20/05/2021
Info-Miettes (37)
Musées, galeries rouverts
Citons quelques musées qui rouvrent depuis le 19 mai: à Laval: celui de l'Art Naïf et des Arts Singuliers (qui vient de finir de construire un site web) ; à Paris : la Galerie Claire Corcia (qui prolonge son exposition consacrée à Hélène Duclos qui s'était retrouvée victime du confinement), la Galerie Pol Lemétais (avec des outsiders américains du 19 mai au 6 juin) et la Galerie Polysémie qui reviennent faire un tour pour un mois dans les locaux de l'ancienne galerie de Béatrice Soulié rue Guénégaud (6e ardt), la Galerie Les Yeux Fertiles (avec une exposition intitulée "Boîtes à mystères"), également dans le 6e, le Musée d'Art et d'Histoire de l'Hôpital Sainte-Anne, dans le 14e (qui prolonge jusqu'au 13 juin prochain son intéressante expo, "Follement drôle", pas vue du public, consacrée à l'humour des artistes pensionnaires d'hôpitaux psychiatriques, les oeuvres présentées provenant du MAHHSA et, fait bien plus inédit, de la Collection Prinzhorn à Heidelberg, voir l'article que j'ai consacré à l'expo dans le n°166 d'Artension en mars-avril dernier) ; A Villeneuve-d'Ascq, à côté de Lille, le LaM (dont mon petit doigt m'indique qu'ils préparent là-bas une exposition prévue pour l'année prochaine sur un sujet qui me tient tout particulièrement à cœur, car je l'ai, dans un de mes anciens textes, appelée de mes vœux : Art brut et surréalisme ; on sait que contrairement à la collection de l'Art Brut à Lausanne, les conservateurs du LaM en charge de l'art brut ont une sensibilité particulière envers André Breton et les surréalistes, l'idée de l'expo est donc logique) ; à Marseille : la Galerie Béatrice Soulié, désormais seulement installée dans la cité phocéenne, monte une "Rétrospective Louis Pons (1927-12 janvier 2021)" du 11 juin au 7 août 2021, voir ici le dossier de presse ; en Belgique: le Musée de la Création Franche de Bègles est, on le sait, fermé pour travaux (environ deux années), cela ne l'empêche pas de faire des expo hors-les-murs comme celle qui s'ouvrira du 21 mai au 12 décembre 2021 à la Fondation Paul Duhem, à Quevaucamps.
Vue de l'expo Outsider Roads organisée par Pol Lemétais dans l'ancienne galerie Soulié, ph. Galerie Lemétais. ; au mur divers outsiders américains comme Kenneth Brown ou Henry Speller, voire John Henry Tooner...
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PIF, quésaco?
Cet acronyme signifie Patrimoines Irréguliers de France. Il s'agit d'une association animée par trois Italiens, Roberta Trapani, Chiara Scordato, Danilo Proietti et un Français, Olivier Vilain. ils viennent de finaliser leur site web où l'on apprend plus sur leur action et leurs projets, qui flirtent avec les cultures alternatives. Ils s'intéressent comme moi aux environnements atypiques, mêlant dans un même sac environnements et artistes marginaux plus ou moins inventifs (Jean-Luc Johannet, Danielle Jacqui, Jean Linard...) et créations environnementales spontanées plus strictement populaires.
Jean-Luc Johannet, une maquette de ville imaginaire exposée dans le hall de la Halle Saint-Pierre dans le cadre d'une exposition montée par le PIF en 2018, ph. Bruno Montpied.
