14/05/2019
Rue de Seine ou rue Elzévir, à Paris, deux façons de découvrir l'art imaginatif, singulier ou brut
La rue de Seine, depuis quelque temps, voit régulièrement de l'art brut, ou singulier, voire "outsider" pour parler franglais comme à la galerie Hervé Courtaigne¹, se présenter sur ses cimaises, est-ce le début d'une tache d'huile?
En face de chez Courtaigne, on peut voir ainsi en permanence des bruts et de l'art populaire de curiosité dans la petite galerie qui fait l'angle avec la rue de l'Echaudé de Laurent de Puybaudet (42 rue de Seine, www.laurentdepuybaudet.com). Plus loin, dans la galerie Les Yeux Fertiles, animée par Jean-Jacques Plaisance et Benoît Morand (27 rue de Seine), on aime aussi de temps à autre glisser un "brut" (Charles Boussion, Thérèse Bonnelabay, Madge Gill ou Gabritschevsky) parmi des surréalistes historiques (Jacques Hérold par exemple), ou quelques visionnaires (Fred Deux), voire quelques grands Singuliers (comme Yolande Fièvre, Ursula, Philippe Dereux... Marilena Pelosi à l'occasion). Dans l'ensemble, ces galeristes restent cependant prudents, préférant miser sur des valeurs déjà consacrées dans le milieu des amateurs d'art d'autodidactes inspirés. C'est le cas avec l'exposition Bruts et Raffinés, apparemment, qui commence bientôt, dans deux jours, le 16 mai et qui s'achèvera le 16 juin à la galerie Hervé Courtaigne.
Les artistes ou créateurs présentés sont Anselme Boix-Vives, Jacqueline B. (Jacqueline Barthes), Gaston Chaissac, Ignacio Carles-Tolrà (dont il y a eu récemment une rétrospective au Musée de la Création franche, et dont il y aura une exposition très prochainement, à ce que m'a dit mon petit doigt, à la galerie de la Fabuloserie-Paris, dans la rue Jacob qui est perpendiculaire à la rue de Seine...), Philippe Dereux, Fred Deux, Gaël Dufrêne, François Jauvion, Yolande Fièvre, Antonio Saint-Silvestre, André Robillard (incontournable...), Robert Tatin, Augustin Lesage, Germain Vandersteen, Pépé Vignes, et Scottie Wilson. Cherchez les véritables bruts dans le tas... Et amusez-vous à rendre à César ce qui appartient à César (rien à voir avec le Nouveau Réaliste spécialiste des compressions) sur la mosaïque de l'affiche courtaignesque ci-dessus... A part Dufrêne, récemment mis en avant par la galerie, et peut-être cet Antonio Saint-Silvestre que personnellement je ne connais pas, les autres sont comme on le voit un peu connus déjà...
Affiche de l'exposition prochaine de l'Escale Nomad rue Elzévir ; oui, je sais, c'est pas très alléchant, mais soyez curieux, ne vous arrêtez pas à ce pauvre habit, et vous ne serez certainement pas déçus...
Sur la rive droite, se tiendra, plus confidentielle, une seconde exposition intitulée assez immodestement, je dois dire – quoique probablement avec humour mégalo...– "Petit tour du monde de l'art brut" par Philippe Saada, dans le cadre de sa galerie ambulante, Escale Nomad. Il loue la galerie Six Elzévir (au 6 de la rue Elzévir comme de juste... L'adresse est dans le nom de la galerie ; on est dans le Marais, 3ͤ arrondissement parisien) du 4 au 9 juin prochains. Cette fois, Philippe Saada est parti un peu plus loin que l'Inde et le Maroc, ses terrains de "chasse" de prédilection (même si le Maroc est encore présent dans cette expo avec Babahoum et deux créateurs apparemment nouveaux pour moi). Il annonce des trouvailles réalisées en Belgique, aux USA et au Japon (il est parti loin, ce coup-ci, Escale Nomad devient globe-searcher d'art brut). Je ne peux pas dire grand-chose des créateurs annoncés à part Babahoum que j'apprécie particulièrement et dont j'ai souvent parlé sur ce blog, voir en suivant ce lien... C'est une galerie et un dénicheur à suivre, prenant des risques avec tous ces noms inconnus (et de plus, les déguisant sous des affiches vraiment trop moches!). Mais suivez mon conseil, allez-y jeter un œil... C'est souvent derrière cette discrétion très particulière que se cache le pot-aux-roses...
