26/09/2018
Info-Miettes (32)
La Maison sous les Paupières
Revoilà l'antre sous les paupières qui se remet à pondre de l'expo(-pière). Son animatrice, Anne Billon, est passée dans le village perché du Carla-Bayle en Ariège où il y a, outre le très joli petit musée enchanté des Amoureux d'Angélique (art populaire et naïf et brut), tout plein d'artistes.
Le Carla-Bayle, c'est un peu St-Paul-de-Vence avant les touristes et l'artifice. Sera donc exposée du 6 au 28 octobre, à Rauzan (7 rue du Pont-Long), bourg de l'Entre-deux-Mers, la très inspirée Mélissa Tresse au nom comme un programme (autre que pileux).
Mélissa Tresse, la Joute, eau-forte et aquatinte, 44x30 cm, 2017.
Curzio Di Giovanni, une exposition proposée par Lucienne Peiry à Lausanne
Lucienne Peiry, l'ancienne responsable de la collection de l'Art Brut, même si elle fut "débarquée" par le syndic de Lausanne en 2012, d'une façon bien peu fondée, n'en continue pas moins de s'intéresser à l'art brut, bien entendu. Et je dois dire que, prisant passablement ses goûts en cette matière, j'accorde toujours beaucoup d'intérêt à ses choix de créateurs. Elle est un bon guide... Elle propose à partir du 26 septembre jusqu'au 22 novembre 2018, à Lausanne, à la HEP Vaud, une expo consacrée à Curzio Di Giovanni et à ses têtes aux étranges conformations. Elle comportera une soixantaine de dessins issus de collections privées, dont celui ci-dessous.
L'Atelier-Musée Fernand Michel à Montpellier expose Helmut Nimcewski
Ph. Bruno Montpied, 2016.
Ce musée aux collections d'art brut et d'art singulier bien sympathiques (surtout en ce qui concerne l'art brut) monte des expositions temporaires en sus de ses collections permanentes (au cœur desquelles on trouve un important fonds consacré à l'artiste singulier Fernand Michel qui constitue le socle du musée).
En voici une qui ouvrira bientôt ses portes du 3 octobre prochain au 10 janvier 2019, consacrée au créateur Helmut Nimcewski, féru de représentations de foules aux petits personnages serrés en rangs d'oignon, le tout dans des couleurs de bonbons acidulés. C'est un type de représentations que l'on retrouve souvent dans l'art brut et l'art naïf. Certaines sont même nettement plus poussées dans ce domaine, Berthe Coulon par exemple...
Berthe Coulon
L'Atelier-musée se situe 1 rue Beauséjour, à Montpellier, tél: 04 67 79 62 22, mail: <CONTACT@ATELIER-MUSEE.COM> . Le site internet du musée est annoncé en (perpétuelle?) construction...
Monsieur Jacques Burtin en balade à travers l'Espagne...
Goya, gravure, communiquée par Jacques Burtin.
"Hier, à Saragosse, la rencontre (...) avec l’une des gravures de Goya que je mets au-dessus des autres : « Légèreté et audace de Juanito Apiñani dans la Corrida de Madrid» (1814 -1816). Elle définit le mieux à mes yeux la situation de l’artiste. Non point le moment de la mise à mort : je laisse à ses partisans et à ses adversaires l’inutile, le vain plaisir de se combattre. Mais ce moment d’élévation où l’on risque sa vie pour la beauté d’une figure impossible."
"Histoires de femmes" aux Yeux Fertiles, de l'art brut et surtout de l'art singulier...
"Histoires de femmes", la nouvelle exposition de la galerie Les Yeux Fertiles rue de Seine (Paris VIe ardt ; du 2 octobre au 3 novembre) est sous-titrée "Art brut, art singulier".