Je les soupçonne parfois d'être attirés avant tout par les artistes marginaux, et un peu moins par les créateurs autodidactes amateurs (malgré les textes de Roberta Trapani qui est plus sensible à ces derniers que ses complices). Un autre point qui me chiffonne est le relatif sous traitement, sur leur site web, des références aux autres acteurs défendant le domaine (mon blog qualifié "d'historique" - merci pour le coup de vieux que je me prends au passage!) - n'étant pas oublié cependant, merci pour lui). L'action de ce collectif de quatre personnes, on s'en convaincra aisément en parcourant leurs professions de foi, se veut clairement politique, mettant en avant les mots utopie, libertaire, indiscipline, surréaliste-révolutionnaire, ZAD, clandestinité, illégalité, excusez du peu... Ils ont édité une revue, intéressante, mais au format et à la mise en pages un peu difficiles à aborder, Hors-les-normes, qu'elle s'appelle, empruntant son titre à l'art défendu à la Fabuloserie... Je signale aussi pour finir qu'ils font actuellement un petit reportage filmique sur la restauration de la tour Eiffel de Petit-Pierre dans le parc de la Fabuloserie (voir l'appel de ces derniers que j'avais répercuté, et qui a été couronné de succès, dégageant les fonds nécessaires à la restauration). A suivre, donc...
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Joseph "Pépé" Vignes, une expo à la Fabuloserie et un film
A la Fabuloserie, à Dicy (Yonne), est montée pour cette saison (tout l'été) une expo bâtie à partir des œuvres de Pépé Vignes dans le fonds permanent de la Fabuloserie. Deux photos que m'a prêtées la Fabulose Sophie Bourbonnais donnent envie d'aller musarder dans cette belle région :
Photo Archives Fabuloserie.
Vue des différentes œuvres de Pépé Vignes à la Fabuloserie-Dicy, archives Fab.
J'aime particulièrement les graphismes aux crayons de couleur (plus stables dans le temps que les feutres d'école que Vignes utilisait) de cet ancien tonnelier, qui en dépit d'une vue déficiente (il dessinait l'œil collé au support) mettait toute son énergie à concentrer dans ses bus, trains, voitures, bateaux, tonneaux, instruments de musique, bouquets de fleurs, poissons, avions, l'amour qu'il portait à leurs aspects. Plus immédiate poésie visuelle que cela, tu meurs... Tous ceux qui se moquèrent de lui, le brocardant à l'envi quand il jouait de son accordéon dans les bals populaires à Elne et sa région (pays catalan), doivent rire jaune aujourd'hui quand ils découvrent par hasard qu'il est désormais considéré comme un grand créateur (en particulier lorsque l'on découvre la rue qui a été octroyée à sa mémoire à Elne).
Photo Illibérien, prise à Elne.
La Fabuloserie et Philippe Lespinasse se sont alliés pour que ce dernier réalise un film à partir d'extraits de la "capture" filmique qu'Alain Bourbonnais avait tournée dans les années 1970. Le réalisateur a gardé quelques passages du film où l'on aperçoit Vignes dans son petit logement, et il a fait alterner ces extraits avec des fragments d'entretien avec divers témoins qui ont connu Pépé Vignes, comme Jean Estaque, cet artiste qui m'est cher, comme j'ai eu l'occasion de le dire dans plusieurs notes précédentes. On trouve le DVD du film dans la librairie de la Fabuloserie-Paris, rue Jacob (6e ardt).
Joseph "Pépé" Vignes, avec ses lunettes à double foyer, ph. JDLL, transmise par "Illibérien".
Jaquette du DVD de Philippe Lespinasse "Pépé Vignes: c'est du bau travail!", co-production Fabuloserie et Locomotiv films.
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Escale Nomad aussi dégaine ses trouvailles de printemps profitant du déconfinement...
Cette fois, la galerie nomade de Philippe Saada fait son nid, du 26 mai au 6 juin rue Notre-Dame de Nazareth (3e ardt) dans une galerie appelée "L'Œil bleu", voir ci-dessous...
On notera de prestigieux et classiques nouveaux venus dans le stock de Saada, quand on y découvre Emile Ratier par exemple, ou encore Carlo Zinelli et Fernando Nanetti, qui avait graffité les murs de la cour dans son hôpital psychiatrique à Volterra en Italie. Comment il s'y est pris, le Saada? il a fauché un morceau de mur de l'hosto, ou quoi?
