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30/06/2014

Mille et une nuits, mille et une notes, le merveilleux immédiat!

     Vous l'avez deviné, le mot mystère était le mot MILLE. Car la note précédente de ce même 30 juin 2014 était la millième note de ce blog commencé le 5 juin 2007 (avec, à l'heure où j'écris ces mots, 3152 commentaires)!

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  Et celle que vous lisez présentement est par conséquent la mille et unième note. Me voici donc parti pour le prochain millier. Mais je vais aller d'abord souffler mes mille bougies. En vous envoyant...

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Un mot mystère...

    Bonjour chers amis fidèles de ce blog et bienvenue aux petits nouveaux. A l'orée de ce nouvel été et après sept années de blog, je propose un nouveau petit jeu qui me paraît extrêmement facile. A gagner quelques numéros épars de la revue Création Franche qui va sortir incessamment sous peu son quarantième numéro. C'est ma façon de souhaiter à cette publication et à sa magnifique longévité bon anniversaire (ont-ils prévu quelque chose du côté de Bègles, une teuf d'enfer? Je n'ai point de nouvelles de ce côté-là...).

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    C'est d'une simplicité biblique. Il suffit de relier les différentes images-énigmes que je propose tout autour de cette note par le mot qui leur fait un point commun... point commun que ce blog lui-même partage avec elles aujourd'hui. Je n'en dis pas plus. La note suivante fera toute la lumière nécessaire. Attention, va falloir répondre rapidement, étant donné la facilité du jeu (Roberta, malheureusement, tu ne peux pas jouer, désolé...).

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    Quel est donc le point commun entre les images qui émaillent cette note? Celui ou celle qui trouve seulement le mot-point commun gagne un numéro de Création Franche, celui ou celle qui trouve la signification de chaque image (qui permet de trouver le mot caché) gagne tous les numéros de Création Franche dont je dispose en double, trois ou quatre en fait). Top, c'est parti...

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28/06/2014

L'heure de reconnaître Angel Tribaldos a sonné

     Oui? Vraiment? Ce n'est pas une petite note, la plus claironnante soit-elle, je ne me fais pas d'illusions, qui fera la notoriété de ce peintre presque totalement inconnu hors de Belgique, tandis qu'en Belgique déjà sa gloire est restée fortement limitée (n'est-il pas, même, aujourd'hui, en voie d'être complètement oublié?). Et pourtant, si l'on pouvait changer le destin... Pourquoi ne pas tenter la chose?

 

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Angel Tribaldos posant à côté d'une de ses peintures, représentant, semble-t-il, une guerre de gangs, vers 1982

 

     Angel Tribaldos –c'est le nom de notre héros– ne tenait pas à laisser partir ses peintures, il lui arrivait même, lorsque d'aventure il avait pu céder une pièce à la demande de certain collectionneur, d'aller retrouver l'acquéreur pour lui racheter l’œuvre en payant le double du prix qui lui avait été consenti durant l'exposition. C'est qu'il y était fortement attaché, tout en pensant –il l'affirma plus d'une fois à ses enfants– que "plus tard elles vaudraient cher", et que par conséquent il fallait les garder dans le giron familial. Ce qui est paradoxal. En effet, pour qu'une œuvre fasse un peu parler d'elle, qu'elle prenne une valeur, il faut qu'elle ait d'abord un minimum circulé et qu'on l'ait vue. Or, en l'espèce, Monsieur Tribaldos n'exposa que fort peu et encore dans des cadres plutôt alternatifs en pays wallon (il exposa un peu aussi en Espagne, à Madrid). Comment voulez-vous que dans ces conditions on ait pu faire attention suffisamment à cette œuvre et surtout de façon pérenne? Je dois à Jean-Louis Clément, ancien galeriste, essayiste et peintre visionnaire, la découverte de la peinture fort émerveillante de cet autodidacte imaginiste dont l’œuvre se situe aux frontières du surréalisme naïf et de l'art brut.

 

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Angel Tribaldos, peinture au titre que je n'ai pas eu le temps de relever ; il semble que figure parmi les divers personnages se carambolant sur ce carrelage un portrait d'Elvis Presley, 1983, ph. Bruno Montpied, 2014

      Il habitait dans la région de Liège, où il arriva d'Espagne en 1957. Il était né en 1929, et disparut en 1998 (je ne suis pas sûr de l'exactitude de cette année). Il plaçait sa peinture dans la lignée de Magritte et de E.Peeters, un surréaliste flamand. Il faut remarquer que la présence proche de nombreux surréalistes en Wallonie et en Flandre, leur sensibilité marquée (davantage peut-être qu'en France) pour les productions des autodidactes populaires, pourraient expliquer l'essor d'une peinture naïve de type plus imaginiste en Belgique. Tribaldos peut du coup être associé à d'autres peintres manifestant une sorte de surréalisme spontané, comme par exemple le Croate Matija Skurjeni que défendit le surréaliste Radovan Ivsic en France et en Croatie. On pourrait le rapprocher aussi d'autres peintres visionnaires comme Salvatore Bonura, dit "Sabo" en Sicile dont les personnages imbriqués les uns dans les autres rappellent ceux de Tribaldos.

