Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/01/2024

Exposition Bruno Montpied à l'Atelier Véron à Montmartre, œuvres et collection, en janvier-février prochain

       Ma dernière exposition remonte à l'année 2022, et c'était à la galerie Dettinger-Mayer à Lyon. Cette fois, ce sera à partir du 25 janvier jusqu'au 20 février, au 31 rue Véron, tout près de la rue Lepic, à l'Atelier Véron, à Paris cette fois (23 œuvres personnelles qui viendront se confronter aussi avec 12 œuvres d'autres créateurs en provenance de ma collection). A Lyon, c'était déjà des formats carrés (30x30 cm), format que je pratique assidûment, depuis 2021, parce que je trouve en lui finalement le format idéal pour permettre au mieux l'essor de mon imagination graphique. Je me trouvais bridé en effet par les formats aux largeur et longueur différentes des papiers variés que j'utilisais jusque-là. Avec le carré, j'éprouve l'impression que "ça peut partir dans tous les sens"... Le papier, c'est du 300 g, utilisé pour l'aquarelle, dans des blocs Hahnemühle (dont le nom, âne-mûle, m'enchante...).

        J'en suis rendu actuellement à l'heure où j'écris ces lignes à 134 dessins dans ce format carré. Et ça continue. Au début, ce fut des "carrés simples", des compositions occupant à peu près toute la feuille, comme celle ci-dessous :

atelier véron, bruno montpied, art singulier, collection de francs-tireurs de l'art, francs-tireurs de l'art, montmartre

Bruno Montpied, Prisonniers d'une montagne, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2021, photo B.M. (exposée à l'Atelier Véron)

 

     Cela dura un certain temps (65 œuvres) jusqu'à ce que l'idée germe de m'imposer – par contrainte consentie, à la façon des artistes de l'OUPEINPO (Ouvroir de Peinture Potentielle, dérivée de l'OULIPO, Ouvroir de Littérature Potentielle, invention de Raymond Queneau et autres, Georges Pérec par exemple) –, des formes aqueuses initialement posées au pinceau large sur ma feuille. La première de ces formes, et donc d'une nouvelle série,  fut une forme circulaire que j'appelais simplement Cercle dans le carré. Cela dura jusqu'au 73e carré.

 

atelier véron,bruno montpied,art singulier,collection de francs-tireurs de l'art,francs-tireurs de l'art,montmartre

Bruno Montpied, Le Prisonnier du cercle, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023, ph. B.M. (exposée à l'Atelier Véron).

 

       Car, tout à coup, la forme badigeonnée avec une eau plus ou moins trouble suivit un tracé labyrinthique qui laissait en réserve une forme ressemblant un peu à un trèfle à 4 feuilles. La série Trèfle dans le carré était née. Et cela se mit à alterner avec la série précédente en fonction de l'humeur.

 

atelier véron,bruno montpied,art singulier,collection de francs-tireurs de l'art,francs-tireurs de l'art,montmartre

Bruno Montpied, La Porteuse de feu, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023 (exposée à l'Atelier Véron). Ph. B.M.

 

       Ensuite, par amusement, est arrivée une série bouffonne "le carré dans le carré"... Exemple:

atelier véron,bruno montpied,art singulier,collection de francs-tireurs de l'art,francs-tireurs de l'art,montmartre

Bruno Montpied, Sauve qui peut!, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023 ; ph. B.M. (exposée à l'Atelier Véron).

 

     Comme ma ligne d'humeur est souvent sinueuse, bien entendu, d'autres séries sont apparues dans la foulée, comme "l'étoile dans le carré", puis ce fut au tour de Méduses, aux lignes serpentiformes entourant un rond d'eau toujours trouble (fond de mon pot à pinceaux):

 

atelier véron,bruno montpied,art singulier,collection de francs-tireurs de l'art,francs-tireurs de l'art,montmartre

Bruno Montpied, Etoile interdite, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023 (exposée à l'Atelier Véron) ; ph. B.M.

atelier véron,bruno montpied,art singulier,collection de francs-tireurs de l'art,francs-tireurs de l'art,montmartre

Bruno Montpied, La Méduse accapareuse, technique mixte sur papier, 30x30 cm, 2023 (NON exposée à l'Atelier Véron), ph.B.M.

 

       Aujourd'hui, une nouvelle série a vu le jour, "Formes flottantes"...

       Bref, à l'Atelier Véron, Aurélie Barthaux qui anime le lieu, avec Anne-Sophie, et sous la haute supervision de Jacques Tenenhaus, m'a proposé de mettre en regard de mes propres dessins (qui sont en vente bien sûr), dans une seconde partie de la galerie, quelques pièces tirées de ma collection (qui, elles, ne sont pas à vendre). Je suis arrivé à douze, l'espace étant plus restreint, avec des œuvres aux dimensions conséquentes que je ne peux généralement pas accrocher chez moi, où l'espace est compté et donc réservé à des œuvres de plus petites tailles. Pour qu'il y ait une tentative de dialogue avec ma propre iconographie, j'ai ajouté deux autres dessins carrés dans cette seconde salle, ce qui porte l'ensemble à 23 œuvres (comme annoncé au début de cette note). J'ai rédigé une présentation de l'exposition de ces onze pièces, intitulée "Morceaux choisis" on peut la lire ici.

atelier véron,bruno montpied,art singulier,collection de francs-tireurs de l'art,francs-tireurs de l'art,montmartre

Monleme Gladys (Bénin), Ss titre, technique mixte sur panneau de bois, 84x87 cm, 2010, (exposé à l'Atelier Véron), ph. B.M.

atelier véron,bruno montpied,art singulier,collection de francs-tireurs de l'art,francs-tireurs de l'art,montmartre

Gérald Stehr, Le Goule-affre, série des "Homo Rorschachiens", 180 x 72 cm, 2016 (exposée à l'Atelier Véron) ; ph. B.M.

 

Atelier Véron, 31 rue Véron, Paris 18e (M° Pigalle ou Abbesses), près du croisement rue des Abbesses/rue Lepic, tél: 01 55 79 01 58. Expo du 25 janvier au 20 février 2024. Ouv. du lundi au samedi de 11h à 13h et de 14h à 19h.  atelierveron@gmail.com

A signaler en outre, Bruno Montpied est interviewé dans l'émission "MAUVAIS GENRES" sur France Culture. Diffusion dimanche 21 janvier à 15h avec rediffusion à 22h (puis ensuite disponible quelque temps en podcast). Il sera question de l'œuvre graphique et aussi d'autre sujets liés à ses recherches, au cours d'une balade dans son atelier avec François Angelier et Céline du Chéné.

 

04/11/2016

Aventures de lignes (13): Gérald Stehr

Gérald Stehr

 

       Drôle de zèbre que ce Gérald Stehr, grand amateur de jeux de mots étourdissants, entre autres lorsqu’il s’agissait pour lui, à une certaine époque, de se moquer de la caste des médecins en psychiatrie, écrivain virtuose d’un langage décomposé-recomposé, auteur de livres pour la jeunesse, adaptateur de textes et formateur pour le théâtre, et peintre épris de gigantisme. Il se voulait à une époque émule de l’artiste situationniste italien Giuseppe Pinot-Gallizio, créateur en 1959 d’une « Caverne de l’Anti-Matière » que Gérald aurait rêvé de prolonger à sa manière.

       Ce que j’aime particulièrement dans son travail éclectique, ce sont ses taches de Rorschach, ses taches symétriquement obtenues par pliage. Cela s’inscrit dans une longue tradition, remontant au moins jusqu’au début du XIXe siècle (Gérald parle sempiternellement d’une étude qu’il prépare sur le sujet, mais quand verra-t-elle le jour ?). Ce fut, entre autres expérimentations, un jeu de société à la fin de ce dernier siècle justement : on demandait aux amis de réaliser une sorte de « totem » de leur personnalité profonde grâce à un pliage de leur signature encrée. Cela donnait souvent d’étranges insectes…

       Gérald a réussi, par une technique qui lui est propre, à donner une dimension considérable à ses taches de type Rorschach, et il a réussi à les transférer sur toile. Toute une foule de figures, tantôt monstrueuses, tantôt angéliques, tantôt grotesques, tantôt puériles (etc.), ont bientôt surgi sur ces supports. On n’en finit jamais de les appréhender tant le regard n’est pas toujours disposé à aborder ensemble les différentes lectures de ces images proprement visionnaires. 

      (Voir entre autres livres publiés par Gérald Stehr, Voyage en Rorschachie, éditions du Paradoxe, 2002 ; voir aussi B.M., note du 30-06-2007 dans le Poignard Subtil).

Série Homo Rorschachiens à roulettes (2), expo St-Ouen.jpg

Gérald Stehr, peinture n°1 de la série Homo rorschachiens à roulettes, 180x72 cm, 2016.

15/10/2016

Gérald Stehr ne voit que du bleu, expo chez KO21, rue Haxo

      "KO, rue Haxo", on dirait un titre pour roman noir, n'est-il pas? Et pourtant, rien à voir... Ou plutôt si, il y a quelque chose à voir : les toiles rorschachiennes de Gérald Stehr, notre ami peintre visionnaire périodiquement épris de gigantisme pictural. KO 21, c'est le nom de la galerie qui l'expose en ce moment jusqu'au 22 octobre (tiens, c'est justement la date du jour où débute l'exposition collective que j'organise à St-Ouen, voir note à paraître le 18 octobre)... Quelle organisation sans faille...). Rue Haxo, c'est dans le 20e ardt, pas loin de la Porte des Lilas. Oui, rencontrer la création contemporaine inventive nécessite un certain goût du labyrinthe urbain...

Trois peintures rorschachiennes chez KO21 (2).jpg

Gérald Stehr, galerie KO 21, octobre 2016, ph. Bruno Montpied

 

     Gérald Stehr aime nager dans le bleu d'où il fait surgir ses figures de rêve ou de cauchemar, ses "homo rorschachiens", à roulettes ou non, hybrides parfois, greffés d'éléments zoomorphes, ou parfois comme repêchés d'on ne sait quels fonds marins d'exploration subconsciente, quelquefois aussi juxtaposés à des textes manuscrits qui leur composent un fond (ce que je goûte moins, en ce qui me concerne, préférant les figures seules sur fond uni, bien plus frappantes).

Le lièvre qui a faim (ptet) (2).jpg

Gérald Stehr, "Homo rorschachien" qui sera exposé à la galerie Amarrage bientôt, à partir du 22 octobre, ph. B.M., 2016

 

     On l'aura reconnu, Stehr utilise le fameux pliage symétrisant les taches d'huile (ou d'acrylique?) bleue, que l'on connaît plus communément sous le nom de "test de Rorschach". Il a réussi à l'étendre à de grandes surfaces et à des supports toilés, où viennent s'ébattre ses poulpes humanoïdes, ses escargots dubitatifs, ses insectes hypnotiseurs, ses monstres aux origines mythologiques imaginaires (ou non), découverts dans le pays de Rorschachie (qui a peut-être des frontières limitrophes avec la Patatonie du Lavallois Serge Paillard ? ).

Homos rorschachiens de KO 21 (2).jpg

Gérald Stehr, "Homos rorschachiens" se multipliant à la galerie KO 21, ph.B.M., oct. 2016

 

Gérald Stehr, exposition "Et par trois fois vainqueur...", galerie KO21, 78 rue Haxo, Paris 20e ardt. Du 6 octobre au 22 octobre 2016. 

04/02/2013

Le Fol de Chaillot, Gérald Stehr étend son linge au Palais, Thibaud Thiercelin jouant les bonus

   Gérald Stehr a une imagination picturalo-littéraire étourdissante. J'en reste à chaque fois plus baba. Voici qu'il va exposer ses "Homo Rorschachiens", des peintures bleues sur toile tout en hauteur (voir illustrations ci-dessous) comme on étend son linge, dit-il plaisamment, au Palais de Chaillot, invité par le chorégraphe Alban Richard. Le vernissage de l'expo aura lieu le 13 février prochain, à partir de 21h30, après la première de Pléiades, la chorégraphie de ce dernier montée sur une partition pour percussions de Iannis Xenakis.

I1-planche.jpg

Gérald Stehr, une des planches d'Homo Rorschachiens

        Il a intitulé cette présentation " Le septième voyage de Gérald", prévue pour durer à peine dix jours, du 13 au 23 seulement aux heures ouvrables de Chaillot (mais curieusement sur le site de ce dernier, l'expo est intitulée "Les variations de la figure"). Il y aura une section de 72 Homo Rorschachiens (le groupe entier en compte 144). Pourquoi "Rorschachiens"? Parce que Gérald Stehr depuis des années travaille les taches et les empreintes, avec pliage à la manière des tests de Rorschach (du nom du psychiatre qui les inventa en 1921 pour soigner ses malades, en s'inspirant de jeux graphiques qui avaient déjà au XIXe siècle une longue tradition derrière eux).Le véritable test de Rorschach001.jpg Il produit par des aller-retours continuels entre expérimentations et interprétations toute une smala de personnages plus incroyables les uns que les autres, extrêmement impressionnants je dois dire. Il devrait logiquement frapper l'imagination de beaucoup, si les petits cochons ne le mangent pas d'ici là (pourquoi ne lui a-t-on pas proposé d'exposer davantage depuis le temps? C'est un des grands mystères de ce temps, la cécité de nos médiateurs professionnels). 

A1-planche.jpg

H1-planche.jpg

B1-planche.jpg

Gérlad Stehr

     Avec Gérald Stehr, exposera également Thibaud Thiercelin, un de ses complices, avec 4 modestes toiles (de 2 x 2 m tout de même). Voir ci-dessous. Avis donc aux amateurs, voici encore une expo à ne pas manquer.

Thibaud Thiercelin Mes Iles.jpg

Thibaud Thiercelin, Mes Îles, 2 x 2 m

29/02/2012

Singuliers à l'écart, une exposition virtuelle

      Cela fait longtemps que je souhaite établir mon propre rassemblement de créateurs que je range dans mon for intérieur sous le qualificatif, fourre-tout je m'en avise volontiers, de "singuliers". Singuliers, mais à l'écart alors, et d'abord à l'écart des singuliers pluriel qui s'affichent – contradictoirement, parce que très exhibitionnistes finalement, et de plus très identiques les uns aux autres avec leurs tics graphiques et plastiques tirant du côté du Chaissac mal digéré, de la Tête à Toto déclinée industriellement – qui s'affichent dans les festivals dits "d'art singulier" comme ceux de Banne, de la biennale hors-les-normes de Lyon, la galerie Singul'Art de la Croix-Rousse, etc, etc. Comme sous-titre de mon exposition virtuelle, je pourrais mettre "autodidactes marginaux, imaginistes, intimistes et visionnaires".

art singulier,imaginistes,autodidactes marginaux,singuliers à l'écart,monique le chapelain,bruno montpied,emmanuel boussuge,acézat,ruzena,gérald stehr             Le-premier-d'une-longue-sér.jpg          Gérald-Stehr,-planche-décla.jpg    Le-charrieur,-40x30cm,-2012.jpg            Ruzena,-photo-modifiée-dans.jpg          Monique-Le-Chapelain,-coq-d.jpg

De haut en bas, et de gauche à droite, des œuvres de Jean Branciard, Andrée Acézat, Géral Stehr, Bruno Montpied, Ruzena et Monique Le Chapelain

      En attendant de pouvoir trouver l'espace d'exposition matériel adapté (on a un peu d'espoir), je commence par un espace virtuel ici même et dans ma colonne de droite du blog consacré aux albums. Le nouvel album que je commence aujourd'hui, et qui sera évolutif en fonction des découvertes, des rencontres à venir, et aussi des lassitudes, des rectifications, des changements d'avis, devrait contenir pour le moment 46 créateurs. Voici les noms (dans l'ordre alphabétique des patronymes): Acézat, Marie Adda, Pierre Albasser, Jean-Christophe Belotti, André Bernard, Michel Boudin, Emmanuel Boussuge, Jean Branciard, Jean-Louis Cerisier, Thierry Chanaud, les créateurs de l'atelier La Passerelle (Béatrice B., Lydie B., Kevin R., Cyrille A., Monique M.), Caroline Dahyot, Gabrielle Decarpigny, Joseph Donadello (Bepi Donal), Jean Estaque, Noël Fillaudeau, Yves-Jules Fleuri, Alain Garret, Régis Gayraud, Guy Girard, Armand Goupil, José Guirao, Pascal Hecker, Emilie Henry, Hérold Jeune, Laurent Jacquy, Monique Le Chapelain, Stéphanie Lucas, Gilles Manero, Pierre-Louis Martin, Bruno Montpied, Huub Niessen, Serge Paillard, Jean-Pierre Paraggio, Marilena Pelosi, Jean-Christophe Philippi, Sylvia Katuszewski, Marcel Katuchevsky, Ruzena, Lino Sartori, Chrsitine Sefolosha, Petra Simkova, Gérald Stehr, Thibaud Thiercelin, Bernard Thomas-Roudeix.  

30/10/2011

Une collection d'art immédiat dans "L'Or aux 13 îles" n°2, et un vernissage le 6 novembre prochain

     L'Or aux 13 îles, je vous en ai déjà parlé lorsqu'était sorti en janvier 2010 son n°1 qui concernait grandement les passionnés d'art populaire brut et des environnements spontanés parce qu'y était inséré un dossier volumineux sur le musée disparu de l'abbé Fouré consacré à ses bois sculptés à Rothéneuf (ce fut l'occasion surtout de republier un document rare, le Guide de ce petit Musée étonnant, guide paru en 1919 ; par la même occasion, nous commémorâmes ainsi -les premiers!- le centième anniversaire de la disparition de l'abbé, mort en 1910).

l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girard       Voici que paraît son n°2 (cliquez sur ce lien et vous obtiendrez le formulaire de commande du numéro, voire des deux numéros), cette fois dominé par un thème "L'homme hanté par l'animal". Jean-Christophe Belotti est toujours aux commandes du navire, Vincent Lefèvre est toujours le maquettiste, élément important qui assure à la revue sa belle et élégante livrée. Le sommaire est varié, après une introduction de Belotti sur le pourquoi du comment du thème choisi, qu'il a illustrée de fort charmantes cibles foraines tchécoslovaques, on découvre les magnifiques photographies d'oiseaux naturalisés de Pierre Bérenger qu'il fit à la fin des années 1960 dans les locaux alors désaffectés du Museum d'Histoire Naturelle, avant que ce dernier lieu ne soit restauré et transformé en Grande Galerie de l'Evolution (comme le rappelle François-René Simon dans son texte de présentation). Suivent divers textes de Vincent Bounoure, Anne Fourreau et Jean-Yves Bériou. Je m'arrête plus particulièrement sur les dessins d'une certaine Mélanie Delattre-Vogt.l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girard

     Puis suit un grand dossier sur Pierre Peuchmaurd, poète estimable disparu tout récemment (comme dans le n°1 était inséré un dossier sur Jean Terrossian). Les poèmes nombreux sélectionnés par Belotti dans l'œuvre de Peuchmaurd ont tous un lien avec l'animal. 

l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girard      Des poèmes inédits de Guy Cabanel sont flanqués d'aquarelles d'Aloys Zötl, extraites du livre de Victor Francés récemment paru aux éditions Langlaude (Contrées d'Aloys Zötl, à un prix défiant toute concurrence grâce à des Chinois sous-payés), cet obscur teinturier autrichien qui se passionna de 1831 à 1887 pour des animaux qu'il dessinait plus réels qu'en vérité, les plaçant dans des décors naturels peu réalistes mais somptueusement veloutés et d'une puissance de suggestion sur l'imagination à nulle autre pareille.

      Ce numéro 2 est aussi pour moi l'occasion d'entrouvrir une porte sur une collection "d'art immédiat" dans le texte de 40 pages que j'ai intitulé Le Royaume parallèle.l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girard Dérivant derrière cette porte, j'invite le lecteur à découvrir des créateurs aussi variés  que Guy Girard, Marilena Pelosi, Gérald Stehr, Armand Goupil, le sergent Louis Mathieu, le peintre naïf Louis Roy, le "patenteux" québécois Charles Lacombe, Christine Séfolosha, divers pratiquants de l'atelier pour handicapés mentaux de la Passerelle (l'atelier animé par Romuald Reutimann à Cherbourg), des objets d'art populaire anonyme, des collages d'un "anonyme américain" (que j'ai identifié depuis peu grâce à l'amabilité de Frédéric Lux comme étant de l'autodidacte américain Javier Mayoral, voir le blog de Laurent Jacquy Les Beaux Dimanches qui y parle d'un blog tenu par ce créateur, appelé Locus Solus 1 où Mayoral parle de ses créations très diverses, ex-voto décalés, catcheurs, phénomènes à la Barnum ; le monsieur en question paraît beaucoup jouer de la distanciation tout en restant friand d'ingénuité: curieux!), un jeu de massacre forain, une poupée rescapée de tribulations dans des greniers oubliés, Jean Estaque, Serge Paillard, l'inévitable et mirifique Joël Lorand, Jean-Louis Cerisier, soit autant de figures ou de sujets que les lecteurs fidèles et attentifs du Poignard reconnaîtront sans coup férir  comme rôdeurs dans ces parages...

l'or aux 13 îles n°2,jean-christophe belotti,art immédiat,bruno montpied,armand goupil,marilena pelosi,joël lorand,gérald stehr,hérold jeune,la passerelle,maugri,jean-lous cerisier,charles lacombe,sefolosha,émilie henry,louis roy,art naïf,lobanov,donadello,sirènes,manero,ruzena,bernard javoy,serge paillard,monique le chapelain,pépé vignes,paul duhem,javier mayoral,guy girardA noter que je viendrai à l'auditorium de la Halle Saint-Pierre à 15h le dimanche 6 novembre (dans une semaine donc) en compagnie de Jean-Christophe Belotti qui dédicacera ce numéro tandis que je proposerai aux personnes présentes une dérive en une centaine d'images sur cette collection d'art immédiat (cela ne se limitera pas, étant donné le nombre, aux images présentes dans la revue). A bientôt donc.

Les illustrations qui accompagnent cette note sont, pour ce qui concerne les dernières des pages extraites de la revue.

        

30/06/2007

Connaissez-vous Gérald Stehr ? (2: quelques indices)

    Gérald Stehr est un créateur bouillonnant d'énergie, passablement débordé de visions, grand connaisseur de l'histoire de la tache appliquée aux beaux-arts (j'attends avec impatience son traité d'histoire de la tache pliée, sous-ensemble auquel il se consacre depuis de nombreuses années).

      Entre autres activités, il est peintre et écrivain (il est aussi auteur de littérature jeunesse, on connaît notamment de lui Mais où est donc Ornicar?fd8c85f365bdba632c88fbaabc036aa8.jpg aux éditions L'Ecole des Loisirs, album qui raconte les difficultés d'un ornithorynque à se faire classifier dans une classe fréquentée par tous les animaux de Linné). L'ornithorynque, c'est un peu son histoire, lui qui eut maille à partir avec ceux qu'il appelle les "interprédateurs" (c'est un éblouissant joueur de mots, témoins les personnages de son livre paru aux Editions du Paradoxe en 2002, Voyage en Rorschachie, comme Charcauchemar, Nauséabombyx, Christévache, Lacannullard, Insidieuleuze-et-Sagouintaré).383fefbe73c0e44db0cabb103cf178fa.jpg

   Car ces derniers, ce que Stehr leur reproche, c'est précisément cette manie de classifier, une manie qui n'aurait pas pour but d'aider ceux ou celles qu'ils classifient, mais plutôt de les enfermer dans des catégories figées. Paradoxalement, une partie du travail pictural de Stehr se concentre sur l'élaboration et l'exploration d'un vaste catalogue de planches de taches interprétées, par simulation ou détournement de tests de Rorschach, dont l'auteur se moque. Se limitant à la couleur bleue, par une sorte de citation d'Yves Klein et de ses empreintes de corps bleues (Stehr a bien connu le père d'Yves Klein ; ces bleus lui font rêver aujourd'hui qu'on lui livre les sous-sols du métro parisien pour qu'il y installe ses Rorschach sous formes de modernes azulejos), il se livre à une anti-classification, par l'inflation des métamorphoses qui s'y donnent libre jeu...

551f822c0567f0a9141e3bb57080cc7c.jpg

     Sans cesse, en marge de ses séries de "Voyages en Rorschachie", apparaissent des "planches déclassées" (voir l'exemple donné dans la 1ère note du 16 juin sur Gérald Stehr) aux formats distincts de ceux des planches régulières, inévitables et en cohérence avec le projet de l'auteur-ornithorynque, ni complètement mammifère, ni complètement oiseau, mi chair, mi poisson...

(A propos d'"Art singulier", je trouve très juste ce qui est dit sur le blog d'Animula vagula ces jours-ci à propos de la "Bible de l'art singulier" qui a été publiée récemment, et qui ne peut-être lue que d'un derrière distrait, comme disait -en le reprenant de qui?- mon défunt père... "Annuaire de l'académisme singulier" est très bien trouvé. Bravo Animula...)

16/06/2007

Connaissez-vous Gérald Stehr? (1)

8163cd4cb1e5a33c6cf8fb13d589f11c.jpg
Espèce de "Mufles", du genre chariot à mandibules, faisant partie de la série des planches déclassées, incluses dans la série "Les métamorphoses du Vide", elle-même intégrée dans la série "Le deuxième voyage en Palindromie", 50 x 73cm, acrylique sur toile, 1999