20:43 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art singulier, Environnements populaires spontanés, Environnements singuliers, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : galerie lemétais, mahhsa, manas de laval, artension, collection prinzhorn, art brut et surréalisme, louis pons, galerie soulié, création franche, fondation paul duhem, pif, roberta trapani, architectures et environnements alternatifs, fabuloserie, art hors-les-normes, pépé vignes, philippe lespinasse | Imprimer
15/07/2012
Louis Soutter moins souterrain
"Il a appris à regarder en dedans. Par lui, nous pouvons regarder dedans un homme. Un homme racé, cultivé, ayant passé par tous les luxes de l'argent et une vie intelligente. Et qui aujourd'hui, remontant du réfectoire triste, couvre chaque jour, à soixante-cinq ans, un papier blanc de ces âpres, fortes et admirables compositions."
Le Corbusier, "Louis Sutter, L'inconnu de la soixantaine", dans Minotaure n°9, 1936 (Le nom de Soutter est orthographié par Le Corbusier sans le "o" à la manière du nom de l'aïeul de l'artiste, "celui qui fonda la Californie")
Louis Soutter à Ballaigues dont il fuguait à l'occasion, semant ses dessins auprès de ses amis
C'est un été Soutter à Paris et à Rodez. L'occasion d'en découvrir plus sur cet artiste qui dessina, peignit, expérimenta, après avoir été casé contre son gré dans un asile de vieillards dans le Jura suisse, à 52 ans tout de même, sous prétexte qu'il dépensait trop, et que sa famille, dont il dépendit matériellement (il ne faut jamais dépendre des familles matériellement), ne pouvait plus le souffrir (il fut une vingtaine d'années à leurs crochets cela dit, après avoir divorcé et être revenu des Etats-Unis où il avait quitté une carrière qui paraissait prometteuse). Le Corbusier qui était son cousin, "issu de germain", précise Benoît Decron le conservateur du Patrimoine au musée Soulages de Rodez, prit fait et cause pour lui, en écrivant en 1936, six ans avant sa mort, dans Minotaure un article qui eut un certain retentissement. Il ne fit pas que cela puisqu'il essaya aussi de placer ses dessins chez des collectionneurs et dans des galeries, lui permettant d'exposer aux USA à Hartford en 1935 (j'emprunte mes renseignements biographiques à la chronologie de Marion Bonnet parue dans le catalogue de l'exposition "Les primitifs sont petits - Cahiers de 1923-1930 de Louis Soutter" au Musée Fenaille de Rodez). Cela dit, l'intérêt de Le Corbusier paraît s'être singulièrement rafraîchi lorsqu'il découvrit les peintures au doigt que Soutter se mit à produire à partir de 1937 (peut-être faute à l'arthrose), production qui il faut bien le dire a beaucoup fait pour sa gloire aujourd'hui en raison de sa force et son modernisme précurseur.
Louis Soutter, Le héros, (recto d'une feuille dessinée aussi au verso), exposé à La Maison Rouge, provient de la galerie Karsten Greve
S'il eut une période de dessin plutôt académique dans sa jeunesse, pratiquant un réalisme imitant la perception rétinienne – il exerça en outre le métier de professeur de dessin ; il jouait parallèlement du violon dans des orchestres après avoir été l'émule et l'ami du compositeur Ysaye – c'est à partir de 1923, date à laquelle sa famille le relégua à l'hospice, qu'il commença véritablement à dessiner d'une façon qui retient aujourd'hui l'attention des esthètes, et notamment de ceux qui s'intéressent aux marginaux de l'histoire de l'art moderne.
Je crois que le titre de ce dessin est "Les premières primevères à Ballaigues"
Après sa période académique, on distingue trois périodes dans sa production plus originale, les dessins de 1923 à 1930 exécutés sur des cahiers à papier quadrillé, seuls supports qu'il pouvait se procurer, les dessins dits "maniéristes "de 1930 à 1937, et enfin les peintures aux doigts des années 1937-1942. Il disparut cette dernière année, et sans doute pressentait-il sa fin, et depuis longtemps, tant son œuvre paraît en être obsédée. Plusieurs photos de lui le montrent tel un squelette vivant, le visage incroyablement émacié, portant beau, toujours élégant, masquant peut-être sous un dandysme provoquant sa hantise du néant (voir photo en ouverture de cette note).