 

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Sabo, L'escluso, huile sur toile, collection de l'art brut, Lausanne extrait du livre d'Eva Di Stefano, Irregolari, Art brut e outsider art in Sicilia

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Angel Tribaldos, titre indéterminé, date indéterminée, ph BM, 2014

 

    En effet, la marque de fabrique des peintures de Tribaldos c'est le côté arcimboldesque de ses compositions. On sent dans plusieurs de ses œuvres (celles que j'ai pu photographier à la volée alors que sa famille déménageait sa maison, sa veuve ayant disparu en ce début d'année 2014) un désir de laisser l'inconscient proposer des figures d'animaux et d'êtres humains mélangés au sein de sujets au départ plutôt réalistes. C'est comme si l'auteur laissait proliférer dans des peintures de genre (portraits, natures mortes, paysages) des formes n'ayant rien à voir avec le sujet initial, s'imbriquant les unes dans les autres, rampant parfois sur les jambes et les bras des personnages du premier plan. Que Tribaldos ait connu l'art d'Arcimboldo ne fait pour moi aucun doute. J'ai du reste pu photographier une œuvre de lui qui y fait référence de façon nette. C'est un visage entièrement constitué de figures d'animaux et d'hommes, exactement comme dans le cas d'Arcimboldo avec ses portraits symboliques de saisons.

 

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Angel Tribaldos, sans titre, 41x31 cm, 1994

 

 

      Plusieurs de ses tableaux, les plus originaux et inventifs à mes yeux, font ainsi se percuter des formes sans référence à la réalité visuelle et des formes tirées de l'observation de la réalité. Quelquefois il ne dédaignait pas non plus de reprendre des tableaux connus de l'histoire de l'art (Greuze, Murillo) et de les truffer de visages ou de museaux proliférant sur les corps des personnages. Les copies s'élevaient du coup au statut de détournements malicieux.

 

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Angel Tribaldos, d'après les Deux Mendiants de Murillo, les personnages couverts de figures rampant sur eux comme autant d'invités imprévus..., 1994

 

 

     Des sortes de mandalas ou de kaléidoscopes peuvent surgir sans coup férir au milieu d'un paysage. Ce genre de métissage des espaces visuels est fortement séduisant, et remet en cause la stricte séparation des genres picturaux. Il est très possible qu'Angel Tribaldos était conscient de son originalité, c'est ce qui s'exprimait peut-être lorsqu'il disait à ses proches que "plus tard ses tableaux vaudraient cher"...

 

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Angel Tribaldos, une de ses plus grandes œuvres, un paysage de bord de mer dominé par deux licornes, datée de 1982, environ 200x200cm

 

    Hélas, que vont devenir ces tableaux conservés par sa veuve durant une quinzaine d'années? La famille, nombreuse, annonce qu'elle veut les conserver, mais n'a pas forcément les ressources pour les stocker. Des musées ou des collections publiques seraient bien inspirées de se manifester pour en acquérir et ainsi sauver ce patrimoine visionnaire unique.

 

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Angel Tribaldos, titre non déterminé, 1984

 

23/06/2014

"Sous le vent de l'art brut 2", sous le vent, oui, mais pas forcément pour autant tous "bruts"

     La Halle Saint-Pierre a confié sa communication à une agence (Pierre Laporte Communication) pour sa prochaine grande exposition prévue à la rentrée de septembre (à partir du 17 septembre exactement, et devant durer jusqu'au 17 janvier 2015). On commence à recevoir dans les boîtes e-mail un laïus à ce sujet, ce qui est peut-être un peu tôt, mais c'est sans doute pour prévenir le grand "oublioir" de la période estivale qui s'annonce à grands pas....

