23/12/2007
Figures éclatées
Trois figures en voie de démantèlement, voici ce que je propose à cette heure. Une, vue dans le hasard d'un frottage au blanc d'Espagne sur une vitre de magasin désaffecté à Valuéjols dans le Cantal en juillet dernier. La deuxième est la version noir et blanc d'un visage à la bouche vissée, éclaté dans la traînée de rouille d'une épave du petit cimetière de bateaux du port de Camaret, photo prise à l'été 2003. La troisième est le résultat d'un frottage à la mine de plomb effectué sur la poutre d'une vieille maison du Cézallier durant l'été 2004, le but étant de retrouver, par le détour de la technique inventée par Max Ernst, rien de moins que la "façon de créer de la nature", comme aurait dit mon ami Strindberg... C'est pourquoi je réunis ces trois images ici même...
14:35 Publié dans Art singulier, Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie naturelle, Art singulier, cimetière d'épaves de Camaret, Frottage, Strindberg | Imprimer
08/12/2007
Gaston Mouly, meilleur conducteur du Lot
Gaston Mouly nous a quittés en trombe, comme il avait vécu, plutôt vite, voici dix ans exactement. Cela méritait un petit hommage commémoratif avant que l'année ne finisse complètement et pour entretenir un peu la flamme des héros de notre temps. Voici donc trois photos tirées de mes archives personnelles, inédites. Art rustique moderne garanti (car Chaissac a bien eu au moins un successeur digne de son concept, à mon humble avis).
20:45 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : gaston mouly, art rustique moderne, chaissac, art singulier, création franche | Imprimer
Le musée d'art cru serait cuit
01:00 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Art cru, Guy Lafargue, Sefolosha, Joël Lorand, Philippe Aïni | Imprimer
10/11/2007
Commentaire à "Le tribun de la Toussaint", note parue sur Animula Vagula, (version non tronquée)
c'est pas bien de ne pas citer les auteurs qu'on incrimine, même si c'était en l'occurrence pour titiller un auteur qui adore qu'on parle de lui, un chatouilleux des protocoles, un qui ambitionne de devenir un jour le Pape des arts singuliers en faisant taire tout ce qui cause à la ronde du même sujet, et qui se garde bien de parler de la valeur intrinsèque des écrits ou des oeuvres, un spécialiste du renvoi d'ascenseur et du copinage intéressé, bref du roi de la compil' que vous n'avez pas mis 5 min à démasquer en mettant vos délicates mimines dans le "cambouis de l'internet" (vous lui prêtez beaucoup de matérialité à ce fameux virtuel). Mais il fallait se méfier, Gérard Sendrey ne fréquente pas autant que vous la Toile. Moi, j'ai fait encore plus rapide (car je ne veux que votre bonheur), j'ai décroché le bigophone et je lui ai demandé sa référence. Le texte n'a pas été "maspérisé", il vient d'une autre source, à savoir du magazine "Art&fact", édité à Liège, n°25, paru en 2006 ; le morceau danchinesque provient d'un texte "adapté" de celui publié d'abord en Finlande (on a affaire à un roi de la compil' qui doit apprécier le copié/collé, le remontage, le démontage, etc.), son titre est "Jean Dubuffet et Alain Bourbonnais, de l'art brut à l'art singulier". Les mots sur la médiocrité (que je trouve aussi sensés, si l'on pense à tous ces festivals d'art singulier ardéchois ou lyonnais, et en même temps mal placés à côté des termes "création franche", "neuve invention", "art singulier", car cela entraînait une ambiguïté dans l'esprit des lecteurs peu informés), les mots sur la médiocrité y sont bien imprimés, comme me l'a bien assuré mon interlocuteur au téléphone.
