04/10/2021
Info-Miettes (38)
Bientôt un livre consacré à Pierre Albasser
Quelle chance a Pierre Albasser. Un éditeur de talent a décidé de consacrer une monographie à sa ludique production artistique, toute d'expérimentations diverses – j'ai nommé les Editions Le Temps qu'il Fait, de Georges Monti, déjà connues pour avoir publié divers livres en rapport avec la création spontanée de divers autodidactes (les livres de Charles Soubeyran – Les Révoltés du Merveilleux –, de Patrick Cloux, de Denis Montebello, la correspondance de Gaston Chaissac avec l'abbé Coutant...). C'est prévu pour novembre prochain, avec des contributions, de votre serviteur, mais aussi de GEHA (son "archiviste et impresaria" comme dit l'éditeur), de Pascal Rigeade, Dino Menozzi, Denis Montebello, etc - voir le lien que j'ai mis ci-dessus renvoyant au site du Temps Qu'il Fait. Le livre est actuellement en souscription (jusqu'au 19 novembre, notamment pour le tirage de tête – 50 ex. numérotés, accompagnés d'un dessin original sur carton d’emballage, signé par l’artiste). Ah... Je suis jaloux!
Six peintures de Pierre Albasser.
"Dans un pli du temps", une exposition chez Art et marges, à Bruxelles, avec, entre autres, Serge Paillard
Serge Paillard
Du 7 octobre 2021 au 13 mars 2022, "Profitez d’une expérience contemplative hors du temps ! La brèche ouverte par l’exposition "Dans un pli du temps" invite à une réappropriation de la lenteur. Découvrez des œuvres réalisées dans une infinie patience, qui évoluent au fil de l’exposition ou convoquent d’autres temporalités." Parmi les artistes ou créateurs exposés, je relève notamment les noms de Serge Paillard, souvent évoqué et défendu sur ce blog, mais aussi de Augustin Lesage, Fanny Viollet, Joseph Crépin, Juliette Zanon, Kunizo Matsumoto, Lionel Vinche, Raphaël Lonné, ou encore des travaux anonymes venus d'un HP belge... Cet éloge de la lenteur, ceci dit, j'ai l'impression d'en avoir déjà entendu parler ailleurs (ne serait-ce pas à la galerie d'ABCD à Montreuil, à côté de Paris, il y a quelques années? Mais oui, cela eut lieu en 2013, et cela s'appelait "De la lenteur avant toute chose", et le commissariat en avait été confié à Marion Alluchon, Emilie Bouvard, Camille Paulhan, Sonia Recasens et Septembre Tiberghien... ; on trouvait déjà dans cette dernière exposition au moins un exposant en commun - Kunizo Matsumoto). Pour lire le dossier de presse, c'est par ici.
Une peinture sans titre de Juliette Zanon, 30 x 40 cm, vers 2016 (?), photo et collection Bruno Montpied.
Une autre exposition de Pape Diop
On se souviendra peut-être que j'ai déjà signalé ce créateur, actif dans un quartier déshérité de Dakar, nommé Pape Diop. Je l'avais découvert dans une première expo qui avait été montée par Sophie Bourbonnais dans sa galerie parisienne de la Fabuloserie. Voici qu'il est à nouveau présenté, cette fois à la Galerie du Moineau Ecarlate d'Eric Gauthier, au 82 rue des Cascades dans le 20e ardt. La galerie du moineau écarlate et Yaatal Art présentent:
Pape « Médina » Diop
Du 7 octobre au 20 novembre 2021.
Un petit film tourné par Modboye, la personne qui suit Pape Diop, dans un montage d'Eric Gauthier, est disponible sur Viméo (il y en a un autre après):
Musique (à signaler, pour Darnish, entre autres): Lee Scratch Perry, qui vient de nous quitter, un vrai créateur musical proche de l'art brut, et initiateur de la musique reggae)
J'aime beaucoup l'oeuvre de Frank Lundangi
Nouvelle exposition de Lundangi dans la galerie qui l'expose régulièrement à Paris, la Galerie Anne de Villepoix. Là c'est déjà commencé depuis le 30 septembre, et c'est prévu pour durer jusqu'au 30 octobre. Titre de l'expo "Eclosion". C'est aussi le titre d'une des oeuvres délicates de l'artiste (qui vit en France, sur les bords de Loire).
Franck Lundangi, Eclosions, Aquarelle et encre sur papier, 102 x 67 cm, 2020, ph. Galerie Anne de Villepoix.
