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25/03/2017

Carnaval chez les chiens

Les chiens déguisés, oct 13, ave Vellefaux (recadré).jpg

Chiens habillés, Paris Xe ardt, photo (prise à la volée) Bruno Montpied, octobre 2013.

 

      M'avaient frappé l'esprit, ces deux clebs vêtus par un automne commençant sans doute fraîchement, à tel point que je décidai de les saisir avec leurs beaux atours anthropomorphes... Aujourd'hui, retombant sur cette image, je me dis qu'il serait fort amusant, probablement, de colliger toutes les photos qui existeraient sur le même sujet, de façon à débuter d'envisager un carnaval de médors accoutrés de la manière la plus excentrique.

vetements-pour-chien.jpg

      Il doit bien y avoir parmi ces vêtures insolites, des plus brutes que les autres, reflétant comme chaque fois la mentalité de leurs maîtres, car bien sûr, en principe...

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24/08/2014

Misanthropie pour le moins

    Voici une publicité naïve et fort ambigüe que m'a transmise récemment J-C Sandré du blog Des Signes sur les murs (se spécialisant sur les murs peints principalement publicitaires). Il y trouve du nihilisme caché derrière le prétexte d'une plaisanterie publicitaire "améliorée" par un garagiste ("améliorée" parce qu'elle prolonge un slogan pour les Rustines qui proclamait, déjà naïvement, "vous pouvez crever"...). A moins que derrière l'argument publicitaire toujours il ne s'agisse d'amertume se parant de misanthropie? En tout cas, cela fait regretter qu'on n'ait pas plus d'initiative publicitaire amateur et détournante du même genre, on se marrerait plus.

Garage Auray.jpg

Publicité ambigüe sur la devanture d'un garage d'Auray (Morbihan), transmis par J-C Sandré ; pas de date mais on peut supposer qu'on est dans les années 50 (n'est-ce pas Darnish, cette bourgade vous parlera sûrement?)

26/04/2009

Du monde au balcon

     Ci-dessous Monsieur Paul Ochon qui prend le frais à la fenêtre de son petit appartement donnant sur une rue de Villefranche-sur-Saône. Un peu déprimé tout de même, dirait-on.

M-Paul-Ochon-au-balcon.jpg
Photo B.Montpied, 2009

01/04/2009

Sirène du 1er avril

      Le camarade Remy Ricordeau passe dans une rue et avise une sculpture que l'on a jetée en travers d'une grille. Certes, il la trouve du genre kitsch, avec son air de descendre de la tombe à Dalida et son Flipper le dauphin couché sur son flanc comme bon chien de berger. Elle prend cependant un air plus poétique en raison de cet environnement insolite, le trottoir, les déchets, l'abandon des objets au rebut. Sirène, joli thème, figure éminemment poétique que l'on a sabordée, trouvaille au hasard des déambulations dans la ville sans rêves éveillés. Remy n'a pas d'appareil photo, il demande à une femme qui passe munie du précieux outil, si elle peut... Oui...? Clic, et reclic. Cette dame, prénommée Claire, lui envoie par la suite les photos, il me les transmet, et les voici en ligne, sirène ressuscitée pour un temps, pour un temps seulement, dans la lumière rasante de l'oubli...

Sirène trouvée dans ue rue,ph.Claire X., 2009.jpg
Sirène trouvée, ph.Claire X., 2009.jpg
Photos Claire X, proposées par R.Ricordeau, 2009

 

16/02/2009

Emmanuel Boussuge s'échappe de la brume

   

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Emmanuel Boussuge tentant de briser le cercle de brume se refermant sur lui (sur nous), sous le Puy de la Tourte, Cantal, photo Bruno Montpied, 2007

     Emmanuel Boussuge sort de la brume, me suis-je dit, en repensant à une photo prise pendant une randonnée d'un jour vers le Puy Mary en juillet 2007, le brouillard tentant de nous cerner... Il s'efforce de marcher sur les traces de ses aînés... Le voici donc en train d'exposer (jusqu'au 28 février) à Clermont-Ferrand, sous le volcan, dans la ville noire et rouge, au Breschet, 6, rue du Breschet.