 

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      Ce sera pour moi l'occasion de revenir étrenner les cimaises de la Halle, dans ses deux grands espaces pour expositions principales du rez-de-chaussée (la zone noire) et du premier étage, où, présenté par deux petites toiles à ce dernier niveau du reste, je n'étais pas revenu depuis l'expo "Art Brut et cie" de 1995-1996 (où j'étais exposé dans la section consacrée à la Création Franche). Cette fois, on m'exposera une douzaine de peintures et dessins, dans le cadre de cette manifestation destinée à faire mieux connaître la collection néerlandaise "De Stadshof", autrefois présentée à Zwolle en Hollande et dorénavant hébergée depuis 2002) au Muséum du Dr. Guislain à Gand, animée aujourd'hui par Liesbeth Reith et Frans Smolders (après l'avoir été initialement par Ans Van Berkum, nom qui a été "curieusement" oublié dans la présentation de l'agence de com').

 

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Bertus Konkers, maquette sculptée de l'ancien bâtiment qui hébergeait la collection "De Stadshof" à Zwolle aux Pays-Bas donc initialement

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Bruno Montpied, Les fumeurs de pipe, collage, acrylique et stylo sur papier et bois, env. 60x80 cm, 1990 ; ce tableau n'est pas reproduit sur le site internet de la collection De Stadshof mais fait bien partie de la donation que je leur ai consentie dans les années 90 (il ne sera pas exposé à la Halle St-Pierre)

 

    Un site internet, plutôt bien fait, permet de se promener parmi les œuvres des créateurs faisant partie de cette collection. Dont mézigue, qui ai fait une donation de quatre œuvres plutôt anciennes à la collection hollandaise du Stadshof. Tellement anciennes que la directrice de la Halle, Martine Lusardy m'a gentiment proposé d'opérer en quelque sorte une mise à jour de mes travaux apparus bien après cette donation (effectuée dans les années 1990). Dont acte, et ce dont je la remercie publiquement ici.

 

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Bruno Montpied, Bande-toi les yeux pour mieux voir, 24x18cm, encre et mine de plomb sur papier, 2013 (fait partie de la sélection pour "Sous le vent de l'art brut 2")

 

     Cependant, il me faut aussi apporter quelques précisions à propos de la communication actuellement transmise par newsletter par l'agence ci-dessus citée. La collection "De Stadshof" se proclamait autrefois collection "d'art naïf et outsider", ce dernier qualificatif ayant fait place plus récemment sur son site à "art brut". Même si "art outsider", à ce qui se répète souvent, serait l'équivalent dans le monde anglo-saxon du terme "art brut", il faut rappeler que pour les Anglo-saxons (que les Hollandais en l'occurrence imitaient) le mot sert surtout à mixer toutes sortes de corpus et de formes d'expression relevant de différentes catégories, comme l'art naïf, l'art populaire, l'art brut, les environnements populaires spontanés, et les artistes marginaux que l'on aurait plutôt tendance par nos contrées à qualifier "d'artistes singuliers" (terme que je ne dédaigne pas d'employer pour présenter mon propre travail graphique, même s'il me paraît passablement galvaudé par les temps qui courent). Le but principal étant de mettre en lumière une création plastique hors circuit officiel. L'agence Pierre Laporte Communication dans son laïus transmis actuellement par e-mail, dans une envolée généralisatrice, extrêmement discutable de mon point de vue à la fois de créateur et de critique, écrit ceci: « Martine Lusardy, directrice de la Halle de Saint Pierre avec Liesbeth Reith et Frans Smolders, conservateurs de la collection De Stadshof, ont sélectionné 350 oeuvres de 40 artistes emblématiques : peintures, sculptures, dessins, installations, broderies, signées par des figures incontournables de l’art brut (c'est moi qui souligne). »

     Eh bien, JE NE SUIS PAS une "figure incontournable de l'art brut" en ce qui me concerne. Incontournable, en termes d'embonpoint, je ne dis pas, mais en tout cas en ce qui concerne l'art brut, il y aurait malhonnêteté à me présenter ainsi. Et parmi les "40 artistes [toujours ce terme confusionniste] emblématiques", il doit bien y avoir d'autres personnes également peu concernées par ce label que l'on applique décidément trop à la louche par les temps qui courent: par exemple Marie-Rose Lortet, Christine Sefolosha, Philippe Azema, François Burland, Sylvia Katuszewski, Adam Nidzgorski, pour ne citer que ceux dont je connais (et respecte) le travail qui sera donc présent à la Halle Saint-Pierre à l'automne. Ces derniers noms recouvrent plutôt des artistes marginaux, effectivement situables dans une sorte d'orbite autour de l'art brut (orbite passant aussi sans doute autour d'autres corpus comme le surréalisme, le mouvement Cobra, and so on...). Je ne connais pas bien tous les créateurs hollandais présents dans la sélection, mais il y a fort à parier que plusieurs d'entre eux ont aussi à voir avec l'art naïf plutôt qu'avec l'art brut. Mais comme l'épithète "naïf" ne fait plus vendre, n'est-ce pas, on préfère "brut"... Donc, "Pierre Laporte Communication", si vous voulez être pris au sérieux, encore un effort, cernez davantage le champ proposé cet automne à la Halle Saint-Pierre.

