31/05/2009
Voitures fantômes revenues du Malawi 1990
Un ami de la région nîmoise, Yohan-Armand Gil, qui fait partie du groupe de créateurs regroupés sous la bannière du titre Venus d'ailleurs (voir leur site en lien), m'a mis en relation avec un autre de ses amis, Claude Ballaré qui en compagnie de son épouse Chris, en 1990, au cours d'un séjour au Malawi, en Afrique australe (c'est entre la Zambie, la Tanzanie, et le Mozambique, pays à la carte tout en longueur, tassé contre l'immense lac Malawi), fit un jour la découverte d'un original qui tressait des simulacres de voitures en bordure de chemin. Effectivement, cette rencontre méritait d'être photographiée et mise au jour. Loués soient donc Chris et Claude Ballaré pour leur ethnologie brute. Je joins ci-dessous les lignes que Claude m'a envoyées pour expliciter autant que faire se peut cette création d'une sorte de land art tout à fait brut.
Ce parc automobile important était situé au sud du pays, un peu à l'écart de la route principale, à proximité de la frontière séparant le Malawi du Mozambique qui était alors en guerre civile. Il ne nous a pas été possible d'établir un quelconque contact avec l'auteur, qui était muet, et semblait être la risée des quelques villageois rencontrés. Il habitait dans l'une de ses voitures. Compte tenu de l'abondance et de la vigueur de la végétation, je pense qu'il devait passer autant de temps à construire ses véhicules qu'à les défendre contre leurs pousses intempestives.
Ces réalisations étaient son unique activité, elles étaient à peine visibles de la route et à distance se confondaient avec la végétation. Pour le reste, il était totalement pris en charge par ses voisins.
Cela se passait il y a vingt ans, compte tenu de l'espérance de vie moyenne dans ce pays, je ne pense pas que ce mystérieux concepteur de véhicules soit encore en vie.
(Claude Ballaré)
Il est à noter qu'un des artisanats répandus au Malawi est la vannerie, et le tissage des fibres végétales (joncs, roseaux...) que l'on trouve en abondance dans les régions côtières du lac, comme Claude Ballaré l'a signalé dans le catalogue de l'exposition Malawi, des jouets, des jeux qu'il rédigea et semble-t-il organisa au Musée d'Allard Montbrison (dans la Loire) en 1989-1990, à partir de ses collections de jouets malawites, dont une partie est entrée par la suite dans les collections du Musée du Jouet de Moirans-en-Montagne (Jura).
00:54 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art involontaire, Art populaire insolite | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : malawi, claude ballaré, voitures sculptées, land art brut | Imprimer
30/05/2009
Rasez les murs, ils vous feront des confidences...
10:30 Publié dans Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie naturelle, taches interprétées | Imprimer
29/05/2009
Tour du monde pacifiste conservé en carte postale
L'homme semble nous proclamer quelque important message qu'il faut de toute urgence transmettre au reste du monde.... Il se tient assis, le front ceint d'un couvre-chef de type oriental, tenant dans ses mains un curieux fil (de fer?). A ses pieds une sorte de marmite décorée dirait-on de grelots...
On perçoit certes en premier lieu l'énorme globe terrestre qui par ses dimensions signifie clairement quel est le sujet principal de cette mise en scène en remorque. La planète fait le souci de l'homme assis fièrement. Une inscription "Tour du Monde Globe de la Paix" - avec peut-être un numéro de téléphone en dessous? - indique le programme du monsieur, peut-être en train d'effectuer une tournée internationale pacifiste en solo. A droite, un bout de la voiture chargée de remorquer cet étrange attelage laisse voir une plaque d'immatriculation en 06, désignant donc, semble-t-il, un véhicule immatriculé en France.
De quand date cette image? Les années 50 ou 60, époque de guerre froide où le mouvement des citoyens du monde avec Garry Davis recueillait quelque écho...? Un croissant de lune sur la gauche de l'image, la coiffe de type oriental peuvent suggérer que nous avons affaire ici à un Mahométan. Tous renseignements supplémentaires sur cette image seront bien entendu les bienvenus sur notre blog...
09:04 Publié dans Art immédiat, Art involontaire, Photographie, Véhicules créatifs | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cartes postales insolites, art immédiat, art involontaire, pacifisme excentrique | Imprimer
28/05/2009
Souvenir des Pierres qui Parlent, Marie-Antoinette Bassieux
Qui se souvient des "Pierres qui Parlent" et de leur petit musée à Dieulefit dans la Drôme?
Une dame fort âgée, Marie-Antoinette Bassieux l'avait créé dans une boutique vitrée où elle abritait sur des rayonnages des dizaines et des dizaines de cailloux, galets de rivière ou autres. Elle avait perçu des images inscrites à leur surface. Convaincue que bien entendu le public distrait n'a pas toujours la disponibilité requise pour reconnaître ces signes, à ses yeux pourtant évidents, Mme Bassieux avait consenti à souligner d'une légère touche de pinceau trempé dans l'encre noire les contours des personnages qu'elle avait reconnus.