10:38 Publié dans Anonymes et inconnus de l'art, Art Brut, Art immédiat, Art insolite, Art moderne ou contemporain acceptable, Art rustique moderne, Art singulier, Art visionnaire, Environnements populaires spontanés, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : pierre albasser, le temps qu'il fait éditeur, emballements, serge paillard, art et marges, art singulier, juliette zanon, art brut africain, pape diop, galerie du moineau écarlate, franck lundangi, bruts et raffinés ii, galerie hervé courtaigne, art rustique moderne, gaston mouly, lucienne peiry, armand schulthess | Imprimer
08/04/2016
Info-Miettes (27)
Ma dernière volée d'infos-miettes remonte au 19 avril de l'année dernière. Cela ne veut pas dire un "Info-miettes" par an tout de même... En voici donc quelques-unes.
Une expo "Pépé" Vignes au Musée des arts buissonniers
Pol Lemétais et l'association Les Nouveaux Troubadours montent une exposition sur cet étonnant dessinateur qui au ras de sa table, handicapé par sa vue déficiente, traçaient, entre autres, une légion de véhicules de tous types, cars, voitures, steamers, à l'aide de crayons de couleur ou de feutres. Les crayons de couleur tiennent mieux dans le temps comme on sait. Je connais un collectionneur amateur qui a vu ainsi ses Vignes se volatiliser progressivement puisqu'il les avait imprudemment laissés à la lumière du jour. A côté d'une centaine de dessins des années 1970 et 1980, on verra aussi à Saint Sever du Moustier (pas loin d'Albi) des objets, livres, photos et films en rapport avec ce "créateur emblématique de l'art brut". Cela apparaît comme une manifestation apportant du nouveau sur le sujet Pépé Vignes. C'est du 9 avril au 5 juillet.
Joseph dit "Pépé" Vignes, photo JDLL (illibérien, c'est-à-dire, un habitant d'Elne), sans date
Et, pendant ce temps, Paul Amar à la galerie Nicaise à Paris...
Une autre vedette de l'art brut, cette fois plus contemporain, Paul Amar (voir portrait ci-contre, au musée des arts buissonniers où une salle lui est consacrée), est exposé quant à lui dans une galerie parisienne qui était plutôt connue autrefois comme une librairie vouée aux livres d'art, aux estampes, aux gravures. Il semble que Nicaise ait tourné sa veste en faveur des arts bruts. Elle a récemment exposé André Robillard, décidément devenu un incontournable de l'art brut (en dépit des coups de main qui cherchent à épauler ses bricolages de ci, de là ; je crois savoir que les fusils en assemblages de matériaux recyclés, il aimerait bien les abandonner pour se consacrer exclusivement au dessin et aux objets spatiaux, mais la commande l'en empêche et il est gentil, il veut faire plaisir et peut-être aussi que ça met du beurre dans les épinards). Voici que la galerie récidive avec Amar, connu pour ses assemblages de coquillages rutilants, et peut-être parfois un peu trop clinquants. Personnellement, dans ses travaux je préfère les petits monstres qui ressemblent parfois à des gremlins, proches parents des monstres que dessinait l'ancien gardien de la paix catalan, Josep Baqué, lui aussi présent dans les collections d'art brut. Cela durera jusqu'au 7 mai, c'est plus bref, donc.