00:55 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Chatouilleux des protocoles, frilosité, médiocrité, Animula Vagula, Artefact, Gérard Sendrey | Imprimer
27/10/2007
Le vingt-huitième numéro de "Création Franche"
Le n°28 de la revue Création Franche, qui paraît apparemment deux fois l'an, vient de sortir (numéro de septembre). Au sommaire, toujours une suite d'articles sur des créateurs variés, avec ce principe maintes fois réaffirmé auparavant par le rédacteur en chef Gérard Sendrey (artiste et deus ex machina du musée éponyme de la Création Franche, situé comme on sait au 33, ave du Maréchal de Lattre de Tassigny, 33130 à Bègles ; c'est aussi à cette adresse qu'on peut se procurer la revue (8€ le numéro), voir également ici le site du musée), on ne doit y parler que des vivants... Cependant, cette fois, il y a des petites entorses à la règle (mais elles sont justifiées). On parle dans ce numéro (article de mézigue, Bruno Montpied, un habitué des entorses...!) d'environnements spontanés datant "d'avant le facteur Cheval" (François Michaud, Jean Cacaud, la cave des Mousseaux à Dénezé-sous-Doué, une maison sculptée en Margeride, l'abbé Fouré -pas tout à fait d'avant le facteur Cheval celui-ci, c'était en fait un contemporain de Ferdinand- et surtout d'un certain Louis Licois et de son bas-relief très naïf à Baugé dans le Maine-et-Loire).
Gérard Sendrey lui-même pratique aussi l'entorse à ses propres principes puisqu'il évoque dans ce numéro 28 la mémoire des magnifiques dessins tourmentés de Swen Westerberg, le défunt époux de Claude Brabant de la galerie l'Usine à Paris (qui défend depuis tant d'années la création imaginiste de tous bords). Il faut dire que ce principe ne s'applique pas, me semble-t-il, à des créateurs qui sont passés au milieu de nous furtivement et sans trompettes. La renommée n'a pas eu le temps d'apprendre leur existence que déjà ils s'éclipsaient. Et ils avaient très mal su faire leur propre publicité, ce qui est le péché des péchés au jour d'aujourd'hui... Autant dire que l'époque regorge encore plus que les précédentes de créateurs originaux que l'on n'a pas su remarquer. Swen est incontestablement de ceux-là. Les dessins que publie ce numéro de Création Franche, et qui ont déjà fait l'objet d'un livre édité par Claude Brabant dans le cadre de sa galerie (avec 270 dessins reproduits), datent apparemment des années 60. Moi qui ai fréquenté la galerie dans les années 80, je n'avais pas eu vent de leur existence, les dessins que j'avais alors vus ne m'ayant pas autant intrigué. L'auteur n'avait alors peut-être plus l'envie de les montrer.
Joseph Ryczko, un vieux de la vieille dans ces domaines des arts buissonniers, nous fait découvrir des dessins très ornementaux d'une nouvelle au bataillon, Gabrielle Decarpigny, qui paraît vivre du côté des Pyrénées, dessins fort séduisants si l'on en juge par ceux qui sont reproduits ici.
Trois plumes venues de la Collection d'Art Brut de Lausanne, Sarah Lombardi, Lucienne Peiry et Pascale Marini occupent également le terrain de ce numéro avec des articles sur Rosa Zharkikh, sur les "travaux de dames", les textiles de l'art brut, et sur Donald Mitchell (il m'ennuie un peu celui-ci, déjà aperçu à Montreuil du côté d'ABCD il me semble...). Et que je n'oublie pas de mentionner un article également de Dino Menozzi sur l'artiste Tina San , Menozzi sur qui je reviendrai dans une note suivante de ce blog.
Ce Création Franche est un numéro peut-être un peu plus bref que de coutume mais il contient des textes et des images qui apportent du nouveau et auront peut-être ainsi quelque chance de revenir nous hanter.
