02/07/2020
Disparition d'un grand collectionneur
Désormais, il faudra écrire sur les pages d'histoire de l'art brut l'inscription Gerhard Dammann (1963-2020).
Directeur médical de la Clinique psychiatrique de Münsterlingen et directeur des services hospitaliers psychiatriques du canton de Thurgovie, en Suisse, Gerhard Dammann, d'origine allemande, était psychiatre, psychologue et psychanalyste. Sa femme Karin et lui étaient des collectionneurs passionnés d’œuvres créées dans le contexte psychiatrique, associées à l’art brut et l’art outsider, avec des incursions aussi du côté de l'art médiumnique.
J'adresse toutes mes condoléances à sa femme et à ses quatre filles. Cette nouvelle m'a, je l'avoue, passablement ému, même si je ne faisais pas partie des intimes.
Le lit sculpté de Bonneval, photo extraite du catalogue "Collecting Madness, outsider art from the Dammann Collection" (exposition 2006 à la Fondation Prinzhorn à Heidelberg).
Dans le cadre de l'OAF, vers 2016, on s'était croisé lui et moi au détour d'un couloir. J'avais apprécié la finesse, la simplicité et la courtoisie du personnage. On était entre collectionneurs au fond, même si je n'avais guère les mêmes moyens. Simplement, on était avant tout entre sincères amateurs. Il s'était spécialisé, en accord avec son métier, dans la collection de la folie, comme le titre d'un catalogue de la Fondation Prinzhorn à Heidelberg, "Collecting madness", le rappelait, en accompagnant une exposition de sa collection. Mais il ne se limitait apparemment pas à ce champ d'exploration, puisque, outre certaines pièces remarquables en provenance d'asiles divers (comme un lit étonnant à l'auteur énigmatique, venu d'un asile près de Chartres, peut-être celui de Bonneval), il lui arrivait de mettre la main sur des œuvres dites "médiumniques", peut-être pour masquer l'absence totale d'informations les concernant, comme le tableau ci-dessous, intitulé au sommet de la bâtisse représentée: "Le Château des deux sœurs jumelles".
Auteur inconnu, Le Château des deux sœurs jumelles, 123 x 135 cm, sans date, provenance France, collection Gerhard et Karin Dammann.
Lorsque Gerhard Dammann m'a interrogé sur ce que je pensais de ce tableau, je n'ai pas pu lui rétorquer grand-chose, comme je n'avais guère donné d'éclaircissements non plus à François Vertadier de la galerie Polysémie qui l'avait détenu auparavant et qui lui aussi avait demandé aux internautes via sa newsletter des informations. Il est d'ailleurs intéressant de donner les précisions suivantes que m'avait délivrées M. Vertadier (en janvier 2016):
"Des inscriptions : au dos rien, mais impossible à décoller de son support, car il est fait de plusieurs morceaux.
Sur le dessin, pas de signature mais quelques mots :
Gros, devant les jambes d’un personnage entre deux fenêtres.
Bas nylon, au centre en bas.
Galilée, pour le personnage dans la partie haute de la tour de droite.
Et surtout au tampon T SCHEWEICHLEIN au dessus du personnage en dessous. Est-ce l’auteur ou quelqu’un d’autre ? A ce jour, mystère. Je n’ai trouvé aucune trace d’artiste ou de personnalité de ce nom."
Je gage qu'aujourd'hui, quatre ans après, on n'a guère progressé au sujet de ce tableau. De plus, pour bien l'analyser, il faudrait, de prime abord, une reproduction en meilleure résolution. Le château en question avec ses loges me fait penser personnellement à un théâtre de marionnettes. Les "sœurs jumelles" n'ont pas l'air très jumelles justement. Certains détails, comme la caravelle (du moins est-ce ainsi que je l'identifie) survolant la composition, permet de dater l'oeuvre des années 1960 environ...
J'ajoute que M. Vertadier m'avait également informé que le tableau aurait été connu d'André Breton, et que parmi les nombreuses mains entre lesquelles il est passé, avant d'atterrir, donc, finalement, chez Gerhard et Karin Dammann, il y aurait eu une femme très connue des milieux surréalistes, amie avec Breton (Joyce Mansour par exemple? Hypothèse gratuite que je lance ici...).
Conférence et présentation de la collection du couple Dahmann par Gerhard Dammann, en 2011, dans les cadre des Hôpitaux Universitaires de Genève.