Créations naïves et singulières en Mayenne... et en Pays de Loire
L'association CSN 53 reste toujours fort active. Après des expositions loin de France (chroniquées sur ce blog) , la voici qui revient au pays natal. Avec une brochette d'artistes et de créateurs que ses différents membres ont pris l'habitude de défendre: Cahoreau (qu'adore Michel Leroux, "l'égaré" de l'art obscur – label récupéré de la corbeille de Dubuffet), Cerisier, Chapelière (dont une œuvre sert d'illustration à l'affiche de l'expo, voir ci-dessus), Marc Girard, Céneré Hubert (un créateur populaire d'environnement dont plusieurs œuvres ont été sauvées par Leroux), Alain Lacoste (un grand ancien de l'art singulier), Patrick Le Cour (je connais pas), Joël Lorand (lui, on connaît), Serge Paillard ("l'homme aux patates", comme on commence à le surnommer ici et là), Jacques Reumeau, Antoine Rigal, et Robert Tatin (que sa veuve ne voulait surtout pas qu'on range dans l'art singulier, label qu'elle trouvait sans doute réducteur, à tort bien sûr). Et puis nos Mayennais, souvent protectionnistes (je taquine) et jaloux de leur "mayennité" (je re-taquine), ont daigné ajouter à ce premier lot des artistes des Pays de la Loire: Noël Fillaudeau (dont une belle sélection est désormais accrochée au Musée d'art naïf et d'arts singuliers du Vieux-Château à Laval), Stani Nitkowski (dont j'apprécie les premières œuvres et beaucoup moins les suivantes, plus "expressionnistes-explosives", invitant le public à lorgner sur ses souffrances, et à se complaire dans ce spectacle), François Monchâtre et Yvonne Robert (naïve, brute ou singulière?). L'exposition se passe à Laval mais pas au Vieux-Château, plutôt au "musée-école de la Perrine", charmant hôtel particulier installé dans le jardin de la Perrine, à deux pas de la tombe du "gentil Douanier Rousseau" (auquel le Musée d'Orsay consacre comme on sait une grande rétrospective en ce moment à Paris, avec, paraît-il, l'exhibition du fameux tableau "Le Rêve", venu des USA, d'où il voyage rarement).
Musée-école de la Perrine, ph. Bruno Montpied, 2016
La tombe du Douanier Rousseau, avec, incisé à sa surface, le poème d'Apollinaire, Jardin de la Perrine, ph. B.M., 2016
Et la Fabuloserie continue d'exposer de manière décentralisée, Auxerre cette fois-ci
"Itinéraires fabuleux" est le titre de l'expo montée à l'Abbaye St-Germain au Logis de l'Abbé du 26 mars au 13 juin à l'initiative de l'Espace d'Arts Visuels de la ville d'Auxerre. Cela se veut une rencontre entre les créateurs de la Fabuloserie (basée elle aussi en Bourgogne, à Dicy) et des œuvres de l'artothèque de la ville. Sur l'affiche on reconnaît une pierre peinte par Jacques Renaud-Dampel, dont j'ai déjà parlé ici, confrontée à une œuvre du célèbre membre du groupe Cobra, Karel Appel, cette dernière pièce (un poil infantile, un Appel à tarte, si j'ose m'exprimer ainsi) provenant sans doute de l'artothèque, car je ne sache pas qu'il y en ait à la Fabuloserie.
Sortie d'un nouveau livre sur Hauteville House de Victor Hugo
Paris-Musées édite un nouveau livre sur la maison étonnamment décorée que posséda Hugo à Guernesey. Je ne connaissais personnellement jusqu'ici qu'un livre ancien, dû au poète Pierre Dhainaut, et édité au début des années 1980 (il me semble) aux éditions Encre (les mêmes qui éditèrent des livres sur le Facteur Cheval et Picassiette). Ce nouvel ouvrage, intitulé exactement Hauteville House, Victor Hugo décorateur, 160 pages, comporte des photographies et des dessins dus à deux arrières-arrières-petits-enfants du poète, Jean-Baptiste et Marie Hugo. Et Laura Hugo, fille de Marie, a sélectionné des écrits familiaux permettant de situer l'apport du Hugo décorateur, adepte d'un art total. Il a décidément tâté de tout, le grand homme, poète, romancier, dramaturge, photographe, peintre et décorateur. La parution du livre prend place à l'occasion de l'exposition "Les Hugo, une famille d'artistes" (du 14 avril au 18 septembre).
Ursula à la galerie Les yeux fertiles
Sur cette artiste à part, compagne du peintre Bernard Schulze (aussi exposé à côté d'elle dans cette même galerie Les yeux fertiles), on a peu de renseignements (en français). Cela fait des années que je la vois mentionnée ici et là, notamment au moment de la donation Cordier au MNAM (Daniel Cordier l'exposa dans sa galerie), et je n'arrive pas à me décider à creuser la question. Je la prends pour une autre Unica Zürn au fond, une artiste visionnaire, para-surréaliste, marginale par rapport à ce mouvement (on dirait que comme dans le cas de Bellmer et Zürn, on aurait encore affaire ici à un autre couple d'artistes allemands où une femme se cache, à tort ou à raison, dans l'ombre de son compagnon). A lire la base patrimoniale des musées de Suisse romande, plusieurs œuvres d'elle (Ursula Bluhm) figurent dans la Collection de l'art brut, sans doute dans l'ancienne collection annexe dite de la "Neuve Invention" (les cas-limites entre art brut et art reconnu ; la base patrimoniale en question ne mentionne pas le distingo, et c'est un peu embêtant, accroissant la confusion entre créateurs de la Neuve Invention et la collection princeps de l'art brut). Dubuffet acquit de ses œuvres avant qu'Ursula se marie avec le peintre Bernard Schulze. L'automatisme très présent dans ses œuvres, accompagné d'une grande richesse chromatique, ses jungles de petites touches mosaïquées, rendent la fréquentation de ses œuvres fort agréable.