 

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Bruno Montpied, Barbu bestial, encre et marqueurs divers sur papier, 21x29,7 cm, 2013 (Œuvre exposée à la Halle Saint-Pierre dans "Sous le Vent de l'Art Brut 2")

    Et pour être complet voici la sélection des artistes et créateurs retenus pour cette exposition d'automne à la Halle St-Pierre (cela fera 350 œuvres exposées):

ACM (France), Yassir AMAZINE  (Etterbeek, Belgique), Anonyme, Philippe AZEMA (France), Okko BOSKER (Pays-Bas), Herman BOSSERT (Pays-Bas), Bonifaci BROS (Espagne), François BURLAND (Suisse), Aaltje DAMMER (Pays-Bas), Siebe Wiemer GLASTRA (Pays-Bas), Martha GRUNENWALDT (Belgique), Lies HUTTING (Pays-Bas), Bertus JONKERS (Pays-Bas), Sylvia KATUSZEWSKI (France), Truus KARDOL (Pays-Bas), Jan KERVEZEE (Indonesia), Saï KIJIMA (Japan), Rosemarie KOCZY (USA), Davood KOOCHAKI (Iran), Marc LAMY (France), Hans LANGNER (Allemagne), Pavel LEONOV (Russie), Marie-Rose LORTET (France), Bonaria MANCA (Italie), Markus MEURER (Allemagne), Bruno MONTPIED (France), Michel NEDJAR (France), Adam NIDZGORSKI (France), Donald PASS (Royaume-Uni), Hans SCHOLZE (Pays-Bas), Christine SEFOLOSHA (Suisse), Joseph SELHORST (Pays-Bas), Paula SLUITER (Pays-Bas), William VAN GENK (Pays-Bas), Henk VEENVLIET  (Pays-Bas), Roy WENZEL (Pays-Bas), Johnson WEREE (Liberia), Karin ZALIN (U.S.A), Anna ZEMANKOVA (République Tchéque).

20/06/2014

La Collection de l'Art Brut à Lausanne fait son cinéma en plein air

    Qui disait que la Collection de l'Art Brut ne montrait les productions de l'art brut que dans le secret du Château de Beaulieu où elle est ouverte au public depuis 1976? A l'occasion d'une soirée unique, au soir du 5  juillet prochain à 22h, la voici qui invite Pierre-Jean Wurtz, l'émérite animateur de l'Association Hors-Champ à Nice, à présenter une soirée "open air", comme elle dit (gagnée elle aussi par la mode des anglicismes), dans ses jardins ouverts pour l'occasion au public. Seront projetés trois films: deux courts documentaires français, "Les tourne-vents d'André Pailloux" d'Andress Alvarez et Philippe Lespinasse (10 minutes, 2014), "Dans la cour du roi Arthur" de Yohann Laffort 11 minutes, 1998) et "L'immortalité en fin de compte", film canadien de Pascale Ferland (81 minutes, 2003). Je n'ai pas vu le premier, consacré pourtant à un créateur que j'ai beaucoup aidé à révéler dans mon livre Eloge des Jardins Anarchiques ainsi que dans le film de Remy Ricordeau, Bricoleurs de paradis (52 min, 2011), à savoir André Pailloux (le flyer consacré à l'annonce de cette soirée lausannoise est du reste illustré d'une de mes photos, très recadrée, montrant le site de Pailloux, une fois de plus métamorphosé, comme cela arrive chaque année, l'auteur le rénovant, le  modifiant, le repeignant régulièrement suite aux aléas climatiques et à l'usure rapide des matériaux).

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Le flyer annonçant la soirée du 5 juillet 2014, photo Bruno Montpied

     Par contre je connais mieux les deux autres, le film de Laffort sur Arthur Vanabelle, dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises dans mon livre là aussi, mais également sur ce blog. C'est un très bon court-métrage, on peut y aller de confiance. Le film de Pascale Ferland, idem. Il est fort agréable à suivre, les trois créateurs présentés à l'intérieur étant tous aussi originaux les uns que les autres, Léonce Durette, Roger Ouelette, Lionel Thériault. Il est assez rare en visionnant un film qu'on puisse autant sentir sur nos fronts passer l'air pur, frais, tonique et venté que l'on imagine souffler en permanence sur les rives du Saint-Laurent, le grand fleuve de mer hanté de bélougas et autres orques.