18:33 Publié dans Amateurs, Anonymes et inconnus de l'art, Art Brut, Art immédiat, Art visionnaire, Correspondance, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : gerhard damman, collecting madness, collectionneurs d'art brut, art asilaire, art médiumnique, château des deux soeurs jumelles, femme surréaliste, lits sculptés, galerie polysémie, françois vertadier | Imprimer
02/06/2019
Correspondance avec un ami au sujet des contre-cultures
09:18 Publié dans Correspondance, Questionnements | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : contre-culture, élitisme, homme du commun, questionnements révolutionnaires, marge, musique alternative, les facteurs cheval | Imprimer
11/12/2018
De quelques correspondances autour d'un "Gazouillis"
Vue (partielle) du Parc Bruno Weber (disparu en 2011), géré par la Fondation Bruno Weber.
Nous sonnons et le créateur (c'est ainsi qu'on peut le nommer, il réfute le terme d'artiste) vient à notre rencontre pour nous commenter ses créations après avoir souligné : « vous n'êtes pas d'ici, je vois cela » !
Guy Souhard accepte volontiers les photographies et souligne à notre demande qu'il fait l'objet d'articles dans la presse et sur internet.
(...) nous découvrons les haies de tuyas taillées en bas relief , les formes cernées de couleurs vives depuis 2016, les animaux, objets ,bustes peints directement sur la haie puis parcourons la serre d'hiver, les ateliers et le garage-atelier. (...)
Bien cordialement,
Josiane Burzholz."
Chez Guy Souhard (Mayenne), © Josiane Burzholz (2018).
Détail de la haie peinte par Guy Souhard, © Josiane Burzholz (2018).
Capture sur Google Street, vue de juin 2015.
Réponse le 5 avril, par l'auteur :
"Merci, Josiane, de ce reportage au pays de Guy Souhard (que je n'ai toujours pas eu l'occasion d'aller voir). L'évolution récente des œuvres de ce monsieur me laisse particulièrement perplexe. En particulier, son idée de peindre sur le végétal de la haie me laisse quelque peu interloqué. Je ne suis pas sûr que cela améliore son bas-relief original de type topiaire, qui était très beau sans ces couleurs. Les autres interventions, qui se trouvent apparemment derrière, me paraissaient déjà manifester une tendance fort marquée ver le kitsch (...). Seule la haie taillée paraissait véritablement surprenante et réalisée avec une certaine finesse poétique. En peignant par-dessus, il souligne beaucoup trop et, par là, gomme la poésie délicate du végétal taillé de départ.
La maison de Mme et M. C., Le Grand Quevilly (Normandie), ph. Bruno Montpied, 2010.
Ancien état du terrain de Maurice Lellouche à Champigny, avec ses décors de mosaïque de cailloux peints, et, à gauche, la maquette du paquebot France, en mosaïque de pierres lui aussi, enfoui dans le sol... ph. B.M., 1989.
20:40 Publié dans Art immédiat, Art insolite, Correspondance, Environnements populaires spontanés, Environnements singuliers | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musée de l'insolite, environnements populaires spontanés, monsieur jourdain de l'art, art immédiat, le gazouillis des éléphants, art sans artiste, bruno weber, alfonso calleja, guy souhard, vandalisme des voisins, les bâtisseurs du rêve | Imprimer
26/09/2018
Info-Miettes (32)
La Maison sous les Paupières
Revoilà l'antre sous les paupières qui se remet à pondre de l'expo(-pière). Son animatrice, Anne Billon, est passée dans le village perché du Carla-Bayle en Ariège où il y a, outre le très joli petit musée enchanté des Amoureux d'Angélique (art populaire et naïf et brut), tout plein d'artistes.
Le Carla-Bayle, c'est un peu St-Paul-de-Vence avant les touristes et l'artifice. Sera donc exposée du 6 au 28 octobre, à Rauzan (7 rue du Pont-Long), bourg de l'Entre-deux-Mers, la très inspirée Mélissa Tresse au nom comme un programme (autre que pileux).
Mélissa Tresse, la Joute, eau-forte et aquatinte, 44x30 cm, 2017.
