contemporain") :

"Michel Nedjar (1947), artiste à la croisée de l’art brut et de l’art contemporain, est l’un des membres fondateurs de l’association L’Aracine qui donna son exceptionnelle collection d’art brut au LaM en 1999. Ses poupées de chiffon et de boue sont à ce jour ses œuvres les plus connues, alors même que son importante production artistique est loin de s’y limiter. À travers cette nouvelle exposition, explorez toutes les facettes de son œuvre : poupées bien sûr, mais aussi sculptures, dessins, peintures et films expérimentaux, de 1960 à 2016, ainsi que les thèmes qui sous-tendent l’ensemble de son travail : l’enfance et le primitivisme, la vie et la mort, la magie et le voyage."

      Si je n'ai aucune inclination pour ses poupées "de chiffon et de boue" (qu'à part moi, je surnomme "les étrons"), je dois reconnaître avoir été plus enchanté par ses poupées "Pourim", que j'ai aperçues dans un livre édité par Gallimard,art singulier à carquefou,manoir des renaudière,chantal giteau,gilles manero,art spontané,musée de l'art spontané,rosanna brusadelli,bernard jugie,dreamdew,sasha vlad,art populaire contemporain,jeanne devidal,agathe oléron,joël lorand,galerie perrine humeau,galerie du marché,jean-david mermod,scottie wilson,jean-marie massou,la belle brute,olivier brisson,musique d'outre-normes ou bien encore ce qu'il appelle ses poupées "coudrées", comme doit en faire partie la "poupée" ci-après (j'espère ne pas me tromper). Du côté de ses peintures et de ses dessins, on sent une grande influence des œuvres d'art brut qu'il connaît fort bien, et dont, pour cette raison même,  il ne peut faire partie, à moins qu'on ne brouille toutes les notions.

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Michel Nedjar

 

06/10/2013

Yves-Jules Fleuri refait l'histoire de l'art

      Il faut tout de même que je dise où et pourquoi j'ai choisi cette peinture du Caravage modifiée par Yves-Jules Fleuri de l'Atelier Campagn'Art que j'ai proposée à en énigme voici quelques jours. En commençant par la restituer telle qu'elle est mise en ligne sur le site de la Galerie du Marché à Lausanne (je l'avais en effet un peu maquillée dans ma première note de façon à ne pas laisser traîner trop d'indices, j'espère que le directeur de la galerie, Jean-David Mermod ne m'en tiendra pas rigueur...).

 

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Le Caravage, Judith décapitant Holopherne et sa version Fleuri au-dessus.


     C'est en effet dans cette galerie que, suite à une demande de son directeur, Fleuri présente actuellement une série de peintures toutes démarquées de chefs-d'œuvres de l'histoire de l'art. "L’atelier dans lequel il travaille possède des photographies de tableaux de peintres célèbres qu’il copie depuis quelques temps avec son style inimitable. Fort de cette information je lui fis parvenir, fin 2011, un choix d’une centaine de reproductions de tableaux célèbres du XIVème au XXème  siècle. Il en a choisi trente cinq pour en réaliser une interprétation" (Jean-David Mermod).

 

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Anonyme (Ecole de Fontainebleau, vers 1594), Gabrielle d'Estrées et sa soeur ; au-dessus le même, recuisiné par Yves-Jules

 

      Plusieurs maîtres sont ainsi passés à la moulinette, un peu, doit-on dire, à la façon dont un autre créateur handicapé, Alexis Lippstreu, travaillant dans le foyer de la Pommeraie, toujours en Belgique, modifie, depuis plus longtemps que Fleuri je pense, tel ou tel chef d'œuvre de Gauguin ou Girodet.

 

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Un tableau "métaphysique" revu par Yves-Jules... 

Yves-Jules Fleuri, "Mon musée à moi", Galerie du Marché, 1, escaliers du Marché, Lausanne, du 3 octobre au 9 novembre.

