31/03/2009
Les fous littéraires à la Bibliothèque Nationale de France
Les fous littéraires (et artistiques), pilotés par Marc Ways et son équipe de la revue Les Cahiers de l'Institut, émanation de l'Institut International de Recherche et d'Exploration sur les Fous Littéraires (IIREFL), débarquent ce mercredi 1er avril, jour des blagues proposé paraît-il par hasard et sans aucun rapport avec le sujet (faut-il y croire?), dans le cadre d'un colloque ouvert à tous, libre d'accès. Des colloques gratuits, ouverts à tous sans distinction de fortune, c'est pas tous les jours que cela arrive...
Alors... Demandez le programme...
LES FOUS LITTERAIRES ET ARTISTIQUES
Mercredi 1er avril 2009
Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand
Petit auditorium, hall Est, quai François Mauriac, Paris 13e, de 14h30 à 20h
(Après-midi proposé avec l'IIREFL)
ENTREE LIBRE
À l'aube du XXIe siècle, dans un monde où le politiquement correct et la pensée unique sont de règle, où la raison n'est que ruine de la fantaisie, il est venu le temps d'exhumer et de considérer enfin - pour éviter que ne meurent une seconde fois les grandes oeuvres des petits auteurs - la piétaille des « Fous Littéraires, Hétéroclites, Excentriques, Irréguliers, Outsiders, Tapés, Assimilés... »
Fous musicaux : Au cours de l'après-midi, Fanchon Daemers rythmera les communications par des interventions chantées autour et alentour des fous littéraires ou des hétéroclites.
14h30 - 18h :
Ouf, petit film d'introduction
de Laurent Gervereau, président du comité scientifique de l' IIREFL
Histoire d'une passion
par Marc Ways, président et fondateur de L'IIREFL
Présentation de l'IIREFL : Qu'est-ce que l'Institut?
par André Stas, vice-président et co-fondateur de l'IIREFL
Les Cahiers de l'Institut
par Marc Décimo, vice-président et co-fondateur de l'IIREFL
Hersilie Rouy
par Laurent Soulayrol, psychiatre-psychanalyste
Pour une histoire de la folie littéraire. De Charles Nodier à André Blavier : en quête d'immoralité
par Tanka G. Tremblay, doctorant en langue et littératurefrançaises à l'Université McGill, Canada et co-fondateurde l'IIREFL
Warungka : perdre le sens des mots et des pas chez les Warlpiri du désert central australien
par Barbara Glowczewski, directrice de recherche au CNRS Laboratoire d'Anthropologie Sociale, Collège de France
Pause
Les fous scientifiques
par Michel Criton, président de la Fédération française des jeux mathématiques
Les Causeries brouettiques du Marquis de Camaras,
par Francis Mizio, écrivain et scénariste
Un éditeur chez les fous littéraires
par Marc Kopylov, éditions des Cendres
La guérison infinie : quelques cas de folie en histoire de l'art
par Nicolas Surlapierre, conservateur au Musée d'Art moderne de Lille Métropole
Paul Tisseyre, Ananké-Hel! et Jean-Pierre Brisset
par Marc Décimo
18h30 - 20h :
Lecture de textes de Brisset, Roux, Boudin et Gagne
par Sagamore Stévenin , comédien
Projections d'extraits des films
Praline, autour des fous de Rimbaud
par Jean-Hugues Berrou
Sacrées bouteilles,
film tunisien de Fitouri Belhiba
Brouettes. Autour du marquis de Camarasa,
par Laurent Gervereau
00:43 Publié dans Fous littéraires ou écrits bruts | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fous litéraires, les cahiers de l'institut, marc ways, marc décimo | Imprimer
30/03/2009
Fusils chinois rapide 6h46 et chasseurs bombardiers du rêve noir, André Robillard
Du 28 mars au 19 avril, les sculptures d'assemblage et les dessins d'André Robillard viennent faire un tour plus conséquent que dans le passé (voir la présentation de la collection Eternod-Mermod) au musée de la création dite franche, à Bègles. Un vernissage, pardon l'inauguration, aura lieu le vendredi 3 avril, un peu confidentiel comme voudrait peut-être le suggérer ce terme d'inauguration placé là pas au hasard...