L'exposition d'Ursula et Bernard Schulze, aux Yeux fertiles, dure du 17 mars au 7 mai.
Un dessin aux crayons de couleur d'Ursula Bluhm, de 1959, tel qu'il figure sur la base patrimoniale de Suisse romande
Et que va-t-on montrer à la galerie Dettinger-Mayer en ce printemps? Christelle Lenci
Plus récente exposition de la galerie lyonnaise, c'est prévu pour durer du 9 avril au 4 mai. "Il était une fois", c'est son titre et, comme on le devine un peu en regardant le carton d'invitation, ce sont des dessins qui sont exposés de cette artiste, Christelle Lenci, dont je n'avais jamais entendu parler jusqu'ici. Histoire de nous emmener en promenade dans une forêt de contes à usage interne peut-être... L'intéressant pour moi dans ce genre de dessins c'est l'usage parallèle du noir et blanc et de la couleur. Le noir et blanc paraissant réservé aux évidements, à la réserve laissée par les espaces colorés... Enfin, je le suppose à partir de ce seul dessin...
Armand Schulthess à Lugano
Inscriptions accrochées sur le terrain (de 20 000 m²) que possédait Armand Schulthess au Tessin ; ph. Hans-Ulrich Schlumpf, années 1970
J'avais déjà mentionné l'exposition qui avait été montée au Centre Dürrenmatt de Neuchâtel sur cet ancien fonctionnaire qui abandonna son travail à 50 ans pour se retirer en ermite du côté du Monte Verita dans le Tessin, lieu emblématique et historique où tant d'artistes, de poètes, de philosophes et de révolutionnaires, firent des séjours. On peut imaginer que l'exposition qui a commencé le 19 mars au MASI (musée d'art moderne) de Lugano, pour durer jusqu'au 19 juin, sous le commissariat de Lucienne Peiry, est le prolongement de celle de Neuchâtel. Pour en savoir plus sur ce créateur encyclopédiste qui avait semé des médaillons couverts d'inscriptions chargées d'informations scientifiques de tous ordres sur les arbres de son jardin (assez proche par le projet d'un Gregory Blackstock aux USA, ou d'un Arthur Bispo de Rosario au Brésil, eux-mêmes passablement férus d'accumulation d'informations), on peut écouter Lucienne Peiry interviewée dans une émission de radio, "A vous de jouer", sur Espace 2 (elle intervient seulement à 41'30, attention). Ou se référer aussi à son site, Notes d'Art brut.
Du côté de la création franche, le musée de Bègles réaménage ses salles et son accrochage
Après un bref moment de pause et de fermeture, le musée de la création franche annonce avoir repensé entièrement l'accrochage de sa collection permanente. Au point de proposer au total, répartis sur trois expositions distinctes, deux temporaires et une permanente, plus de 250 créateurs et artistes avec plus de 600 peintures et sculptures.
L'exposition du rez-de-chaussée, traditionnellement temporaire (elle se tient du 15 avril au 5 juin), s'intitule "les Mots à l'œuvre", présentant, en trois phases, différentes façons chez les créateurs exposés d'intégrer du texte et des mots au sein des images, la dernière phase se concentrant davantage sur les œuvres de lettres et de signes : du lettrisme sauvage en quelque sorte.
Une œuvre de Jacob Morf présente dans l'expo "Les mots à l'œuvre"
A l'étage (le musée n'en a qu'un), une exposition de Jeroen Hollander (de même durée que celle du rez-de-chaussée), avec ses réseaux de transport, je dois dire, ne m'a pas particulièrement convaincu. Je préfère encore rêver sur de vrais plans de métro...
