14/05/2018
De la relaxation à l'épitaphe, et vice versa (surtout vice)
Mon camarade Régis Gayraud est en pleine forme. Jugez plutôt avec les deux photos qu'il m'a transmises ces derniers temps...
Vu dans un cimetière, un nom de famille comme une épitaphe... Ph. Régis Gayraud, 2018.
L'art de la relaxation thaïlandaise, le programme est dans son titre...! Ph. R.G., 2018.
18/01/2012
Faute de grive, on mange du pou
On va encore dire qu'on est des pouilleux à Ménilmuche, mais c'est tout à fait faux. Là-bas, on n'en trouve plus, car on a trouvé le moyen de les accommoder, les poux (mais pas les joujoux, hiboux, choux, cailloux), en filet ou en cuisse par extraordinaire, témoin l'énigmatique enseigne de rôtisseur ci-dessous, vue ces jours derniers au sortir du métro (qui me permet de commencer une nouvelle catégorie "enseignes fautives mais suggestives")...
Ménilmontant, janvier 2010, "cuisse, filet, aile de pou" (saviez-vous que les poux avaient des ailes comme les anges?)... et pou-vez-vous me dire ce que fait là cette araignée sous verre? Photo Bruno Montpied
13:16 Publié dans Enseignes fautives mais suggestives, Inscriptions mémorables ou drôlatiques | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : poux, ménilmontant, lapsus, coquilles, erreurs cocasses, inscriptions insolites, enseignes insolites, rôtisseurs | Imprimer
24/12/2011
Qués aco?
Regardez attentivement, comme je sais que vous savez le faire puisque vous venez ici... Le bâtiment se trouve à Ruoms et c'est en Ardèche. La voiture a fait une pause devant, et l'objet au sommet de l'édifice a tout de suite attiré mon regard. Bizarre, non? C'est énorme, fait pour être vu de loin, et cela ressemble à un chapeau pointu à la Robin des Bois, percé d'une flèche tout aussi géante que lui. Est-ce une enseigne? Le rappel d'un habitant célèbre en ces lieux? Bref, que diantre fait cet étrange couvre-chef (?) au sommet de cet hôtel pourvu de nombreux étages? Si un internaute particulièrement sagace pouvait éclairer ma lanterne, je lui en saurai fort gré.
Ruoms, photo Bruno Montpied, juillet 2011
Ph. BM
01:51 Publié dans Art populaire insolite | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : ruoms, enseignes insolites, art populaire insolite, architectures insolites, tir à l'arc, robin des bois, flèches | Imprimer
19/08/2009
Naïve aventure
NAÏVE DEVANTURE
Quand on quitte la station de métro Maraîchers par la sortie donnant sur la rue des Pyrénées, on rencontre aussitôt une ruelle transversale dénommée rue du Volga. Son nom masculinisé de façon insolite, son étroitesse, qui contraste avec l'idée d'immensité qu'on se fait d'un tel fleuve, et surtout le pont du chemin de fer de ceinture qui arrondit sa voûte au-dessus d'elle une centaine de mètres plus loin, agissent comme autant d'irrésistibles appâts qui aimantent les pas du promeneur et l'incitent à s'y engager.
Il longe alors sur le trottoir - ou, devrais-je dire, la rive gauche - quelques ateliers transformés en isbas, dont les jolies façades de bois le font rager d'autant plus fort contre les promoteurs coupables d'avoir bâti juste en face une de ces casemates de béton bouygo-stalinien qui défigurent, tel un lupus hideux, le visage des villes. Mais alors que le promeneur croyait son chemin tout tracé jusqu'à la voûte du chemin de fer, il est arrêté par le débouché de la rue des Grands-Champs qui, à la manière d'un indolent affluent, se jette dans le Volga par la rive droite; et là, comme l'âne de Buridan, notre homme hésite sur le parti à prendre. Les grands champs évoquent en lui tout à la fois la clé des champs et les grandes largeurs, deux pôles inscrits depuis longtemps sur le cryptogramme de sa sensibilité. Mais la voûte l'attire, comme tout ce qui lui rappelle les arcades, ces reconstructions urbaines de la caverne primitive où prend son élan la poussée utopique de l'humanité. Or justement, en ce soir de mai, ce n'est pas d'un abri qu'il a besoin, ni de la nostalgie des origines, mais de la liberté des grands champs, ce qui le décide finalement à s'y vouer. Par un détail qui ne manque pas d'avoir infléchi ce choix, la rue ne présente pas de perspective au regard, mais amorce un virage à quelques encablures; et nul n'ignore que le flâneur est toujours avide de découvrir ce qu'il y a après le virage.
Et de fait, le flâneur, qui n'éprouvait qu'un vague espoir de trouvaille, n'a pas été déçu dans son attente sans objet : au rez-de-chaussée du numéro 107 de la rue des Grands-Champs, juste après le virage, s'ouvre la vitrine d'un salon de coiffure, ornée sur les murs qui en constituent la devanture de fresques murales représentant une énorme paire de ciseaux, une sirène alanguie (1) et d'autres figures naïvement peinturlurées. Au-dessus de la porte une plaque de pierre où s'inscrit l'expression latine TEMPUS FUGIT nous rappelle notre condition de mortel, reliant sans doute, dans l'esprit de la tenancière des lieux, une nommée Virginie, s'il en faut croire l'enseigne, le thème de la fuite du temps à celui de la chute irrésistible des cheveux, l'universelle et inexorable calvitie que seuls des soins appropriés prodigués par une main experte, et l'on espère très caressante, sont capables de retarder.
Joël Gayraud
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(1). Note du Poignard Subtil: à l'époque où fut faite la photo du salon de coiffure en question, à savoir seulement quelques semaines après que ce texte ait été rédigé, la "sirène" s'était visiblement transformée en clown... Ou faut-il croire à quelque hallucination de la part de l'auteur de ce texte? D'autre part, à nos yeux, il ne s'agit pas là d'un décor proprement "naïf" mais plutôt d'un exemple de ce que le peintre Di Rosa appelle de l'Art modeste, à mi-chemin entre la décoration des camions et les fresques de graffeurs.
00:05 Publié dans Art naïf, Art populaire insolite, Littérature, Paris populaire ou insolite | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : joël gayraud, rue du volga, enseignes insolites, paris populaire et insolite, grenouilles, clowns, art modeste | Imprimer