15/06/2014

Génie savant, génie brut à l'Abbaye d'Auberive

      "Génie", le terme peut paraître un poil excessif en l'occurrence, mais le commissaire de cette exposition qui se tient à l'Abbaye d'Auberive du 8 juin au 28 septembre 2014, Laurent Danchin, s'en sort bien en citant dans le dossier de presse John Ruskin. "On abuse sans doute du mot génie, mais c’est quelque chose qui existe, et cela consiste principalement dans le fait qu’un homme fasse des choses parce qu’il ne peut pas faire autrement –des choses de nature intellectuelle, je veux dire. (...) il y a en moi un instinct puissant, que je suis incapable d’analyser, de dessiner et de décrire les choses que j’aime –non pas pour la gloire, ni pour le bien d’autrui, ni pour mon propre avantage, mais une sorte d’instinct qui est comme celui de boire et de manger." (Oui, je sais, la dernière phrase est grammaticalement bizarroïde)

 

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     Le terme est donc synonyme d'instinct puissant... Bien. Aussi impérieux que l'instinct de boire et de manger, re-bien. La liste des exposants, les œuvres dont le dossier de presse nous donne un aperçu en une pièce à chaque fois, cependant, me convaincrait que s'il y a ici désir de représenter un instinct, qu'il soit savant ou brut (pourquoi pas le parallèle en effet?), il n'y a pas l'assurance que le talent soit toujours au rendez-vous de cette exposition (au titre complet de "Mycélium, génie savant, génie brut" ; Mycélium, c'est aussi le titre du site web animé par Laurent Danchin et Jean-Luc Giraud sur internet). Cependant, comme toujours avec les découvertes ou les créateurs défendus par Laurent Danchin, on doit pouvoir trouver quelques pépites dans ce rassemblement, plus nombreuses même à l'occasion de cette manifestation que dans les cas précédents (je reconnais à Danchin la défense des créateurs Marcel Storr ou Germain Tessier notamment, mais moins celle d'un Chomo qu'avec le temps, ayant pu comparer avec tant d'autres créateurs, j'ai fini par trouver peu original en fin de compte). A l'Abbaye d'Auberive, on peut par exemple admirer Joseph-Emmanuel Boudeau, apparemment actif dans les années 30, dont on ne sait rien de plus que ce qui se trouve inscrit dans deux compositions (le Mont Saint-Michel et le cuirassé Dunkerque) réalisées au crayon et à "l'encre de Chine et de France" comme il l'écrit...

 

 Joseph-Emmanuel Boudaud, Le Mont Saint-Michel, crayon et encre de Chine sur papier, 7x71 cm, 1937

 

        Si de mon côté je reste passablement sur ma faim en redécouvrant les œuvres de l'abbé Coutant, qui ne paraît à chaque fois exposé qu'en raison d'un besoin des commissaires d'expo soit de prouver  leur esprit de tolérance à l'égard des religieux soit de faire un petit discours catho (par exemple dans le dossier de presse Laurent Danchin ne résiste pas au couplet bondieusard en écrivant à propos des créateurs qu'il expose: "C’est cet esprit de soumission à une forme mystérieuse d’irrationnel qui donne à leur démarche son authenticité et tout son sens, et constitue le principal point commun entre des univers, pour le reste strictement individuels. Or revenir au sens et relier des individus, peut-on trouver plus bel objectif à réaliser dans une abbaye ? (c'est moi qui souligne)"), je deviens nettement plus intrigué lorsqu'on évoque le cas de Youen Durand. Né à Lesconil en 1922, handicapé de la jambe gauche, il dirigea la criée du port, faute d'avoir pu devenir marin. En parallèle il faisait de la peinture, naïve, et confectionnait des maquettes et des tableaux de coquillages tout à fait aboutis et raffinés, une trentaine environ, représentant des "scènes typiques de la vie locale, des images exotiques et des thèmes symboliques". A sa mort en 2005, les œuvres furent partagées entre ses descendants, certaines léguées à a commune qui aurait le projet de lui consacrer un petit musée. Une association de ses amis, animée par Mme Marie-Christine Durand (au nom homonyme sans avoir de lien familial), s'est également constituée. Dans l'expo Mycélium, il est mis en parallèle avec Paul Amar, dont j'ai déjà parlé en pointillés à plusieurs reprises sur ce blog. Ce sont tous deux des créateurs spécialistes de la mosaïque de coquillages, mais ils ne sont pas les seuls, que l'on pense par exemple à Hippolyte Massé en Vendée autrefois ou à Yvette et Pierre Darcel et leur environnement de statues couvertes de coquillages dans la région briochine dont j'ai parlé dans Eloge des Jardins anarchiques.