Curzio Di Giovanni, une exposition proposée par Lucienne Peiry à Lausanne
Lucienne Peiry, l'ancienne responsable de la collection de l'Art Brut, même si elle fut "débarquée" par le syndic de Lausanne en 2012, d'une façon bien peu fondée, n'en continue pas moins de s'intéresser à l'art brut, bien entendu. Et je dois dire que, prisant passablement ses goûts en cette matière, j'accorde toujours beaucoup d'intérêt à ses choix de créateurs. Elle est un bon guide... Elle propose à partir du 26 septembre jusqu'au 22 novembre 2018, à Lausanne, à la HEP Vaud, une expo consacrée à Curzio Di Giovanni et à ses têtes aux étranges conformations. Elle comportera une soixantaine de dessins issus de collections privées, dont celui ci-dessous.
L'Atelier-Musée Fernand Michel à Montpellier expose Helmut Nimcewski
Ph. Bruno Montpied, 2016.
Ce musée aux collections d'art brut et d'art singulier bien sympathiques (surtout en ce qui concerne l'art brut) monte des expositions temporaires en sus de ses collections permanentes (au cœur desquelles on trouve un important fonds consacré à l'artiste singulier Fernand Michel qui constitue le socle du musée).
En voici une qui ouvrira bientôt ses portes du 3 octobre prochain au 10 janvier 2019, consacrée au créateur Helmut Nimcewski, féru de représentations de foules aux petits personnages serrés en rangs d'oignon, le tout dans des couleurs de bonbons acidulés. C'est un type de représentations que l'on retrouve souvent dans l'art brut et l'art naïf. Certaines sont même nettement plus poussées dans ce domaine, Berthe Coulon par exemple...
Berthe Coulon
L'Atelier-musée se situe 1 rue Beauséjour, à Montpellier, tél: 04 67 79 62 22, mail: <CONTACT@ATELIER-MUSEE.COM> . Le site internet du musée est annoncé en (perpétuelle?) construction...
Monsieur Jacques Burtin en balade à travers l'Espagne...
Goya, gravure, communiquée par Jacques Burtin.
"Hier, à Saragosse, la rencontre (...) avec l’une des gravures de Goya que je mets au-dessus des autres : « Légèreté et audace de Juanito Apiñani dans la Corrida de Madrid» (1814 -1816). Elle définit le mieux à mes yeux la situation de l’artiste. Non point le moment de la mise à mort : je laisse à ses partisans et à ses adversaires l’inutile, le vain plaisir de se combattre. Mais ce moment d’élévation où l’on risque sa vie pour la beauté d’une figure impossible."
"Histoires de femmes" aux Yeux Fertiles, de l'art brut et surtout de l'art singulier...
"Histoires de femmes", la nouvelle exposition de la galerie Les Yeux Fertiles rue de Seine (Paris VIe ardt ; du 2 octobre au 3 novembre) est sous-titrée "Art brut, art singulier".
Mais, à part deux ou trois créatrices effectivement cataloguées dans l'art brut (Thérèse Bonnelalbay, Madge Gill, et... Sol (Solange Lantier)), toutes les autres relèvent plutôt de de l'art moderne, voire d'un art contemporain de plus en plus éloigné de ce que l'on appelle art singulier. Certaines sont devenues au fil du temps de vraies "vedettes", comme Yolande Fièvre ou Ursula, géniale artiste, qui a déjà été présentée à la galerie les Yeux fertiles. On peut même avancer que ces deux-là sont désormais entrées dans le Panthéon de l'art moderne, non loin des surréalistes, dans la grande cohorte des assembleurs, des collagistes, des artistes fidèles à l'imaginaire (Unica Zürn peut en être rapprochée). Les autres artistes ici présentées, comme Isabelle Jarousse ou Josette Rispal, voire Ody Saban et Christine Sefolosha, se hissent même aisément dans les rangs des artistes contemporaines. Le mot "singulier", qui comme l'art brut, combine une notion esthétique (pas de volume, des aplats, une grande stylisation dans le rendu des figures, invention des techniques d'expression) à une notion sociologique (autodidacte, situation de l'artiste en dehors du milieu professionnel de l'art, influence de l'exemple moral et esthétique de l'art brut), selon moi, ne s'applique pas vraiment ici, devenant, en l'occurrence, passablement galvaudé.
Madge Gill, image du carton d'invitation à "Histoires de femmes".
De l'art brut (et "outsider", c'est-à-dire "singulier") iranien à la Galerie Polysémie à Marseille
La Galerie Polysémie file de temps à autre vers des contrées lointaines où l'on ne pense pas d'habitude que l'on puisse rencontrer de l'art dit brut.