L'inconscient naturel de ces pierres, ou l'imaginaire de Dieu (m'est avis que c'était l'hypothèse envers laquelle penchait en premier le coeur de Mme Bassieux...), n'était pas tout à fait naïf en l'occurrence. Ces images trahissaient une culture artistique moyenne, comme si Dieu, avec un coeur qui ressemble parfois à celui d'une midinette, avait beaucoup regardé des estampes, des profils enclos dans des médaillons, des scènes animalières quelconques. Un Dieu bien provincial somme toute (à la mode de jadis, je dis ça pour "G.M."), qui avait glissé ces copies en catimini dans les pierres, poursuivant je ne sais quel but, mais les voies du Seigneur ne sont-elles pas impénétrables?
Cependant, ces pierres interprétées finissaient par charmer. Sans doute parce que quel que soit le motif aperçu dans les matériaux naturels, l'oeil du spectateur reste amusé, intrigué devant tel phénomène de divination. Il y a comme une magie qui opère lorsqu'on se rend compte que l'interprète a sorti un personnage de rien, de l'informe, où pourtant elle l'avait perçu à l'état embryonnaire. Et peut-être que cette magie est d'autant plus opérante lorsqu'elle se manifeste dans le cas de ce genre de création aux sujets à la limite du banal, du convenu.
La collection de Mme Bassieux, dont a parlé en son temps Pierre Bonte (il l'avait interviewée) dans un de ses Bonjour M.le Maire, fut un moment transférée dans un "Naturodrôme", à Crest dans la Drôme toujours et comme le nom de cette collection consacrée à la poésie naturelle l'indique. Puis elle revint de guerre lasse à son point de départ, à Dieulefit (dont le nom, on s'en convaincra aisément, était déjà tout le programme de Mme Bassieux...). L'interprète des pierres m'écrivit quelques lettres pour me faire part des avatars affectant ses collections. Elle aurait bien aimé trouver un lieu qui protége de façon assurée ses pierres "parlantes" aprés son séjour terrestre. Que sont-elles devenues aujourd'hui? C'est ce que je me demandais ces jours-ci. Alors, si vous le saviez, ne vous privez pas d'éclairer nos lanternes...
23/05/2009
Un étroit chemin
20:30 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bruno montpied, art singulier, création numérique | Imprimer
Armand Goupil, un peintre revenant
On aura sans doute lu le récent commentaire d'un internaute, Charles Hamm, qui propose aux lecteurs de ce blog de se manifester auprés de lui pour envisager ensemble les possibilités de monter une exposition sur Armand Goupil. Il va sans dire que le Poignard Subtil s'associe à, et encourage ce genre de projet. Goupil est décidément un peintre qui ne nous laisse pas tranquille et qui revient sans cesse. Que nous veut-il? Mais nous parler encore et toujours par delà le néant...
12:26 Publié dans Art immédiat, Art naïf, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : armand goupil, art immédiat, art naïf, art insolite, charles hamm | Imprimer
Dominique Paul rue de la Grange aux Belles
Dominique Paul, une femme comme son prénom ne l'indique pas, une sorcière ou une fée, expose ses boîtes et autres assemblages au café l'Apostrophe, 23, rue de la Grange-aux-Belles à Paris dans le Xe arrondissement, du 3 au 19 juin. Le vernissage, c'est pour le mercredi 3 prochain, à partir de 18h30. Dominique fait partie du groupe de Paris du mouvement surréaliste, ce surgeon issu des scissions qui suivirent la tentative de dissolution du mouvement par Jean Schuster. Elle fait des boîtes, encore me dira-t-on, car ils sont nombreux à faire des boîtes, depuis Joseph Cornell notamment. Oui, c'est devenu un genre, comme la peinture à l'eau ou la lithographie. Ou le collage. Un genre qui s'est enraciné. J'ai cité récemment, dans une info-miette (du 3 janvier 09), une exposition de Paul Duchein au Musée de la Création Franche. Il y a eu aussi par le passé pas très lointain les boîtes envahies de bijoux toc et de poésie luxueuse de l'ami Peter Wood, disparu prématurément hélas (aprés sa mort, ses oeuvres furent vendues et dispersées entre tous ses amis et relations, il serait passionnant de les réunir dans une exposition rétrospective).
Les assemblages de Dominique Paul sont réalisés avec un sens aigu de l'agencement d'objets hétéroclites, c'est là où les doigts d'une fée ont leur utilité. Il y a certes toujours beaucoup d'ésotérisme dans ce genre de compositions, mais l'intuition alliée à un certain goût candide verse en définitive dans le sens d'une certaine simplicité paradoxale (parce que peu commune parmi les créateurs de boîtes oniriques). Elle ne dédaigne pas le recours à la peinture, à la teinture de certains de ses décors, matériaux, faisant ainsi converger dans un unique système imaginaire tous les fragments qu'elle a prélevés dans la réalité extérieure, fragments, objets privés de signe poétique, et qu'elle a donc relevés en les faisant accéder à son univers d'échos analogiques. On prend plaisir à errer dans cette forêt de réminiscences où une certaine enfance du regard rafraîchit (et lave) le paysage.
