Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/11/2023

Alain Nahum, "pour tout levier, un mouchoir"

      Alain Nahum, les passants qui croisent par cette colonne déroulée depuis 2007 dans le secret de l'océan Internet, l'ont peut-être déjà repéré. Je l'avais déjà évoqué pour un recueil de photos sur les images trouvées (Paris, passages piétonniers) dans les bandes de passages piétonniers paru aux éditions Travioles en 2002. Alain-Nahum-passages-piéton.jpg L'évocation se cachait au sein d'une note sur la poésie de hasard. C'est que cette catégorie me mobilise depuis fort longtemps. J'aime à recueillir mes propres découvertes photographiques (j'ai, je le reconnais, moins de métier que M. Nahum, mais le regard est semblable) quant aux paréidolies en tous genres que nous fournit le hasard des rues ou celui de la nature. J'aime aussi à héberger les paréidolies recueillies par d'autres amateurs.

+Couv1Big-LienRouge-AlainNahum.jpg

Couverture du nouveau livre d'Alain Nahum, paru aux éditions l'Œil de la Femme à Barbe.

 

    "Photographe urbain, Alain Nahum s'intéresse aux bribes d'histoires humaines et saisit les traces et vestiges qui racontent notre monde, souvent à notre insu: affiches arrachées sur les murs, restes de petites annonces collées sur les gouttières, passages piétonniers marqués par l'usure des roues et des chaussures, reflets des passants sur les trottoirs et mouchoirs en papier abandonnés..." (Extrait de la présentation de l'artiste dans le livre Lien rouge. Akai Ito, 2023).

     L'album paru récemment à l'enseigne de l'Œil de la Femme à Barbe (Ghislaine Verdier) part cette fois de mouchoirs en papier abandonnés sur les trottoirs de la nuit parisienne (pour alimenter l'œil du photographe, il paraît moins interdit de les jeter sur le bitume, par conséquent...!). Détrempés, ramollis, piétinés avec l'empreinte des semelles dessus, déchirés, triturés au petit bonheur des divers avatars de la circulation, contrastant par leurs blancheurs douteuses avec le noir asphalté et nocturne, ils représentent en effet, pour celui qui sait voir au-delà des apparences, un petit trésor esthétique involontaire.

Mouchoir, Papiers de nuit.jpg

Mouchoir écrasé sur un trottoir, dans la partie du livre intitulé "Papiers de nuit", photo Alain Nahum, extrait de Lien Rouge. Akai Ito.

 

       Alain Nahum en a recueilli, et parfois retravaillé plusieurs (ce qu'il ne faut pas trop recommander, la trouvaille brute paraissant souvent, au final, plus forte que ce que la main de l'artiste pourra orienter ; ce n'est pas Georges-Charles Waintraub, qui collectait des objets de hasard, dans les années 1980, en les collant sur des cartes pliantes, en refusant d'y adjoindre la moindre retouche, en véritable puriste (voire intégriste!) du ready-made de hasard, qui m'aurait dit le contraire...). Le livre à l'Œil de la Femme à Barbe en publie plusieurs tels quels.

Pages14-15WebBig-LienRouge-Nahum.jpg

De bien curieux fantômes...

Pages82-83Big-LienRouge-Nahum.jpg

Un lien rouge est ici figuré en dessous des "fantômes" pour évoquer la relation qui unit ces êtres.

 

         Mais Nahum a voulu aller plus loin que cette seule captation de la poésie du hasard. Il a organisé certains de ses "fantômes" trouvés sur bitume en faisant écho à une tradition japonaise du lien, le "en ga aru", qui explique les "liens familiaux, amoureux, amicaux" entretenus dans la vie présente par de "précédentes rencontres lors d'existences passées". "Si le hasard nous ballotte au gré d'un destin qui nous échappe, le "en" nous ancre dans les lieux et auprès des êtres qui de tout temps sont faits pour nous" (cité par Corinne Atlan dans Le Pont flottant des rêves, éditons de la Contre Allée, 2022). Pourquoi pas, même si la philosophie fataliste qui s'y exprime me laisse, je dois dire, un peu, beaucoup, perplexe?