30/09/2012

Info-Miettes (19)

    Cela faisait longtemps que je n'avais pas rassemblé quelques infos-miettes, mais la rentrée bat son plein dirait-on, et les expos et autres manifestations se pressent au portillon. Alors je m'y résouds, ce qui est aussi une manière d'expédier les informations en question sans trop m'appesantir.

Carol Bailly à Lausanne, Galerie du Marché

(Avec une mise à jour concernant la note ci-après, que je date du 23 novembre)

      "Carol BAILLY, Œuvres récentes, du 4 octobre au 3 novembre, vernissage en présence de Mme Bailly le samedi 6 octobre de 10h à 15h" (il doit y avoir un repas à des horaires pareils). Tel est le message qui a claqué devant mes yeux ébaubis ce soir, en provenance de la galerie lausannoise du Marché tenue par Jean-David Mermod.Caroll Bailly Audrey Hepburn, 24x32 cm.jpg J'avais récemment bien apprécié les dessins d'après des vedettes pop (dont la mirobolante Amy Winehouse pour qui je dois avouer un faible, ou Audrey Hepburn – voir ci-contre) qui avaient été montrés au Musée de la Création Franche. On retrouve la même qualité dans les visuels que m'a adressés la galerie, avec cependant une question qui me tarabuste un peu devant deux d'entre eux, peints sur carton.

 

Carol Bailly, Vanessa Paradis, 50x75 cm.jpg

Carol Bailly, Vanessa Paradis, 50 x 75 cm, Galerie du Marché

Caroll Bailly Resting 50x70cm.jpg

CB, Resting, 50 x 70 cm, Galerie du Marché


     N'y aurait-il pas eu une petite influence, justement en rapport avec ce qui se montre de temps à autre à Bègles à la Création Franche, du travail d'un autre "singulier", Pierre Albasser? On sait que celui-ci s'est donné pour cahier des charges la contrainte librement consentie de n'employer comme support de ses vertiges graphiques que des cartons d'emballage alimentaire. Dans les cartons peints de Carol Bailly ci-dessus, les contours tout en découpures et en évidements paraissent indiquer des supports en relation assez similaire avec ceux du sieur Albasser. Halluciné-je?

Eh bien oui, j'hallucinais... La créatrice a protesté, à juste raison, il n'y a pas eu influence, seulement concomittance. Carol Bailly utilise ce genre de support alimentaire, mon cher Watson, depuis des lustres, et sans connaître Albasser (là, c'est dommage). Et c'est vrai qu'après tout, dessiner ou peindre sur cartons d'emballage, ça n'est pas si nouveau que ça, comme je feignais de le croire dans mon paragraphe précédent. Moi aussi, je dessine là-dessus de temps à autre (en ce moment, ç'est les dessous de crêpes). Pas de quoi se crêper le chignon en somme. Et tout ça, c'était surtout histoire de faire parler de l'ami Albasser...

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Claudine Goux, Raak, Gérard Sendrey dans une nouvelle galerie lyonnaise dédiée (semble-t-il ) à la création franche et autres singuliers), Le Coeur au Ventre

    Gérard Sendrey, dans sa correspondance circulaire, se montre ravi qu'une nouvelle galerie se propose en la bonne ville de Lyon de faire connaître la création franche qui se trouve représentée en l'occurrence par lui, Goux et Raak.

    On leur souhaite bonne chance bien évidemment, en espérant que le public lyonnais leur réservera bon accueil, en dépit des goûts affichés régulièrement par ce dernier de façon un peu trop chauvine pour les artistes du cru. A Lyon, on se croit souvent seul à créer (mais n'est-ce pas un phénomène que l'on retrouve dans de nombreuses régions? Je ne l'ai cependant jamais ressenti en région bordelaise par exemple, et encore moins à Paris).

Galerie Le Coeur au Ventre animée par Marion Hanna (ex-animatrice de la galerie Lucrèce à Paris), 27, rue Tramassac, 69005 Lyon, tél: 06 86 10 36 70, du jeu au sam de 14h à 19h.