11:04 Publié dans Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : dominique paul, groupe de paris du mouvement surréaliste, café l'apostrophe, boîtes oniriques | Imprimer
21/05/2009
Alain Garret le foisonnant
Au Musée de la Création Franche, dans la collection permanente, que l'on découvre toujours par fragments, au gré des réaccrochages au premier étage du bâtiment qui dépendent de la surface occupée par les expositions temporaires, il arrive que l'on découvre des oeuvres de créateurs inconnus au bataillon et que l'on souhaite en savoir plus. Cela m'arrive régulièrement d'être particulièrement attiré par tel ou tel inconnu. Je cherche alors à en savoir plus auprès des animateurs du musée. Je déplore en même temps que le musée n'accorde pas davantage de lumière à ces créateurs-là. Tel est le cas par exemple du peintre Alain Garret, installé à Bordeaux. Et voici la lettre que je lui ai envoyée en retour aux images qu'il m'envoya suite à ma demande d'en savoir plus.
J'ai enfin pris connaissance des photos que vous m'avez envoyées si aimablement.
Votre création a quelque chose de parfaitement original, de véritablement neuf, dont je suis personnellement assoiffé.
Ce sont surtout les toiles (pourquoi les appelez-vous des "canevas"?) où le sujet n'est pas particulièrement lié à une question d'actualité ou un sujet trop couru (comme "la descente de Croix" entre autres...) qui détourne l'image de sa pente inconsciente, qui me touchent et me remuent. Votre pente inconsciente est beaucoup plus impressionnante.
Je trouve que votre propension à peindre en vous évadant du rectangle de la toile, en mordant, en vous étalant sur la baguette de cadre est une excellente idée qui va loin (il ne faudra pas la laisser perdre, c'est une signature). On dirait que vous signifiez au spectateur votre volonté de ne pas vous limiter aux cadres, aux limites de l'oeuvre, à l'art pour l'art au sens traditionnel (les marchandises esthétiques limitées) et que votre ambition vise au delà, à répandre votre geste artistique dans l'univers entier...! C'est cette fusion de l'art avec la vie que notre modernité dans ce qu'elle a de plus fécond et excitant (surréalisme, situationnistes, art brut...) a recherchée au XXe siècle.
Vos oeuvres répondent à une recherche que je partage totalement avec vous, essayant de la mettre en action dans ma propre peinture (sans je pense y parvenir aussi directement que vous, faute à un certain savoir-faire par exemple dans le rendu des volumes), à savoir, le télescopage - je ne trouve pas d'autre mot plus adéquat, sur le moment - de plusieurs registres d'expression, réaliste, figuratif, abstrait, imaginiste, sur le même plan. C'est cette recherche d'image-là qui explique que personnellement, dans ma militance pour les arts spontanés, je ne privilégie pas l'art brut face à l'art naïf, souvent méprisé par rapport au premier par les orthodoxes de l'art brut. Dans l'art naïf, ce que l'on ne veut pas retenir (ou bien lorsqu'on le retient, c'est pour accabler l'art naïf, accusé d'être moins inventif que l'art brut), c'est la référence au réel, à la réalité rétinienne, comme disait Marcel Duchamp, qui est maintenue (tandis que l'art brut rassemble des créateurs davantage orientés vers l'informel, l'ornementation pure, l'abstraction automatique, bref, vers des représentations non rattachées à la réalité extérieure).
Devant vos tableaux, j'ai l'impression d'assister à un spectacle mouvant. C'est une sensation qui me ravit profondément. L'oeil passant, grâce à des transitions dont vous avez le secret, d'un registre d'expression à l'autre très contrasté (d'ordinaire...), la mémoire sollicitée à des niveaux différents, il en résulte un tourbillon, une mise en mouvement de l'esprit, tout à fait excitants... Vous organisez un va-et-vient de la réalité "intérieure" (l'univers imaginaire construit dans l'espace de la peinture, conçue comme disait Fernand Léger comme une "réalité en soi") à la réalité extérieure, va-et-vient qui crée le dialogue entre les deux réalités, permettant l'enrichissement et la subversion de l'une à l'autre... Alors que les créateurs qui ne prennent en charge qu'une seule des réalités risquent de s'enfermer dans un monologue qui à terme débouche sur une sclérose.