Louis Soutter, Voie latine et corps de fer, Prêtresses druides, expo La Maison Rouge, provient de la Galerie Karsten Greve
Voir l'exposition de La Maison Rouge est une épreuve à dire vrai. On n'en sort pas rasséréné, si le besoin s'en faisait sentir. Le parcours aux œuvres fort bien choisies laisse un étrange souvenir de cabrioles et d'agitation contractée exécutées en contrejour sur un fond taché d'empreintes digitales, comme une danse macabre ombreuse. L'homme y est dépouillé jusqu'à l'os, on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec l'époque (je suppose que cela a été déjà remarqué), où la "solution finale" de sinistre mémoire commençait d'être mise en action par les Nazis dans leurs camps de la mort. Il y a peu de chances que Soutter entre 37 et 42 en ait été averti. Mais le parallélisme est troublant, comme s'il s'agissait d'une anticipation visionnaire.
Louis Soutter, Quatre femmes nues, période maniériste (entre 1930 et 1937), Musée Cantonal des Beaux-Arts, Lausanne
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"Les primitifs sont petits – Les Cahiers de 1923-1930 Louis Soutter", exposition au Musée Fenaille du 16 juin au 14 octobre 2012. Un catalogue est paru à cette occasion avec des textes de Michel Thévoz, Louis Pons et Benoît Decron.
"Louis Soutter, Le tremblement de la modernité", exposition à La Maison Rouge dans le XIIe ardt de Paris, commissariat Julie Borgeaud, du 21 juin au 23 septembre.
Egalement : Fondation Le Corbusier, Paris, "Louis Soutter, dessins", du 15 juin au 15 septembre ; Fondation suisse (14e ardt de Paris) "Le Corbusier, Louis Soutter–croisements", Exposition + conférence, du 28 juin au 30 septembre 2012 ; Centre culturel suisse (Paris 4e ardt), "Météorologies mentales, œuvres et livres de la collection Andreas Züst", Exposition + conférence, jusqu'au 15 juillet 2012 (là, c'est trop tard...).
13:22 Publié dans Art moderne méconnu, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : louis soutter, la maison rouge, musée fenaille, art moderne, art singulier, le corbusier, benoît decron, michel thévoz, louis pons | Imprimer
11/10/2009
Infos-miettes (5)
RUZENA, PARLEZ-MOI DE GRENOBLE...
Ruzena continue son petit bonhomme de chemin. Ses dessins pleins de lianes et d'homuncules étrangleurs, de spectres aux yeux vides, de serpents jaillissant lentement du prolongement de branches ou de cuisses, atterrissent à Grenoble dans les locaux de la galerie Ex Nihilo, présentés à côté d'oeuvres d'Eric Gougelin et à l'initiative de Jean-Louis Faravel de l'association Oeil'Art.
L'exposition se déroulera du 15 au 31 octobre prochain, 8, rue Servan (c'est dans le centre du vieux Grenoble, ancien quartier des antiquaires). Le vernissage aura lieu le jeudi 15 octobre à partir de 18h30.
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LOUIS PONS, Dessins Anciens
Des dessins de Louis Pons sont annoncés à la galerie de Béatrice Soulié, rue Guénégaud, pour une exposition de six jours (du 20 au 25 octobre) qui se prolongera ensuite dans une galerie voisine, la galerie Sellem, rue Jacques Callot, du 29 octobre au 21 novembre. Chez Mme Soulié, ce sera ouvert aussi le dimanche, et le vernissage aura lieu le mardi 20 octobre.
ART BRUT NEERLANDAIS
L'exploration systématique de l'art brut par pays continue vaillamment. Pas un pouce de terrain qui n'échappera! Ce sont nos amis bataves qui passent demain au crible. C'est chez Christian Berst dans sa galerie ex-Objet Trouvé (j'en connais pour qui cette galerie n'a pas le droit de changer de nom). Voici les créateurs sélectionnés: Rieka Bettink, Siebe Wiemer Glastra, Ylonka Elisabeth Jaspers, Ron Oosterbroek, Evert Panis, Han Ploos van Hamstel, Micha Stanojevic et Roy Wenzel, le seul dont j'avais jusque là entendu parler. Pas de Willem Van Genk? Pas grave, ce n'est personnellement pas le créateur que je retiens le plus en Hollande... Dans cette exposition, ma curiosité se porte vers monsieur Glastra, à ce que j'en suppose en me basant sur le site de la galerie bien sûr.