 

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Youen Durand, image tirée du blog Les Grigris de Sophie

 

    Je retiens aussi dans le rassemblement mycéliumien les broderies délicatement poétiques de Jeanne Giraud (j'ai un faible pour les broderies naïves décidément) qui vécut entre 1906 et 1993, produisant à partir de ses 66 ans une centaine d'œuvres.

 

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Broderie de Jeanne Giraud reproduite sur le site de Mycélium

 

      Germain Tessier (1895-1961), ce peintre naïf de Pithiviers, découvert au départ par son voisin le photographe Jean-Paul Vidal (par ailleurs ami de Laurent Danchin), et dont l'oeuvre a été conservée par le fondateur et animateur du Musée des Arts Forains, Jean-Paul Favand, est également du rassemblement Mycélium. L'occasion pour moi de saluer son oeuvre que je trouve effectivement très séduisante. Passant récemment dans le Périgord, j'ai eu l'occasion de tomber chez un collectionneur, Thierry Bucquoy, sur un tableau de Tessier que je crois peu connu.

 

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Germain Tessier, La Foire de Saint-Georges, 1966, coll Thierry Bucquoy ; il y a un côté un peu Dubout chez Tessier

    Sinon à l'Abbaye d'Auberive, on retrouve aussi les mêmes copains artistes de Danchin, comme les Staelens, Joël Lorand, Jean-Michel Chesné, Jano Pesset, Kurhajec, Joaquim Batista Antunes, etc. Le dossier de presse mis en lien ci-dessus permettra à chacun de se faire sa propre opinion. Je n'ai retenu ici que ce qui m'interpellait plus particulièrement.

 

 

11/06/2014

Guylaine, son bestiaire, ses portraits à la galerie Feuillantine

      Exposée naguère à la défunte galerie Nuitdencre du XIe arrondissement (et aussi à l'Inlassable Galerie pour une expo liée à la revue L'Or aux 13 Iles), la voici qui resurgit dans le Ve à la galerie Feuillantine. Auteur de nombreux dessins à l'encre noire, j'avoue que chez Guylaine, pour le peu que j'ai pu voir à travers le petit écran de la Toile, ce que j'aurai tendance à préférer, ce sont les portraits de quelques icônes de notre modernité, André Breton, Alfred Jarry ou ce portrait de Mme Cravan (Mina Loy?) que je reproduis ci-dessous.

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Guylaine, Mme Cravan

     Elle expose à partir du 12 juin et ce jusqu'au 5 juillet dans cette galerie située au bout de la rue Gay-Lussac ("où les rebelles n'avaient que les voitures à brûler", le 10 mai 1968, comme le dit une chanson connue) non loin du parc du Luxembourg. C'est une sorte de figurative poétique d'où l'ingénuité ne s'est pas envolée...

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10/06/2014

"Bricoleurs de paradis" à télécharger désormais en VOD...

    Je crois l'avoir dit, mon livre Eloge des Jardins Anarchiques, est désormais épuisé. Même la Halle saint-Pierre n'en a plus d'exemplaires. On peut le consulter dans toutes les bonnes bibliothèques qui ont eu la sage idée de le commander... Quant au film qui l'accompagnait en DVD, Bricoleurs de Paradis, de Remy Ricordeau, il est maintenant possible de le télécharger en VOD (Video on demand) si le besoin de le visionner se fait sentir. C'est un système de location que propose le site web de la coopérative Les Mutins de Pangée: http://lesmutins.org/bricoleurs-de-paradis. Sur la page d'accueil de ce site, on trouvera en suppléments gratuits les bonus que contenait le DVD du film, notamment les extraits de l'entretien que je fis en 2010 avec Savine Faupin, la conservatrice en charge de la collection d'art brut du LaM de Villeneuve-d'Ascq, mais aussi quelques images du site aujourd'hui démantelé d'André Hardy en Normandie.

 

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Le lion d'André Hardy, qui a été acquis par le LaM avec quatre autres pièces du jardin, photo Bruno Montpied, 2010

   A signaler aussi que le film sera projeté plus traditionnellement à la Médiathèque Marguerite Yourcenar rue d'Alleray dans le XVe arrondissement le 28 juin à 16h. Il vit sa vie désormais...