Le dessin chez vous naît de la couleur. C'est la couleur laissée libre avec ses contours vaporeux - ce qui assure sans doute les transitions entre les différentes zones de l'image -qui fait le dessin des formes. Les matières non cernées, les couleurs chatoyantes, variées, souvent chaudes, que vous privilégiez me donnent la confirmation que la couleur, dans son usage bariolé, n'est pas forcément à bannir en peinture (ceci est un petit clin d'oeil envoyé à l'ami Gilles Manero). Je sens que vos tableaux ont gardé le souvenir de plusieurs écoles artistiques tout en opérant une synthèse très désinvolte entre elles, et libre donc, qui n'oublie pas l'humour.
Je vous félicite en conséquence et m'incline chapeau bas."
(E-mail remanié d'après celui que j'ai envoyé à l'artiste le 14 mai 2009, Paris)
11:23 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alain garret, bruno montpied, art singulier, création franche | Imprimer
16/05/2009
Dessin d'écrivain
20:35 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : régis gayraud, mort, art insolite | Imprimer
Disparition de Pierre Peuchmaurd, un hommage de Joël Gayraud
"Pierre Peuchmaurd (1948-2009)
Les trains dans la menthe
la main dans l'étreinte
la nuit violette aux œufs de femme
les forêts bleues au bas des ventres,
le sang sait ça
le sang sait la poussière
la lumière et l'écharde
et les doigts des amantes
dans la brèche bleue des bois
(Scintillants squelettes de rosée, Simili Sky, 2007)
Notre ami Pierre Peuchmaurd est mort le 12 avril 2009. Un enchanteur, un poète. Qui avait trouvé dans le surréalisme « une des passions de sa vie » et « son axe moral ». Il avait participé à des aventures collectives relevant éminemment de l'exigence surréaliste telles que les éditions Maintenant et la revue Le Cerceau, et avait animé de minuscules entreprises éditoriales comme L'air de l'eau ou Myrddin qui publiaient, pour le bonheur d'une constellation restreinte et sûre, certains des plus grands occultés de notre temps. Mais avant tout c'est sa voix singulière que nous écoutions, que nous attendions à chaque nouvelle parution - et là, dès l'ouverture du recueil, l'enchantement coulait de source. Voix de feuilles mouillées et d'envols dans les sous-bois, voix de cailloux jetés dans l'étang la nuit, voix qui, comme nulle autre, en ces années les plus hostiles au lyrisme qui furent jamais, a fait vibrer, de toutes ses harmoniques, la poésie, la maintenant inaltérée au-dessus des décombres d'une langue chaque jour un peu plus mise à mal. C'était la voix d'un amant de l'amour, la voix qui va droit au cœur, mais aussi la parole acérée et lucide, qui ne transige jamais sur l'essentiel, et porte au centre de la cible. Quand disparaît un poète, c'est une île, dans l'archipel du langage, qui s'enfonce sous les eaux. Il n'en reste, dans les textes, que l'empreinte cristalline et, nous le savons, nous ne lirons plus que ce qui a déjà été écrit. Cependant, les images inespérées, les attelages inouïs de mots dont chaque nouveau poème suscitaient le jaillissement, se lèveront toujours devant nous. Ils ne se prendront pas dans le givre de la mémoire.
Parmi les dizaines de livres et de recueils que Pierre a égrenés sur sa route depuis quarante ans, et qu'ont souvent illustrés ses amis, nous citerons :
Plus vivants que jamais, Robert Laffont, 1968.
L'Embellie roturière, Éditions Maintenant, 1972.
L'Oiseau nul, Seghers, 1984.
Les Bannières blanches, illustré par Robert Lagarde, Fata Morgana, 1992.
Le Diable, illustré par Jorge Camacho, L'Embellie roturière, 1993.
Arthur ou le système de l'ours, illustré par Robert Lagarde L'Ether vague, 1994.
Parfaits dommages, avec cinq photographies de Nicole Espagnol, L'Oie de Cravan, 1996, 2007 (réédition augmentée).
À l'usage de Delphine, illustré par Jean Terrossian, L'Oie de Cravan, 1999.
Encyclopédie cyclothymique, illustré par Jean-Pierre Paraggio, Cadex Éditions, 2000.
Bûcher de Scève, L'Escampette, 2002.
L'Œil tourné, illustré par Hervé Simon, Cadex Éditions, 2003.
Colibris et princesses, L'Escampette, 2004.
Au chien sédentaire, Pierre Mainard, 2005.
Le Tigre et la chose signifiée, L'Escampette, 2006.
Scintillants squelettes de rosée, avec une photographie d'Antoine Peuchmaurd, Simili Sky, 2007.
Alices, illustré par Georges-Henri Morin, Les Éditions de surcroît, 2008.
La Nature chez elle, sur des images de Jean-Pierre Paraggio, Collection de l'Umbo, 2008.
Joël Gayraud, 1er mai 2009."
(NB: Ce texte est extrait du site du Groupe de Paris du Mouvement Surréaliste, où il a été mis en ligne récemment.)
15:50 Publié dans Hommages, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : pierre peuchmaurd, surréalisme, joël gayraud | Imprimer
15/05/2009
Parasite?