01:10 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art moderne ou contemporain acceptable, Art singulier, Confrontations, Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Création Franche, Bruno Montpied, Louis Licois, François Michaud, Swen, Gabrielle Decarpigny, Environnements spontanés | Imprimer
18/10/2007
Les Jardins de l'art Brut de Marc Décimo, présentation du livre
Auditorium de la Halle Saint-Pierre
Si l'art "brut" trouve enfin place dans divers musées du monde et devient populaire, où aujourd'hui fuit cet art ? C'est ce à quoi se propose de répondre ce livre de façons diverses, explorant jardins et visitant le monde.
00:00 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art singulier, Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Marc Décimo, Les Jardins de l'art Brut, Les Presses du Réel, Marcel Duchamp, art brut, Environnements spontanés | Imprimer
02/10/2007
Pierrot Cassan, un imagier de l'immédiat: MASSIF EXCENTRAL (10)
Il tenait un dépôt de pain sur la place Pompidou à Mauriac dans le Cantal. C'était une figure du bourg, modeste, discrète, qui ne fit que passer, et n'ayant que peu quitté sa région natale.
Pourtant il a laissé de nombreuses traces dans la mémoire et les légendes locales. On se souvient de lui de manière tenace. Né en 1913, il est disparu en 1982. Pierre Cassan, dit plus communément Pierrot Cassan, fut charcutier avec ses parents de nombreuses années avant de tenir le dépôt de pain.
Chétif de constitution, il se fit un point d'honneur à devenir moniteur de gymnastique, initiateur bénévole des gosses de son pays à la natation dans un bassin naturel, et sauveteur d'une quarantaine de personnes sur le point de se noyer. Cela à lui seul lui aurait assuré une place durant quelque temps dans la mémoire locale.
Il eut envie de faire plus. Il se mit sur le tard à peindre la vie de son village. Sur des pauvres cartons qu'il distribuait à l'occasion (car les témoins le répètent, il ne vendait pas). Par exemple à son ami peintre Pierre Mazar (peintre plus académique apparemment), qui les garda pour les sauvegarder. Ou à d'autres amis. Il les exposait sous la vitrine de sa boutique modeste, sans que les passants n'y prêtent beaucoup d'attention.
Le temps aidant, les éloges ayant été réitérés par quelques supporters de la région (Pierre Mazar, ou l'écrivain Pierre Chaumeil, un ami de Robert Giraud ce dernier, le blog du "Copain de Doisneau" nous en a déjà parlé à l'occasion...), parfois venus de plus loin (Bernard Buffet...), plusieurs expositions lui ont été régulièrement consacrées, la dernière en date étant celle de la Médiathèque de Mauriac en février 2007. Cette même médiathèque se propose de conserver du reste l'oeuvre afin de la montrer de temps à autre.
La chasse et ses exploits rarement exempts d'innocentes fanfaronnades, que ce soit après des lièvres, un ours (cantalien?) ou des sangliers, étaient souvent sujets prisés par Pierre Cassan.
A d'autres moments, ce sont comme des grâces rendues aux compagnons animaux, l'âne, le boeuf, aux nécessaires travaux de tous les jours, à la bonne cuisine (où l'on retrouve le malheureux lièvre qui passe à la casserole "aurillacoise")...
De même que les saynètes galantes, parfois traitées avec un certain sens du grotesque, comme dans le cas de ces "poutous" échangés entre un certain "Jean-Claude Lassale" et une brune répondant au doux prénom de "Pétuninia"...
Il n'oublia pas non plus de rendre hommage à celui qu'il appelle, peut-être de manière un peu trop grandiloquente - avec quelque malice bon enfant?- le "maître", Pierre Mazar, plus simplement et avant tout "son ami".
Ce sont ainsi autant d'instantanés qu'il fixa avec simplicité, ou comme je préfère dire, avec immédiateté, réussissant avec une grâce sans apprêts à traduire directement son appréhension sensible et truculente des spectacles qui l'environnaient dans son village, approche où il reste cependant difficile de faire la part entre malice et naïveté.