        Par ailleurs, je vois dans cette orientation du ciné-photographe (car la profession de cinéaste de Nahum a certainement une responsabilité dans le fait de l'avoir poussé à imaginer un jeu de relations entre des figures collectées sur les trottoirs), un autre avatar du choix de retravailler certaines images trouvées (en rajoutant peut-être des yeux, des bouches par un simple trait, mince, mais tout de même rajouté?) que je signalais ci-dessus. De plus, je trouve que dans l'édition du livre, la façon de représenter le lien, par un rouge un peu trop vif, contraste par trop avec la matière de hasard des mouchoirs. Un blanc, voir un gris contrasté, n'auraient-ils pas été plus adaptés? Toujours est-il que l'on perd avec ce fil rouge (un peu trop cousu de fil blanc...), un peu, beaucoup, de la poésie brute du mouchoir trouvé initialement. C'est Georges-Charles Waintraub qui ne serait pas content, s'il revenait parmi nous...

Pour se procurer le livre, on se connecte avec la maison d'édition L'Œil de la Femme à Barbe: https://loeildelafemmeabarbe.fr, ou bien le site Librairies.com. On peut également écrire à l'éditeur : lafemme@loeilabarbe.fr, ou téléphoner au +33(0)681 221 687. Il est possible sans doute aussi de trouver le livre à la librairie de la Halle Saint-Pierre, rue Ronsard dans le 18e arrondissement parisien. D'autre part, on peut aussi prendre connaissance des trois haïkus vidéographiques qu'Alain Nahum a insérés sur Vimeo :

Lien rouge from Nahum Alain on Vimeo.

 

11/06/2020

L'homme en voie de désagrégation, des photos récentes de José Guirao

Aut 5, 28 mai.jpg

José Guirao, 1. Autoportrait, 28 mai 2020.

Autoportrait 2.jpg

J.G., 2. Autoportrait, 27 mai 2020.

Autoportrait 3 , 27 mai 2020.jpg

J.G., 3. Autoportrait, 27 mai 2020.

Autoportrait 1.jpg

J.G., 4. Autoportrait, 27 mai 2020.

 

     Déconfinement pourrait être synonyme de décongélation. Mais, comme il pourrait arriver avec des aliments qui se sont ramollis, voire décomposés pendant leur stage dans les congélateurs, avec le retour à température ambiante, on pourrait parfois avoir la mauvaise surprise, en les prenant dans nos mains, de les y voir couler, se déliter, s'évaporer...

     C'est un peu la question que je me suis posé en regardant les photos numériques que m'a récemment transmises l'ami José. Est-on sûr que l'Homme n'est pas ressorti fort fragilisé de cette phase de repli individuel, perclus d'angoisse devant la révélation de son statut d'être mortel?

24/09/2017

Poupée du diable

photo jose guirao la poupée du diable, 2017.jpg

José Guirao, Poupée du diable, photo de mobile, 2017.

15/02/2015

Trois récentes publications de l'auteur de ce blog (pour mon fan-club, si j'en ai un)

    J'ai omis, pour mon auto-promotion – et désolé si ça fait grincer quelques dentitions peu amènes à mon encontre – de signaler trois de mes récentes publications. Pour mon fan-club, si du moins mon imagination narcissique a raison de me le suggérer, cela peut avoir son importance. Et puis ce blog sert aussi à ça.

 

1-1-DSCN0966.jpg

Solange Knopf,  Astral Odyssey  (n°2), technique mixte sur papier, 72,8 x 55 cm, 2014 ; exposé à l'Inlassable Galerie (voir ci-dessous)

 

      En un, je signale donc la publication dans le dernier numéro de Création Franche, le quarante-et-unième de la série (décembre 2014), d'un entretien de mézigue avec l'artiste belge Solange Knopf dont je vous ai déjà causé il y a peu ici et là. La revue nous a fort bien servis, nous consacrant plusieurs pages. Solange Knopf se dévoile un peu dans cet entretien exécuté par correspondance. "Un peu" parce que c'est là l'interview paradoxale d'une taiseuse. 