Ce visage en danger de pulvérisation, d'une friabilité qui confine à l'angoisse, me rappelle le visage de l'acteur Charles Laughton qui avait les lèvres presque lippues, des lèvres à la lourde gourmandise, lourde menace, on aurait cru que ces lèvres allaient s'échapper de leur visage pour partir à la chasse à courre, happeuses, voraces...
Mon brocanteur favori, Philippe Lalane, dont je suis les stands nomades à la trace tant je sais pouvoir y trouver de quoi me surprendre, en avait d'autres, confectionnés dans la même matière friable. Du coup, il avait du mal à les présenter sur ses stands, autant tenir du sable dans ses mains. On dirait un champignon parasite des arbres, mais ce n'est pas sûr. En tout cas, de l'art particulièrement éphémère, immédiat, dont la gageure est précisément de le faire durer... Au moins par la photo.
10:47 Publié dans Art immédiat, Art populaire insolite | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art populaire insolite, anonymes sculptures, sculpture sur champignon, philippe lalane | Imprimer
13/05/2009
André Robillard continue la tournée
André Robibi, comme l'appellent certains décidément très familiers, continue à faire son cabotin. Cette fois il est, toujours en compagnie de ses amis les Endimanchés (Forestier, Ranson and co), au Théâtre de l'Echangeur, à Bagnolet, autant dire qu'il revient tout prés de Paris dans sa course sans fin pour Tuer la misère... Ce sera du 25 mai au 5 juin prochains.
M.François Legrand, du théâtre en question, propose, c'est vraiment gentil de sa part, le prix à tarif réduit de 7 euros pour tous ceux qui oseront sussurer devant la caisse du théâtre où se produisent André Robillard et ses amis qu'ils sont des lecteurs du Poignard Subtil. Si,si, puisque je vous le dis... ça, c'est vraiment tuer la misère tant morale que matérielle...
Veuillez noter que comme récemment à Bègles il y aura une exposition des oeuvres de Robillard en parallèle dans le théâtre. C'est pas au Théâtre de la Bastille qu'ils auraient eu cette idée-là...
23:27 Publié dans Art Brut | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré robillard, théâtre de l'échangeur, les endimanchés, tuer la misère, art brut | Imprimer
11/05/2009
Pas joubarbe, pas rhubarbe, mais mi-barbes
Sasha Vlad depuis San Francisco continue ses révélations sur la création surréaliste (révélations pour le moment toutes relatives à des morceaux anatomiques). Cette fois, il vient de m'envoyer deux images qui sont étonnantes relatives à Man Ray, photographié en 1943, et à Gellu Naum, surréaliste roumain, photographié en 1941. Leurs détails pileux sont une trouvaille selon moi...
Sasha accompagne cet envoi de ces mots laconiques:
"Deux surréalistes pour une barbe..."
23:53 Publié dans Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sasha vlad, man ray, gellu naum, barbe | Imprimer
08/05/2009
Le cerveau de l'enfant (new look)
Une poupée de chiffon, voilà des mots dont l'assemblage sonne tendrement à l'oreille... Sur le stand du brocanteur Philippe Lalane, grand fureteur devant l'Eternel, et dénicheur non pas d'oursons mais plutôt de nounoursons, pardon, de vieilles poupées chiffonnées, déchirées, tachées, entre autres, à l'occasion... Hier, sur la Foire de la Bastille à Paris... J'ai rencontré la souillon ci-dessous, repartie bien vite à mon bras pour être montrée, en premier, aux enfants de l'école où je travaille. Ils l'ont trouvée bien sale, d'abord! Puis, quand je leur eus dit que cette poupée avait traversé beaucoup, beaucoup d'années avant de pouvoir leur être présentée, ils se sont exclamés, mais alors la petite fille qui jouait avec, elle est morte maintenant...? Eh oui, ai-je rétorqué... Nous en sommes bien désolés. C'est la première chose à laquelle pensent les enfants lorsqu'ils regardent une photo ancienne montrant par exemple d'autres enfants du même âge qu'eux. I'sont tous morts, ces enfants-là? C'est gai... Leur appréhension du temps est tout de suite liée à la mort. Du coup, tout ce qui se rapporte au temps, l'Histoire par exemple, c'est un peu suspect... Je sais que si j'avais encore leur âge, je m'y calfeutrerais dans mon immédiateté...
La poupée, elle, ne s'est pas dissoute. Elle gît, l'air désolé, ou plutôt l'air passablement hantée... Ses yeux sont blancs, et cela lui confère une expression inquiétante, comme celle qu'arborent les poupées d'exorcisme. Cette poupée qui a vécu, et dont la robe porte des taches non de sang mais de temps, a des airs de poupées vaudou. Un doudou vaudou, une poupée vaudoudou? Errant entre la vie et la mort, cherchant à renouer les fils, à relier ceux que le néant sépare à jamais.