 

09/06/2014

Et maintenant le Docteur B..., un autre texte de Jacques Burtin

    On reprend sur les noms prédestinants, qui ne sont pas comme on pourrait le croire de façon superficielle, une façon de se moquer des patronymes insolites de notre part, mais plutôt une autre manière de songer le monde. Jacques Burtin m'a récemment envoyé le texte suivant, deuxième occurrence de ses rapports étonnants avec la gent médicale...

 

Le Docteur B…

      Il y a quelques mois, ma mère a commencé à se plaindre de troubles oculaires. Une tache noire est soudain apparue dans son œil droit. J’ai aussitôt tenté de prendre rendez-vous chez un spécialiste. Comme ma mère ne se déplace qu’avec difficulté, j’ai choisi l’ophtalmologue dont le cabinet était le moins éloigné de son domicile tout en étant conventionné. C’était une femme ; je l’ai eue une première fois au bout du fil et nous avons convenu d’un rendez-vous. Sa voix était prévenante et je croyais y distinguer un accent de compassion ; elle accepta de faire un creux dans un agenda pourtant bien rempli.

     Ma mère fut hospitalisée pour des raisons étrangères à ces maux la veille de son rendez-vous et ce dernier fut annulé.

    A sa sortie de l’hôpital, je rappelai le médecin. J’ai oublié de mentionner que si mon choix s’était porté sur cette personne, ce n’était pas seulement pour la proximité de son cabinet ou ses tarifs abordables : c’est aussi que son nom était proche du mien – à une lettre près.

     Lors de la seconde prise de contact, la même voix naturellement affable mais qui ne trahissait aucune affectation, aucune fausse proximité, se fit entendre. Un nouveau rendez-vous fut pris.

    Le jour venu, ma mère put enfin se rendre au cabinet de l’ophtalmologue. La tache était toujours là, un peu plus claire mais toujours aussi menaçante. Le verdict tomba : une série d’injections intra-oculaires était nécessaire.

       L’idée d’une telle intervention m’était naturellement douloureuse. Je ne pouvais sans frémir penser à la seringue approchant l’œil de ma mère. Certaines images particulières, venues de livres ou de films, me venaient à l’esprit : l’intervention du chirurgien de Jean-Sébastien Bach sur les yeux de ce dernier telle qu’elle est rapportée par Anna Magdalena Bach dans sa chronique - que ces écrits soient ou non apocryphes n’enlève rien à la cruauté hyperréaliste de la scène où le vieux Bach crispe ses mains sur les bras de son fauteuil au moment où le chirurgien intervient, et l’on voit ses articulations blanchir - ; je songe aussi à la scène de la paupière cousue de Jean-Dominique Bauby dans la description qu’il en donne dans son livre, et telle qu’elle a été filmée par Julian Schnabel ; on peut aussi penser à une scène d’un livre de Stephen King où l’héroïne – une héroïne de passage, martyrisée avant l’heure, comme Janet Leigh dans Psychose –, voulant fuir un tueur cannibale, empale son œil sur un porte-manteau (elle reste fixée là, s’agitant comme un insecte, tandis que le psychopathe l’approche d’un pas tranquille). Toujours, semble-t-il, le soleil et la mort - ou la souffrance - nous tiennent dans leur ligne de mire.

       Revenant à ma mère, je ne peux sans appréhension penser à l’instant – qui revient une fois par mois – où cette praticienne à la voix chaude et compatissante dirige d’un geste précis, impitoyable, l’aiguille vers l’œil de sa patiente.

      Le nom de ce médecin est le Docteur BURIN.

   

    P.S. J’ai dit que la proximité de nos patronymes avait certainement joué un rôle à l’heure du choix de ce praticien ; c’est cette même proximité qui m’empêcha sans doute d’y déceler une quelconque menace. Si je m’appelais Tartempion, le sens caché du nom de ce spécialiste m’aurait certainement frappé, remettant mon choix en cause. Je n’ai pas vu l’instrument visible aux yeux de tous, je n’ai vu que l’absence d’une lettre. J’irai plus loin : cette transformation de mon nom due à la disparition d’un caractère (croix, hache, pieu ?) l’adoucissait en quelque sorte, le rendant d’autant plus désirable que je lui associai très vite la texture d’une voix sans visage. J’étais en quelque sorte rendu aveugle par cette ablation orthographique.

 

Jacques Burtin

pour Bruno

1er juin 2014

     Dans un ordre d'idées assez voisin, je ne résiste pas au plaisir (ou au sadisme ?) de rajouter à la suite de ce texte l'image ci-dessous, prise à Montpellier en décembre 2013. Extrêmement troublante, n'est-il pas?