"Made in Holland", l'art brut néerlandais, du16 octobre au 28 novembre 2009. Vernissage le jeudi 15 octobre de 18h à 21h.
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SOIREE d'HOMMAGE à MADELEINE LOMMEL
C'est programmé dans le cadre de l'expo, dont j'ai déjà parlé ici, "Les Chemins de l'art brut 8", à l'auditorium de l'INHA, la salle Walter Benjamin, dans le passage Colbert (entrée indifféremment par la rue des Petis Champs ou la rue Vivienne à Paris). Cela aura lieu le jeudi 22 octobre à 18h30. Sera projeté à cette occasion le film de Claude et Clovis Prévost (dont j'ai mis en ligne ici et là sur mon blog quelques photogrammes grâce à l'obligeance des Prévost), qui est un montage d'entretiens réalisé avec les fondateurs de l'Aracine, Madeleine Lommel, disparue comme on sait en avril, Claire Teller et Michel Nedjar.
A signaler qu'un catalogue d'environ 180 pages paraît seulement ces jours-ci pour accompagner l'exposition. Il s'agit d'une "promenade chronologique commentée" par divers intervenants, divers témoins de l'histoire de l'Aracine, notamment durant la période entre 1982 et 1996, date du départ de la collection vers le futur LaM de Villeneuve-d'Ascq.
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ANATOMIA METAMORPHOSIS
L'exposition de l'automne dans la galerie ABCD à Montreuil a déniché un titre bien pédant cette année, je trouve. Faut croire que "Métamorphose anatomique", ça faisait péquenot. Sont invitées sur les cimaises les figures hésitant entre pure ornementation et spéculation botanique (ou anatomique, donc) d'Anna Zemankova et les plongées tourbillonnantes au sein du corps par Lubos Plny. Un film sur ce dernier sera également présenté. Par ailleurs, a été montrée à quelques privilégiés, l'avant-première du film de Bruno Decharme intitulé "Rouge Ciel", traitant de l'art brut, de son histoire, de sa réception chez quelques amateurs, et interrogeant des créateurs eux-mêmes, notamment ceux que Bruno Decharme est allé filmer à diverses reprises. Espérons que ce film pourra être rapidement visible d'un plus grand nombre de passionnés.
Exposition du 10 octobre au 29 novembre, galerie ABCD, 12, rue Voltaire, 93100 Montreuil. Ouvert les samedis et les dimanches de 12h à 19h.
20:39 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : ruzena, art singulier, faravel, louis pons, peuchmaurd, art brut hollandais, madeleine lommel, anatomia metamorphosis | Imprimer
02/07/2008
L'été des expositions (note rallongée)
Cet été, il y a du singulier saupoudré un peu partout pour ceux qui voudraient voyager en fonction des arts contemporains sous médiatisés. Je ne cite que quatre lieux cependant, car vous trouverez bien le reste sans moi, la toile pullule de sites consacrés à l'art dit singulier, la singularité résidant de plus en plus dans l'apparence, comme tant d'autres choses ces temps-ci...
On trouve de tout, des "classiques", des "ancêtres", et des aspirants à la notoriété "singulière" plus récents. Classiques sont en effet désormais Chaissac, Pierre Bettencourt et Louis Pons, exposés du 1er juin au 5 octobre dans le cadre des Passeurs de frontière (sur les trois, c'est Chaissac et Pons que je préfère) au centre d'art contemporain de l'Abbaye d'Auberive. Auberive, c'est entre Langres et Châtillon-sur-Seine. A noter que ce centre possède des fonds d'art contemporain où l'on retrouve entre autres des oeuvres des Moiziard (Jean et Andrée) et d'autres artistes chéris de la galerie Béatrice Soulié. Tous les renseignements pratiques se trouvent sur le site du centre. Il suffit de cliquer...