Les salles de l'étage consacrées à la collection permanente ont été quant à elles réorganisées sur le thème du "foisonnement et de l'accumulation". Son titre, "Densités brutes", met l'accent, une fois de plus, sur le "brut" (sur le site du musée, un sous-titre précise que par musée de la "création franche", il faut entendre "musée d'art brut et apparentés"). Or, pour ceux qui connaissent bien le musée, on sait qu'au final une grande partie de la collection permanente comprend des créateurs et des artistes qui sont aussi apparentés à l'art singulier, synonyme de "neuve invention" à Lausanne. Ce qui n'est pas tout à fait identique à ce qu'on appelle "art brut". Je fais partie personnellement de la collection de création franche, et je me sens en effet très peu "brut"...
Une petite peinture à la délicate touche naïve et rugueuse de Joseph Sagués, ancienne collection Claude Massé, actuellement collection permanente de la Création franche ; à côté de l'art singulier, comme on le voit, dans la collection permanente il y a aussi de l'art naïf
00:38 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art naïf, Art populaire contemporain, Art singulier, Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : csn 53, art naïf, art singulier, paul amar, joseph pépé vignes, musée des arts buissonniers, musée-école de la perrine, douanier rousseau, fabuloserie, renaud-dampel, victor hugo décorateur, hauteville house, ursula bluhm, galerie les yeux fertiles, christelle lenci, galerie dettinger-mayer, armand schulthess, lucienne peiry, création franche, les mots à l'oeuvre | Imprimer
17/05/2014
Info-Miettes (23)
Mini-musée de Louis Ame en Ille-et-Vilaine
Je ne crois avoir jamais parlé de ce (gentillet) petit musée consacré à des maquettes de camions américains, œuvre d'un ancien camionneur passionné. Un correspondant me demande de "signaler que le mini-musée "américain" de Louis Ame (35, La Quesmière 35, Hirel) fêtera ses 20 ans à l'occasion des portes ouvertes du dimanche 18 mai (demain, certes mais le musée sera ouvert encore après...) de 10h à 18h. Contact : Louis Ame 02 99 48 82 03." Ben voilà, c'est fait.
Dans ce mini-musée, je ne sais pas si je ne préfère pas davantage l'extérieur avec ses lettrages juxtaposés foutraques à son intérieur nettement plus kitsch, ph. Bruno Montpied, 2009
Louis Ame en 2009, ph. BM
Petit bonhomme de chemin: les "Bricoleurs" continuent de se balader
Le film de Remy Ricordeau, Bricoleurs de paradis, que j'ai coécrit avec lui, va être projeté bientôt (le 31 mai à 16h) dans une librairie libertaire à Lille. "L'Insoumise", qu'elle s'appelle la librairie, c'est situé au 10 rue d'Arras. Sur leur site web, ils disent que le film illustre le livre, Eloge des Jardins Anarchiques, tout ça parce que le film était joint en DVD au livre. Mais, puis-je le dire?, il y a beaucoup plus de choses dans un livre que jamais un film ne pourra pleinement illustrer ce me semble. Non, c'était plutôt deux travaux parallèles, l'un plus développé par l'écrit, et l'autre tentant d'esquisser quelques problématiques liées à ces fameux environnements populaires.
J'écris "c'était", peut-être avez-vous remarqué? Le livre EJA est en effet officiellement épuisé, il n'en reste plus que quelques exemplaires à la librairie de la Halle Saint-Pierre à Paris par exemple. Et donc le film en DVD est épuisé aussi. Par contre, pour les amateurs de ce dernier qui voudraient le voir ou le revoir, il est à souligner qu'ils pourront bientôt le télécharger en vision louée ou en achat sur le site de téléchargement des Mutins de Pangée.
Autres date et lieu pour pouvoir voir le film dans une salle, il y aura aussi le 28 juin à la Médiathèque Marguerite Yourcenar dans le XVe ardt à Paris. Tous les renseignements pratiques sont à trouver LÀ.
Solange Knopf: de plus en plus séduisante...
Nouvelle exposition (du 1er mai au juin), à la galerie new-yorkaise Cavin-Morris certes, ce qui n'est pas la porte à côté pour les amateurs français notamment, mais d’œuvres tirées par Solange Knopf de ses deux séries toujours en cours à l'heure où je vous parle, "Spirit Codex" et "Derrière la ténèbre". Je ne résiste pas au plaisir de reproduire quelques images tirées du site web de la galerie, proprement ensorcelantes (c'est pour ça qu'on ne peut résister...).