 

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Une plaque qui fait penser aux Oiseaux d'Alfred Hitchcock, ph. Bruno Montpied, 2013

 

07/06/2014

Dessins de José Guirao

     Il y a quelque temps j'avais publié une photo au "couteau subtil" de José Guirao, datant d'une époque déjà ancienne. Et le voici qui dessine à présent. J'en profite pour inaugurer une catégorie nouvelle (voir colonne de droite), sans commentaires, que j'intitule "Tel quel" (je sais, ça existe déjà, mais là je l'emploie dans le sens ordinaire).

 

josé guirao,dessin,autodidacte,photos de josé guirao,art singulier

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    Le dernier a un petit côté Albert Louden, je trouve (ah, zut, j'avais dit, pas de commentaire...)

 

03/06/2014

Les figures mécanisées de monsieur Alexis

     Un correspondant, M.Tireau, m'a récemment fait part d'une jolie petite découverte qu'il a faite sur un de ces dépôts-ventes où atterrissent parfois des créations d'inspirés. Il s'agit d'un ensemble de pièces mécanisées que des héritiers, après la disparition de l'auteur, ne se sont pas résolus à détruire, se disant peut-être qu'il y avait un peu d'argent à se faire, que c'était plus facile de s'adresser à un professionnel du débarras, un ferrailleur, plutôt que de les casser morceau par morceau.

 

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Photo et coll. M. Tireau

 

      Ces personnages paraissent de prime abord assez sommaires, parce que réduits au schéma, l'attention du créateur ayant été concentrée semble-t-il avant tout sur la question de leur animation.

Petite vidéo de monsieur Tireau insérée sur YouTube où l'on voit à l'action les créations mécanisées de "monsieur Alexis", et où aussi on entend, les bruits, cliquetis, clochettes tintinnabulantes, de ces dispositifs jouant un rôle important dans la conception de ces œuvres

       Notre collectionneur ne sait pas trop si on peut appeler cela des vire-vent, des girouettes, ou d'un autre qualificatif, dispositifs mécanisés, jouets? Ce dernier terme aurait plus ma faveur, tant j'imagine ce monsieur Alexis (1912-2002), ancien cheminot de la Sarthe, travailler en pensant à des petits-enfants qu'il rêvait d'émerveiller par ces tours de force d'animations mécanisées.

 

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Ces personnages font penser à des personnages de dessins animés, très stylisés, ph. et coll. M. Tireau

 

       La plupart des vingt pièces rachetées tournent grâce à une manivelle ou grâce à des pales de moulinets, mais M. Tireau m'assure qu'elles restent incapables de se mouvoir grâce au vent (les pales ne pouvant s'actionner qu'à la main).yohann tireau,monsieur alexis,girouettes,vire-vent,jouets bricolés et automatisés,whirligigs français Certaines étaient munies de tiges de fixation, l'une d'entre elles est même encore sur le toit de son atelier (M. Tireau a retrouvé le lieu de création originel), ce qui indiquerait qu'elles étaient prévues pour être installées en extérieur (M. Tireau: "Je me demande si ces objets n'étaient pas destinés à être mis sur des piquets d'environ un mètre de haut, du style girouette de jardin").

 

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Sur cette photo floue, on devine la girouette sur le toit de l'atelier, ph. M. Tireau

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Cycliste au visage noir (de nombreux Noirs apparaissent ainsi parmi les personnages), petit drapeau tricolore, joueur de trompette... Ph. et coll. M. Tireau

 

   Monsieur Alexis n'eut-il pas le temps de perfectionner ses sujets? Il semble qu'il ait en tout cas insisté sur l'animation. "Les personnages et animaux s'animent dans un joyeux bordel en tapant quelquefois sur des timbres", m'écrit M. Tireau. Un point sur lequel il faut revenir, c'est l'aspect schématique des silhouettes peinturlurées franchement, et la part envahissante prise par les grossières pièces de mécaniques, pales, écrous, vis énormes, montants métalliques, qui font penser à un jeu de Meccano particulièrement conçu pour un malvoyant.

 

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Exemple de pièces de mécanique très voyantes, jouant un rôle esthétique dans la composition de la pièce ; les divers éléments sont constitués de matériaux recyclés, ph. et coll. M. Tireau

 

    Le dessin des silhouettes (il en est peu de face, voir exception ci-dessous) est réduit au minimum, tirant celles-ci vers une tendance à l'abstraction géométrique colorée, où les éléments mécaniques joueraient un rôle esthétique (probablement involontaire).

 

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Personnage présenté de face, visage noir et tout de jaune vêtu, avec des sabots semble-t-il, ph. et coll. M. Tireau

 

   D'autres pièces seraient conservées dans d'autres parties de sa famille. Avis aux curieux...