Mais, à part deux ou trois créatrices effectivement cataloguées dans l'art brut (Thérèse Bonnelalbay, Madge Gill, et... Sol (Solange Lantier)), toutes les autres relèvent plutôt de de l'art moderne, voire d'un art contemporain de plus en plus éloigné de ce que l'on appelle art singulier. Certaines sont devenues au fil du temps de vraies "vedettes", comme Yolande Fièvre ou Ursula, géniale artiste, qui a déjà été présentée à la galerie les Yeux fertiles. On peut même avancer que ces deux-là sont désormais entrées dans le Panthéon de l'art moderne, non loin des surréalistes, dans la grande cohorte des assembleurs, des collagistes, des artistes fidèles à l'imaginaire (Unica Zürn peut en être rapprochée). Les autres artistes ici présentées, comme Isabelle Jarousse ou Josette Rispal, voire Ody Saban et Christine Sefolosha, se hissent même aisément dans les rangs des artistes contemporaines. Le mot "singulier", qui comme l'art brut, combine une notion esthétique (pas de volume, des aplats, une grande stylisation dans le rendu des figures, invention des techniques d'expression) à une notion sociologique (autodidacte, situation de l'artiste en dehors du milieu professionnel de l'art, influence de l'exemple moral et esthétique de l'art brut), selon moi, ne s'applique pas vraiment ici, devenant, en l'occurrence, passablement galvaudé.
Madge Gill, image du carton d'invitation à "Histoires de femmes".
De l'art brut (et "outsider", c'est-à-dire "singulier") iranien à la Galerie Polysémie à Marseille
La Galerie Polysémie file de temps à autre vers des contrées lointaines où l'on ne pense pas d'habitude que l'on puisse rencontrer de l'art dit brut.
La galerie propose ainsi de l'art brut de Chine continentale en ce moment je crois, mais ce choix me paraît personnellement de qualité fort moyenne, étant donné qu'il s'agit, j'en ai bien l'impression, à voir ce qui est proposé, pour la plupart de peintures du même genre que celles qu'on a pu voir à la dernière Biennale Hors-les-Normes de Lyon, en provenance d'ateliers pour handicapés (à Marseille, il me semble que François Vertadier, responsable de Polysémie, a fait appel au Nanjing Outsider Art Studio), et donc de créateurs stimulés par des animateurs dans ces ateliers, ce qui est souvent en contradiction avec le principe même de l'art brut – une expression irrépressible, surgie de façon autonome, comme le chiendent parmi une végétation disciplinée. Mais, surtout, c'était, à Lyon, des œuvres peu originales, peu surprenantes, en dépit d'un certain savoir-faire.
La galerie présentera cependant bientôt (du 6 octobre au 3 novembre prochain) des créateurs plus étonnants, en provenance d'Iran donc, plus en rapport avec ce qui correspondrait à de l'art brut, tel que défini plus haut.
J'ai déjà eu l'occasion par le passé, sur ce blog, de citer des créateurs originaires de l'ancienne Perse, comme Mokarammeh, Akram Sartakhti, ou plus connu depuis quelque temps dans les milieux de l'art brut, Davood Koochaki (que l'on retrouve ici à Polysémie). A la dernière exposition de groupe montée à l'Île d'Oléron en 2017 par Jean-Louis Faravel, j'avais aussi remarqué un autre créateur, Mehrdad Rashidi (également présent à l'expo à venir chez Polysémie). J'accueille donc cette expo marseillaise avec grand intérêt et je la conseille à tous ceux qui cherchent de l'art à la fois bruto-naïf et original.
Mahmoodkhan, trois dessins de 50x70cm, extraits du dossier de presse de la galerie Polysémie
Trois œuvres de Reza Safahi.
Le dossier de presse fourni par la galerie énumère les artistes et créateurs exposés. Personnellement, dans l'échantillon proposé je retiendrai essentiellement les dessins de Mahmoodkhan, commencés à plus de 70 ans, Reza Safahi, visiblement instruit et cultivé mais ayant conservé dans son graphisme une grande fraîcheur de tracé "brute" ou "naïve", et aussi Zabihollah Mohammadi, à l'inspiration plus empreinte de références à de grands récits épiques iraniens. On retrouvera dans l'expo cela dit aussi Davood Koochaki et ses esprits noirâtres, ainsi que Mehrdad Rashidi. Chacun pourra se faire sa propre opinion en consultant le dossier de presse.