Babahoum, dessin aux crayons et à l'aquarelle (?) sur papier, 26 x 37 cm, vers 2018, ph. et coll. Bruno Montpied.
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¹ Dans le laïus de la galerie Courtaigne, il nous est dit ceci à propos des "outsiders": "Dubuffet a affirmé que les artistes "outsider" (même si le nom n'existait pas à son époque, évidemment), en échappant à la "culture" des mouvements établis, étaient les dépositaires de la véritable innovation qui est l'essence du travail artistique." Rappelons tout de même que le terme d'art outsider a été inventé par l'ancien surréaliste Roger Cardinal en 1972 à l'occasion d'une expo montée en Grande-Bretagne. Il servait à englober à cette époque aussi bien l'art brut que l'art d'artistes contemporains autodidactes et marginaux. Dubuffet était encore vivant à l'époque (il meurt en 1985)... Donc le nom d'outsiders existait bien "à son époque"... Les Singuliers de l'art, titre de l'expo de 1978 au musée d'art moderne de la ville de Paris, au titre trouvé paraît-il par Alain Bourbonnais, au fond, était un terme synonyme des outsiders de Roger Cardinal. Ce dernier terme pourrait se traduire par art alternatif.
21:49 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art singulier, Art visionnaire, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art singulier, outsiders, art brut, art visionnaire, surréalisme, galerie hervé courtaigne, galerie laurent de puybaudet, charles boussion, galerie les yeux fertiles, escale nomad, philippe saada, babahoum | Imprimer
27/10/2013
Salon d'art alternatif, Hôtel le A
Enigmatique appellation, isn't it? Ce serait pourtant l'exacte traduction d'"Outsider Art Fair", ce salon organisé par Andrew Edlin, par ailleurs directeur de la galerie du même nom à New York, galerie qui se consacre à diverses découvertes classables ou non dans l'art brut.
On sait qu'aux USA, le terme d'art brut est difficilement traduisible, et pas seulement le terme, mais la notion elle-même. On lui préfère "outsider art" qui sert à regrouper dans un vaste pot-pourri l'art des pionniers (limners naïfs américains des XVIIIe et XIXe siècles), art populaire, art des environnements, et art d'individus autodidactes marginaux (pensionnaires d'asiles, médiumniques, et une sacrée tripotée de zinzins mystico-visionnaires, qui paraissent florissants aux States). Derrière cette étiquette, mêlés sans aucun distingo aux créateurs autodidactes non artistes professionnels, se cachent cependant aussi toutes sortes d'artistes en voie de professionnalisation, visionnaires étranges, marginaux à l'intérieur de l'art contemporain, que l'on aurait pu aussi bien voir revendiqués par le surréalisme en un autre temps.
Les Américains ont donc décidé de venir à Paris pour quatre jours (ça se termine ce dimanche) rassembler dans un petit hôtel quatre étoiles de six étages, rue d'Artois, à deux pas des Champs-Elysées et de la FIAC, 24 galeries plus ou moins spécialisées dans les divers champs de ce qu'ils appellent l'art outsider, galeries venues d'Amérique ou d'Europe. Le prix d'entrée est du même genre qu'à la FIAC, 15€, pour venir voir si l'on peut dépenser plus dans les galeries présentées (!), et encore plus cher pour avoir le droit de venir au vernissage (re-!). Tout ça n'étant pas, comme s'en convaincront les lecteurs du Poignard Subtil, very, very democratic. Il fallait certes rembourser les frais de location de l'hôtel 4 étoiles. Mais qui obligeait ces messieurs à investir un hôtel si chic (autour de 500 € la nuit d'hôtel)? Hormis la nécessité à leurs yeux d'offrir l'art des miséreux, des aliénés et des souffrants de l'âme aux privilégiés et aux favorisés de la vie (à la recherche d'un peu de réalité et de bonne conscience probablement?), fréquentant les Champs et accessoirement croisant du côté de la FIAC proche?