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Affiche de l'expo, dont le titre "musée des poussières" a été paraît-il suggéré par Jean-Pierre Paraggio (qui par ailleurs publie dans ses Cahiers de l'Umbo n°11 (voir note précédente) trois photos d'Emmanuel

    Qu'est-ce qu'il expose? Des dessins et des photographies. Lui aussi s'est mis ces dernières années à scruter les sols, les bitumes, les taches dues au hasard, le hasard, ce grand créateur, plus grand que tous les artistes qui s'efforcent en vain de l'égaler.

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Photo Emmanuel Boussuge

    Certes, il n'est pas le premier, mais il apportera sûrement son oeil et sa façon de voir dans l'affaire. Car chacun dans cette auberge espagnole de la divination apporte son boire et son manger. Pas une tache qui ne ressemble peu ou prou à qui la choisit et la photographie. Tache ou tout autre assemblage de hasard. J'en apporte deux exemples ci-dessous pour compléter celui que j'ai inséré ci-dessus d'après Emmanuel (j'en profite pour remercier Louis Watt-Owen pour la transmission de sa photo).

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Vénus de trottoir déchiffrant une énigme particulièrement embrouillée, Toulouse, juillet 2008, photo Bruno Montpied
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 Ferrures de semoir, photo Louis Watt-Owen, ©2008 (L. W-O voit dans cette image de gauche à droite un Kraken, un Adam et un serpent)
 
       Ces recherches d'images visionnaires dans les texturologies (pour employer un terme à la Dubuffet bien que celui-ci ne menât pas une quête d'ordre visionnaire vis-à-vis des morceaux de sol qu'il découpait et accrochait aux cimaises de ses galeries) me font penser à mes propres traques fixées en Super 8 dans les années 80 (film Sur les trottoirs de nos villes). Et puis à une brochure illustrée de photos dues à Alain Nahum chez Travioles en octobre 2002 qui s'intitulait Paris, passages piétonniers, qui je pense n'a pas dû être beaucoup repérée.
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Alain Nahum, photo extrait de son livre Paris, passages piétonniers, éd.Travioles, 2002

      Le photographe avait lui aussi remarqué les splendides dessins que l'on trouve à Paris sur les bandes blanches des passages pour piétons. Il avait cependant -tâche délicate et "casse-gueule" si l'on procède trop vite! - décidé de rehausser ses photos au crayon, afin d'accentuer certaines expressions trop absentes des figures devinées sur ses photos. Personnellement, je suis aujourd'hui tenté d'employer les moyens que donne l'informatique pour retoucher ces images de hasard, quand un coup de pouce reste nécessaire...

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Photographie retouchée sur ordinateur, Bruno Montpied, 2008 (dédiée à Coline Montpied)
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Emmanuel Boussuge, dessin sans titre, 2008

      Les dessins qu'expose Emmanuel Boussuge en compagnie de ses photos sont en quelque sorte cousins des voyances tachomanciennes, puisqu'il travaille parfois à partir de couleurs posées au hasard, automatiquement aurait dit le surréaliste de passage. J'aime assez le dessin ci-dessus reproduit, qui me fait penser à un improbable croisement entre Eugen Gabritschewsky et Michel Boudin (pour ceux qui connaissent ces derniers).

01/12/2007

Damouré Zika, le retour d'un poète naturel

   Classer la littérature de Damouré Zika, infirmier, écrivain, acteur et cinéaste, adjoint de Jean Rouch sur plusieurs de ses films (ils ressortent actuellement en DVD aux Editions Montparnasse), dans la "poésie naturelle" pourrait avoir quelque chose de réducteur, si l'on entend par là poésie de grand enfant africain que l'on veut ainsi rejeter loin de soi, par honte au fond de sa propre enfance.