Le livre d'Hervé Couton sur "Las Pinturitas" bientôt présenté par son auteur à la Halle Saint-Pierre
"La Pinturitas", "la Petites peintures", c'est cette femme, de son nom d'état-civil Maria Angeles Fernández Cuesta qui depuis des années (depuis 2000) réalise en Espagne, en Navarre, non loin du Pays Basque, une œuvre picturale sur le support des murs d'un bâtiment désaffecté à la sortie de la ville d'Arguedas. Ses fresques sont immenses, mixtes de street art sauvage et d'environnement brut, en constant renouvellement. C'est pourquoi le photographe Hervé Couton a trouvé nécessaire de fixer depuis huit ans ce work in progress, dont l'éphémère est la marque de fabrique. Il viendra en parler à l'auditorium de la Halle St-Pierre le 27 octobre prochain, à 15 h. Toutes précisions sont à retrouver sur le site web de la Halle St-Pierre.
Charles "Cako" Boussion sur le mur de la boutique d'Antoine Gentil jusqu'à début octobre
Une vingtaine d'œuvres de l'ami Boussion, en provenance de la Pop Galerie de Pascal Saumade, sont actuellement exposées chez Antoine Gentil au 75 bis bd de Rochechouart, dans le IXe à Paris (Sur R-V.: tél: 06 58 34 72 09). Restent quelques jours seulement...
Le mur et son miroir, boutique d'Antoine Gentil, Paris, ph. Bruno Montpied.
Evelyne Postic-Joseph Caprio, dessins-photographies
14:49 Publié dans Art Brut, Art moderne ou contemporain acceptable, Art naïf, Art singulier, Correspondance, Environnements populaires spontanés, Littérature, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art contemporain merveilleux, le carla-bayle, anne billon, la maison sous les paupières, mélissa tresse, art animalier, curzio di giovanni, art brut italien, lucienne peiry, helmut nimcewski, l'atelier-musée fernand michel, corrida, jacques burtin, goya, berthe coulon, galerie les yeux fertiles, yolande fièvre, ursula, histoires de femmes, art brut iranien, galerie polysémie, mahmoodkhan, reza safahi, street art sauvage, la pinturitas, enironnements spontanés espagnols, hervé couton, charles boussion, galerie dettinger-mayer, joseph caprio, evelyne postic | Imprimer
02/10/2017
Expositions en pagaille tous azimuts
L'automne est là, les feuilles roussissent, avant de se faire bientôt ramasser à la pelle, les marrons commencent à jaillir de leurs bogues, je ne vous apprends rien, et, comme d'habitude, l'actualité des expositions connaît l'emballement habituel des rentrées. Cela me donne des scrupules : par lesquelles commencer? C'est du boulot, et je renâcle à me faire le complaisant écho de ces manifestations qui toutes ne me font pas sauter en l'air, surtout quand elles participent d'un certain ron-ron au point de vue du choix des exposants (j'en ai un peu marre de voir parler des mêmes artistes ou créateurs : Robillard et ses sempiternels fusils pour investisseur en poncifs de l'art brut, Joël Lorand ou Ody Saban, les arbres qui cachent la forêt de l'art singulier). Alors, j'ai envie aujourd'hui de mettre plusieurs expos dans une même note, en vrac, sans trop de commentaires, et dieu, comme on dit (je n'irai pas jusqu'à lui mettre une majuscule), reconnaîtra les siens.
Toutes celles que j'indique ci-après, cependant, après un tri rigoureux, me paraissent dignes d'intérêt, et sont donc une sélection automnale non exhaustive de ce qui a trait à l'art singulier, brut, outsider, spontané, surréaliste spontané, etc.
Exposition Outsider Art III, "Art brut haïtien contemporain" : Charles Djerry, Jean-Baptiste Getho, Frantz Jacques dit Guyodo, Alexis Peterson, Fanfan Romain, Pierre-Paul Lesly. Du 5 octobre au 4 novembre 2017. Galerie Claire Corcia et Polysémie.