Mais oublions ces propos un peu amers, et reconnaissons aussi, comme Philippe Dagen dans une chronique qu'il a donnée au Monde ces jours-ci, que l'on pouvait vite oublier ce paradoxe lamentable au fur et à mesure que l'on découvrait, grâce à nos coupe-files (Dagen oublie de le dire), d'étage en étage, des créateurs passionnants présentés de façon succincte mais fort soigneusement. L'idée d'un hôtel, dans l'absolu, du reste, était amusante et déroutante. Chaque galerie possédait une chambre, le lit n'en avait pas été déménagé, les œuvres se distribuaient tout autour, la situation, lorsque la charmante hôtesse qui s'y trouvait vous ouvrait la porte -comme me le fit remarquer RR que j'avais invité à me suivre dans cette étrange foire- pouvant relever d'une certaine confusion des sentiments. On entrait après tout dans des chambres décorées d'art brut, invitées par une charmante jeune fille, le lit trônant comme une invite au centre de la pièce, certains pouvaient hésiter entre elle et lui (l'art brut)...
Janet Sobel en action, 1948, Raw Vision n°44, ph. Ben Schnall
Janet Sobel, galerie Gary Snyder, New-York
Vingt-quatre heures se sont écoulées depuis que j'ai fait une visite à ce salon. Qu'en surnage-t-il? Pas les gribouillages de Dan Miller en tout cas, contrairement à M.Dagen, que je trouve toujours bien trop proches d’œuvres de la modernité plastique pour être honnêtes (façon de parler...). Non, c'est avant tout la découverte de Janet Sobel dont je n'avais jamais vu de peintures et qui a fait l'objet d'un article apparemment fourni dans un vieux numéro (le n°44) de Raw Vision vers 2003. Si j'ai bien compris, je ne suis pas fortiche en anglais, cette dame, Juive d'origine ukrainienne et émigrée aux USA, disparue en 1968, fut à la fois perçue comme appartenant à l'expressionnisme abstrait, ayant influencé peut-être Pollock, et redécouverte comme une "outsider" plusieurs années plus tard (une situation qu'elle partage avec quelques autres grands aérolithes inclassables, tel Jan Krisek par exemple). Ses œuvres sont tout à fait remarquables. J'en montre ci-dessus et ci-dessous quelques exemples que je dois à l'obligeance de la galerie Gary Snyder qui la représentait dans ce salon.
Janet Sobel, sans titre, technique mixte sur papier
Janet Sobel, galerie Gary Snyder
Par contre, j'ai été fortement déçu par les photos d'Eugen Von Bruenchenhein (par ailleurs aussi exposées actuellement à la galerie Christian Berst à Paris, galerie représentée à l'Outsider Art Fair), que finalement je trouve assez banales, n'ayant pas d'intérêt, ni d'un point de vue érotique, ni d'un point de vue photographique. Ses meubles en os assemblés sont pour le coup bien plus intrigants. Mais il n'y en avait pas à l'Hôtel le A.
La galerie d'Hervé Perdriolle montrait pour sa part de l'art populaire indien contemporain, notamment toute une série de petits papiers dessinés genre "patua", à fonction magique, destinés par des peintres anonymes ambulants à permettre aux défunts de se libérer des démons qui auraient voulu traîner leurs âmes en enfer (je récite, approximativement sans doute, la leçon que me fit la charmante hôtesse de la galerie). Les patua sont aussi des rouleaux narrant des histoires terrifiantes appuyant visuellement les récits de conteurs-peintres ambulants (voir ci-contre ce rouleau extrait du site web de la galerie). La galerie d'Hervé Perdriolle donne là-dessus ses éclaircissements.
Dessin de Radmila Peyovic, extrait du catalogue de l'exposition "Ai Marginali dello Sguardo" de 2007 en Italie
Philippe Eternod et David Mermod formaient un couple de galeristes extrêmement passionnés à un autre étage, gambadant mentalement d'un créateur à l'autre d'une manière tourbillonnante qui donnait l'impression d'une valse aux murs tapissés de dessins d'Aloïse, de Gaston Teuscher, de Jules Fleuri, de Raphaël Lonné, d'Abrignani, de Radmila Peyovic, etc. Au milieu de cette valse, apparut brusquement le visage du créateur ACM qui me serra la pogne dans un flash ultra fugitif qui me donna le regret de ne pas en savoir plus. Ces initiales mystérieuses avaient tout à coup un visage.