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A Lyon, il y a aussi et toujours, pour notre plus grand bonheur, la Galerie Dettinger-Mayer

carol bailly,gérard sendrey,galerie du marché,création franche,art singulier,sophie gaucher,galerie dettinger-mayer,lynette ricker,dimitri d       Alain Dettinger, fin connaisseur de la nature lyonnaise quant à lui, loin des modes, loin de tout conformisme, continue de creuser son sillon personnel qui fait de lui un galeriste unique, ce qui est bien trop rare, hélas. Il vient de m'envoyer sans plus d'explication, comme à son habitude, un carton de ses deux prochaines expositions simultanées qui intriguent elles aussi: Dimitri et Lynette Ricker. Qui sont-ils? A vérifier sur place sans doute. Quelque chose me dit, et j'espère ne faire aucune gaffe, qu'Alain Dettinger s'est tourné en l'espèce vers des créateurs un peu plus bruts qu'à l'accoutumée...

Dernière minute: un honorable correspondant bordelais me signale que ces deux créateurs proviennent des recherches de Jean-Louis Faravel qui les exposent dans ses biennales de Rives (en Isère). Ce dernier a en effet un certain flair, voire un flair certain pour dégoter ce genre de créateurs venus des foyers d'art pour handicapés.

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Dimitri

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Lynette Ricker

 

Expositions du 28 septembre au 27 octobre, à la galerie, 4, place Gailleton, 69002, Lyon. Pour plus de renseignements, voir le site de la galerie.

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Sophie Gaucher fait parler d'elle

    Grosse actualité en cet automne et cette fin d'année pour la dessinatrice Sophie Gaucher que je m'étais amusé à vous faire découvrir récemment en candidat mystère. Il faut se rendre sur son site web fort complet et intriguant je trouve:  http://monfournissoir.free.fr/monfournissoir/index.html

 

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Sophie Gaucher, sculpture...


     Elle m'a signalé certains de ses travaux fort intéressants, qui ne se limitent pas au dessin et de loin.

 

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Collage et dessin

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Et le dessin seul qui continue... Toujours aussi captivant

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Une journée à Nantes consacrée à François Tosquelles, précurseur de la psychothérapie institutionnelle

carol bailly,gérard sendrey,galerie du marché,création franche,art singulier,sophie gaucher,galerie dettinger-mayer,lynette ricker,dimitri d    C'est pour le 20 octobre cette journée, pour tous ceux qui voudraient en apprendre un peu plus long sur ce psychiatre venu de Catalogne espagnole en fuyant les franquistes en 36, connaissance du Dr Ferdière, qui s'installa à l'hôpital de St-Alban-sur-Limagnole en Margeride. Il fut à l'origine du mouvement psychiatrique émancipateur appelé par Georges Daumézon, par la suite (comme me l'a signalé Jacques Canselier à qui je dois l'information), "psychothérapie institutionnelle" qui visait à rendre leur dignité aux malades enfouis dans le carcan hospitalier (à ce que j'ai cru comprendre), en leur confiant des moyens de reprendre pied dans la société, en les laissant notamment libres de s'adonner aux occupations qui leur plaisaient comme la création artistique. St-Alban eut comme pensionnaires comme on sait le sculpteur-assembleur et dessinateur Auguste Forestier, ainsi que Clément, celui qui sculpta les parois de bois de sa cellule avec un bout de cuillère en métal, deux personnages assez célèbres dans le corpus de l'art brut.

     Cette journée de rencontre intitulée "François Tosquelles ou la décence ordinaire" comporte un programme où l'on pourra écouter parmi d'autres, Jean Oury, Elsie Le Coguic, et Jacques Vallet (ancien directeur de la revue "Le fou parle"). Pour en savoir plus, on clique ici.

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Des bâtisseurs de Babel à Rome

 

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      Roberta Trapani nous informe qu'elle sera commissaire d'exposition pour un parcours photographique présentant trois "costruttori di babele", Bonaria Manca, Luigi Lineri et Giovanni Cammarata, et ce au musée Billoti à Rome. Les photographes étant Alberto Ferrero, Rodolfo Hernandez et Salvatore Bongiorno.