J'ai songé devant ce visage aux yeux vides au tableau de Chirico, Le Cerveau de l'enfant, où l'on voit un homme en buste les yeux fermés, une table devant lui avec un livre fermé d'où dépasse un fil de marque-page. Les surréalistes faisaient grand cas de ce tableau. Je ne me rappelle plus où ils s'amusèrent à publier une reproduction où l'homme ouvrait enfin les yeux...
20:28 Publié dans Art de l'enfance | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poupées de chiffon, art enfantin, doudous, philippe lalane | Imprimer
Histoire d'oeil
Mon estimable collègue poète et artiste Sasha Vlad, créatif et expérimentateur doué, de culture surréaliste, créchant du côté de la Californie, m'envoie deux images au parallélisme intriguant. Moi, sciapode au pied unique, je suis également porteur d'un oeil unique, le deuxième ne fonctionnant qu'à peine. Ces images m'interpellent, forcément.
A gauche, autoportrait de Victor Brauner de 1931, à droite, portrait de Gherasim Luca par Jules Perahim en 1934
13:35 Publié dans Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : victor brauner, gherasim luca, jules pérahim, sasha vlad | Imprimer
07/05/2009
Marcel Noël, un trio de bruyère, et des questions
Voici un drôle de trio (ci-dessous) qui a germé sur une racine de bruyère à ce que m'avait confié leur père, le bien nommé Marcel Noël, vieux monsieur hospitalier et affable de 94 ans (mazette...) qui vivait autrefois à L'Isle-sur-la-Sorgue, en 1993 date où j'allai chez lui... Ancien conducteur de travaux et entrepreneur en maçonnerie, à sa retraite, il s'était mis à sculpter le bois en tenant compte de l'aspect tourmenté et expressif des matières. entre autres sensibilités au bois et aux langages de ses noeuds, écorces, fibres, teintes, il connaissait aussi certains lieux spéciaux où l'on rencontre des arbres aux aspects phénoménaux, comme par exemple les faux de Verzy, ces hêtres tortillards sur la Montagne de Reims qui victimes d'un retard de croissance dû à un mystérieux virus se tortillent depuis au moins mille ans dans des sinuosités remarquables ("faux" vient du latin "fagus" qui veut dire "hêtre", mais l'homonymie avec l'adjectif contraire de "vrai" joue certainement inconsciemment dans le retentissement de ces arbres sur la mémoire collective).
Il avait dressé sur le bord de la route un panneau où l'on pouvait lire "Le fantastique dans la nature". Des "messieurs d'Avignon" étaient ensuite venus lui demander de l'enlever, on se demande pourquoi...
C'était Raymond et Arlette Reynaud qui m'avaient mis sur son chemin par une petite notice parue dans le Bulletin des Amis d'Ozenda, que publiaient les Caire à Salernes, en Provence. Mes parents âgés, au cours d'une de nos dernières pérégrinations en commun, m'avaient conduit jusqu'à la maison trapue de monsieur Noël, où dans la cour se montraient quelques statues taillées dans des branches, des racines (de tous ceux qui me menèrent vers ce créateur, tout le monde est mort aujourd'hui, il ne reste plus que moi...). Une cave sombre et fraîche abritait le gros des oeuvres.
Originaire de Ste-Ménehould, dans la Marne, Marcel Noël parlait à l'époque où nous le visitâmes de faire peut-être rapatrier ses oeuvres dans son pays natal, son fils Robert ayant formulé ce souhait, notamment d'installer les oeuvres dans un petit musée à Beaulieu-en-Argonne. M.Noël nous raconta avoir sculpté autrefois un calvaire en béton armé en ce bourg (qu'il prétendait - forfanterie? - avoir en quelque sorte fondé...).
Que sont devenues les sculptures que je photographiai (chichement et plutôt mal ce jour-là, en noir et blanc qui plus est, je me demande pourquoi, pour faire photographe à l'ancienne...)? C'est ce que je me demande en revoyant aujourd'hui ces figures légères et visionnaires, et ce que je propose aux internautes qui d'aventure pourraient peut-être me renseigner sur la question...?
01:21 Publié dans Art populaire insolite, Poésie naturelle ou de hasard, paréidolies | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : marcel noël, raymond reynaud, l'isle-sur-la-sorgue, poésie naturelle | Imprimer
06/05/2009
Alain Gruger chez Nuitdencre
Alain Gruger, c'est un dessinateur fort passionnant que j'ai pour ma part découvert en lisant sur lui une notice par Paul Duchein dans une des publications du Musée de la Création Franche, notice qui était fort injustement et inexplicablement reléguée à la fin de la publication.
J'avais pu voir deux grands dessins, semblables à des compositions en mandala, présentés à l'exposition Le Moi et son double au Musée Ingres à Montauban il y a trois ou quatre ans. L'occasion est donnée d'en découvrir un peu plus puisque la galerie Nuitdencre 64, dans le XIe ardt de Paris, dont j'ai déjà plusieurs fois relayé les annonces d'expos souvent attractives, va nous proposer plusieurs oeuvres de lui à partir du jeudi 7 mai qui vient .