Guyodo à la galerie Corcia ; à noter qu'on a découvert cet artiste autodidacte (dont les graphismes, intéressants, ressemblent tout de même pas mal à d'autres œuvres déjà vues ailleurs dans le domaine de l'art brut, vous savez, tous ces dessins griffonnés au stylo Bic...) à l'expo du Grand Palais, "Haïti, deux siècles de création contemporaine" (19 novembre 2014-15 février 2015), où il était présenté avant tout comme un sculpteur, un récupérateur de matériaux variés, unifiant ses assemblages sous des couches de pulvérisation d'aluminium (technique qui fait beaucoup penser à celle des Staelens en France qui unifient également leurs assemblages de même manière, quoique en rouge, ou minium). A priori donc, ne relevant pas strictement, pour des raisons sociologiques de l'art brut annoncé sur l'intitulé de l'expo. A noter qu'on parle rarement d'art brut haïtien, plutôt d'art naïf. Ou d'art vaudou. Ces délimitations terminologiques sont bien délicates...
Claude et Clovis Prévost exhibent leur "exposition multimédia (photographies, films et œuvres d'artistes depuis 1963), avec la contribution des Rocamberlus de Georges Maillard, en son jardin de pierres d'Osny dans le Val d'Oise" à la Villa Daumier à Valmondois. Ouvert le week-end du 9 septembre au 15 octobre 2017. C'est bien sûr à l'occasion de la réédition de leur livre Les Bâtisseurs de l'imaginaire, aux Belles Lettres. Sur leur carton d'invitation, une photo non légendée (voir ci-dessous) montre un monsieur barbu d'allure distinguée posant devant une sorte de portail germinatif qui paraît indiquer une inspiration naturelle, quoique mâtinée d'une certaine culture, donc relevant à mes yeux du corpus des environnements singuliers (genre Robert Tatin). Ce doit être, par élimination de ce que nous connaissons déjà des trouvailles de Claude et Clovis Prévost, le dénommé Georges Maillard avec ses "Rocamberlus". Mais on aimerait que les Prévost le confirment.
Photo Clovis Prévost.
La Galerie Les Yeux Fertiles pour sa part s'apprête à établir des "Connexions" entre art brut, surréalisme et art singulier. A ses visiteurs de rendre à César... ce qui appartient à chacune des étiquettes en question. Deux cas parmi les exposants que je situe mal, les dénommés "L. Smith" (créateur populaire afro-américain?) et "D.Valdés-Lilla" Au chapitre du surréalisme, on rangera seulement Masson et les Cadavres exquis, Mirabelle Dors (qui inventa une éphémère "tendance surréaliste populaire") et en prenant quelques libertés, Louis Pons. Du côté de l'art singulier, je placerai personnellement, Bettencourt, Rispal, Sefolosha et Chomo (souvent abusivement rangé dans l'art brut). A noter cinq contemporains dans cette liste, Pons, Sefolosha et Rispal, voire Charles Boussion, un authentique créateur d'art brut d'aujourd'hui, avec Lubos Plny aussi. Pourquoi avancer, dès lors, M. Morand, que la galerie ne se tourne pas vers l'art contemporain? Vous avez le contemporain sélectif? (Pourquoi pas, d'ailleurs?).
A la nouvelle galerie de la Fabuloserie à Paris, l'expo d'automne est consacrée à Genowefa Magiera, seule cette fois. On se souviendra en effet qu'elle fut une première fois présentée dans l'expo d'art brut polonais précédente, à la galerie parisienne et plus récemment à la Fabuloserie dans l'Yonne. C'est une trouvaille de Sophie Bourbonnais en compagnie de Marek Mlodecki, suite à des explorations en Pologne. Expo du 8 septembre au 21 octobre. Voir le lien. J'aime beaucoup ce genre de peinture d'une fraîcheur et d'une ingénuité absolues.
Geneviève Magiera en vrac...