      Elle est par ailleurs actuellement exposée à Paris dans l'Inlassable Galerie rue de Nevers dans le VIe ardt (expo collective "L'autre intérieur", en compagnie de Guylaine Bourbon,  Josette Exandier, Marcella Barceló, et l'abbé Coutant (l'erreur de casting de cette manifestation, parce que ce n'est pas parce qu'il fut en relation avec Chaissac qu'il fut automatiquement aussi inspiré que lui...), qui se déroule du 7 février au 16 mars ; 13 rue de Nevers, tél: 06 71 88 21 14 et 06 20 99 41 17).

 

CouvCF n°41, déc 14 (Knopf).jpg

 

    En deux, je dois également signaler le n°33 de la revue Cultures et Sociétés (janvier 2015), édité chez Téraèdre/L'Harmattan où, sur la demande de Patrick Macquaire, pour un dossier qu'il y a constitué, "L'homme ou le  travail à toutes fins utiles?", j'ai glissé un article intitulé "La retraite aux flambeaux", sous-titré "Les environnements populaires spontanés". J'y parle bien évidemment du moment souvent partagé par plusieurs créateurs d'environnements lorsque la prise de la retraite peut devenir traumatisante.

      On se retrouve brutalement désocialisé, devenu inutile, comme plus bon à rien pour les autres. Et c'est parfois ce moment-là que certains anciens travailleurs choisissent pour se révéler créatifs, prenant le contrepied de leur mise au néant. Comme Picassiette qui avait œuvré pour sa part en opposition avec le cimetière de Chartres où il s'était trouvé employé. On m'a mis parmi les morts, vous allez voir ce que je peux faire pourtant... La retraite, autre petite mort, est ainsi grosse d'une possible renaissance. La société accorde aux travailleurs enfin l'occasion de vaquer à leurs occupations personnelles, au moment où leurs forces commencent à faiblir, c'est alors le moment de montrer ce que l'on est encore capable d'accomplir d'épanouissant et de créatif! C'est ce que ne manquent pas de faire nos créateurs d'environnements bruts ou naïfs. A noter que dans ce texte, j'annonce le projet en cours de la publication de mon inventaire des sites français d'art brut en plein air (le tapuscrit a été rendu, les options de financement sont à l'étude (comme on dit), et l'on a bon espoir...).

 

CouvCulture et sociétés n°33, janvier 2015.jpg

page 1 retraite aux flambeaux Culture et sociétés n°22, janvier 2015002.jpg

Pour acquérir le numéro (16 euros), écrire à L'Harmattan, 16 rue des écoles, 75005 Paris.

revue création franche n°41,solange knopf,bruno montpied,cultures et sociétés n°33,patrick macquaire,environnements spontanés et retraite,mirabilia,josé guirao,paris populaire,photographie    En trois, il s'agit d'une toute autre publication, cette fois nettement plus littéraire (quoique), un texte de souvenir relatif au XIe arrondissement qui fut longtemps un de mes arrondissements préférés dans Paris, tant qu'il resta populaire, lié aux artisans en tous genres.

     Il  me semble que cet aspect commença de changer vers 1986, à peu près au moment où l'on détruisit l'ancienne gare de la Bastille pour y mettre à la place la gigantesque molaire de l'Opéra. C'est à cette date que je déménageai du XIe pour aller dans le XVIIe puis très peu de temps après dans le XVIIIe. "Souvenirs de la Onzième Case", texte illustré de photos noir et blanc de José Guirao, avec qui j'écumai à un moment les rues entre la Roquette et Charonne pour garder traces de quelques paysages urbains appelés à disparaître (il vendit ensuite certaines photos à la Bibliothèque Historique de Paris), "Souvenirs de la Onzième Case" donc a été publié dans le n°6 de la revue de Anne Guglielmetti et Vincent Gille, justement nommée Mirabilia, numéro placé cette fois sous le thème du Temps, précisément...

 

revue création franche n°41,solange knopf,bruno montpied,cultures et sociétés n°33,patrick macquaire,environnements spontanés et retraite,mirabilia,josé guirao,paris populaire,photographie

 

Pour prendre davantage connaissance de la revue et de ses anciens numéros, pour consulter le sommaire de ce n°6, pour l'acquérir, il suffit de se reporter au site de la revue, ici même ou encore . On la trouve également dans plusieurs librairies à Paris, notamment dans l'excellente librairie de la Halle Saint-Pierre, rue Ronsard, au pied de la Butte Montmartre (XVIIIe ardt).