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   Loin de moi cette intention. Je le range dans cette catégorie sur ce blog avant tout parce qu'il a fait parler de lui en France grâce à l'Anthologie de la Poésie Naturelle de Camille Bryen et Alain Gheerbrant (parue en 1949 chez K éditeur),a48c8d53f2644ce04941b5394411a1d9.jpg mais aussi parce que cette poésie naturelle, aux dires de ses auteurs, "peut être considérée comme l'expression d'une conscience immédiate n'ayant d'autre critère que sa propre existence". La "poésie naturelle" selon Bryen et Gheerbrant, très proche de l'art brut de Jean Dubuffet qui apparut à la même époque, ressemble aussi beaucoup à la "poésie involontaire" telle que Paul Eluard l'avait illustrée de nombreux exemples dans son recueil paru en 1942, "Poésie intentionnelle et poésie involontaire" (édité chez Seghers). Il n'y a pas d'intention de faire acte poétique, dans cette conception que présente Eluard. La poésie involontaire survient à l'improviste et à l'insu de l'auteur. Parfois aussi, la projette-t-on sur l'auteur en question. C'est ce qui arrive parfois dans le cas de certains écrivains africains vus par les Occidentaux. Il y a une merveilleuse ingénuité chez Amos Tutuola (écrivain nigérian, anglophone, dont l'extraordinaire, drôle, roman, L'Ivrogne dans la brousse, a été traduit par Raymond Queneau chez Gallimard), ingénuité qui est peut-être avant tout dans le regard que porte le  lettré français sur le livre. Ou bien aussi dans cette plaquette de "Bela,Sara", intitulée "Je dis pour toi manières la brousse", éditée la première fois en 1944 à Brazzaville, capitale de l'ex-Congo français, imprimée grâce à une xylographie (gravure sur bois au couteau) qui avait pris en charge aussi bien les images que les lettres des textes, courtes fables faites dans la manière du "blanc lafontaine". Cette édition étonnante est venue jusqu'à moi dans une réédition des éditions du Fourneau en 1993. Cependant, l'ingénuité (imaginaire? Ou nommable autrement? Poésie immédiate?)  est admirée, enviée même par le lecteur occidental honnête. De même que lorsque l'on admire les tableaux du douanier Rousseau ou "le palais idéal" du mégalo Cheval (mégalo de cheval bien sûr).

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   Mais j'en reviens à Damouré Zika. On réédite de lui un "Journal de route", paru primitivement à la Nouvelle Nouvelle Revue Française en 1956, cette fois chez Mille et une nuits, dans une édition établie et postfacée par Eric Dussert (voir dans notre liste de liens son blog, L'Alamblog).

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   On y trouve des notes de voyage prises durant ses pérégrinations avec Jean Rouch et ses amis le long du fleuve Niger, exprimant parfois des remarques narquoises sur ses compatriotes mais aussi sur les Blancs, ainsi lorsqu'il débarque en France pour un tournage où il a été appelé à figurer et qu'il décrit la manière de se saluer des Blancs: "...les salutations d'usage se font chez les Blancs d'une façon extraordinaire: on dirait un pigeon qui donne à manger à ses petits, la bouche, la bouche sur les joues. Et ils se disent civilisés!". Le côté narquois se tempère à d'autres moments d'une touche plus tendre quoiqu'ambiguë: "Les Somba sont des frères terribles et très sages si on ne se moque pas d'eux. Ils sont tout nus comme des oeufs. (...) La vie des Somba est la plus belle vie, pas de pagne, adieu rouge à lèvres, adieu miroir, adieu robe et vive les feuilles des arbres. Les feuilles des arbres sont les vêtements au pays Somba. Le matin, le père Somba qui veut voir le commandant se lève tranquillement de sa petite case, sans interprète, sans guide, va voir le commandant avec sa queue pointue devant lui et s'explique. Et la femme, au lieu de prendre une belle robe, va dans la brousse, enlève des feuilles fraîches qu'elle met devant sa boîte à sardines et en route (ce n'est pas une honte, c'est la joie de vivre)". 

08/09/2007

Toile d'araignée balbutiante, MASSIF EXCENTRAL (8)

    Art involontaire à Valuéjols (Cantal) sur une remorque encore vide de chargement de foin...

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(Photo B.Montpied, 2007)