Et la Maison sous les Paupières, à Rauzan, dans l'Entre-deux-mers, que devient-elle, me direz-vous (enfin, ceux qui suivent...)? Après une longue éclipse due à des petits problèmes de dérapage sur verglas cet hiver, son animatrice, Anne Billon a repris l'activité. Elle expose Bernard Briantais, le singulier Nantais dont personnellement j'ai déjà eu l'occasion de parler sur ce blog. C'est du 7 au 29 octobre. Le vernissage ce sera samedi prochain le 7, à 18h (ouverture de la galerie dès 14h). Adresse de la Maison sous les paupières... voyez l'affichette ci-dessous :
Sans transition, signalons aussi l'exposition plurielle de visionnaires et créateurs dissidents que concocte chaque mois de septembre, depuis des années, le Musée de la Création Franche à Bègles. Si la plupart des créateurs ou artistes présentés me sont inconnus, et je ne peux donc rien en dire de particulier, à part signaler leur présence, on notera tout de même qu'en fait partie Solange Knopf que j'ai plusieurs fois défendue ici même et aussi dans les colonnes de la revue du musée : je fais allusion à l'entretien que j'avais réalisée avec elle dans Création Franche n°41, en décembre 2014 (« Quelques questions à Solange Knopf au-delà des ténèbres »). "Visions et créations dissidentes", musée de la Création franche, du 30 septembre au 3 décembre 2017. A noter qu'à l'issue du vernissage qui a eu lieu le 30 septembre dernier, le nouveau maire de Bègles, Clément Rossignol Puech, a remis symboliquement les clés du musée au Président de Bordeaux Métropole, en l'occurrence Alain Juppé. Je crois qu'on espère au musée que ce transfert de propriété des locaux (et non pas de l'entité administrative et artistique qui reste l'apanage de la ville de Bègles) ouvrira la porte à des travaux d'extension dont la collection a bien besoin, étant donné son étendue croissante.
Dessin de Solange Knopf présenté sur le site de la galerie d'Ys en Belgique où elle a une exposition parallèle à celle de Bègles (du 8 au 29 octobre).
Ailleurs, c'est la folie qui requièrent les efforts de deux organisateurs d'exposition et pas des moindres, d'une part le MAHHSA (Musée d'Art et d'Histoire de l'Hôpital Sainte-Anne, anciennement Musée Singer-Polignac ; on annonce pour bientôt son déménagement dans de nouveaux locaux, la Chapelle de l'hôpital... – désertée pour cause de mort de Dieu?), pour deux expos dont une déjà en cours, "Elle était une fois, Acte I" (du 15 septembre au 26 novembre 2017) et "Acte II" (Du 1er décembre 2017 au 28 février 2018) – c'est "l'Acte I "qui est commencé – et d'autre part, la Maison de Victor Hugo place des Vosges qui va bientôt présenter une formidable exposition, montée avec l'appui de diverse collections et fondations, et intitulée "La folie en tête, aux racines de l'art brut". Cette dernière, comme son sous-titre l'indique, se veut comme une mise en perspective de quatre collections psychiatriques du XIXe siècle (celle écossaise du Dr. Browne – une des plus anciennes, puisque fondée en 1838 –, celle d'Auguste Marie – qui fut un des premiers en France à créer un Musée de la folie, à Villejuif il me semble –, et celles de Walter Morgenthaler et de Hans Prinzhorn). Ces collections existaient donc bien avant que la collection d'art brut de Jean Dubuffet ne se monte elle-même (à partir de 1945), parfois en s'incorporant justement certaines anciennes collections de psychiatres (comme celle du professeur Ladame, par exemple). L'exposition se tiendra du 16 novembre 2017 au 18 mars 2018 (vous avez le temps donc). La commissaire d'exposition, en dehors du directeur de la Maison de Victor Hugo, Gérard Audinet, en est Barbara Safarova, présidente de l'association ABCD. On note la présence, au sommaire du catalogue, de contributions de Savine Faupin et de Thomas Röske entre autres. Mais je m'étonne de ne pas retrouver de contributions de Vincent Gille qui travaillait encore il n'y a pas si longtemps à la Maison de Victor Hugo et avait contribué à plusieurs reprises à tisser de fructueuses collaborations du musée avec la collection d'ABCD.
du vernissage, le Maire de Bègles, Clémen
Exposants au MAHHSA dans le cadre d'"Elle était une fois Acte I".