 

revue création franche n°41,solange knopf,bruno montpied,cultures et sociétés n°33,patrick macquaire,environnements spontanés et retraite,mirabilia,josé guirao,paris populaire,photographie

Photo José Guirao, vers 1986, (il me semble qu'elle fut prise dans le Passage de la Main d'Or), publiée dans Mirabilia 6

revue création franche n°41,solange knopf,bruno montpied,cultures et sociétés n°33,patrick macquaire,environnements spontanés et retraite,mirabilia,josé guirao,paris populaire,photographie

Une autre de José Guirao (vers 1986), non retenue dans l'édition de Mirabilia, "faute de place", parce qu'il faut bien qu'on en enlève une, et ce fut celle-ci, etc... ; moi, j'y vois un autocar en ruine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

21/04/2012

Info-Miettes (17)

Encore et toujours Marie Espalieu

     Cette fois les petits bonshommes en bois brut de Mme Espalieu quittent le Lot et vont voyager en Aveyron. Le Musée des Arts Buissonniers à St-Sever-du-Moustier a décidé d'en héberger quelques échantillons. Voir ci-dessous l'affiche de l'expo.

 

Marie-Espalieu-au-MAB.jpg


Des vinyls peints au pochoir

 

bbsmall.jpg


      Certes... Mais je ne sais pas ce que ça vaut... Il paraît que c'est Cosmo qui les a fournis. Bon, mais qu'est ce que les artistes Gorellaume et FMR en ont fait? Je vous invite à aller vérifier avant moi, car je ne sais si j'aurai le temps d'aller voir rue Keller (ça se termine bientôt). Dans la série, microsillons peints... Tu vois, Gilles Manero, tu n'étais pas seul.

Caroline Dahyot au centre G.Désiré, tout un programme...

 

expo centre G.Déziré.jpeg

       Oui, je n'invente rien, Caroline Dahyot a exposé au centre G. Déziré à Saint-Etienne-du-Rouvray près de Rouen (c'était ultra-court, du 10 au 14 avril dernier, j'ai pas eu le temps d'armer le tir). C'est amusant comme jeu de mots, le nom de ce centre. Je suppose que cette conjugaison au passé ne concerne, chère Caroline, que les œuvres montrées à cette occasion.

Un grand photographe présenté à la Galerie Dina Vierny à Paris

        Il n'y a plus beaucoup de grands photographes qui m'attirent. Une exception notable, Franck Horvat, dont chaque image me surprend et m'enchante. Voici une expo qui s'annonce à la galerie Dina Vierny à St-Germain-des-Prés. A ne pas manquer donc. Du 25 avril au 20 juillet. "Promenade à Carrare", cela s'appelle (le personnage dans la photo ci-dessous est peut-être taillé dans le marbre du même nom?).

Franck HORVAT-1.jpg

Galerie Dina Vierny, 36, rue Jacob, Paris VIe. Vernissage le 24 avril de 18h à 21h.

Jardins n°3 sort en librairie...

 

Jardins 3 couv.jpg     Je crois avoir signalé ma participation au n° précédent de cette séduisante revue littéraire qui était consacré au "Réenchantement". Le thème du n°3 est le "Temps" cette fois. Un vernissage pour la sortie de cette troisième livraison est prévu pour le 25 janvier de 18 h à 22 h dans la nouvelle librairie du Sandre, celle de la maison d'édition qui édite la revue comme de juste (5, rue du Marché-Ordener, Paris XVIIIe).

Michel Zimbacca et Choses Vues présentent leur dernière production...

 

Zimbacca, Invit aux films de Zimbacca copie.jpg

ET Marian Koopen au Musée de la Création Franche, ne pas oublier...