 

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Bonaria Manca et ses costumes excentriques, ph Mario Del Curto (à l'expo "Des Rives", déc. 2011/janvier 2012 à Gènes, organisée par Gustavo Giacosa)


     Comme je l'ai déjà signalé ici, on doit ce terme de  "Bâtisseurs de Babel" à Gabriele Mina, anthropologue auteur d'un livre éponyme qui souhaite en matière d'environnements italiens mettre avant tout l'accent sur leur dimension d'utopie. Lineri amasse et assemble des galets qu'il glane dans le lit de la rivière Adige, les classant en fonction de leurs formes ("des angles droits, des bétails, des poissons, des agneaux, des phallus, des femmes enceintes, des oeufs cosmiques"). Cammarata (1914-2002) avait créé quant à lui un environnement sculptural et architectural à la périphérie de Messine en Sicile qui était tout à fait étonnant. Il fut presque entièrement détruit pour qu'on puisse bâtir à la place... un centre commercial. Bonaria Manca, paysanne sarde, décore depuis 1997 l'intérieur de sa maison de grandes fresques évoquant ses souvenirs de sa vie rurale en Sardaigne et aussi des figures imaginaires représentant des esprits liés à sa mythologie personnelle.

 

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Giovanni Cammarata, un de ses pachydermes, photo Florent Naulin/Teresa Maranzano, extr du livre d'Eva Di Stefano, Irregolari, art brut e outsider art in Sicilia, Kalós, Palerme, 2008 ; (encore un éléphant qui gazouille...)

 

       Le vernissage, samedi  29 septembre, qui se déroulera en présence des créateurs Luigi Lineri et Bonaria Manca, verra à 16h30 la présentation de l'ouvrage et du projet « Costruttori di Babele » par Gabriele Mina. A 17h seront présentés les univers de Cammarata, Lineri et Manca par Daniela Rosi "(commissaire d’expositions et directeur culturel du Centre de réadaptation neurologique "Franca Martini" à Trento, elle coordonne l'Observatoire National de l'Art Outsider à l'Académie des Beaux-Arts Cignaroli de Vérone)". Roberta Trapani "(doctorante en histoire de l’art et membre du CrAB, elle étudie les espaces visionnaires contemporains, notamment en France)" et Pier Paolo Zampieri "(chercheur en sociologie urbaine à l'Université de Messine)" lui prêteront main forte. Si des lecteurs francophones sont dans les environs de Rome ce jour-là, qu'ils n'hésitent donc pas (du reste, ne dit-on pas que tous les chemins y mènent?)...

Musée Carlo Bilotti - Orangerie Villa Borghese, Viale Fiorello La Guardia, Rome. Du 30 septembre au 14 octobre 2012. 


07/06/2011

Yves-Jules Fleuri portraiture les grands Suisses

     Jean-David Mermod qui préside aux destinées de la Galerie du Marché à Lausanne a proposé récemment à Yves-Jules Fleuri, qui se faisait appeler récemment seulement Yves Jules de tirer le portrait d'un certain nombre de célébrités suisses. Fleuri est connu pour aimer brosser des portraits hauts en couleur de toutes sortes de personnages, a priori non pour les caricaturer, mais y aboutissant quand même, à son corps défendant semble-t-il. J'en ai déjà parlé sur ce blog. Mermod a envoyé à Yves Poelman, le cicerone et le chaperon d'Yves-Jules, une centaine de photos de Vaudois connus. L'artiste a fait son choix là-dedans. Cela donne 45 portraits.

 

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Yves Jules, Félix Vallotton

 

    La Galerie du Marché présente le résultat de ces travaux du 10 juin au 23 juillet (vernissage jeudi 9 dès 17h30). Au vu des quelques portraits en ligne sur le site de la galerie (j'en reproduis deux ici même), l'expo promet d'être réjouissante. Elle s'intitule au fait "Y'en a point comme nous".

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Galerie du Marché, 1, escaliers du Marché, 1003 Lausanne. 021 311 41 80. 079 212 14 17. Contact : info@galeriedumarche.ch

 

 

Yves Jules, Roger Fédérer