A voir comme ça les oeuvres que vient de m'envoyer la galerie (et que je reproduis ici), son travail paraît évoluer dans un sens toujours plus intriguant. Cependant, il est à remarquer que ces dessins en viennent à ressembler à ceux d'un autre créateur que nous apprécions beaucoup aussi, Michel Boudin, adepte lui-même des compositions avec animaux stylisés tourbillonnant autour d'un sujet central (du moins est-ce une des composantes de son travail). Michel Boudin qui figurait aussi à la même expo du Musée Ingres. Cependant, ce ne doit être ici qu'une coïncidence, qu'un cousinage de grands esprits qui se rencontrent sur le plan de l'inconscient.
00:19 Publié dans Art singulier, Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alain gruger, nuitdencre 64, surréalisme, art singulier | Imprimer
03/05/2009
On a retrouvé Mario Chichorro...
Allons donc... On ne l'avait pas sans doute complètement, véritablement, perdu, l'ami Chichorro... On n'avait plus trop de nouvelles. Moi en tout cas! Et voici que notre fidèle camarade Jean-Louis Cerisier nous a ramené un petit article d'un journal appelé adéquatement L'Indépendant et qui place la bonne figure épanouie du signor Chichorro à la une...
C'est qu'il expose - ou plutôt exposait, car ça se termine demain le 4 mai... - à la Casa Carrère à Bages, dans les Pyrénées-Orientales (maison qui abritait autrefois le "Palais de l''art naïf" dont les collections, à ce que l'on m'avait dit, ne valaient pas trop le déplacement...). On lui a fait une vraie rétrospective en commençant par les années 80, le rêve de tout artiste (cela dit, il a commencé plutôt après 1968, sa première expo personnelle ayant eu lieu à Collioure vers 1972, puis ce fut à l'Atelier Jacob d'Alain Bourbonnais en 1974, la galerie d'Alphonse Chave à Vence aussi dans ces mêmes années 70...). Je n'en sais guère plus, l'article du journal envoyé ne donnant pas beaucoup d'informations sur cette récente expo. Une autre exposition de Chichorro s'est tenue à Thuir l'année dernière (66 aussi). Des oeuvres de lui sont conservées dans divers lieux comme le Musée de la Création Franche à Bègles et au musée de l'Art en Marche à Lapalisse. Il paraît présent dans les collections du FRAC Languedoc-Roussillon, bref, il paraît s'activer désormais beaucoup dans la région magnifique qui s'étend autour de Perpignan...
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01/05/2009
René Jenthon, souvenir de Régis Gayraud
Lecteur fidèle, dites-vous, cher sciapode... Fidélité bien relative puisque je découvre cet écho seulement ce jour, soit une dizaine de jours après publication. Fidélité peu fluide, fidélité en grumeaux. Du haut du grumeau d'aujourd'hui, je note d'abord votre honnêteté, toujours fidèle, elle, en dépit des inexactitudes dont vous semblez redouter que je vous en fustige. Bien peu aurait eu le scrupule de relater par le menu, à votre instar, les conditions exactes d'une « découverte » ne leur « appartenant » pas tout à fait.
Donc merci de l'avoir fait et d'avoir rendu, de ce fait, justice à Agnès (moi, je n'y suis pour rien) d'avoir remarqué ce site en léger contrebas de la nationale 9, quelques kilomètres avant l'entrée dans Saint-Pourçain, mais déjà sur la commune. Puisque vous tenez tant à ce que nous apportions des précisions, les voici.
1) Agnès aperçut ce site pour la première fois en 1996, au cours de l'un des tout premiers de ces incessants voyages à travers toute la région qu'elle effectue depuis maintenant 13 ans.
2) A cette époque, le propriétaire-créateur était encore en vie, Agnès avait le projet d'un jour s'arrêter, de tâcher de le voir tout en redoutant un peu ce tête à tête (un peu comme autrefois quand nous étions allés voir J-M. Massou dans sa forêt et qu'au dernier moment, nous avions flanché devant la maison silencieuse au fond des bois d'où, sans doute, on nous épiait).
3) Le temps passa, Agnès passait plusieurs fois par an sur la route, n'avait jamais le temps de s'arrêter, un jour elle remarqua un panneau « A vendre » accroché à la clôture. Ca sentait le roussi.
4) C'est à ce moment-là que vous « descendîtes » nous voir et que nous prîmes ensemble la route de Saint-Pourçain dans notre automobile qu'on aperçoit à droite de la photo du haut.