Un dessin de Susan King, extrait d'un catalogue chez Marquand Books à Seattle
Richard Kurtz, extrait du site web du créateur
D'autres révélations me furent prodiguées, l'ex-boxeur Richard Kurtz au dernier étage chez Laura Steward, les cahiers de croquis étonnants de la Néo-zélandaise Susan Te Kahurangi King qui métamorphose constamment un petit personnage publicitaire de la marque de soda Fanta, le vagabond David Burton (1883-1945) qui dessinait sur les trottoirs (il fit l'objet d'un sujet dans les archives d'actualités de la firme Pathé, un beau motif de quête pour l'ami Pierre-Jean Wurtz, ça, n'est-il pas?), représenté par la galerie anglaise de Rob Tufnell, le naïf grec Giorgos Rigas, représenté par la galerie C.Grimaldis de Baltimore, et cet étonnant créateur brut, Davide Raggio (voir ci-dessous l'œuvre sans titre de 59 x 47 cm de 1998), travaillant avec trois fois rien, des matériaux fragiles à portée de main, friables, aux limites de l'évanescence et de l'inconsistance, créateur qui s'est fait connaître par ses figurations faites de peaux de carton décollées et déroulées de manière à produire des silhouettes plus claires par contraste avec la teinte kraft plus sombre des cartons. Sur le salon, on en trouvait à la fois chez Rizomi, la galerie turinoise, et à la Galerie lausannoise du Marché chez Eternod et Mermod. Ce créateur a ceci de remarquable qu'il a pratiqué en dépit de sa situation d'enfermé (en asile) diverses techniques d'expression toujours marquées par le sceau de la précarité mais enfin fort variées ce qui est rare chez nos grands obsessionnels.
Enfin, chez Cavin Morris, galerie new-yorkaise, on pouvait admirer du coin de l’œil sur le mur et étalés sur la courtepointe quelques magnifiques dessins de Solange Knopf, œuvres que j'aime décidément beaucoup.
Solange Knopf, Botanica, 2013
Solange Knopf, Spirit Codex, 180x100 cm, 2013
15:23 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art naïf, Art singulier, Confrontations, Galeries, musées ou maisons de vente bien inspirés, Photographie | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : outsider art fair, hôtel le a, andrew edlin, janet sobel, davide raggio, art brut, outsiders, art singulier, hervé perdriolle, patua, art populaire indien, collection eternod-mermod, radmila peyovic, susan king, richard kurtz, david burton, galerie rizomi, solange knopf, galerie cavin morris | Imprimer
17/05/2012
Outsiders hybrides rue Jacques Coeur
Thierry Bobulesco, Xavier Jouannet, Ariane Khalfa Diallo, Philippe Lefresne, Fathi Oulad, Hélène Ritmixay, ces noms ne vous disent probablement pas grand chose.
Pourtant, au moins deux d'entre eux ont déjà été remarqués par le Poignard, ici et là, à l'occasion des expos "Exil" au Réfectoire des Cordeliers et "Essentiel" au Pavillon Carré de Baudouin, expo qui se paraît indûment, à mon avis, du label d'art brut.
Fathi Oulad, Popeye, 43x26x16cm, raku, 2011
Il s'agit de Fathi Oulad et de Philippe Lefresne qui reviennent donc avec d'autres petits camarades à la Galerie Beckel-Odille-Boïcos, près de la Bastille, pour une expo appelée "Outsiders!". A noter le point d'exclamation, semblant vouloir indiquer que les organisateurs se sentent informés de la relativité des étiquettes concernant les productions des pratiquants des ateliers de l'ESAT de Ménilmontant et de Personimages (associations requises pour cette expo), "artistes" qui, comme le dit le dossier de presse, avec les mots de Charles Myara, le commissaire de cette exposition (avec la collaboration de Christophe Boïcos), ont eu des "parcours de vie abîmés par un incident psychiatrique ou psychique", bref des personnes handicapées mentales ou psychiques (il semble qu'il faille mettre à part dans l'expo de la galerie B.O.B. le cas d'Arianne Khalfa-Diallo).