Visuel proposé par la Maison de Victor Hugo pour l'expo "La folie en tête".
14:21 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art singulier, Art visionnaire, Environnements populaires spontanés, Environnements singuliers, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guyodo, art brut haïtien, art naïf haïtien, claud eet clovis prévost, environnement ssinguliers, georges maillard, rocamberlus, villa daumier, outsider art 3, galerie les yeux fertiles, surréalisme, art brut, art singulier, création franche, solange knopf, la maison sous les paupières, anne billon, genowefa magiera, art brut polonais, fabuloserie, mahhsa, maison de victor hugo, la folie en tête, abcd art brut, dr browne, prinzhorn, auguste marie, walter morgenthaler | Imprimer
13/07/2017
Petit séjour créatif dans l'Entre deux mers à "la Maison sous les paupières"
D'un autre coup d'ailes avec mon chauffeur privé, je me suis blotti un mois à l'intérieur de "La Maison sous les paupières", cette galerie-maison installée au cœur du village girondin de Rauzan parmi les vignes, fondée par Anne Billon, ex animatrice du Musée de la Création Franche à Bègles. Histoire d'échapper à la canicule (délicieuse fraîcheur des anciennes demeures) et de prendre tout de même sur le coin de la figure, comme tout un chacun en juin, des seaux d'eau qui parfois jouaient leur petite musique expérimentale dans les dessins que j'y ai produits (en les oubliant dans le jardin). Une série de photos de quelques-uns des dessins créés a été insérée sur le Facebook de "la Maison sous les paupières", genre de plateforme à laquelle je ne m'abonne pas personnellement, mais si ça intéresse quelques lecteurs, c'est par ici qu'il faut cliquer...
Bruno Montpied, Le visage dans la rose, photo prise dans le jardin de "la Maison sous les paupières", 2017.
18:51 Publié dans Art singulier, Art visionnaire, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la maison sous les paupières, anne billon, bruno montpied, rose, art singulier | Imprimer
22/11/2016
La Maison sous les Paupières, une galerie aux champs
Anne Billon – certains s'en souviennent peut-être encore dans ce monde de plus en plus d'atteint d'Alzheimer collectif – travailla de 1989 à 2011, aux côtés de Gérard Sendrey, au Musée de la Création franche à Bègles, où elle s'occupait, en particulier, de la revue du même nom. Comme elle le dit dans le dossier de presse qu'elle a rédigé pour expliquer sa nouvelle démarche – l'ouverture d'une galerie à la campagne (dans l'Entre-deux-mers), nommée "La Maison sous les paupières" –, par la suite, "les aléas de la vie professionnelle l'amenèrent à exercer un tout autre métier, plus alimentaire..." (mon cher Watson). Ceci sans que cela altère sa passion pour la création, la sienne d'abord et aussi celle des autres artistes et créateurs qu'elle se refuse à n'envisager que dans une seule catégorie de création, ce qui l'intéresse étant en définitive la création authentique, loin de tout étiquetage.
Extrait du dossier de presse de "La Maison sous les paupières"
Samedi prochain aura lieu le vernissage de la première exposition qu'elle monte à Rauzan, le village où elle a posé ses bagages depuis déjà quelques années aux côtés de son compagnon artiste, Gilles Manero, qui la seconde grandement dans les travaux de la galerie et qui, par l'exigence qu'on lui connaît, est un gage de soin dans la dimension esthétique qui a dû être apportée à l'architecture intérieure de cette galerie d'un nouveau genre.
Un des nombreux autoportraits de Jean-Luc Giraud (voir le clip réalisé par l'auteur ci-dessous)
Elle invite Jean-Luc Giraud à exposer dans ce projet un peu risqué, elle ne le cache pas, d'installer une galerie en pleine campagne, au milieu des vignes bordelaises (on est en conséquence assuré de ne pas manquer de bon vin aux vernissages, c'est déjà un bon point du lieu). J-L. Giraud est connu pour ses autoportraits variés, aux contextualisations fantaisistes, parfois absurdes.