Remerciements à Jean Estaque qui me parla de Cassan aux environs de 1991, ce que je n'avais pas oublié, à Emmanuel Boussuge qui m'en reparla ces derniers temps, à Agnès Barbier qui m'a signalé l'expo de Mauriac, à Régis Gayraud qui nous y a conduits, et à Monique Lafarge de la Médiathèque de Mauriac qui m'a confié gentiment la trop rare documentation qui existe sur ce peintre, que je souhaite ardemment plus connu, spécialement de tous ceux qui s'intéressent aux limites de l'art brut et de l'art naïf.
00:25 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art naïf, Art populaire insolite, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : pierrot cassan, pierre mazar, mauriac, pierre chaumeil | Imprimer
13/09/2007
Petit calendrier d'expositions très potables
* Bernard Pruvost expose à la Galerie Dettinger-Mayer, 4, place Gailleton, Lyon, du 26 octobre au 24 novembre, et Ô coïncidence, montre aussi des oeuvres, un peu plus tôt, au Musée de la Création Franche à Bègles (Gironde ; du 29 septembre au 25 novembre), dans ce dernier cas avec d'autres créateurs (Exposition "Visions et Créations Dissidentes", dont Pascale Vincke, qui est défendue avec raison par le MAD musée à Liège, ou le Batave Herman Bossert, présenté par la Galerie Hamer de Nico Van Der Endt à Amsterdam qui a apparemment des Mouly dans ses réserves -tiens, puisque vous êtes sages, on peut cliquer ici pour en voir un...). Bernard Pruvost, c'est un spécialiste des encres arachnéennes.
* Plus prés dans le temps, commence le 17 septembre une expo consacrée à Yolande Fièvre, artiste au patronyme très évocateur, amie de Jean Paulhan, spécialiste des éléments naturels ovoïdes et glandulaires assemblés dans des coffrets, artiste très influencée au préalable par le dessin et l'écriture automatiques. Elle a devancé de très loin tous les "singuliers" qui sont venus à partir des années 80. Ce sera l'occasion de le vérifier, à la Halle Saint-Pierre du 17 septembre 2007 au 9 mars 2008. En même temps que cette expo, qui comme d'hab dure un temps un peu trop immense (6 mois...), il y aura une expo pour évoquer la courageuse figure de Varian Fry, cet Américain qui vint sauver des griffes nazies nombre d'intellectuels et d'artistes européens qui se pressaient à Marseille au début des années 40, une des rares issues qui restait encore après la Débâcle. Il a d'ailleurs écrit le récit de son aventure dès 1942. Elle ne fut publiée aux USA qu'en 1945, et traduite en français seulement en 1999 chez Plon (l'édition est épuisée et l'éditeur serait bien inspiré d'en faire des retirages...).
C'est bien sûr l'occasion pour les organisateurs de l'expo de montrer des oeuvres de plusieurs surréalistes dont Fry put s'occuper, comme Breton, Max Ernst, Jacques Hérold, Jean Arp (qui resta en Europe), Wifredo Lam, Victor Brauner, André Masson, Jacqueline Lamba ou Matta (alors que Camille Bryen, Alberto Magnelli, Lipchitz, Wols, eux aussi exposés, malgré ce qu'avance avec confusion le laïus de présentation de l'expo sur le site de la Halle, si ce sont bien des artistes parfaitement honorables, ne furent pas pour autant surréalistes...).
Des "dessins collectifs" (sans doute des cadavres exquis et des épreuves originales du "Jeu de Marseille" que les surréalistes et leurs amis, réunis dans le petite communauté de la Villa Air-Bel confectionnèrent, histoire d'inventer un jeu nouveau porteur derrière ses nouveaux emblèmes de mythes nouveaux) sont également promis.