La galerie propose ainsi de l'art brut de Chine continentale en ce moment je crois, mais ce choix me paraît personnellement de qualité fort moyenne, étant donné qu'il s'agit, j'en ai bien l'impression, à voir ce qui est proposé, pour la plupart de peintures du même genre que celles qu'on a pu voir à la dernière Biennale Hors-les-Normes de Lyon, en provenance d'ateliers pour handicapés (à Marseille, il me semble que François Vertadier, responsable de Polysémie, a fait appel au Nanjing Outsider Art Studio), et donc de créateurs stimulés par des animateurs dans ces ateliers, ce qui est souvent en contradiction avec le principe même de l'art brut – une expression irrépressible, surgie de façon autonome, comme le chiendent parmi une végétation disciplinée. Mais, surtout, c'était, à Lyon, des œuvres peu originales, peu surprenantes, en dépit d'un certain savoir-faire.
La galerie présentera cependant bientôt (du 6 octobre au 3 novembre prochain) des créateurs plus étonnants, en provenance d'Iran donc, plus en rapport avec ce qui correspondrait à de l'art brut, tel que défini plus haut.
J'ai déjà eu l'occasion par le passé, sur ce blog, de citer des créateurs originaires de l'ancienne Perse, comme Mokarammeh, Akram Sartakhti, ou plus connu depuis quelque temps dans les milieux de l'art brut, Davood Koochaki (que l'on retrouve ici à Polysémie). A la dernière exposition de groupe montée à l'Île d'Oléron en 2017 par Jean-Louis Faravel, j'avais aussi remarqué un autre créateur, Mehrdad Rashidi (également présent à l'expo à venir chez Polysémie). J'accueille donc cette expo marseillaise avec grand intérêt et je la conseille à tous ceux qui cherchent de l'art à la fois bruto-naïf et original.
Mahmoodkhan, trois dessins de 50x70cm, extraits du dossier de presse de la galerie Polysémie
Trois œuvres de Reza Safahi.
Le dossier de presse fourni par la galerie énumère les artistes et créateurs exposés. Personnellement, dans l'échantillon proposé je retiendrai essentiellement les dessins de Mahmoodkhan, commencés à plus de 70 ans, Reza Safahi, visiblement instruit et cultivé mais ayant conservé dans son graphisme une grande fraîcheur de tracé "brute" ou "naïve", et aussi Zabihollah Mohammadi, à l'inspiration plus empreinte de références à de grands récits épiques iraniens. On retrouvera dans l'expo cela dit aussi Davood Koochaki et ses esprits noirâtres, ainsi que Mehrdad Rashidi. Chacun pourra se faire sa propre opinion en consultant le dossier de presse.
Le livre d'Hervé Couton sur "Las Pinturitas" bientôt présenté par son auteur à la Halle Saint-Pierre
"La Pinturitas", "la Petites peintures", c'est cette femme, de son nom d'état-civil Maria Angeles Fernández Cuesta qui depuis des années (depuis 2000) réalise en Espagne, en Navarre, non loin du Pays Basque, une œuvre picturale sur le support des murs d'un bâtiment désaffecté à la sortie de la ville d'Arguedas. Ses fresques sont immenses, mixtes de street art sauvage et d'environnement brut, en constant renouvellement. C'est pourquoi le photographe Hervé Couton a trouvé nécessaire de fixer depuis huit ans ce work in progress, dont l'éphémère est la marque de fabrique. Il viendra en parler à l'auditorium de la Halle St-Pierre le 27 octobre prochain, à 15 h. Toutes précisions sont à retrouver sur le site web de la Halle St-Pierre.
Charles "Cako" Boussion sur le mur de la boutique d'Antoine Gentil jusqu'à début octobre
Une vingtaine d'œuvres de l'ami Boussion, en provenance de la Pop Galerie de Pascal Saumade, sont actuellement exposées chez Antoine Gentil au 75 bis bd de Rochechouart, dans le IXe à Paris (Sur R-V.: tél: 06 58 34 72 09). Restent quelques jours seulement...
Le mur et son miroir, boutique d'Antoine Gentil, Paris, ph. Bruno Montpied.