Fathi Oulad, Dieu de la Mort, 35x35 cm, raku, 2011
Fathi Ouled, Nicolas Sarkozy, 12x20 cm, raku
Fathi Oulad travaille dans un atelier où il pratique le Raku, une technique d'émaillage sur terre modelée dans le détail de laquelle je n'entrerai pas, n'y comprenant goutte. Il suffit de savoir pour le moment qu'il y a un encadrement technique pour ce monsieur. On aimerait bien sûr en savoir plus sur leur travail en commun (c'est comme pour les graveurs, on parle jamais de ceux qui font les tirages, ou en photo, idem, les tireurs jouent un rôle dans le résultat final). Qui a opéré le choix du Raku aussi, Fathi Oulad ou le personnel encadrant de l'atelier qu'il fréquente? En dépit de ces questions, on sent cependant une personnalité à l'oeuvre pourvue d'une inspiration singulière, qui nous fait regretter de ne pas voir ce qu'elle aurait produit dans un état de solitude complète, sans encadrement. Peut-être rien de plus, comme les enfants, qui, non sollicités, n'ont pas idée de dessiner ou de peindre. Mais peut-être aussi, il y aurait pu y avoir autre chose...
Philippe Lefresne, La Vache HLM, céramique, 2008, 48x54cm (la partie "HLM" qui est posée sur le dos de la vache est démontable)
Philippe Lefresne, c'est pareil, il fait de la céramique, dans le cadre d'un atelier, et ses réalisations sont très étonnantes, très élaborées comme dans le cas de deux "vaches" présentées tout au bout de l'exposition, au sous-sol, la "vache HLM" et la "vache de Claude François". Il y a de l'arlequin dans cet homme-là et dans ses compositions. La vache de Claude François a d'ailleurs deux pattes habillées de pantalon à carreaux (un souvenir des ânes culotte ?). Plusieurs niveaux de lecture opèrent en même temps sur ces pièces que l'on ne peut par ailleurs envisager sous un seul angle. Il faut impérativement tourner autour d'elles pour tenter de les saisir dans toutes leurs dimensions. Et même ainsi, on ne parvient que difficilement à les lire. Couleurs compartimentées, dessins de personnages se glissant entre les galbes, inscriptions disposées sans souci net de lisibilité, formes en puzzle, imagination générale passablement fantasque.
Philippe Lefresne, Vache de Claude François, 27x15x32 cm, céramique, 2012
La "vache de Claude François" a une queue de lion sortant d'un prose proéminent. A la différence avec sa consœur, la vache HLM, qui porte un chapeau entre ses cornes, sa tête est ici flanquée d'un crucifix plutôt qui montre à l'avers un homme jouant de la guitare et au revers un crucifié. Ses oreilles ont en guise de boucles d'autres croix du reste. Il y a des inscriptions, des personnages placés un peu partout, n'importe comment dirait-on comme s'ils escaladaient ou rampaient sur cette vache prise par eux pour une montagne. Ces sculptures en céramique me donnent l'impression d'avoir –par ses pièces de puzzle figurant globalement une vache semblable à un dragon chinois, avec malgré tout, simultanément, un fort sentiment d'éclatement des formes– réussi le pari de fixer le processus d'association qui est à l'œuvre, par exemple, dans les créations automatiques des surréalistes.
Philippe Lefresne, Le cheval porte-bonheur, 100x81 cm, acrylique sur toile, 2011
Philippe Lefresne a fini de me convaincre cette fois-ci, c'est un créateur affirmé, à suivre (né en 1962, il a commencé à créer en entrant à l'ESAT en 1982, il n'est donc plus un débutant...), comme Fathi Oulad (né en 1983, il a commencé à l'ESAT en 2002.
Exposition du 10 mai au 2 juin 2012. Ouvert du mardi au samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous. Galerie Beckel-Odille-Boïcos, 1, rue Jacques Cœur 75004 Paris. Métro Bastille (sortie boulevard Henri IV). Tél. 01 40 27 89 30. bob@gmail.com et www.galbob.fr
00:17 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : outsiders, esat de ménilmontant, personimages, galerie beckel-odille-boïcos, fathi oulad, philippe lefresne | Imprimer
24/07/2010
Des outsiders dans le Cantal: jeunes, entre deux ou affinés
Vernissage de l'exposition le Samedi 7 Août 2010 à partir de 17h30. Chapelle Marmontel: 12, Rue du Collège 15200 Mauriac. Ouvert tous les jours de 14h à 19h. Samedi de 10h à 19h. Au-dessous des Volcans (Ghyslaine et Sylvain Staëlens): Jailhac 15380 Moussages - France. + 33 04.71.40.06.18 / + 33 06.64.84.68.68.
18:26 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art singulier, au essous des volcans, staelens, nedjar, outsiders, mauriac, sefolosha | Imprimer