Cela a lieu en parallèle avec une autre série de représentations du spectacle Tuer la misère (voir ma note du 3 juin 2008 ) qui se tiendra à Bordeaux (au "TNT Manufacture de Chaussures", tél: 05 56 85 82 81, représentations les 7, 8 et 9 avril). Ce sera l'occasion de constater comment évolue le travail de Robillard, sur lequel j'ai entendu ces jours-ci de nombreuses rumeurs, sur des collectionneurs qui rafleraient son travail, sur une certaine excitation bref qui l'entourerait, lui dont la réputation de créateur de l'art brut ferait tourner la tête à nombre de rapaces...
Les performers du spectacle, Charlotte Ranson et Alexis Forestier, demandent régulièrement à Robillard de décorer de ses oeuvres les scènes où ils jouent, où il clame ses diatribes en langages martien ou allemand guttural burlesque. Sont-ce ces oeuvres-là aussi qui seront présentes? Peu d'oeuvres proviendront de la collection permanente du musée en tout cas (une ou deux ?). Quelques collectionneurs, dont Frédéric Lux, déjà cité ici, ou Michel Leroux, ont prêté des éléments de leurs trésors. Reste à savoir s'il n'y a pas au fil du temps (André Robillard crée ses fusils et autres depuis les années 60), comme dans le cas d'autres créateurs qui n'arrivent pas toujours à faire face à la demande trop pressante des "clients", une dévitalisation et une tendance à l'inachèvement embryonnaire des oeuvres de la part de cet étonnant créateur qui reste une véritable force de la nature (toujours solide malgré ses soixante-dix ans dépassés).
02:14 Publié dans Art Brut | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, andré robillard, création franche, tuer la misère | Imprimer
28/03/2009
Un meneur
21:17 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : bruno montpied, art singulier | Imprimer
27/03/2009
Le Musée des Méprises (2)
C'était une de ces fins d'après-midi pluvieuses et froides, de celles qui annoncent l'approche de l'hiver.
Ma compagne, sortie faire quelques courses, venait de rentrer. Moi j'étais absorbé par la lecture de quelque livre, à moins que ce ne fût le journal du jour. Bref, nous en étions là, moi dans ma lecture, elle son cabas encore à la main. C'est alors que sur un ton non dénué d'inquiétude, elle me fit part d'une information tout à fait incroyable, du genre de ces rumeurs que vous apprenez au détour d'une conversation entendue dans la rue ou dans une file d'attente au super marché.
Il faut faire attention, me dit-elle, en ce moment il y a plein de vieux russes à Paris!
Quoi, me dis-je, les cosaques seraient de retour ? Curieux de comprendre en outre le danger que peut représenter pour la population une armée de vieillards, autant qu'étonné par la rapidité d'une soudaine occupation venue de l'Est dont je ne m'étais, je dois l'avouer, pas encore rendu compte, je l'interrogeai sur l'origine de cette surprenante révélation.
Ces périodes de demi-saison sont propices à la diffusion de microbes en tous genre, me répondit-elle, pour bien faire il faudrait porter des masques hygiéniques comme le font les Chinois.
Quoique soucieux de ma santé, je décidai alors de sortir affronter ces vieux russes sans me laisser atteindre, toutefois, par le virus d'un anti-slavisme primaire.
Remy Ricordeau
15:58 Publié dans Curiosités, modifications et divertissements langa | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : remy ricordeau, homophonies, divertissements linguistiques | Imprimer
"Indépendamment de ce qui arrive...