    J'aime beaucoup le graphisme de cette dame batave, j'ai même acquis un de ses dessins. La voici qui s'expose à Bègles (à côté de Phil Denise Smith, un Américain proche de Cobra), et c'est l'occasion de découvrir cette écriture très personnelle, en dépit de son aspect enfantin proche des graffiti. Cela tient de l'inscription comme angoissée où l'on n'aurait pas pour autant oublié toute enfance du regard. Cette rencontre d'une certaine noirceur, d'une hantise des nouages peut-être aussi, avec le tracé pur et simple de l'enfant assure un charme certain à ce que dessine Marian Koopen, que le Musée de la Création Franche défend avec beaucoup de raison, je trouve. Voir ici la plaquette que le musée lui a consacrée à l'occasion de cette exposition, avec un texte de Gérard Sendrey.PlaquetteKoopen-4e page.jpg

(L'expo se tient du 6 avril au 20 mai)

Et tiens, ci-dessous, voici le dessin de Koopen dans ma collec'...

Marian-Koopen,-20,5-x-16,5-.jpg

Marian Koopen, 20,5x16,5 cm, coll.BM

    Et puis, en voici encore un autre, que j'avais photographié au musée de la Création Franche, très enfantin seulement celui-ci pour le coup...

 

Marian-koopen-3,-m-de-la-CF.jpg

Marian Koopen, Musée de la Création Franche, Bègles



29/02/2012

Rumours au MADmusée plutôt que Josef Hofer à la Collection de l'Art Brut à Lausanne

    Si on devait m'obliger à choisir, dans une espèce de victoire à un improbable, très improbable jeu télévisé qui consisterait à envoyer ses participants visiter obligatoirement une exposition d'art brut, entre l'expo "Josef Hofer et le miroir" qui se tiendra à la collection de l'Art brut à Lausanne du 9 mars au 13 mai 2012 et l'expo "Rumours, Morton Bartlett/Lee Godie/Loulou/Miroslav Tichy" qui se tiendra au MADmusée de Liège du 10 mars au 6 mai, je sais que c'est la seconde qui recueillerait tous mes suffrages. Hofer, je n'arrive pas à m'y intéresser. Graphiquement surtout, car je trouve cela d'un insupportable misérabilisme ethétique. Peut-être que c'est le discours autour de ce personnage qui en fait tout l'attrait pour certains, mais la barrière du graphisme maigrichon me tient en deçà. Tandis que du côté de Liège, oui, c'est plutôt excitant avec ces deux grands voyeurs poétiques que furent Bartlett,En robe jaune, site Time out, Courtesy Julie Saul Gallery.jpg avec ses poupées de plâtre qu'il photographiait dans un théâtre mental qui lui était propre (et qu'on connaît mal de ce côté de l'océan Pacifique), et Tichy, le bricoleur d'appareils photo qui saisissait au vol les jolies femmes désirables qu'il regardait à la dérobée. Lee Godie, dont on nous dit dans le dossier de presse qu'elle vivait dans la rue, faisait des portraits et des autoportraits photographiques tout en se proclamant "impressionniste française". Loulou, alias Louise Tournay, décédée en janvier 2010, est plus connue depuis que l'Aracine l'a présentée dans ses expositions et sa collecion.

 

Lee Godie.jpg

(Illustration: La fille en robe jaune, galerie Julie Saul, New York)


31/10/2009

Un voyant

MetL-,LeVoyant-Exacerbé,jui.jpg
Le Voyant exacerbé, Maine-et-Loire, photo Bruno Montpied d'après un détail sur un orme mort, juillet 2009
    A trop insister dans l'interprétation hallucinée, l'oeil finit par se dilater, se métamorphosant lentement, aussi lentement qu'une dérive des continents, l'oeil se pétrifie, durcit et devient un bloc de bois où serpente progressivement une lézarde, bientôt une crevasse, indice d'une fracture à venir... Le nez a été grignoté par un mulot. Pendant l'éternité de cette tentative de voyance, il a bien eu tout son temps. La face ressemble du coup à celle d'un lépreux. La bouche tente de hurler mais là aussi les paroles et la langue se sont muées en un bloc de bois fendillé où l'on peut deviner des grimaces, des rictus d'un hôte parasite narquois... C'est cher payé le moment de divination.
MetL-Cadavre-d'ET.jpg
La même image, pivotée à droite selon le choix du commentateur ci-dessous (Fred), cela donne selon lui une poupée de Nedjar, et selon moi, le cadavre d'E.T....

28/01/2008

Divergentes mais unies

62e4600f1cf34ee1aa04394dca993d9a.jpg
Photo B.Montpied, 2007, Cantal (clic pour agrandir)