5) A cet égard, pour l'intelligence du lecteur, il convient de remarquer que le jardin proprement dit ne se situait pas exactement « le long de la route principale », mais le long d'une petite route qui s'en sépare à l'occasion d'un tournant et suit presque parallèlement cette route principale (la N 9) sur plusieurs centaines de mètres, de sorte que l'on voyait parfaitement de ladite N 9 le site en question. La photo du haut [pour voir cette photo, se reporter à la note du 7 avril 2009 sur ce blog] est prise depuis la sorte de no man's land entre les deux routes, parsemé de quelques reliefs d'édifices certainement dus au même créateur : un ou deux bancs de bétons détériorés, et ce panneau indiquant « l'Etang Bazin ».
6) Aujourd'hui, la maison a été effectivement revendue et repeinte, le panneau « l'Etang Bazin » subsiste toujours.
7) Sur place subsiste toujours également la croix « A ma mère », qui se trouve de l'autre côté de la N 9 (soit à droite quand on vient de St-Pourçain). C'est une grande croix de fer parsemée de touches de peinture de différentes couleurs, peinture réfléchissante, de telle sorte qu'elle s'illumine (ainsi que la mention « A ma mère ») dans la lumière des phares des voitures, la nuit, comme pour rappeler aux automobilistes qu'un des leurs a tué là la mère Jenthon (c'est l'hypothèse d'explication qui s'impose à moi comme l'évidence d'une intuition, mais c'est peut-être faux). Au pied de la croix tente de pousser un lierre (comme en poussait un autour de la statue de la Liberté à laquelle vous faites allusion et que nous avons gardée, belle femme mi-Marilyn mi-Bardot, un cœur de fer - « sacré-cœur » comme on en voit de temps en temps sur les vieilles tombes - peint de rouge en relief au niveau du sexe), tandis que des fleurs de plastique s'abritent dans les ajours du fer.
8) Pour ce qui est du nom de Jenthon, nous l'avons appris d'une voisine habitant un pavillon plus loin, qui nous a aussi indiqué, un peu plus loin dans le même groupe de maison, celle du fils Jenthon, du jardin duquel montaient maints aboiements peu attirants.
Il est amusant et désespérant à la fois de relater brièvement notre course à la ferraille qui marqua la fin de l'Etang Bazin. Comme vous l'avez bien dit, nous nous levâmes un jour persuadés qu'il fallait aller faire le voyage de Saint-Pourçain. Agnès avait appelé l'agence immobilière indiquée pour en savoir plus, etc. Et nous avons appris que maintenant, la maison était vendue et que les acquéreurs allaient faire le net. Dès que possible, le samedi suivant, nous partons là-bas, avec l'idée de, peut-être, tout récupérer s'il n'était pas trop tard, y compris en payant une somme aux nouveaux propriétaires. En arrivant, bien sûr, plus rien, mais un type en train de faire des travaux. Le nouvel occupant. On l'interpelle. On lui demande ce qu'il a fait des figures de métal de son jardin. Lui un peu interloqué et commençant à regretter en voyant notre insistance. « Mis à la déchetterie lundi dernier ». C'est ainsi qu'on appelle maintenant les décharges. Il nous l'indique la décharge, une route à droite quelques kilomètres après Brou-Vernet. On s'y précipite. Des tas de plastique. Des tas de végétaux. Des tas de bois. Des tas de béton. Des tas de détritus divers. Pas de fer. On avise un employé, qui se souvient très bien des objets en question : « Le ferrailleur est passé avant-hier. Il a tout pris. C'est parti à Issoire, à la fonderie. Mais là-bas, il y en a des tonnes. Ca y est peut-être encore. Va savoir. » Hésitation devant l'idée de retraverser toute la région. Et puis, nous sommes samedi, faire tout ce chemin pour risquer de trouver porte close. L'employé nous donne le numéro de téléphone de l'entreprise. Le lundi, nous finissons par avoir quelqu'un. Bien sûr c'est trop tard.
Rarement l'impression de nous heurter à l'éternel fatum n'a été aussi forte.
La morale de cette histoire? Il faut battre le fer pendant qu'il est chaud. Les ferrailleurs le savent, eux.
Régis Gayraud
12:51 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Environnements populaires spontanés | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : rené jenthon, régis gayraud, environnements spontanés, habitants-paysagistes | Imprimer
Dictionnaire du Poignard Subtil
PLATITUDE :
« Car voilà : on a supposé la terre plate.
C'était vrai elle l'est encore aujourd'hui, de Paris à Asnières par exemple.
Seulement n'empêche pas que la science prouve que la terre est surtout ronde. Ce qu'actuellement personne ne conteste. Or, actuellement, on en est encore, malgré ça, à croire que la vie est plate et va de la naissance à la mort. »
Vincent Van Gogh, Lettre à Emile Bernard, Arles 1888 (cité sur le portail d'accueil du site web des Editions du Sandre, avril 2009)
01:00 Publié dans DICTIONNAIRE DE CITATIONS DU POIGNARD SUBTIL | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : platitude, van gogh, editions du sandre | Imprimer