15:40 Publié dans Surréalisme | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré breton, fango, corse | Imprimer
24/03/2009
Macrévives et Boixau (Macréau et Boix-Vives)
Ce soir, vernissage à la Halle St-Pierre, rue Ronsard, 18e ardt, Paris, des expositions Macréau et Boix-Vives (à partir de 18h comme d'habitude). En douce un autre vernissage qui a attendu ce même soir pour être officialisé, afin de profiter on l'espère de la foule des grands jours, de l'autre petite expo de la Galerie du hall d'entrée, A chacun son dessin. Effectivement, il est légitime d'attendre la grande foule, Macréau et Boix-Vives sont deux immenses peintres, chacun dans leur genre bien distinct. Macréau c'est une sorte de Picasso graffiteur, un Picasso graphiste qui se serait emparé en contrebande de pinceaux. Boix-Vives, c'est un immense candide, candide jusqu'à la violence la plus absolue (il avait, paraît-il, des colères éruptives), amoureux de la couleur où il se roulait avec une gourmandise inspirée par une grâce venue d'on ne sait où, mais si on le sait, du fond de son être prodigieusement sage, équilibré, du bout de ses doigts soudaineement aimantés. Confiant dans ses pouvoirs au point de croire qu'il pourrait résoudre tous les problèmes de l'humanité grâce à de simples brochures où il traçait ses plans sur la comète pour la paix et l'harmonie dans le monde.
Je ne m'étends pas plus sur la question, il existe déjà pas mal de livres sur lui, notamment celui de Marie-Caroline Sainsaulieu aux éditions Acatos, et celui de Jean-Dominique Jacquemond à La Différence, sans compter les catalogues sur Boix-Vives et Macréau édités por l'occasion par la Galerie Margaron, galerie qui prête les oeuvres exposées, semble-t-il...
Cadeau en avant-première (pour ceux qui auront l'idée de venir faire un tour ce 24 mars après-midi sur ce blog), une des toiles de Macréau exposées à l'étage, photographiée l'autre jour avec autorisation spéciale de Martine Lusardy:
15:27 Publié dans Art Brut, Art immédiat, Art moderne méconnu | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : michel macréau, anselme boix-vives, art brut, art moderne méconnu | Imprimer
Armand Goupil au gré des blogs
Je ne me souviens plus comment je suis tombé sur le site du mouvement ambiphoque.... Oui, vous avez bien lu, ambiphoque. Cela renvoie à une librairie, située à Paris, 10, rue des Ecoles dans le 5e ardt, à ma surprise (je viens tout juste de m'en aviser ; au fait, tout prés de la Sorbonne, comme ça, le mouvement aurait peut-être mieux fait de s'intituler amphi-bock...). Je ne l'ai jamais vue, cette librairie-là, pourtant j'y passe souvent. C'est sans doute de création récente? Va falloir s'en assurer en y allant physiquement. Ce mouvement ambiphoque, correspondant à un désir de faire voler des êtres pourvus de nageoires, dixit un des deux libraires, Claire Ambi (l'autre se prénomme Julien, comme il est dit sur le site web de la librairie), s'intéresse en tout cas à Armand Goupil, comme mézigue. Je renvoie à la note que leur blog a mise en ligne à la date du 18 mars dernier.
Ce peintre m'intrigue et me séduit beaucoup, au point que je lui ai consacré un article dans la revue Création Franche n°29 en avril 2008. J'en ai peu parlé sur ce blog en fait, je ne sais pas pourquoi, d'autres sujets ayant pris le dessus entre temps. Deux notes seulement, pas particulièrement centrées sur le Goupil (cliquez sur ce mot et puis ici aussi) en question, ont reproduit deux peintures photographiées chez un brocanteur qui m'avait laissé les prendre avec beaucoup de complaisance (merci à Jean-Philippe Reverdy). Je vais essayer de réparer cet oubli dès aujourd'hui. D'abord en publiant l'image que m'a transmise Claire Ambi, qui l'a aussi insérée sur son propre blog, Ambiphoque, (voir image ci-dessus) et en signalant d'autres peintures du même Goupil sur un autre blog, celui d'un M.Yves Barré, intitulé Ah Oui... Suivre les liens... Et puis, en mettant en ligne de temps à autre d'autres peintures de Goupil, comme celle ci-dessous, qui montre que le monsieur aimait les calembours traduits en images.