Evelyne Postic-Joseph Caprio, dessins-photographies
14:49 Publié dans Art Brut, Art moderne ou contemporain acceptable, Art naïf, Art singulier, Correspondance, Environnements populaires spontanés, Littérature, Photographie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art contemporain merveilleux, le carla-bayle, anne billon, la maison sous les paupières, mélissa tresse, art animalier, curzio di giovanni, art brut italien, lucienne peiry, helmut nimcewski, l'atelier-musée fernand michel, corrida, jacques burtin, goya, berthe coulon, galerie les yeux fertiles, yolande fièvre, ursula, histoires de femmes, art brut iranien, galerie polysémie, mahmoodkhan, reza safahi, street art sauvage, la pinturitas, enironnements spontanés espagnols, hervé couton, charles boussion, galerie dettinger-mayer, joseph caprio, evelyne postic | Imprimer
13/07/2013
"Un Albasser pour tous!", crie la foule nantaise en délire...
Mardi 9 juillet: "Bonjour, amis et voyageurs,
L’exposition de Pierre Albasser à la Galerie Antireflets, 2, place Aristide Briand, à Nantes, est prolongée jusqu’au 7 septembre 2013. Mais la galerie sera fermée pour vacances du 27 juillet au 19 août (et les lundis). Passez un bel été ! Cordialement, G.+ P. Albasser".
Vendredi 12 juillet : "Félicitations... Un succès sans doute au delà de vos rêves les plus fous...Des files d'attente interminables avec des fans en délire: "Albasser, c'est chic, on en veut, laissez nous passer"... Devant ce raz-de-marée la direction ne reculant devant rien a décidé la prolongation de la fête...Amitiés, Bruno"
Pierre Albasser, sans titre, dessin de 2008 monté sur pieds métalliques
Samedi 13 juillet : "Cher Bruno, ta perspicacité nous réjouit ! La place Aristide Briand est grande, mais la foule devant Antireflets gêne quand-même la circulation. On nous rapporte qu’il y a des fanas tellement emballés qu’ils essaient de passer une deuxième fois pour voir les œuvres. Et le voisinage semble excédé par les cris « un Albasser pour tous ! ». Finalement, le galeriste hésite de partir en vacances pour ne pas frustrer le public. Qui l’aurait cru chez Lustucru – que nous ne consommons que des pâtes Barilla (pour leurs cartons) ? Amitiés, Gudrun, Pierre.
PS: Si tu te rends à Nantes, demande-nous à temps un laisser-passer pour éviter la file d’attente."
11:50 Publié dans Art singulier, Correspondance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : galerie anti-reflets, pierre albasser, gudrun albasser, correspondance, art singulier | Imprimer
04/10/2011
Radio-Aligre étranglée n'émet plus sur la FM
Une radio historique des débuts des radios libres ne peut plus émettre sur la bande FM. On peut l'écouter seulement pour le moment sur internet (www.aligrefm.org). Voici le communiqué émanant de Radio-Aligre à ce sujet:
"Grave atteinte à la liberté d’expression, TDF vient d’interrompre les programmes d’Aligre FM
Monsieur Olivier Huart, Président-Directeur Général de TDF, vient de faire interrompre la diffusion des programmes d’ Aligre FM 93.1.
Cette radio historique de la bande FM francilienne développe depuis bientôt trente ans une activité essentiellement centrée sur l’aide à la cohésion sociale et l’accès à la culture pour le plus grand nombre. Cette coupure intervient alors qu’Aligre s’est engagée à verser à TDF 400 euros supplémentaires, en ajout des 1 940 euros mensuels qui sont versés chaque mois pour les frais de diffusion. De plus un versement supplémentaire de 8 000 euros vient d’être effectué, grâce à l’aide de la Mairie de Paris.
Cet effort n’est pas jugé suffisant par la direction de TDF. Il faut savoir que cette dette d’un total de 40 000 euros est la résultante d’une politique d’étranglement financier que pratique TDF à l’encontre des radios associatives, en ayant notamment augmenté fortement ses tarifs ces cinq dernières années.
En refusant une proposition d’apurement de la dette, la décision de la direction s’avère incohérente et contre-productive, car en privant Aligre de son antenne on la coupe de ses ressources, donc de tout moyen de règlement possible pour TDF !
Forte du soutien de ses milliers d’auditeurs, de centaines d’institutions et d’associations partenaires dans les domaines humanitaires, sociaux et culturels qui chaque année participent à ses programmes, de personnalités des arts et des spectacles de grand renom, Aligre se battra pour continuer sa mission à l’aube de son trentième anniversaire.
Nous ne nous laisserons pas sacrifier pour le profit des actionnaires de TDF !!!