"Varian Fry était comme un cheval de course attelé à un chariot rempli de pierres" (Jacques Lipchitz, selon Pierre Sauvage, texte dans le dossier de presse de l'exposition)
* Sinon, il me semble que peu d'amateurs auront remarqué qu'une rétrospective des oeuvres de Philippe Dereux (1918-2001) avait été organisée à la Galerie Chave durant cet été. Des dessins, des collages d'épluchures, des peintures et des livres illustrés de 1960 à 2000 sont montrés dans cette prestigieuse galerie jusqu'au 30 octobre 2007, soit une bonne partie de cet automne encore, donc. J'ai une tendresse toute particulière pour l'oeuvre et le personnage de Philippe Dereux qu'il m'est arrivé de rencontrer un soir dans la Presqu'île à Lyon avec son fils... Ce qui me fascine toujours chez Dereux, c'est justement le travail de sa vie, cette épluchure de l'expression, d'abord peut-être recherchée à travers l'écriture, puis ensuite dans les arts plastiques (il a mixé les deux approches dans différents livres, comme Le Petit Traité des Epluchures paru en 1966 chez Julliard). Pour se rapprocher au plus prés de la vérité, du parler juste, sans emphase, sans fioritures, sans tricherie, sans afféterie mensongère. Et qui passait peut-être par le recyclage de ces épluchures dans une combinatoire dédramatisant cette obsessionnelle quête d'épure.
La galerie Chave annonce pour l'occasion une monographie en préparation qui s'intitulera "La Mémoire des épluchures".
(Galerie Alphonse Chave, 13, rue Isnard, 06140 Vence, Tél: 04 93 58 03 45.)
23:20 Publié dans Art Brut, Art collectif, Art moderne méconnu, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bernard pruvost, dettinger, madmusée, création franche, gaston mouly, yolande fièvre, varian fry | Imprimer
20/08/2007
Guy Girard s'expose à Pont-Aven
1996 : Librairie-Galerie La Belle Lurette, Paris.
1990 : Galerie L'Usine, Paris.
Expositions collectives récentes :
« A bleu nommé », Médiathèque Jean Prévost, Bron.
2003 : « Visions et Créations dissi- dentes », Musée de la Création Franche, Bègles.
2000 : « Eveil paradoxal » (exposition du groupe de Paris du mouvement surréaliste), Maison des Arts, Conches (Normandie).
Collections publiques :
Ostfriesenslandschaft, Allemagne.
Banco del Estado, Santiago, Chili.
Regard Surréaliste, exposition de Guy Girard du 15 juin au 30 septembre 2007 à la galerie Pigments et matières, 34, rue du Général de Gaulle, Pont-Aven (Finistère). Tél : 02 98 09 15 52.
[Photos B.Montpied, peintures collections privées Paris et Clermont-Ferrand, du haut vers le bas: Rencontre du paraphe de Freud et du nom de Merlin en lettres-images au-dessus de Paris au XVIe siècle, Chemin de St-Jacques, Sciapode de course (1986) ]
00:50 Publié dans Art singulier, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Guy Girard, Groupe de Paris du Mouvement surréaliste, Art singulier, Sciapodes, Pigments et Matières | Imprimer
30/06/2007
Connaissez-vous Gérald Stehr ? (2: quelques indices)
Gérald Stehr est un créateur bouillonnant d'énergie, passablement débordé de visions, grand connaisseur de l'histoire de la tache appliquée aux beaux-arts (j'attends avec impatience son traité d'histoire de la tache pliée, sous-ensemble auquel il se consacre depuis de nombreuses années).
Entre autres activités, il est peintre et écrivain (il est aussi auteur de littérature jeunesse, on connaît notamment de lui Mais où est donc Ornicar? aux éditions L'Ecole des Loisirs, album qui raconte les difficultés d'un ornithorynque à se faire classifier dans une classe fréquentée par tous les animaux de Linné). L'ornithorynque, c'est un peu son histoire, lui qui eut maille à partir avec ceux qu'il appelle les "interprédateurs" (c'est un éblouissant joueur de mots, témoins les personnages de son livre paru aux Editions du Paradoxe en 2002, Voyage en Rorschachie, comme Charcauchemar, Nauséabombyx, Christévache, Lacannullard, Insidieuleuze-et-Sagouintaré).