Parmi les "ancêtres" (hou là, là... elle ne va pas apprécier...) de l'art singulier, il y a Danielle Jacqui dont on connaît la maison rutilante de couleurs, ultra baroque et foutraque à Roquevaire-en-Provence. Elle crée depuis trente ans au moins avec une belle constance et une grande profusion bariolée que je ne suis pas toujours sûr de pleinement apprécier (mais Jacqui et moi, on peut parler librement)... On ne peut cependant douter de sa sincérité, et de sa persévérance. L'occasion est donnée pour tous ceux qui voudraient en savoir plus de se renseigner sur l'ensemble de sa production multiforme puisque le Musée International d'Art Naïf Anatole Jakovsky à Nice lui consacre une exposition intitulée "ORGANuGAMME" (titre super tarabiscoté). Du 20 juin au 3 novembre, au Château Sainte-Hélène, avenue de Fabron, Nice. (Renseignements: 04 93 71 78 33).
Au Musée de la Création Franche à Bègles, ils ont prévu cet été de nous montrer encore et toujours Joël Lorand, en passe de devenir un classique lui aussi, étant donné la cadence de ses expositions. Il faut dire que son art frappe l'attention de beaucoup de spectateurs. L'oeuvre qui sert pour l'illustration du carton d'invitation ne déroge pas à la règle. De même que les autres peintures (dessins en couleur?) qui continuent d'être exposées en ce moment même à l'exposition L'Eloge du Dessin à la Halle Saint-Pierre à Paris. Cela est prévu pour durer du 27 juin au 7 septembre.
Très classiques aussi sont Claudine Goux et Alain Lacoste qui exposent jusqu'au samedi 28 juin (va falloir se dépêcher, si ça vous intéresse ; personnellement, le site de la galerie où l'on voit des photos des expos laisse imaginer une tendance au foutoir et au n'importe quoi... ; mais, tout de même Goux et Lacoste étant des artistes estimables, il me paraissait malhonnête de ne pas les signaler) à l'Espace Lucrèce, 16, rue Salneuve, dans le 17e arrondissement de Paname.
Marilena Pelosi, Il va renaître dans un corps sans haine, dessin aux crayons de couleur, 5x17 cm, 2004, coll.privée, Paris
21:35 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : auberive, chaissac, louis pons, jacqui, joël lorand | Imprimer
05/03/2008
Les noirs dessins de Béatrice Soulié
Du 13 mars au 12 avril se tient une exposition de dessins, en noir et blanc donc, rassemblant chez Béatrice Soulié (sa galerie se trouve au 21, rue Guénégaud, 75006 Paris) les oeuvres de six créateurs dont Isabelle Jarousse, Joël Lorand, Louis Pons et Ruzena (les deux autres étant Bernard Pruvost et Denis Pouppeville).
Isabelle Jarousse est connue pour ses dessins touffus sur papiers fabriqués par elle où s'emmêlent au sein d'une jungle inextricable nombre de personnages humains, souvent nus, avec des animaux .
Ruzena a un univers qui lui est proche, là aussi comme une jungle, mais une jungle pour chutes d'anges rebelles, dessin raffiné qui dialogue parfois avec le collage incrusté au milieu des compositions. Ci-dessous, je montre un de ses tout premiers dessins, vu à sa première exposition au Musée de la Création Franche à Bègles en 2001, on y décèle comme une réminiscence de visions graphiques provenant du monde expressionniste d'Europe Centrale (la grand-mère de Ruzena est comme par hasard tchèque).
Joël Lorand fait un parcours assez fulgurant. On me signale que ces jours-ci serait paru un article sur lui dans la revue Cimaise. Consécration? En tout cas, il s'agit là aussi de mondes touffus, à l'image du ressenti de notre époque sans doute. Un monde plus tourmenté encore que les deux imaginaires précédemment évoqués. Je n'ai pas de reproductions en noir et blanc sous la main, et je préfère cette image-là...
...datant d'une époque picturale déjà dépassée, mais pour laquelle j'ai gardé un faible, sans doute parce qu'y subsistait encore une certaine naïveté moins présente par la suite.
17:23 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jarousse, joël lorand, ruzena, louis pons, galerie béatrice soulié, noirs dessins | Imprimer