Cliquer deux fois (PC...) sur l'image pour l'ouvrir sur la totalité de votre écran...
Au programme pour la suite, devrait s'annoncer également Bernard Briantais, autre Nantais qui a fait les beaux jours du Manoir des Renaudières à Carquefou.
Après avoir déjà remarqué la "Maison du Tailleu" de Jean et Michelle Estaque à Savennes dans la Creuse, là aussi galerie dans un village, je souhaite bon vent et bonne chance à son tour à la "Maison sous les Paupières" de Rauzan, qu'elle nous aide à mieux rêver, et par voie de conséquence, à mieux voir...
18:05 Publié dans Art moderne ou contemporain acceptable, Art singulier, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la maison sous les paupières, anne billon, rauzan, entre-deux-mers, vignes, galerie d'art, jean-luc giraud, art authentique, musée de la création franche | Imprimer
11/11/2012
Couleau subtil
Il n'y a pas grand chose à dire du sieur Couleau que Gilles Manero et Anne Billon ont découvert récemment sur une brocante de l'Entre-Deux-Mers... On ne sait pas ce qu'il faisait dans la vie, juste qu'il lui est arrivé de tailler le bois d'une manière qui pourrait le faire classer dans un art populaire moderne. A quelle époque? Au XXe siècle sûrement peut-être dans les années 60-70, parce qu'il a représenté un De Gaulle (que j'aimerais bien voir, Gilles et Anne sont arrivés trop tard, donc, si l'acheteur lit internet, qu'il nous le dise...), mais bien entendu c'est une hypothèse assez aventurée.
Couleau, Philippe le Hardi, h. 30 cm env., bois sculpté, coll. Bruno Montpied, ph. Gilles Manero
Il aimait les sujets historiques en tout cas, comme on le voit avec le roi ci-dessus, qu'une inscription à moitié effacée sous la statuette désigne au crayon comme "Philippe le Hardi" (c'est Anne qui l'a vue, félicitations). Il y eut deux Philippe Le Hardi dont l'un au XIVe siècle fut duc de Bourgogne, peut-être plus célèbre que l'autre (l'autre vécut au XIIIe, fut roi de France sous le nom de Philippe III et se fit connaître pour avoir cédé l'Agenais au Roi d'Angleterre de l'époque, ce qui le désigne peut-être comme celui que Couleau a représenté, car ce dernier paraît originaire de la région de Marmande, après avoir vécu à Bergerac aussi). Notre hardi qui porte couronne (ce qui renforce peut-être l'hypothèse qu'il s'agit du roi du XIIIe siècle que du duc de Bourgogne) tenait peut-ête un sceptre à la main droite, mais il en a été visiblement dépossédé dans la suite des temps... Jolie tête en tout cas, bien enfantine, stylisée d'une manière qui lui confère une sorte de signature à la longue attachante.
Couleau, Vierge à l'enfant, bois sculpté, coll Manero/Billon, ph. GM
Couleau, gaveuse d'oie (semble-t-il, à moins qu'elle ne se cramponne à sa bouteille), coll. Manero/Billon, ph.GM
On retrouve la même expression aux limites de l'archaïsme des têtes de marionnettes sur les autres statuettes chinées par Manero et Billon. Que l'on ait affaire à une Madone à l'enfant Jésus ou à une gaveuse d'oie. C'est une bien belle sauvegarde qu'ont opérée là Anne et Gilles en tout cas. Si des lecteurs reconnaissent l'auteur ou ont des informations à nous communiquer, qu'ils ne se gênent surtout pas, nous sommes preneurs. A la poursuite de Couleau...
Couleau, femme (?) au tablier, tentant de lancer la mode des uniques poches gigantesques triangulaires, coll Manero/Billon, ph.GM
18:40 Publié dans Art immédiat, Art naïf, Art populaire contemporain | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : couleau, gilles manero, anne billon, philippe le hardi, art populaire contemporain, art immédiat, sculpture naïve | Imprimer