Solange Knopf, Derrière la ténèbre I, 73 x 79 cm, 2013, galerie Cavin-Morris, New-York
Solange Knopf, Derrière la ténèbre II, 49,5 x 64,8cm, 2013, galerie Cavin-Morris
Solange Knopf, Femmes n°7, 2012, crayons de couleur, 182 x 7cm
Les femmes créatrices toujours, Brigitte Maurice à Carquefou
Brigitte Maurice, je ne connais pas trop, mais je fais confiance à Chantal Giteau qui assure la programmation de l'Espace d'exposition du Manoir des Renaudières à Carquefou. Elle expose du 24 mai au 29 juin prochain. A signaler que c'est peut-être une artiste à mettre en parallèle avec les explorations picturales naïvo-figurativo-expérimentales d'un Jean-Louis Cerisier qui, lui, connaît mieux cette peintre.
Le Musée de la Création Franche circule...
"La Création Franche s'emballe" était déjà le titre d'une précédente exposition préfiguratrice de celle-ci qui est montée au Centre d'Art Raymond Farbos du 28 mars au 14 juin à Mont-de-Marsan. Elle est la première étape d'un cycle d'expos décentralisées de la collection fondée par Gérard Sendrey et désormais animée par Pascal Rigeade. Elle devrait en effet continuer de se déplacer en Aquitaine essentiellement. Les responsables du musée m'indiquent très obligeamment que deux de mes propres peintures ont été retenues dans la sélection qui comprend cent trois œuvres et quarante auteurs.
Bruno Montpied, Guetteurs fin-de-siècle, 8F, 2000, coll. Musée de la Création Franche (ce n'est pas forcément celui-ci qui est exposé actuellement à Mont-de-Marsan)
Regards éblouis au Musée Ingres du 17 avril au 16 juin 2014
Il y a toujours de l'éblouissement à glaner à Montauban quand arrive le printemps, avec les sélections éclectiques concoctées par Paul Duchein et les siens. Le carton d'invitation n'en dit pas trop, il faut examiner à la loupe les six vignettes qu'il reproduit, un Jules Godi? Un Labelle? Sanfourche, c'est facile à reconnaître... Peut-être un Abdelkader Rifi? Et un Ciska Lallier...? On dirait un jeu... Mais il n'y a rien à gagner, ou du moins rien d'autre à gagner que de la surprise et du ravissement peut-être. Alors allez-y voir. D'autant qu'y paraît que là-bas aussi on voudrait projeter "Bricoleurs de paradis", mais pas de date précise d'avancée, juste une rumeur dans La Dépêche du Midi.
Armand Schulthess au Centre Dürrenmatt de Neuchâtel
Avant d'être remerciée quelque peu séchement (pour des raisons budgétaires officiellement) de son poste de responsable des relations internationales à la Collection de l'Art Brut de Lausanne par les responsables culturels de la mairie, Lucienne Peiry aura eu le temps d'organiser, conjointement avec la Collection de l'Art Brut, une exposition décentralisée au Centre Dürrenmatt de Neuchâtel sur "le labyrinthe poétique d'Armand Schulthess". Ce Centre clôt là un cycle d'expositions toutes organisés sur le thème du labyrinthe.
Vue de l'expo Armand Schulthess, apparemment les obsessions ont été détaillées, examinées, étalées, sacralisées par la grâce muséale, on se croirait dans un musée ethnographique...
Ce dernier 1901-1972) était connu pour avoir constitué, à partir de ses 50 ans, une installation hétéroclite et obsessionnelle, reflet de ses connaissances encyclopédiques qu'il voulait afficher dans l'environnement de son habitat situé dans le Tessin.
Situation originelle des montages et assemblages de textes en pleine nature d'Armand Schulthess
Panneaux de métal peint, assemblages mobiles, livres, collages, affichages en tous genres alternaient sur son terrain comme par une hantise de l'auteur de possiblement tout oublier. Lucienne Peiry a monté là la plus grande exposition jamais consacrée à cet auteur qui a déjà fait l'objet d'une longue notice dans un des fascicules de la collection d'art brut. Un catalogue paraît à cette occasion.
17:46 Publié dans Art immédiat, Art moderne ou contemporain acceptable, Art populaire contemporain, Art singulier, Cinéma et arts (notamment populaires), Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : louis ame, bricoleurs de paradis, bruno montpied, solange knopf, brigitte maurice, manoir des renaudières, galerie cavin-morris, art contemporain acceptable, art singulier, paul duchein, armand schulthess, centre dürrenmatt, environnements spontanés, lucienne peiry | Imprimer