Armand Goupil, on ne sait que très peu de chose sur lui, il serait mort en 1965, avance Ambiphoque (c'est vrai que la plupart des peintures vues de lui ne dépassent pas cette date). Des brocanteurs (Philippe Lalane par exemple qui m'a mis à l'origine sur la piste de ce peintre) le présentent comme un instituteur qui aurait peint à la retraite, "de 1953 à 1964"... La famille vivrait toujours dans la Sarthe. Ce serait elle qui aurait décidé de disperser chez un brocanteur l'oeuvre de leur aïeul (au moins deux mille oeuvres...). Mais tout ceci n'est que bruits et rumeurs, sur lesquels personnellement j'ai résolu sciemment de divaguer à loisir, en reconstituant rêveusement les motivations de l'artiste telles qu'on peut les découvrir présentes au gré des peintures que j'ai pu photographier en un beau choix (50 environ), un jour à Chatou... C'est ce qui a servi pour l'article que j'ai publié dans Création Franche. Cependant, je reconnais que ce texte peut se réduire en définitive à un pur délire d'interprétation! Qui sait...? Par le détour du délire, j'ai pu toucher à quelque port aussi bien...
00:32 Publié dans Art immédiat, Art inclassable, Art naïf, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : armand goupil, ambiphoque, art singulier | Imprimer
22/03/2009
Le musée des méprises (1)
Un matin où nous prenions ensemble notre petit déjeuner, moi encore passablement ensommeillé devant ma tasse de café, ma chère compagne, un peu plus éveillée que je ne l'étais, se mit en tête, pour modérer sans doute mon excessive consommation de café quotidienne, de me convertir à sa religion du thé matinal en m'en vantant toutes les vertus supposées (vertus que je ne discute pas au demeurant).
Je vous passe le détail des arguments avancés, tous assurément plus convaincants les uns que les autres, mais n'étant cependant pas de nature à modifier durablement les habitudes d'un buveur de café impénitent tel que moi. J'écoutais donc d'une oreille semi attentive cette litanie de bienfaits que procure une consommation journalière de thé vert (le thé noir ou rouge ayant selon elle moins de vertus, cela dit pour les amateurs de ces deux breuvages), et j'allais sans doute me rendormir si je n'avais été brutalement secoué de ma torpeur par le dernier argument qu'elle venait de m'asséner: à l'entendre, en effet, le thé vert était une boisson notoirement antisémite !
Bien que n'étant ni juif ni arabe mais de vieille souche sarthoise depuis 52 générations, je n'en suis pas moins sensible aux discriminations de toutes sortes dont nombre de nos contemporains peuvent être victimes en raison de leurs origines. Cependant sceptique sur la possibilité que peut avoir un breuvage d'afficher des opinions aussi discutables (mais pour dire vrai ma réaction eût été semblable si elle avait affirmé qu'au contraire le thé vert était antiraciste), je me mis en devoir de comprendre les raisons d'une telle affirmation. Il est connu, m'expliqua-t-elle alors, que le thé vert tue les bactéries, la preuve étant que ses feuilles sont utilisées dans la pharmacopée chinoise traditionnelle pour la confection d'onguents désinfectants. Ce qui en fait donc bien une boisson antisémite. De sceptique que j'étais, je devins alors moi aussi antiseptique.
Remy Ricordeau
13:35 Publié dans Curiosités, modifications et divertissements langa | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : divertissements langagiers, remy ricordeau | Imprimer
21/03/2009
Info-Miettes (3)
Je signale l'exposition prochaine de Christian Pinault, Catherine Ursin et de quelques autres (Chamoro et Boistine) à la Galerie La Main qui parle, située dans le 20e ardt à Paris, avenue du Père-Lachaise, du 1er au 12 avril. Histoire de faire la liaison avec l'exposition Hang'Art annoncée dans une note précédente, où expose aussi Pinault, le récupérateur d'épaves (et non pas de cadavres, pour faire référence à Stevenson). Cette galerie est en fait un lieu associatif qui invite, moyennant cotisation individuelle ou collective, des groupes à exposer. Pas de ligne précise donc (hormis l'étiquette de galerie d'art singulier qui devient une étiquette qui ne veut plus rien dire, tant les artistes récupérateurs plus ou moins improvisés font florés), pas d'exigence esthétique particulièrement marquée. On constate simplement que des "singuliers" sincères s'y retrouvent régulièrement, Jean-Michel Chesné par exemple y est passé récemment. A regarder leur site web, j'ai trouvé jusqu'à présent leurs accrochages assez "foutoir" (on veut en mettre le plus possible). Pour l'occasion, l'expo Pinault-Ursin and co, ils ne sont que quatre. L'affiche de l'expo paraît équilibrée, et les artistes talentueux, même si le syndrôme de la "Tête à Toto" y est toujours actif...
Vernissage le 3 avril à 18H, Galerie La Main qui parle, 3, avenue du Père Lachaise, Paris 20. Expo ouverte tous les jours 10h-20h.
14:35 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : christian pinault, catherine ursin, la main qui parle | Imprimer
Disparition de Lolette Grégogna
01:29 Publié dans Hommages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lolette et rené-françois grégogna | Imprimer
20/03/2009
Les mots de la fin (1)
"Avant de fusiller le criminel américain James W.Rodgers, en 1962, on lui demande quelle est sa dernière volonté:
- Eh bien... Un gilet pare-balles! "
(Le Dernier Mot, De Néron à Desproges, près de 500 façons de tirer sa révérence, une anthologie présentée par Anne-France Hubau et Roger Lenglet, Librio, 2005)
10:05 Publié dans Curiosités, modifications et divertissements langa | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : mots de la fin, derniers mots, james rodgers, peine de mort | Imprimer
19/03/2009
Il paraît que
Un petit livre à la maquette sobre et originale, un peu énigmatique, tel s'est révélé à moi le recueil de Goria (qui est-ce?) intitulé Il paraît et vendu sur le stand des éditions Cent Pages au Salon du Livre (il a été édité la première fois en 2004). Cela contient des centaines d'informations (440 exactement) plus ou moins invérifiées par l'auteur qui prétend dans la courte préface servant d'explication au début du livre qu'il les a collectées à la radio, tandis qu'il tirait des photos dans son laboratoire ("Du flux des propos, il arrive qu'une information se détache, forçant l'écoute"). Curieuse litanie d'Il paraît que... qui vient nous rappeler le flot d'informations qui nous envahit et tantôt dilate notre vision du monde et le cercle de notre mémoire, tantôt nous plonge dans le désordre et la confusion, où l'on ne sait plus faire la part entre le réel et l'imaginaire. Ces petits textes ressemblent à des départs de rumeurs aussi (exemples, les trois textes relatifs à Diogène, contradictoires, que contient le recueil). Et les rumeurs regardent la créativité populaire involontaire comme cela a déjà été remarqué par certains folkloristes (Nicole Belmont par exemple).
Quelques exemples ci-dessous, choisis par moi je l'avoue pour leur curiosité et leur cocasserie avant tout:
Il paraît que les cailloux possèdent un pouvoir hypnotique qui leur permet de se déplacer: quand un caillou veut changer d'endroit, il attend que quelqu'un passe, il l'hypnotise, le passant le ramasse et l'emporte ailleurs.
Il paraît que les électrons en se déplaçant émettent un son qui, selon la nature du métal, change.
Il paraît qu'on fabrique encore des 2CV en Chine.
Il paraît que le bouillon cube a été lancé sur le marché la même année que le cubisme.
Il paraît que le requin coule s'il cesse de nager car il est plus lourd que l'eau.
Il paraît qu'en Grèce, le pédagogue était l'esclave chargé d'amener les enfants à l'école..
Il paraît que chez les Arwakos, le mort est enterré en position foetale avec une cordelette dans la bouche qui, maintenue à la surface, permettra à son âme de rejoindre les esprits.
Il paraît que Louis Aragon et Elsa Triolet allaient aux concerts de Johnny Halliday.
Il paraît que l'horizon est à quinze kilomètres.
Il paraît que lorsque la Joconde fut volée en 1911, Kafka, alors à Paris, alla voir l'emplacement vide au Louvre.
Il paraît que notre plus proche voisin qui était à 23,12 mètres est maintenant à 12, 80 mètres.
Il paraît qu'un moustique bat des ailes 133000 fois par minute.
Il paraît que Clemenceau a arraché le drap noir qui recouvrait le cercueil de Monet en disant: "De la couleur pour Monet".
Il paraît que dans certaines tribus d'Esquimaux, au Pôle nord, parfois les hommes se réunissent, choisissent l'un d'entre eux et tous ensemble le jettent en l'air le plus haut possible pour qu'il voie très loin et raconte.
Il paraît que les oreilles de monsieur Spock ont été vendues 1600 livres sterling chez Sotheby's.
Etc., etc....
(Merci à Jean-Raphaël Prieto pour avoir attiré mon attention sur ce livre)
20:22 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : goria, éditions cent pages | Imprimer
15/03/2009
Asylum, un documentaire de Catherine Bernstein
L'information tombe un peu juste, je le reconnais, mais elle arrive quand même. Si cela vous intéresse de retourner dans les hôpitaux psychiatriques des années d'après-guerre aux années 70 (hôpitaux de Sarreguemines, Maison Blanche, Villejuif, Fleury-les-Aubrais, Lyon...), il vous faut allumer le poste de télévision ce dimanche 15 mars en fin de soirée, sur la chaîne Arte, à 23h50 très précise (rediffusion cependant le 22 mars à 4h15...). On diffuse un documentaire de 40 minutes, Asylum, de Catherine Bernstein, réalisé en 2008 à partir d'un montage de films en format amateur (Super-8) tournés à l'origine par le "psychiatre réformateur" (je cite) Georges Daumézon. Le film ne comporte pas de commentaires, bruité seulement par des sons d'ambiance, pas, chuchotements, portes qui grincent... Ces images en noir et blanc pour la majorité dormaient, paraît-il, dans les archives de l'Hôpital Sainte-Anne. La caméra du médecin veut exposer l'aspect des hôpitaux psychiatriques en ces lendemains de guerre. Des psychiatres cinéastes amateurs, il n'y en a pas tant que ça, à mon avis. Avis donc à la population...
00:33 Publié dans Cinéma et arts (notamment populaires) | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : catherine bernstein, georges daumézon, ste-anne, cinéma super-8, aliénation | Imprimer
14/03/2009
Chasse-Pot et Caroll Bertin au Musée international d'art naïf de Nice
J'allais oublier Chasse-Pot, Jean-Jules de son prénom. Le MIAN de Nice, celui de la collection d'art naïf Anatole Jakovsky, le rappelle à mon bon souvenir (exposition du 6 mars au 6 avril 2009). Et c'est juste que ses figures étrangement flottantes, aux yeux de souris, perpétuellement au garde-à-vous, qu'il confectionne en papier mâché depuis 1968 (il n'aime représenter que cela, des figures), viennent faire un tour du côté de l'art naïf. Elles partagent avec lui la grande immédiateté de leurs expressions.
Doucement éberluées, ses figures, lévitantes dirait-on, regardent un point lointain derrière nos têtes, laissant passer par-dessous un possible sous-entendu de l'auteur, comme dans le cas de cette sculpture représentant un homme semblant poser devant un photographe (le spectateur) la main sur l'épaule de celui que l'artiste reconnaît dans le titre de cette oeuvre comme un "demi-frère" (allusion à son propre lien de parenté avec cet autre peintre qu'est Bernard Rancillac, frère de Chasse-Pot dont le pseudonyme cache en fait le nom de Paul Rancillac?)
Jean-Jules Chasse-Pot, Le demi-frère, 2006, copyright Adagp, Paris, 2009
Commencée le 6 février et prévue pour se terminer aussi le 6 avril, il faut également mentionner l'exposition dans le même musée des oeuvres textiles de Caroll Bertin, que j'avoue bien aimer. Enfantines, humoristiques, elles restent en même temps confectionnées avec un sens esthétique développé. Cet artiste a exposé dans le temps au Musée de la Création Franche, ainsi que dans divers autres lieux se rapportant peu ou prou à l'art singulier. Elle possède un site sur lequel on peut voir quelques-une de ses oeuvres choisies. En fouillant dans les anciens numéros de Création Franche, on trouve un article dans son n°8, datant de 1993, dû à Bernard Chevassu, dont j'extrais l'image ci-dessous, montrant une oeuvre déjà ancienne.
21:34 Publié dans Art moderne ou contemporain acceptable, Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-jules chasse-pot, caroll bertin, château ste-hélène, rancillac | Imprimer
11/03/2009
Ex-voto du Mexique, Alfredo Vilchis en particulier
La galerie Frédéric Moisan accroche à ses cimaises (jusqu'au 29 mars prochain, se presser...) les petits "retables" naïfs du peintre mexicain d'ex-voto contemporains Alfredo Vilchis, ainsi que ceux de ses descendants, puisqu'à présent c'est tout une famille de peintres qui turbinent pour pondre de l'ex-voto à tour de bras (comme dans le cas de la famille Linarés qui fait dans le squelette polychrome) dans un faubourg de Mexico.
On connaît déjà passablement les peintures de cette famille depuis la parution du livre de Pierre Schwartz, préfacé par Victoire et Hervé Di Rosa, Rue des Miracles, ex-voto mexicains contemporains (Le Seuil, Paris, 2003), qui recensait de nombreux tableaux, dont certains du reste se retrouvent dans cette exposition.
Cette forme d'art populaire contemporain, encore très vivante au Mexique, intéresse comme on sait les animateurs et les sympathisants du Musée International des Arts Modestes de Sète. Parmi eux, Pascal Saumade, animateur par ailleurs de la structure nomade appelée Pop Galerie, avait monté il y a quelques années rue d'Orsel à Montmartre, dans les anciens locaux de l'Art's Factory, une exposition d'autres peintres populaires mexicains d'ex-voto, comme l'auteur du "retable" (tableau) ci-dessous, moins connu qu'Alfredo Vilchis qu'on a tendance à citer un peu trop exclusivement depuis quelque temps...
J'avais cru comprendre à l'époque -mais n'ai-je pas halluciné?- que beaucoup de ces ex-voto portaient des dates qui pouvaient être bien antérieures à leur date d'exécution. Vrai? On aimerait avoir des renseignements plus précis là-dessus... J'ai fait un échange il y a quelque temps avec Frédéric Lux de quatre ex-voto, eux aussi mexicains, dont trois datés des premières années du XXe siècle paraissent visiblement peints avec un pigment bien plus proche de nous dans le temps (le quatrième est plus patiné, donc peut-être plus ancien, paraissant d'une autre main que les trois premiers)... Je laisse juges mes lecteurs...
23:42 Publié dans Art immédiat, Art naïf, Art populaire insolite, Danse macabre, art et coutumes funéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alfredo vilchis, galerie frédéric moisan, di rosa, ex-voto mexicains | Imprimer
07/03/2009
Expo O5, Hang-Art
Signalons une nouvelle exposition de Serge Paillard, l'homme qui voyage par intermittences visionnaires au pays caché des pommes de terre, ces tubercules aux formes suggestives, exposition de dessins d'après des patates métamorphosées qui s'insère au milieu d'une expo plus particulièrement collective (ils s'y sont mis à sept, et cela dure du 28 février au 13 avril 2009).
Hang-Art 05, qu'elle s'intitule l'expo. On y retrouve aussi un grand amateur de récupération de bois flottés, Christian Pinault, qui participe de temps à autre aux biennales du type "Brut de Pinsé" en Bretagne, ouvertes aux artistes pilleurs d'épaves lorsqu'ils sont de retour de leurs glanures sur les estrans (le bord de mer où la marée (que-j'ai-dans-le-coeur, of course) s'est retirée). Et puis il y a d'autres personnes dont je ne connais pas grand-chose. Si on veut prolonger l'information, on va sur le site du site, weu weu weu.hang-art.fr. On y retrouve comme d'habitude tous les renseignements pratiques. Cela se passe à Saffré, en Loire-Atlantique, en pleine campagne.
23:53 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art singulier, serge paillard, hang-art, christian pinault | Imprimer
06/03/2009
Jean Estaque
Jean Estaque est une des figures déjà anciennes de l'art dit singulier. Sous ce terme, j'entends les créateurs quelque peu en marge des courants principaux des arts plastiques contemporains et qui font preuve d'une belle fidélité à une expression synthétique, voire enfantine, primitiviste si on veut, proche des arts populaires dont par ailleurs Estaque recueille chez lui certains exemples pris dans l'art brut et autres. C'est un petit cousin de Chaissac, pourrait-on dire (n'oublions pas que Gaston était originaire du Limousin), qui a débuté dans la sculpture sous l'influence de l'art roman, nous dit un dossier de presse. C'est un amoureux de la Creuse où il vit (c'est là que je l'ai rencontré voici plusieurs années déjà, à Savesnes, où il a aménagé depuis quelque temps une salle vouée à exposer des créations qui lui plaisent -on aimerait pouvoir en faire autant...), après être né dans l'Ariège en 1945.
Il expose jusqu'au 11 mars, plus que quelques jours donc, à la galerie lyonnaise A.Del Gallery (nom un peu tirebouchonné, n'est-il pas?), au 33, rue Auguste Comte, dans le 2ème arrondissement. Des oeuvres inspirées des personnages vus dans les nouvelles de Guy de Maupassant. C'est un tailleur de bois qui aime en outre la polychromie, mais il saura utiliser à l'occasion d'autres matières et supports, cartons et papiers (découpés, déchirés, dessinés...), faisant recours plus souvent qu'à son tour aux techniques de la gravure. Ses oeuvres ont parfois fort à voir avec certains jouets, et débouchent à d'autres moments sur les reliquaires. Des oeuvres monumentales ont pu lui être commandées, comme ce fut le cas au Lac de Vassivière.
Contrairement à tant d'autres artistes uniquement préoccupés de leur nombril, il sait se tourner vers les autres créateurs, notamment les plus modestes et les plus discrets d'entre eux, les créateurs populaires. C'est lui qui me signala l'existence de Pierrot Cassan, comme je l'ai déjà dit, mais c'est aussi avec son aide que je pus retrouver la trace des oeuvres de Ludovic Montégudet conservées par sa famille à Lépinas (toujours en Creuse), ce qui ouvrit la voie à une exposition des oeuvres sculptées naïves de ce dernier au Moutier d'Ahun à l'été 1992. En fait, il semble qu'entre l'art populaire et Jean Estaque ce soit un continuel va-et-vient, comme dans le phénomène des vases communicants. Tout ce qui me vient d'Estaque me maintient toujours en alerte.
00:55 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean estaque, art singulier, maupassant, a.del gallery | Imprimer
02/03/2009
Dessins du sciapode à la Halle Saint-Pierre
Prévue pour débuter le 3 mars, il y aura bientôt une exposition intitulée "A chacun son dessin" à la Halle Saint-Pierre, dans l'espace consacré à des présentations quelque peu alternatives, à des essais si l'on veut (sur place, ils appellent cela la galerie). Et l'éternel débutant que je suis se trouve donc fort aise de se retrouver présent dans cette sélection de dessins (des encres dans mon cas), en compagnie de sept autres dessinateurs. Le vernissage est programmé pour le 24 mars, le même jour que le vernissage de la double exposition Michel Macréau-Anselme Boix-Vives qui commence à cette date. Rendez-vous est donné aux amis qui aimeraient se rendre compte plus physiquement - si je puis dire - de mes travaux, car le virtuel, ça va bien un temps...
A CHACUN SON DESSIN
Exposition collective
du 3 au 30 mars 2009
Jean-Michel CHESNE • Annie COHEN • Caroline DEMONGEL
Jean DEMELIER • Joseph KURHAJEC • Bruno MONTPIED
Jude MORNIER • Sylvia K. REYFTMANN
Bruno Montpied, Le Château qui prend vie, 30x37cm, 2006
Galerie Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard - 75018 Paris
Entrée libre.Tous les jours de 10h à 18h
Renseignements : 01 42 58 72 89
(En partenariat avec le Salon du dessin contemporain)
01:00 Publié dans Art singulier | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : bruno montpied, art singulier, à chacun son dessin | Imprimer