En attendant le rétablissement de l ‘antenne vous pouvez continuer à écouter nos programmes en direct sur www.aligrefm.org"
00:05 Publié dans Correspondance, Sur la Toile | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : radio-aliggre, songs of praise, liberté d'expression, censure économique, tdf | Imprimer
16/02/2009
Le "Salon de Bruno", proposition d'Emmanuel Boussuge
Apparemment, en cette journée de grisaille absolue, quelques amis veillent dans les coursives et suivent la tentative marathonienne. Voici un exemple de ce que l'on m'a envoyé il y a très peu de temps...
"On aimerait suivre au plus près l'effort du marathonien, l'encourager et lui passer une gourde au bon moment. Puisque l'on ne connaît ni l'horaire des interventions ni l'itinéraire, commençons par agiter les fanions au hasard et d'abord dans "le salon de Bruno"."
11:48 Publié dans Correspondance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : glen baxter, emmanuel boussuge | Imprimer
30/08/2008
Dans la série les meilleures cartes postales de l'été
Cartes postales, petits signes d'amitié durant l'intervalle où nous sommes loin des yeux les uns des autres, il serait juste de vous accorder un peu de place, surtout quand vous supportez un petit effort créatif, bien différent des clichés d'usage (il fait beau, on mange bien, le pays est magnifique)...
(Joël Gayraud, août 08)
10:07 Publié dans Correspondance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : matera, art singulier, patrimoine de l'unesco | Imprimer
26/01/2008
Lettres de la Toile: locomotive et gélatine, ces deux grands poètes
Un de nos hôtes, ayant signé ici des commentaires du pseudonyme de Sapiac, du nom d'un quartier de Montauban situé en contrebas de la ville haute, quartier plus populaire et ouvrier, ce correspondant, de son vrai nom Jean-Pierre Willems, m'a adressé à part de ce blog quelques courriers dont certaines parties m'ont paru intéressantes à diffuser plus largement sur ce blog.
Dans un premier temps, J-P.Willems m'a signalé une statue réalisée par certains artistes de son quartier pour pérenniser de façon originale la mémoire de cette ville basse. Un peu "tête à Toto", la statue, mais soit. Plus poétique m'a paru cette évocation par Willems d'une sorte de légende contemporaine locale:
"Si vous aimez les histoires : le quartier de Sapiac a donc été pendant longtemps occupé par des briqueteries. Lorsque celles-ci ont été détruites, une locomotive servant à pousser les wagonnets de terre extraite a été enterrée sur place plutôt que d'être démontée ou livrée aux ferrailleurs. Le lieu de cette mise en terre s'est évidemment perdu. Mais il est plaisant de vivre à Sapiac avec sous nos pieds le train souterrain."
J'ai répondu ceci:
"(...)votre histoire de locomotive enterrée fait rêver. Entend-on dans ses rêves le sifflement de sa corne et voit-on dans la nuit le panache de ses fumées qui se fond avec les nuages passant devant la Lune?
Mon intervention s'est donc limitée à utiliser un scanner pour permettre le tirage des différentes diapos laissées en l'état. Impossible bien évidemment, et de peu d'intérêt, de retrouver les motifs originaux de ces diapositives. A une exception près : la lune dont vous disposez. Initialement uniquement noire et blanche, les couleurs ont explosé en un assez réjouissant dégradé de bleus."
Enfin, un mail plus récent, accompagné de quelques autres diapositives "explosées de couleurs", signale l'étonnement de J-P.W. devant la figure d'un homme, véritable clandestin s'étant fortuitement glissé dans ces images, "fantôme" de la même famille que celui que j'ai montré il y a peu sur une photo prise dans un tunnel du funiculaire montant à Fourvière...
"Je joins notamment la seule photo sur laquelle on peut distinguer une forme humaine : je vous la fais parvenir avec d'autant plus d'intérêt que cette forme n'évoque aucun souvenir dans ma mémoire et que je ne comprends absolument pas à quelle photo elle pouvait correspondre. Qui s'est glissé sur la photo en profitant du désordre des couleurs ?"
Si nos lecteurs veulent en voir davantage, prière de se reporter à l'album que je mets en ligne dans la colonne de droite de ce blog.
14:35 Publié dans Correspondance, Images cachées, images délirantes?, Photographie, Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Sapiac, Montauban, Poésie naturelle, Fantômes | Imprimer