Car ces derniers, ce que Stehr leur reproche, c'est précisément cette manie de classifier, une manie qui n'aurait pas pour but d'aider ceux ou celles qu'ils classifient, mais plutôt de les enfermer dans des catégories figées. Paradoxalement, une partie du travail pictural de Stehr se concentre sur l'élaboration et l'exploration d'un vaste catalogue de planches de taches interprétées, par simulation ou détournement de tests de Rorschach, dont l'auteur se moque. Se limitant à la couleur bleue, par une sorte de citation d'Yves Klein et de ses empreintes de corps bleues (Stehr a bien connu le père d'Yves Klein ; ces bleus lui font rêver aujourd'hui qu'on lui livre les sous-sols du métro parisien pour qu'il y installe ses Rorschach sous formes de modernes azulejos), il se livre à une anti-classification, par l'inflation des métamorphoses qui s'y donnent libre jeu...
Sans cesse, en marge de ses séries de "Voyages en Rorschachie", apparaissent des "planches déclassées" (voir l'exemple donné dans la 1ère note du 16 juin sur Gérald Stehr) aux formats distincts de ceux des planches régulières, inévitables et en cohérence avec le projet de l'auteur-ornithorynque, ni complètement mammifère, ni complètement oiseau, mi chair, mi poisson...
(A propos d'"Art singulier", je trouve très juste ce qui est dit sur le blog d'Animula vagula ces jours-ci à propos de la "Bible de l'art singulier" qui a été publiée récemment, et qui ne peut-être lue que d'un derrière distrait, comme disait -en le reprenant de qui?- mon défunt père... "Annuaire de l'académisme singulier" est très bien trouvé. Bravo Animula...)
19:30 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Gérald Stehr, Art singulier, Rorschach, Littérature jeunesse, ornithorynque | Imprimer
27/06/2007
Soupe au lait soupesant, Funambule et petit lutteur, Jardin des Déshespérides...
23:40 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : bruno montpied, art singulier | Imprimer
16/06/2007
Connaissez-vous Gérald Stehr? (1)
18:40 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Gérald Stehr, Rorschach | Imprimer
15/06/2007
Christine Sefolosha
Christine Sefolosha n'a certes pas besoin de moi pour faire connaître son travail (sur lequel j'ai écrit autrefois dans la revue Création Franche).
Je la fais figurer ici pour le plaisir et pour ouvrir mon florilège des artistes singuliers que j'estime (c'est-à-dire des créateurs marginaux, imaginistes entre art brut et art contemporain, des surréalistes sans étiquette, des outsiders ("alternatifs" serait une bonne traduction il me semble au terme "outsiders"), des créateurs qui du statut de marginal pourraient bien passer un jour au statut d'artistes reconnus).
Pour ceux qui auraient besoin de la situer davantage voici quelques éléments biographiques , tels qu'ils sont diffusés sur le site de la Halle Saint-Pierre:
"Christine Sefolosha est née en 1955 à Montreux en Suisse. Elle vit et travaille à Montreux. De sa vie passée en Afrique du Sud, elle a rapporté un univers personnel, où elle recrée son propre vaudou, faisant émerger des êtres et des animaux sauvages, tout en fabriquant ses propres techniques de peinture à base de goudron, de terre et d’huile qu’elle applique au sol avec les mains. Ces dernières années, elle travaille à l’aquarelle et fait évoluer son bestiaire rupestre vers un univers presque fantastique. Elle expose régulièrement en Europe et aux Etats-Unis."
En France, elle expose à la Galerie Idées d'Artistes
17, rue Quincampoix - 75004 PARIS
Tél: 33 (0) 1 42 77 85 10"
15:45 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer