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30/08/2018

Montpied multiplié par cinq...

     L'automne sera montpédestre ou ne sera pas, et l'on pourra dire par conséquent que j'ai pris décidément la grosse tête... Mais le hasard veut que plusieurs manifestations auxquelles je participe ont décidé de converger toutes en cette même saison (j'exagère un peu bien sûr).

N°1 : Exposition personnelle Bruno Montpied, intitulée "L'alchimie du regard", avec 47 œuvres, dont une grande peinture sur bois, une plus petite sur carton entoilé, alors que tout le reste consistera en techniques mixtes sur papier de moulin, l'ensemble installé sur les deux niveaux de la galerie parisienne de la Fabuloserie, 52 rue Jacob, dans le VIe ardt. Cela durera du 8 septembre (c'est un samedi, jour du vernissage, prévu à partir de 16h) au 6 octobre (qui est la Saint Bruno, mais on s'en bat un peu...). Un petit dépliant est édité à cette occasion. La galerie est ouverte les après-midi du mercredi au samedi, quatre jours par semaine donc.

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Surprise, 30,5x23cm, 2018 (2).jpg

Bruno Montpied, Surprise!, technique mixte (encre, marqueurs, crayons...) sur papier pour multi-techniques, 30,5 x 23 cm, 2018. Exposé à la Fabuloserie Paris.

 

N°2 : Le Groupe surréaliste de Paris organise une exposition collective consacrée au "Collage surréaliste en 2018", à la galerie Amarrage à St-Ouen (les lecteurs de ce blog, particulièrement attentifs, se souviendront que c'est dans ce même local que j'ai organisé voici deux ans une expo collective intitulée "Aventures de lignes"). La liste des participants se découvre sur l'affichette réalisée par le groupe. Personnellement, j'exposerai trois collages réalisés il y a plusieurs années, entre 1981 et 2002 (c'est donc pas tout à fait en 2018...). J'en présente un ci-dessous.

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Rêve d'éveil, 24 x 32 cm, 1999 (2).jpg

Bruno Montpied, Rêve d'éveil, 24 x 32 cm, collage sur papier Canson, 1999. Exposé à St-Ouen.

 

N°3 : Je participe également au Salon ArtCité qui se tiendra dans trois lieux de Fontenay-sous-Bois, la Maison du Citoyen (où j'exposerai cinq petits formats sur papier), l'Hôtel de Ville et la Halle Roublot. Il s'agit là d'un rassemblement d'artistes plasticiens contemporains, rien à voir avec une exposition présentant une ligne précise. C'est du 20 septembre au 20 octobre.

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Maison du Citoyen, du lundi au vendredi de 9h à 21 h, samedi de 9h30 à 16h30, 16 rue du RP Lucien-Aubry, Fontenay-sous-Bois.

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Sarabande sous la pluie, 17x24 cm, 2016, carton (2).jpg

Bruno Montpied, Sara bande sous la pluie, 17x24 cm, 2016, technique mixte sur carton fort. Exposé à ArtCité.

 

N°4 : Par ailleurs, j'exposerai douze photos consacrées à des créateurs d'environnements populaires spontanés aux Tours de Merle en Corrèze (c'est même, pour être encore plus pointu, "au cœur de la Xaintrie corrézienne"...), pour accompagner la projection du film documentaire Bricoleurs de paradis que j'ai co-écrit avec son réalisateur Remy Ricordeau en 2011, projection qui me permettra d'en débattre avec le public qui voudra bien venir à cette projection. L'exposition des photos se tiendra le week-end du 27-28 octobre prochain, et la projection aura lieu le dimanche 28. Cette animation s'inscrira dans le cadre d'une exposition des statues de l'autodidacte Antoine Paucard prêtées par le musée Antoine Paucard de Saint-Salvadour (20 octobre au 4 novembre). L'idée de ces animations provient de Laurent Gervereau et de Mme Nathalie Duriez.

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Bruno Montpied, photo originale tirée en 40 x 60 cm, consacrée à l'environnement créé par Wladyslaw Gaça à Audun-le-Tiche, ph. 2013. Exposée aux Tours de Merle.

 

N°5 : Un peu plus tard cet automne, j'exposerai également de 4 à 6 œuvres sur papier à la Galerie Rizomi à Parme, dans le cadre d'une expo collective organisée par le critique d'art et collectionneur Dino Menozzi. Cela se tiendra du 24 novembre jusqu'au 15 décembre. L'idée de la manifestation est de présenter des auteurs qui gravitent dans la perspective de la Création franche. Devraient être ainsi représentés Gérard Sendrey (fondateur de l'appellation Création franche), Adam Nidzgorski, Claudine Goux, Pierre Albasser, Franck Cavadore et donc, mézigue, Bruno Montpied. Un catalogue est prévu de paraître à cette occasion.

Gestation dans la matrice rouge, 32x24cm, 2018 (2).jpg

Bruno Montpied, Gestation dans la matrice rouge, 32 x 24 cm, technique mixte sur papier, 2018. Sélectionné par moi pour l'expo de Dino Menozzi.

 

28/08/2018

Un regard émoustillé

     Notre correspondant dans les zones de plaisir montmartroises, l'ami Régis, nous a narré récemment comment l'œil peut parfois raconter de savoureuses interprétations, s'il est placé dans des conditions adéquates.

    Il se baladait un soir sur le boulevard de Clichy, ses yeux glissant avec amusement aux devantures des boutiques qui font florès dans ce quartier en ce qui concerne l'érotisme. Notamment, il avait contemplé – on le devine, avec un intérêt tout ethnologique – les lingeries féminines suggestives.

    Tout à coup son regard se pose, éberlué, sur un autre objet, un panonceau métallique, où il lit l'inscription suivante:

Gaine interdite place Blanche ph RG.jpg

Photo Régis Gayraud, place Blanche, Paris, 2018.

 

     On comprend aisément le raisonnement qui se fit immédiatement jour en lui, après la vision des dessous érotiques proposés autour aux amateurs. Etrange interdiction, quelque peu passéiste (car, qui porte encore des gaines aujourd'hui ?), militant peut-être pour des femmes sans dessous (et, par suite, sens dessus dessous...)?

     Mais voilà que l'explication vint lui sauter aux yeux, presque tout aussitôt. En levant ses mirettes, il découvrit le second panneau qui dénonçait en réalité une tête de taxis...

Gaine interdite pour les taxis, ph RG.jpg

Ph. R.G., Paris, 2018.

    Cela devenait – hélas... – nettement plus prosaïque. Le panonceau ne désignait nulle lingerie "antique", mais rappelait seulement aux conducteurs de taxis que l'endroit était réservé aux voitures pouvant prendre en charge des clients, et non aux taxis au repos, qui gainent d'un étui le petit signal lumineux, rouge ou vert qui surmonte le toit de leurs véhicules... 

 

17/08/2018

Pépé Vignes à Montmartre

    Durant "tout l'été" (est-ce que cela comprend septembre? Mystère et boules de gomme...), une vingtaine de dessins de Joseph "Pépé" Vignes sont exposés sur le mur noir de la friperie du 57 bis, boulevard de Rochechouart, chez Antoine Gentil, en provenance des réserves de la Fabuloserie. Il y en a pour tous les goûts, autocar, voiture de course, instrument de musique, ballons de rugby, steamer, etc., et toujours le tout réalisé aux crayons de couleur, et plus rarement, aux feutres.

Joseph Vignes dans sa cuisine, photo Bourbonnais.jpg

Expo Joseph Vignes au 57 bis bvd de rochechouart.jpg

Carte postale éditée par Gentil, recto et verso.

 

    J'aime profondément Pépé Vignes, ce fils de tonnelier catalan français (d'Elne), qui nous donna si généreusement sa poésie tendre et candide, inversement proportionnelle aux moyens techniques dont il disposait, et peut-être en raison de ces moyens limités, qui lui suffisaient, la preuve... Les prix de ses dessins restent accessibles, le marché ne s'étant pas encore jeté dessus. Question de mode sans doute, tant le marché paraît le reflet des lubies de quelques gros marchands et collectionneurs.

Joseph Pépé Vignes, sans titre (instrument à cordes), 43x37cm, 1975 (2).jpg

Joseph "Pépé" Vignes, sans titre (un instrument à cordes), crayons de couleur sur papier fixé sur carton enveloppé de papier kraft, 43x37 cm,1975 ; Ph. et coll. Bruno Montpied.

14/08/2018

Au Gai Rossignol, c'est au sous-sol qu'il faut aller (underground, quand tu nous tiens...): la Caverne

     Le "Gai rossignol", c'est le nom d'une librairie de soldes et d'occasions qui est rue St-Martin, entre la Tour St-Jacques et le Centre Beaubourg, à Paris. C'est le même emplacement qu'occupait jadis "Mona Lisait"... "Rossignol" est peut-être à entendre aussi, en creux, comme une allusion à l'argot des puciers selon lesquels un rossignol est un objet sans valeur, du moins "sans valeur", tant qu'on n'en a pas décelé l'intérêt caché.

    Dans cette librairie, c'est surtout au sous-sol qu'on peut trouver quelques occasions délectables, dont des livres des éditions du Sandre (que l'on ne trouve pas toujours ailleurs dans cet ensemble), ainsi que des raretés bibliophiliques, des photographies originales, des gravures, voire, comme lorsque j'y suis passé récemment, une œuvre d'art brut, un fusil de Robillard (à 1600€ me semble-t-il). Un lieu secret à découvrir donc...

Sous-sol du Gai rossignol (2).jpg

Ph. Bruno Montpied, août 2018.

Et, à signaler, l'inauguration de l'endroit, décalée par rapport à son ouverture...

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11/08/2018

Un compte-rendu paresseux dans la revue "Critique d'Art"...

      Une remarque de Marc Décimo, parue dans la revue Critique d'Art (n°49 de 2017, qui sera disponible en version intégrale sur le site web de la revue en mai 2019), et insérée dans ce qui se voudrait un compte-rendu de mon récent livre Le Gazouillis des éléphants (expédié en deux paragraphes, un record de la recension exécutée par-dessus la jambe, alors que le livre dont il paraît vouloir traiter fait 934 pages), m'a quelque peu titillé. Je cite ici le passage où elle se trouve (soulignée par mes soins en rouge) :

     "... c’est autour de ce qu’il est aujourd’hui convenu de nommer « les environnements » que certains chercheurs, très peu nombreux, documentèrent au fil des années les sites qu’ils découvraient, multipliant articles dans quelques revues, photographies et films. Bruno Montpied fut un de ces passionnés. Il présente aujourd’hui la somme de ces recherches (934 pages), région par région de France. Il énumère les sites qu’il a visités. Il documente. Il iconographie. Bruno Montpied a aussi pensé à reproduire des cartes postales anciennes, des années 1900, souvent les seuls témoignages de ces curiosités passées que la revue Gazogène recensait naguère."

Le Gazouillis 3 couv à plat (2).jpg

 

     Je passe sur le "fut" qui paraît m'enterrer quelque peu. Un présent aurait pu mieux convenir, s'il vous plaît, M. Décimo, je ne suis pas encore mort. La phrase sur les cartes postales anciennes "que la revue Gazogène recensait naguère" est quelque peu ambiguë. On peut se dire en la lisant que c'est cette revue qui eut la première l'idée de recourir à cette source iconographique et documentaire. Or rien n'est plus faux. Des cartes postales anciennes avaient déjà aidé Anatole Jakovsky à illustrer son livre (approximatif), de 1979 aux éditions Encre, sur les rochers sculptés par l'abbé Fouré à Rothéneuf. Surtout, en 1985, son grand rival, Frédéric Altmann – voulant prendre sa revanche du fait que Jakovsky ne l'avait pas fait directeur du musée d'art naïf qui venait de s'installer à Nice dans un splendide hôtel particulier dominant la mer – fit paraître une autre étude sur le même abbé de Rothéneuf, entièrement fondée sur les cartes postales (il en existe près de 400, rien que pour les œuvres sculptées de l'abbé, sur pierre ou sur bois). Le livre fut intitulé La vérité sur l'abbé Fouéré, "l'ermite de Rothéneuf", le sculpteur des rochers de Rothéneuf, 1839-1910 ; une recherche par les cartes postales et documents d'époque (éditions A.M., Nice).

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      Francis David, dans son Guide de l'art insolite Nord-Pas-de-Calais-Picardie, aux éditions Herscher en 1984, en a également utilisé dans la préface de son livre qu'il confia à l'écrivain régional Jacques Duquesne (c'est même là que j'ai découvert la carte reproduisant les graffiti sculptés de la "Nymphe d'Aveluy" que j'ai reproduite dans mon Gazouillis). En 1993, dans le chapitre que je consacrai à François Michaud dans l'ouvrage collectif Masgot, L'œuvre énigmatique de François Michaud (éditions Lucien Souny, Limoges), chapitre que j'ai réédité en 2011 dans Eloge des jardins anarchiques (voir "Formes pures de l'émerveillement"), je publiai une carte postale ancienne, moi aussi, consacrée à la "Villa des Fleurs" de Montbard (voir ci-contre).Cp-la-villa-avec-deux-perso.jpg A cette époque (à partir de 1989), j'étais en contact avec Jean-François Maurice qui, au début des années 1990, n'avait pas encore pris l'habitude de faire imprimer sa revue Gazogène chez un professionnel, lui laissant l'allure d'un fanzine foutraque, auquel il m'arriva de collaborer (le  premier numéro imprimé professionnellement, relié, paraît être le n°17, et malgré son absence de date peut être daté de 1997) . Nous échangions souvent, notamment par téléphone (lui à Cahors, moi à Paris). Et l'idée d'accentuer les recherches de sites, notamment du passé, en allant du côté des cartes postales anciennes, je la lui formulai un soir, à propos notamment des "Ruines de la Vacherie", ce site étonnant qui existait autrefois dans les parages de Troyes.  Bien plus tard seulement, il rencontra le collectionneur de cartes postales d'environnements spontanés Jean-Michel Chesné, avec qui il réalisa plusieurs numéros  reproduisant des dizaines de cartes postales de sites. C'est ces numéros qu'évoque Décimo dans son articulet expéditif, d'une manière que je trouve insupportablement désinvolte, et finalement très mal informée, car Gazogène ne s'est consacré aux cartes postales anciennes que très tard par rapport aux ouvrages que j'ai cités précédemment. L'utilisation des cartes postales vis-à-vis des sites d'art brut ou d'art naïf en plein air par la revue Gazogène ne fut en définitive  que la systématisation d'une idée. Ce qui n'occulte pas le fait pour autant que la revue fit à l'occasion de divers de ses numéros spéciaux plusieurs découvertes et révélations (dont je me suis fait l'écho dans mon livre, à l'occasion). Mais cela n'entraîne pas qu'on puisse insinuer que j'aurais pu être un récupérateur d'une idée que j'avais mise en application avant cette revue, et idée qu'en outre, j'avais suggérée à Jean-François Maurice, avant que nous rompions.

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Auguste Bourgoin, l'auteur des "Ruines de la Vacherie" devant son "Bureau".

 

    Dire par ailleurs, comme le fait M. Décimo, qu'il y eut jusqu'ici peu de "chercheurs" creusant la question des environnements, notamment populaires – si l'on accepte de considérer les "chercheurs" au sens large, et pas seulement au sens universitaire et institutionnel – c'est largement contredit, par exemple, par la bibliographie de 16 pages que j'ai donnée dans les annexes de mon Gazouillis.

    Je pourrais aussi citer cette autre affirmation, que l'on peut dénicher dans le même entrefilet de notre "critique d'art" : "Le parti pris de Bruno Montpied est descriptif et biographique à travers l’étude des cas qu’il approche. On aimerait toutefois en savoir toujours davantage sur les raisons et irraisons qui poussent à se distinguer hors des normes." A lire ces lignes, je me convaincs que l'auteur de ce jugement des plus sommaires n'a pas dû lire grand-chose de mon ouvrage. A commencer par ma longue introduction où je donne, il me semble, plusieurs points de vue sur diverses questions que posent les environnements, la question de leur conservation ou non,  par exemple, ou les motivations de leurs auteurs, etc. Plusieurs de mes notices, de tailles diverses, donnent sans cesse des éléments d'information précisément sur "les raisons et irraisons" de ces créations "hors des normes", contrairement à l'affirmation de Décimo. Elles dépeignent aussi comment ces inspirés du bord des routes n'ont pas toujours, non plus, l'impression de se distinguer des normes. M. Darcel, dans la région de St-Brieuc, trouve que ce qu'il fait est plus vivant que les œuvres de Picasso, et qu'il est donc plus près d'une certaine "normalité" que ce que l'on trouve dans les musées. M. Roux dans sa cave troglodytique reproduit des personnages de Disney sur ses parois pour nier son enterrement dans une excavation, Chatelain ou Michaud ont créé leurs univers par désir d'être anoblis par leur œuvre ("un Chatelain, ça doit avoir un château", Michaud magnifiait de colonnades gréco-latines son pressoir à cidre et ses clôtures). Etc., etc....

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Colonnades de la barrière d'enceinte de la deuxième maison de François Michaud à Masgot dans la Creuse, ph. Bruno Montpied, 2013.

 

       Bref, que le lecteur de Critique d'art aille voir dans le Gazouillis, sans se contenter du compte-rendu de ce paresseux universitaire...  La bibliothèque de cette revue, qui réclame en outre, de façon assez scandaleuse, je trouve, que l'éditeur lui fournisse deux ouvrages en rançon d'un compte-rendu (et quel compte-rendu!), permettra assez aux lecteurs, qui n'auront pas par hasard été rebutés par cette misérable notule, de se faire une idée plus exacte de mon ouvrage. Qui me paraît mériter tout de même un peu plus que deux seuls paragraphes sans le moindre contenu (c'en est, pour le coup, assez obscène)... Mais, peut-être, l'histoire de l'art, dont cette revue ambitionne d'être l'exhaustif miroir, n'a pas à retenir un ouvrage tel que le Gazouillis, trop OVNI pour elle...?

 

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Ouvrez-le... Et lisez-le, bon sang de bois! Et n'écoutez pas vos professeurs, étudiants en histoire de l'art...

06/08/2018

T. Venkanna, un étonnant figuratif érotomane indien

     J'avais été intrigué, il n'y a pas si longtemps, par les aquarelles ou les encres, souvent sur papier et même sur papier de riz, d'un jeune artiste indien présenté à Paris parmi d'autres artistes contemporains dans la galerie d'Hervé Perdriolle, rue Gay-Lussac.

 

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T. Venkanna, sans titre, aquarelle ou encre sur papier, 10x14 cm, 2018, ph. et coll. Bruno Montpied ; qu'est-ce que cette bête qui sodomise cette femme bleue manchote qui pour sa part embouche la trompe de la dite bête par l'autre côté, une étrange forme sombre poilue, piquetée de points blancs les masquant tous deux, forme sur l'identité de laquelle le spectateur se perd en conjectures...?

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T. Venkanna, 10x15cm, 2018. Toujours cette curieuse manière de cacher une partie des scènes...

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T. Venkanna, 15x10cm, 2018 ; voici qui peut faire penser à Topor...

 

 

   Leur inspiration louche du côté d'une espèce d'érotisme souvent scabreux, représenté avec raffinement et une certaine candeur. Les scènes sexuelles exhibent ainsi parfois des rapports zoophiliques, avec des bêtes  pas toujours très répertoriées en zoologie. On songe vaguement à Roland Topor, et parfois aussi au Douanier Rousseau. Hervé Perdriolle va jusqu'à citer en référence Jérôme Bosch.

 

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T. Venkanna, sans titre, encre sur papier de riz marouflé sur toile, 76x55cm, 2018 ; où l'on voit que l'artiste peut aussi s'exprimer sur des formats plus grands.

 

    Ce dernier s'apprête à monter une exposition de 50 œuvres de notre Venkanna à partir du 27 août dans sa galerie¹ située en appartement. A ne pas manquer pour les curieux.

 

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L'artiste photographié en 2015, à côté d'une affiche – peut-être d'un film? – en tout cas d'un graphisme au sujet voisin de son propre univers graphique ; on notera le tee-shirt à l'enseigne des pirates...

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¹ (Galerie Hervé Perdriolle, rue Gay-Lussac Paris 75005, visite sur rendez-vous, contact +33 (0)687 35 39 17).

01/08/2018

Photo(s) de vacances

     Cela faisait quelque temps que je ne vous avais pas glissé sous les yeux une petite pareidolie (c'est-à-dire une projection de la mémoire sur un objet extérieur, concrétisée par une photo, cet objet y incitant fortement...). L'occasion m'en est donnée grâce à l'ami José Guirao, photographe et dessinateur dont j'ai déjà maintes fois parlé. Il a photographié récemment un monstre "bomarzien", un voisin d'un séjour dans le Midi.

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© Photo José Guirao, Anse des Bouchons, Carry-le-Rouet, 2018.

 

     Et en prime, puisque vous êtes sages, allez, une autre "pareidolie", vue dans le même lieu, comme une sorte de père Ubu, toujours par le même José Guirao:

Le borgne, Anse des Bouchons, Le Carry du Rouet, ph JG.jpg

Le Borgne (titre de José), Anse des Bouchons, Carry-le-Rouet, 2018.